Après la Session des Régionaux à Rosheim


Yvon BODIN

A la suite du "Tour de France" des Régions et des réflexions de l’équipe du Service National des Vocations, Yvon BODIN livre ici quelques lignes directrices pour la pastorale des vocations, dans les mois à venir.

l - A PARTIR DE LA VIE DES REGIONS

En dépit de la diversité des situations régionales, des lignes-forces se dégagent sur la dynamique de la pastorale des vocations elle-même, et sur son fonctionnement institutionnel.
Des questions plus difficiles se retrouvent aussi, fréquemment évoquées :

* Des lignes-forces

a) la dynamique de la PASTORALE DES VOCATIONS

1) elle est d’abord attention aux jeunes, spécialement aux adolescents pour un travail d’éveil,
2) elle entend se situer au coeur de la réalité, de la vie diocésaine,
3) elle a le souci de rejoindre tous ceux qui sont engagés dans la pastorale des jeunes, comme partenaires de l’appel : Mouvements, aumôneries, Services.
4) Elle fait aussi des propositions spécifiques (sessions, week-ends, prière, accompagnement personnel...) notamment en direction de temps forts ;
5) elle invite des jeunes en recherche a se rencontrer, pour partager leurs questions, se former, s’ouvrir à l’expérience ecclésiale et spirituelle.

b) LE FONCTIONNEMENT des SERVICES DIOCESAINS DES VOCATIONS

1) La qualité du service dépend beaucoup du responsable, pilier indispensable de cette pastorale. D’où l’attention des Régionaux à ceux qui sont nouveaux dans cette fonction, pour les soutenir, les aider.
2) Le Service Diocésain des Vocations, c’est aussi une bonne équipe diocésaine avec la présence de laïcs.
3) De plus en plus, la mission du Service Diocésain des Vocations se trouve relayée par des antennes-relais dans les zones, les secteurs.
4-) C’est un jeu de concertation très poussé qui doit exister entre le Service Diocésain des Vocations et tous les partenaires de l’appel.

* Des questions

1) LES GROUPES DE RECHERCHE : souvent, le petit nombre des participants frappe et interroge. Quel peut être leur devenir ?
Leur contenu, leur projet, répondent-ils aux requêtes des jeunes aujourd’hui ? Ne faudrait-il pas y regarder de plus près ?

2) Le phénomène des COMMUNAUTES NOUVELLES : fort apparaît leur impact. Comment le prendre en compte sans hostilité systématique ni fascination ?

3) La nécessité de LIEUX VOCATIONNELS, d’accueil pour les jeunes, dont l’identité reste à mieux définir

4) La création de PROPEDEUTIQUES, les FONDATIONS NOUVELLES ont elles aussi un gros impact psychologique sur le terrain.
Là aussi, il ne faut pas rester indifférent à leur égard, pour aider à un éventuel discernement.

5) L’importance d’une pastorale des vocations reposant aussi sur le "VIENS ET VOIS" (ainsi, lieux de convivialité, vie partagée avec des religieux, des missionnaires...)

6) Le caractère positif de l’expérience du PAVILLON DES VOCATIONS à LOURDES, sans doute peu mis en valeur. Pourtant :

- c’est un lieu vocationnel très fort, où des appels s’expriment. La question "vocations" n’y est plus tabou, comme elle l’était parfois auparavant.

- Beaucoup de passage : des pelés-jeunes, des groupes, des évêques...

- Il est important que des laïcs, des novices ou des séminaristes, puissent participer à l’accueil des équipes.

- Il est proposé à certaines Régions de prendre en charge l’une ou l’autre quinzaine de l’animation, ce qui se révèle positif.

7) La place trop faible de la VIE RELIGIEUSE MASCULINE.

II - URGENCES ET POINTS d’ATTENTION

* Pour bien servir la vocation des jeunes aujourd’hui, l’équipe du Service National des Vocations entend rappeler d’abord DEUX URGENCES :

1) Bien prendre en compte la mutation des jeunes : pris dans un monde éclaté, à la recherche d’un sens.
Issus souvent d’une génération post-chrétienne, ils font l’expérience d’une foi chrétienne minoritaire. D’où souvent leur désir de conforter leur identité chrétienne, à travers notamment :

- le besoin de témoins

- l’attente d’une parole forte

- l’attirance des temps forts.

2) Dans cette perspective, approfondir la pastorale de l’éveil
Le cheminement d’un jeune est toujours un enchaînement d’éveils, avec des blocages et aussi des attirances. Le Conseil pastoral du Service National des Vocations va s’emparer de la question et entend faire des propositions concrètes en ce sens (moyens d’animation...), collecter les expériences d’éveil déjà en cours.

* Parmi nos POINTS D’ATTENTION PRIVILEGIES

1) En direction du laïcat :

- Veiller davantage à une bonne articulation entre la vocation de baptisé, de confirmé et les différentes vocations spécifiques ;

- aider et promouvoir la place des laïcs dans les équipes des Services Diocésains des Vocations, et surtout dans la pastorale de l’appel. Leur permettre de se former, de réfléchir ;

- continuer à rejoindre les Mouvements de jeunes laïcs.

2) En direction de la Vie Religieuse féminine
Bien gérer les suites de MEUDON, pour permettre une meilleure présence des religieuses en Service Diocésain des Vocations, aider à mettre en place des Ateliers "Vocations à la Vie Religieuse" ;

3) En direction de la vie Religieuse masculine
Le Service National des Vocations a le souci de relancer l’Atelier "Vie Religieuse masculine"

4) En direction de la Vie missionnaire :
Là aussi, le S.N.V. se propose de relancer une réflexion en ce sens.

5) En direction du Renouveau
Le Service National des Vocations attache beaucoup d’importance au dialogue avec les communautés nouvelles entrepris au sein de l’Atelier "Renouveau-S.N.V.". Dans un climat d’accueil et d’écoute, cet Atelier permet une confrontation critique sur :

- 1’image que nous projetons des jeunes

- l’expérience spirituelle que nous proposons

- l’Eglise que nous voulons bâtir.

Tout ceci sans oublier la dynamique entreprise pour l’APPEL AU MINISTERE DE PRETRE DIOCESAIN, soutenue par les deux dossiers J.M.V., dans la perspective du congrès de la Pentecôte 1987, à Lourdes.