En région "Centre", une rencontre


1) Une rencontre qui en a témoigné, dans la région "Centre"

2 ) Pour une relecture des Actes de la Session

3) A propos de la nomination des religieuses en S.D.V.


POUR ALLER PLUS LOIN DANS LA CONCERTATION,
EN REGION "CENTRE"

une rencontre tripartite :

- Supérieures Majeures

- Services Diocésains des Vocations

- Vicaires épiscopaux délégués à la vie religieuse

Dans le prolongement de la session nationale U.S.M.F. - S.N.V.
d’Avril 1985, les Supérieures Majeures de la Région "CENTRE" ont souhaité partager leurs découvertes et relancer à l’échelon régional la concertation avec les Services Diocésains des Vocations, pour "une Pastorale plurielle et concertée".

La rencontre a été préparée par le Bureau de l’Union des Supérieures Majeures et le délégué de la Commission Régionale aux Vocations.
Etaient invités toutes les responsables des congrégations implantées dans la Région, les vicaires épiscopaux délégués à la vie religieuse et les responsables des Services Diocésains des Vocations. Une quarantaine de religieuses responsables et une dizaine de membres des S.D.V. (prêtres ou religieuses) étaient présents ; le Service National des Vocations représenté par Soeur Thérèse Revault.

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UN TRIPLE ECHO

I - Une Supérieure Majeure ! Soeur Marie HURON

  • D’emblée, nous nous sommes sentis réunis "en Eglise", avec le souci commun de construire cette Eglise
  • un climat de confiance réciproque, d’ouverture et d’Espérance a favorisé nos échanges,
  • une confiance aidée par une information claire des S.D.V. présents :
      • présentation de leurs équipes, de leurs objectifs
      • place des religieuses dans ce Service
      • bilan de la collaboration amorcée ou non avec les congrégations du lien avec le Conseil Diocésain des Religieuses, etc..
  • présence du Service National des Vocations et évocation des points d’attention reconnus comme urgents, pour avancer ensemble.
  • une réflexion en carrefour permettant de mettre en commun, à la fois
      • des convictions majeures
      • des questions brûlantes
      • des objectifs prioritaires à court terme.

EN CONCLUSION

Trois points à faire avancer :

  • Nous pensons que les S.D.V. doivent faire effort pour se démultiplier et sensibiliser la base ; pour cela, une petite équipe disposant de temps serait nécessaire.
  • Les congrégations, de leur côté, ont à conscientiser et sensibiliser toutes les soeurs à leurs responsabilités, à dégager des soeurs pour la pastorale des vocations et à porter le souci de faire connaître leur charisme propre.
  • Ce qui nous parait indispensable, c’est que S.D.V. et congrégations s’informent mutuellement de leurs projets et initiatives, que des propositions soient faites dans un très grand respect des jeunes.

L’Eucharistie fut le sommet de notre journée. Envoyés pour la Mission, nous sommes repartis conscients de nos responsabilités, pleins d’espérance en l’à-venir, bien décidés à poursuivre la route ensemble afin de servir, chacun à notre place, dans nos diocèses respectifs, une pastorale des vocations enracinée dans une pastorale d’évangélisation.

II - Le Régional du Service Diocésain des Vocations : père Antoine GRANGETTE

Comme il s’agissait de lancer un effort de longue haleine, seule la durée permettra de mesurer l’efficacité et l’impact de cette rencontre.
Cependant, dès maintenant, je voudrais souligner quelques aspects qui m’apparaissent comme autant de pistes et d’engagements pour un travail commun dans l’immédiat.

  • D’abord le fait que cette réunion ait eu lieu est une avancée, Nous avons vécu si longtemps en parallèle (en concurrence ?) et il y avait une telle masse d’ignorance mutuelle qu’il faut accueillir comme une grâce cette étape vers une meilleure reconnaissance de chacun.
    Désormais, il existe une volonté commune de collaborer.
  • Les religieuses ont mieux compris le rôle du service des Vocations et sa mission, au nom de l’Eglise, d’éveiller les jeunes à cette dimension du service de l’évangélisation, par le don total dans la consécration religieuse ; les S.D.V., de leur côté, reconnaissent que chaque congrégation doit avoir une pastorale des vocations.
    Reste à harmoniser et coordonner nos efforts et nos propositions.
  • Sur un point plus concret : la place des religieuses dans les équipes S.D.V., nous nous sommes éclairés mutuellement et cette présence est mieux comprise.
    Cela nous amènera sans doute à repenser la composition de nos équipes :
      • les religieuses y sont-elles présentes ?
      • Comment y sont-elles envoyées ? par qui ?
      • Comment assurent-elles le relais auprès des communautés religieuses pour une prise en charge ecclésiale de la vocation religieuse ?

Une religieuse disait : "Je comprends aujourd’hui qu’une vocation religieuse féminine, ça intéresse toute l’Eglise".

Cette dimension ecclésiale de toute vocation ne sera perçue que si nous portons en même temps et ensemble (prêtres, religieuses, laïcs) le souci des vocations au ministère presbytéral et le souci des vocations à la vie religieuse.

A court terme, pour les mois qui viennent, je retiens trois pistes de travail à mettre en chantier en C.R.V. et dans chacun de nos diocèses :

1) La présence des religieuses en S.D.V.
Que cette présence soit généralisée, reconnue et authentifiée aussi bien par les congrégations que par les responsables diocésains. Nous aurons à nous préciser les critères de choix et les modalités de nomination de ces déléguées au S.D.V.

2) un effort commun pour une meilleure connaissance des jeunes auxquels nous nous adressons.
Nos propositions sont-elles bien adaptées à l’attente et aux besoins des jeunes en recherche ?
N’y a-t-il pas quelquefois des propositions qui font double emploi ?
Nous avons à faire attention à mieux nous informer, à partager nos initiatives et à coordonner notre action.

3) un effort de formation au discernement et à i’accompagnement.
Là aussi nous avons des richesses et des expériences à partager et, surtout, nous avons à apprendre à mieux respecter la liberté des jeunes et la complémentarité des rôles : les congrégations ont à prendre des initiatives d’éveil à la vie religieuse sans imposer leur charisme propre ; les S.D.V. ont à aider les jeunes à mieux comprendre la place de la vocation religieuse dans la mission de l’Eglise.

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En terminant, je formule deux souhaits et une question :

  • Le premier souhait a été exprimé au cours de notre rencontre du 9 octobre :
    il faudrait nous donner une structure de travail et, pour cela, constituer une Commission diocésaine (ou régionale) de la vocation religieuse ; Commission où le S.D.V. serait partenaire et où pourraient s’élaborer des propositions de travail et de formation, en particulier pour le discernement et l’accompagnement.
  • le second souhait est partagé, je crois, par tous les participants à cette rencontre : qu’il y ait une collaboration plus régulière entre le S.D.V.
    et les structures diocésaines de la vie religieuse, C.D.R., Unions, etc.
  • Enfin, ma question, qui est aussi un souhait et pourrait devenir une invitation : Pourquoi une rencontre semblable à celle du 9 Octobre ne serait-elle pas possible avec les responsables de la vie religieuse masculine ?

A Lourdes, nos évêques viennent de nous donner un texte qui peut servir de Charte à notre travail commun ; lisons-le, en particulier le paragraphe 4.
Que cela nous aide "à promouvoir une pastorale des vocations (religieuses), pastorale concertée entre diocèses et instituts, consciente du spécifique de la vie religieuse et animée d’un souffle évangélisateur", (Lourdes - Octobre 1985).

III - Un vicaire épiscopal : Père Pierre DORY

A - DES CONVICTIONS RAVIVEES

La base de la pastorale des vocations parait être la revitalisation des groupes chrétiens à la base. Sans groupes chrétiens vivants et au coeur du monde actuel, il est difficile de voir naître des vocations.

Dans ces groupes bien insérés dans la vie actuelle, les chrétiens devraient être appelés à se partager des responsabilités.

C’est à partir de ces groupes et des personnes qui vivraient responsabilité et engagement que pourraient naître des vocations ministérielles variées et des vocations religieuses.
Pour reprendre la phrase de Mgr COFFY, dans "EGLISE, SIGNE DE SALUT", je dirais volontiers : le point de repère est l’existence chrétienne, la vie des communautés de l’Eglise dans son ensemble.

Enfin, je pense que la participation de prêtre - laic - religieuse à un S.D.V. est indispensable pourvu que le problème "vocation" soit bien resitué dans la question d’ensemble de la vie des groupes chrétiens, du partage des responsabilités, de la promotion des ministères variés.

Pour compléter ces quelques réflexions, je note que j’ai apprécié la rencontre de TOURS qui a permis un partage d’expériences et souligné en particulier l’importance de bien connaître le monde des jeunes dans sa diversité. Mais il ne faudrait pas oublier le lien de ces jeunes avec une Eglise vivante.
De plus, le problème des vocations "adultes" est important, compte tenu de l’effort fait pour un partage de responsabilités dans l’Eglise.
A ce niveau des vocations pourront aussi se développer.

B - DES POINTS d’ATTENTION

Parmi les remontées de carrefours, je mettrais l’accent sur les points suivants :

  • Pour la pastorale des vocations
      • Conviction : La pastorale des vocations concerne toute la communauté chrétienne
      • Objectif : Nos communautés chrétiennes : les rendre plus vivantes, plus appelantes.
        Rejoindre ce qui est vivant dans nos Eglises locales.
      • Question  : Offrir un visage d’Eglise appelante
  • Pour l’avenir de la vie religieuse
      • Conviction : Souligner la vie religieuse comme mémoire évangélique du Peuple de Dieu en quête de la Cité future
      • Objectif  : Importance de la dimension de la vie religieuse
          • Communauté
          • Pauvreté
          • Prière
          • Mission vécue et signifiée.

            Le style de vie communautaire avec la place
          • du célibat pour le Royaume
          • de l’obéissance - co-responsabilité
      • Question  : Bien situer la vie religieuse apostolique en lien avec la vie contemplative, le renouveau des Instituts séculiers, la recherche des laics qui deviennent membres à part entière de la vie de l’Eglise.

Pour conclure, je pense que sans négliger la prière, l’attention aux jeunes, la pastorale des vocations doit s’interroger sur les vocations "adultes", le statut des ministres, tout cela enraciné dans un effort de renouveau du tissu ecclésial