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Bibliographie
Ouvrage analysé
UN ARTISAN DU RENOUVEAU CHRETIEN AU XVIIème SIECLE, St JEAN EUDES - Paul Milcent - Préface de Jacques Le Brun - Paris, Cerf 1985 - 590 pages
Autre "Grand Saint du grand siècle", St Jean Eudes (1601-1680) n’est sans doute pas aussi populaire que St Vincent de Paul, son contemporain. Il a nourri pourtant le même espoir que Monsieur Vincent de renouveler la face des chrétiens de son temps, à travers trois préoccupations : la formation du clergé, le souci des pauvres, les missions dans les campagnes.
Au départ prêtre de l’Oratoire, Jean Eudes va s’en séparer pour fonder la "Congrégation du Séminaire de Jésus et Marie" (Eudistes), à Caen, en 1643. Son intuition centrale est bien de permettre une réforme de la foi et des moeurs presbyterales, en appelant à une "imitation de Jésus-Christ prêtre". Comme le remarque P. Milcent, les séminaires conçus à l’époque par Jean Eudes sont bien différents de ceux que nous connaissons aujourd’hui : ils s’adressent d’abord aux prêtres en exercice, moins sans doute aux futurs ministres. Ils doivent assurer aux pasteurs, par des retraites, une meilleure formation, un soutien spirituel et moral L’urgence est grande de convertir leur vie, remarque Jean Eudes, pour éviter que ne s’amplifie le mouvement de déchristianisation des campagnes.
En ce siècle marqué par des événements difficiles comme la peste, la révolte des Vanupieds, les guerres ou, plus tard, la Fronde, St Jean Eudes garde aussi le souci des plus petits. Il ne souscrit pas à l’enfermement des pauvres parfois voulu par ses contemporains. Mettant en place l’institut Notre-Dame de Charité, avec la Mère Patin, il permet ainsi que la vie des filles délaissées, prostituée : soit mieux prise en compte par l’Eglise de son temps.
La troisième préoccupation de St Jean Eudes, le souci de convertir les campagnes va jalonner sans cesse son existence. On ne compte plus, tout au long du livre de P. Milcent, le nombre de villages visités par le saint. Autant d’occasions pour les missionnaires de catéchiser, de confesser, de convertir des populations entières.
Si la pédagogie utilisée fait souvent appel à la peur du péché, de la damnation, elle reconnaît comme essentielle cependant le rôle de la douceur, d’une persuasion sans contrainte que doit fonder la charité pastorale. Cette urgence de la mission paraît bien être la passion dominante de Jean Eudes : "Que font à Paris tant de docteurs et tant de bacheliers, pendant que les âmes périssent à milliers faute de personnes gui leur tendent la main ?", s’écrie-t-il avec fougue.
Une fougue et une persévérance dont il a bien besoin durant la menée de son oeuvre, où les embûches ne manquent pas. Des Oratoriens qui crient à la concurrence aux évêques souvent méfiants, des ennemis bien placés à Rome aux grands politiques versatiles, les adversaires sont légion. Et Jean Eudes doit aussi manoeuvrer habilement entre jésuites et jansénistes, sans brader l’essentiel, en homme de concorde. Il se verra même disgracié un moment par le Roi Soleil...
Itinéraire riche de rencontres aussi, avec des femmes exceptionnelles telle que la Mère Patin ou Marie des Vallées par exemple, la démarche de Jean Eudes frappe souvent par sa modernité. Volonté de revaloriser le rôle des pasteurs, mais aussi de rappeler l’importance du baptême pour tout chrétien comme "alliance avec Dieu" et appel à la sainteté, d’associer des laïcs a sa tâche d’évangélisation.
Sa spiritualité centrée sur le Coeur de Jésus, que le Père Milcent contribue à traduire pour nos mentalités du XXème siècle, ne paraît pas vieillotte. Elle nous recentre sur l’humanité de Jésus (le coeur de chair), questionne notre propre liberté intérieure face à celle du Christ (le coeur signe d’intériorité), ouvre sur l’amour infini de Dieu (le coeur aimant, feu qui brûle). Dans un christocentrisme sans faille, Jean Eudes voit dans le lien qui unit le Coeur de Marie à celui de son fils le modèle de toute adoration.
On aurait aimé pourtant que dans cette très longue évocation du Père Eudes, l’auteur accorde une plus grande place à ce message spirituel, au détriment sans doute de l’énumération parfois un peu longue des différentes missions. L’excellent petit chapitre sur la "Fête du Coeur de Jésus" ou les quelques réflexions sur le baptême, entre autres, laissent un peu sur sa faim le lecteur qui voudrait mieux percevoir la spécificité de la spiritualité eudiste.
Marc Leboucher
Reçu à la rédaction | ||
Cerf, 1986 |
Au printemps de la vie - 80 p. Les nous de l’été - 80 p. |
Louis de la BOUILLERIE Louis de la BOUILLERIE |
Desclée, de Brouwer, 1986 |
Collection "Renouveau" Collection "Histoire du Christianisme n° 8" |
Jean-François BEAL
Pierre PIERRARD |
Nouvelle Cité, 1986 |
Comme insiste l’Amour, Marie-Madeleine a encore quelque chose à dire - 224 p. |
André DUPLEIX Emmanuelle-Marie, o.p. |
Mame, 1986 | Album : L’argile et le vent - Paroles pour la mort et la vie - 80 p. |
Père Stanislas LALANNE |
Médiaspaul | Collection "Spiritualité" Ma vocation c’est l’Amour - Thérèse de Lisieux - 192 p. |
Jean LAFRANCE |
Téqui, 1985 |
Jean Paul II et la famille - 264 p. La Vérité vous donnera la liberté - 204 p. Quatre grands textes du synode extraordinaires - 60 p. La Célébration de la Foi - 152 p. |
Equipe de Théologiens André MUNIER
Cardinal J. RATZINGER |