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- > Echos de la session de Francheville : "Appeler au ministère de prêtre diocésain"
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Réalisations : Des expériences d’appel
Marc LEBOUCHER *
Introduction
Pour mieux aider à réfléchir une pastorale concertée de l’appel au ministère presbytéral aujourd’hui, il était demandé à chaque responsable S.D.V., de repérer rapidement, avant la session, quelques expériences allant en ce sens dans le cadre de son diocèse.C’est cet ensemble de flashes, d’initiatives riches et multiples, que nous restituons ici. Sans vouloir présenter une vision exhaustive de tout le travail fourni sur le terrain, il constitue un premier regard positif sur ce dernier et montre qu’à travers les audaces ou les patiences de chacun, l’Eglise continue d’appeler. Au-delà de la diversité des actions menées, un souci commun de lancer l’appel en Eglise est perceptible, pour que se lèvent les pasteurs de demain.
- Des difficultés -
Mais toutes ces entreprises ne sauraient être détachées d’un climat plus global, que nombre de feuilles ne sont pas sans esquisser. Ignorer un tel contexte serait trahir l’esprit de cette remontée. En une introduction succincte, il faut rappeler les difficultés et les questions dont il témoigne, les espérances et les souhaits qu’il renferme. Ce préalable indispensable constitue, selon les termes de Mgr DALOZ "un peu le porche par lequel on entre..., (souvent) hérissé d’épines".
Plusieurs lourdeurs viennent, en effet, rendre souvent délicate la tâche des Services Diocésains des Vocations :
1 - DES PRETRES DIOCESAINS PARFOIS PEU APPELANTS
a) soit parce qu’ils doutent de la spécificité de leur ministère, peu clairement articulée, par exemple, avec certaines tâches exercées par les laïcs,b) soit du fait d’une certaine dégradation de l’image du prêtre
dans la société, où son statut pâtit d’une déchristianisation profonde, dans l’Eglise, où le clergé apparaît bien souvent comme un corps vieilli, accablé de fonctions et donc peu attirant pour les générations nouvelles.
On s’explique dès lors la réticence de certains pasteurs à appeler explicitement, la difficulté, signalée par quelque S.D.V., à mettre en place des équipes de jeunes autour de la vocation presbytérale, et les résistances rencontrées à la base.
2 - DES COMMUNAUTES ENCORE PEU MOBILISEES POUR LANCER l’APPEL
a) La théologie conciliaire parait bien mal comprise : on sépare trop, de manière rigide, le peuple de Dieu et ses ministres, sans percevoir que c’est au coeur de ce peuple que les prêtres sont appelés. Et l’on ne se sent donc pas responsable .b) A l’inverse, certains laïcs comprennent mal l’irremplaçable particularité des prêtres, et paraissent parfois se résigner à une crise qui libérerait un "pouvoir" à prendre.
Cette incompréhension ne facilite pas non plus une meilleure prise de conscience.
3 - DES JEUNES QUI PARFOIS DEROUTENT
a) Bien souvent, les garçons faisant état d’un projet de vocation ignorent la fonction véritable du prêtre diocésain,b) dans de nombreux cas, ces jeunes expriment une forte demande de vie spirituelle et communautaire, trouvent parfois négatif le mode de vie des prêtres qu’ils côtoient.
Qu’en sera-t-il dès lors de la nécessaire tâche missionnaire, pastorale, dans l’Eglise de demain ?c) beaucoup hésitent à prendre une décision les engageant pour la vie.
- Une réelle espérance -
Mais ces quelques lourdeurs ne doivent aucunement masquer la réelle espérance qui habite beaucoup d’entre vous. Plusieurs notent en effet que le climat change, que les mentalités s’ouvrent à plus de confiance dans l’avenir de l’Eglise et des vocations. De ce sentiment diffus mais réel, certains faits en apportent la preuve.
Ainsi, les jeunes prêtres montrent davantage aujourd’hui le souci d’appeler, investissent avec foi dans ce but au moment de leur ordination, par exemple. Dans le même sens, on remarque que des initiatives sont prises pour éveiller et responsabiliser les laïcs à ce sujet...
De ce climat, enfin, plusieurs souhaits se dégagent.
Outre qu’ils aimeraient approfondir la spécificité du ministère presbytéral, certains S.D.V. demandent que soient mieux repérés tout à la fois les charismes et les besoins de l’Eglise, afin de lancer plus judicieusement l’appel.
D’autres soulignent avec raison l’importance d’un appel réellement diversifié, vraiment pris en charge par divers partenaires. Aussi, comme l’exprime un S.D.V., il s’agit bien de "trouver, mettre en oeuvre des lieux-signes dans un diocèse, sans forcément vouloir refaire son ’séminaire"’.
C’est autour de ces lieux-signes, de ces initiatives d’appels au ministère ordonné que la réflexion des S.D.V. a pu démarrer. Car l’objectif de la session n’était pas d’en rester à l’analyse du climat, avec ses difficultés bien connues de tous. Mais bien d’aller de l’avant, à travers un partage de pratiques déjà existantes, pour se brancher dès maintenant sur des réalités dynamiques d’appels.
Toutes ces expériences rapidement collectées, sont ici classées par souci de méthode en une dizaine de rubriques qui, on le constate, n’épuisent pas le sujet. Il est possible d’autre part que certaines réalités puissent se chevaucher sur plusieurs rubriques. Rappelons qu’il s’agit d’un repérage approximatif, permettant d’ouvrir une réflexion plus large entre tous les S.D.V.
* *
*
- Des initiatives -
I - SEMINARISTES ET ORDINATION
1) Peu d’initiatives en direction de la formation des prêtres sont signalées comme étant l’occasion d’appel. Ainsi relève-t-on une fois l’ouverture d’un séminaire diocésain.
2) Les insertions pastorales paraissent être des expériences positives. Elles permettent en effet une rencontre directe avec un témoin "appelé", ont un impact sur les communautés locales.
"Pour (les jeunes) au-delà de 15 ans, ce sont les séminaristes qui sont les plus appelants, qui bousculent", note un S.D.V.
De plus, l’accueil de stagiaires diacres peut permettre, par exemple, à travers une réflexion sur le vécu ecclésial de la diaconie, de découvrir la dimension propre du prêtre diocésain, en complémentarité.
3) Plusieurs journées "portes ouvertes", dans les lieux de formation, sont signalées, en particulier dans les séminaires inter diocésains.
a) une expérience s’adresse exclusivement aux prêtres du diocèseb) d’autres ont une portée plus large.
Ainsi, à POITIERS, cette opération a-t-elle été tentée deux ans de suite (une fois au séminaire même, puis ensuite dans un autre lieu du diocèse). En présence de l’évêque, des Pères du séminaire, les séminaristes ont présenté leur vie, leur formation, à l’aide de supports : montage, panneaux, carrefours... La presse locale a fait écho largement à ces journées.
4) Mais ce sont surtout les préparations d’ordination qui donnent lieu à une multiplicité d’initiatives. On peut distinguer, rapidement :
a) des actions globales : l’ordination va permettre de mobiliser
un diocèse : on lance une "année de la vocation" à partir de là, avec des journées, des prières, des célébrations un peu partout. Ici, le S.D.V. rencontre à cette occasion des responsables de la pastorale diocésaine. Là, deux futurs prêtres témoignent devant l’ensemble du presbyterium, le Lundi Saint.- une ville : Ainsi a-t-on sensibilisé VITRE, récemment, à l’aide d’un questionnaire remis aux différents groupes, en associant les enfants du catéchisme à la préparation, par des prières et des prédications, ou par la tenue d’une Table Ronde "multi-vocationnelle".
- un secteur : En général celui d’insertion du jeune prêtre, ou celui dont il est originaire. Nombre de S.D.V, en profitent alors pour "arroser" cet espace.
Outre des temps de prière, des moments de réflexion pour adultes sont proposés.b) des actions plus spécifiques, en direction des jeunes :
- Il est normal que se retrouvent les jeunes, en groupes ou non, en lien avec l’ordinand.
Ainsi, un séminariste invite-t-il ses amis, adultes et surtout jeunes, à un week-end préparatoire, comportant une soirée de prière et une matinée d’approfondissement autour du thème "Ta vie est vocation".- L’ordination d’un permanent J.O.C., ou d’un accompagnateur J.I.C., par exemple, permettent une réflexion en Mouvement.
- Plus largement, l’ordination offre la possibilité aux jeunes de vivre un temps fort :
A travers une marche-réflexion sur les prêtres, une rencontre avec l’évêque, un week-end à la Pentecôte sur la vocation presbytérale, un concours de dessin pour les plus petits.
Un S.D.V. dit avoir participé à une journée "orientations-métiers", à cette occasion.
II - SENSIBILISATION DES PRETRES
1) Les Conseils presbytéraux peuvent permettre parfois un tel travail :
a) Quand le S.D.V. y prend la parole régulièrement, afin de "relancer" ses frères prêtres.b) En poursuivant une réflexion sur l’appel au ministère ordonné : quel éveil, comment situer cet appel dans la mission de l’Eglise, comment faire connaître la vie du prêtre, etc.c) En lançant eux-mêmes des initiatives pastorales dans ce sens : questionnaires, Carrefours, journées de prêtres, appels...
Certains S.D.V. souhaitent pouvoir mobiliser leur Conseil diocésain dans cette direction.
2) Les journées de prêtres demeurent des occasions importantes lorsqu’elles abordent en particulier les points suivants :
- la formation des pasteurs
- l’appel au ministère presbytéral
- la spécificité du prêtre
En plus des rencontres diocésaines, des journées de zones sont signalées avec la présence appréciée de plusieurs séminaristes.
La cassette vidéo "Prêtres à Dunkerque..." a permis aussi une récollection presbytérale.
3) Une seule rencontre "évêque-prêtres" a été relevée.
4) Il faut noter les initiatives des S.D.V. pour rencontrer des prêtres engagés sur le terrain :
a) visite des équipes sacerdotalesb) appel auprès des prêtres animateurs de secteurs, archiprêtres, à la demande de l’évêquec) rencontre de prêtres du secteurd) rencontre des aumôniers diocésainse) rencontre de prêtres accompagnateurs de jeunes.
5) A relever enfin une initiative originale : deux enquêtes adressées, l’une aux prêtres, l’autre aux séminaristes, par la Commission "VOCATIONS AU MINSTERE PRESBYTERAL" du diocèse d’AUTUN.
Elles permettent aux pasteurs de prendre conscience de la crise des vocations et d’en discerner les facteurs, tout en s’attachant à regarder ce qui est dynamisant dans l’Eglise aujourd’hui et attirant pour les jeunes. Elles tentent de mesurer l’importance qu’attachent les chrétiens à la spécificité des prêtres.
De plus, et parallèlement, les séminaristes sont invités à préciser les circonstances de l’éveil de leur vocation, de leur accompagnement. Et à s’interroger sur leur formation, tout en exposant leur projet de vie presbytérale qu’ils envisagent et leurs convictions concernant ce ministère.
III - SENSIBILISATION LARGE DES LAICS
Un S.D.V. rappelle qu’à travers la "pastorale ordinaire", quotidienne, s’accomplit une première sensibilisation. Néanmoins, c’est surtout à partir de plusieurs initiatives qu’elle se traduit :
1) Les jubilés de prêtres sont l’occasion, en plus d’une large sensibilisation, de rencontres de jeunes, de temps vécus en secteurs. Parfois, un jubilé épiscopal peut donner lieu à une même initiative. Ainsi celui du Père MAZIERS, à BORDEAUX, durant la fête de St André, qui a été l’occasion d’une soirée de jeunes où la question de l’appel a été évoquée.
2) Les prédications ne prennent pas seulement des formes traditionnelles (au cours des messes d’un week-end, en particulier) : elles peuvent s’effectuer à la suite de la distribution d’un questionnaire, un mois auparavant, s’adresser plus spécialement à certains groupes d’âges (jeunes, adultes...).
3) Les initiatives de prière sont elles aussi diversifiées. A travers des veillées diocésaines (aussi, à l’occasion du Congrès Eucharistique), des journées spéciales. Une "Confrérie"" à cet effet est même signalée.
Mais aussi dans un cadre local : chaîne de prière en communauté, familles, paroisses ; veillées avec témoignage de séminaristes ; souci des vocations dans les prières universelles.
4) La Journée Mondiale de prière pour les Vocations demeure un temps important, privilégié, pour lancer l’appel au ministère presbytéral. Outre les pratiques classiques (ex. : le témoignage de séminaristes au cours des messes paroissiales), cette journée est l’occasion d’opérations moins habituelles :
distribution de tracts spécialement conçus :
ainsi, avec une lettre de l’évêque posant aux jeunes la question de l’interpellation dans le monde, dans l’Eglise, en parlant explicitement de la vocation de prêtre parmi les vocations spécifiques.
Un S.D.V. envoie, pour sa part, une lettre aux prêtres et communautés religieuses,
- préparation d’un regroupement diocésain pour la J.M.V. 1986,
- organisation d’un "Forum des Vocations" à partir de l’idée :
"Notre Eglise est déjà appelante, sinon elle aurait déjà disparue.
Regardons comment elle appelle. Osons faire un pas de plus dans la direction de l’appel au ministère presbytéral, osons en parler, etc."
5) Les rencontres de laïcs ont souvent lieu en paroisse, voire en secteurs, en particulier à l’occasion du carême. Des groupes se réunissent pour réfléchir sur la manière dont ils sont appelants, autour d’une fiche de travail, par exemple, préparée par l’antenne locale du S.D.V. sur le ministère ordonné. Un S.D.V. s’adresse à des équipes Notre-Dame.
6) Les moyens audiovisuels sont parfois utilisés :
-
témoignage d’un prêtre dans une émission sur une radio libre locale,
- la cassette vidéo "Prêtres à Dunkerque.." est signalée à cinq reprises. Elle a été l’occasion, dans le diocèse de LILLE, par exemple, de temps d’échange et de prière, à l’aide de témoins, autour du questionnement :
"Comment parlons-nous du prêtre, comment lançons-nous l’appel ?".
Un S.D.V. dit avoir collaboré avec le service audiovisuel diocésain de la catéchèse pour faire connaître cette cassette.
7) D’autres supports existent : affiches - revues - expositions…
Un S.D.V. signale que l’accueil fait à un numéro spécial de la revue diocésaine des vocations sur le prêtre (appel, formation...) a été très positif.
La presse locale non religieuse fait parfois aussi écho aux initiatives du S.D.V.
A BENODET, cet été, une exposition sera présentée pendant plusieurs semaines avec une visite guidée.
8) Trois S.D.V. signalent qu’à l’occasion du départ d’un prêtre (changement, décès, maladie...) non remplacé, les communautés paraissent plus soucieuses des vocations, sont renvoyées à la spécificité même du ministère presbytéral.
Aucune initiative n’est cependant signalée, au-delà de ce constat, pour lancer l’appel explicitement à ce moment-là.
9) On relève en plus d’autres initiatives de sensibilisation :
une enquête au plan diocésain sur "le prêtre et la vocation sacerdotale aujourd’hui, dans les LANDES", voulant toucher les croyants et les non-croyants, poursuivant plusieurs buts. Ainsi, faire réfléchir et travailler en groupe ; prendre la parole, faire répondre les prêtres. Ce questionnaire, lancé pour la J.M.V., a bénéficié d’une importante publicité,
- une "Année de la Vocation, au niveau diocésain,
- une "Journée diocésaine" des vocations,
- les journées "Assemblées du Peuple de Dieu", où la question de l’appel au ministère ordonné doit prendre place.
IV - INITIATION CHRETIENNE ET INTERPELLATION
1) Autour du baptême, une seule initiative est relevée : une réflexion en diocèse à partir de "Baptisé dans le Christ, deviens ce que tu es". On part de cette "base commune" pour mieux situer le ministère des prêtres
2) C’est la confirmation qui paraît être le temps sacramentel où des expériences d’appel demeurent possibles :
a) durant la préparation : en réfléchissant sur le ministère ordonné, en invitant des séminaristes dans un groupe de futurs confirmés,b) pendant la célébration : moment où l’évêque peut lancer un appel systématiquement.Cela peut donner lieu, de plus, à des initiatives communes à un S.D.V et une aumônerie scolaire, par exemple (ainsi, organisation d’une gospel)c) Après la confirmation : l’accent mis souvent sur ce troisième temps :
par des rassemblements diocésains : ainsi, en 1981, huit cents jeunes anciens confirmés se retrouvent auprès du Père DECOURTRAY, qui parle de l’appel au ministère presbytéral. Ce qui constitua, semble-t-il, un déclic pour plusieurs jeunes (S.D.V. de DIJON).
D’autres rencontres de ce type sont proposées, conjointement par les aumôneries de lycées et le S.D.V.,- par des journées de confirmés : ainsi autour d’un montage sur le Père BROTTIER.
3) A partir de l’Eucharistie, les initiatives paraissent plus limitées. Ainsi, au moment de la profession de foi, au cours de l’année de 6ème dans un diocèse, sept week-ends de 6ème et C.M.2 ont eu lieu autour du thème eucharistique.
4) Il semble en être de même pour la catéchèse. Un S.D.V. signale sa participation à des temps forts "rencontre-vocation", avec des 6ème. Deux autres soulignent l’importance de leur participation aux réunions de la catéchèse diocésaine.
Cela permet une nouvelle appréhension des parcours, où l’on ne présente plus seulement la vocation en général de chaque baptisé, mais aussi l’appel spécifique.
V - SENSIBILISATION ET INTERPELLATION EN MOUVEMENTS
Elle peut s’opérer de deux manières :
1) Auprès des RESPONSABLES :
a) soit en les rencontrant occasionnellementb) soit par la présence de délégués des Mouvements d’Action Catholique spécialisée, des Mouvements de spiritualité, dans l’équipe S.D.V.c) soit par la mise en place, par exemple, d’une "Equipe diocésaine élargie" regroupant deux fois par an les responsables d’Action Catholique et de Services.
Comme le montre un S.D.V., ceci permet d’abord de réfléchir sur sa propre vocation et sa responsabilité dans le Mouvement, et ensuite de partager sur le rôle du prêtre. On en arrive à une prise de conscience de l’importance d’interpeller le Mouvement ou le Service sur sa responsabilité à l’égard de l’appel au ministère presbytéral.
En ce sens, un autre S.D.V. note que la question du prêtre se pose lorsque le Mouvement cherche un permanent : quelle est sa véritable spécificité, sa place dans la mission de l’Eglise... ?
2) Auprès des JEUNES :
-
des propositions annuelles existent : propositions d’été sur "les appels", en aumônerie J.O.C., "réco-choix de vie" en J.O.C. également, où la question se trouve posée,
- un S.D.V. dit avoir utilisé la plaquette J.O.C.-J.O.C.F. "Militants de l’espoir",
- plusieurs jeunes se voient provoqués par leur Mouvement à devenir responsables, jusqu’à peut-être un service en étant prêtre diocésain,
- plusieurs initiatives sont signalées en J.I.C., M.E.J., A.C.E., auprès des groupes d’enfants de choeur.
VI - TEMPS FORTS DE JEUNES
On ne rappellera pas ici l’importance des temps forts pour les nouvelles générations marquées par une culture ambiante qui valorise l’intensité, la ponctualité, le sentiment d’identité. D’où le foisonnement d’initiatives "vocationnelles" dans cette direction :
1 ) Les PELERINAGES
-
A Lourdes : ainsi le pèlerinage annuel des scolaires d’un diocèse, au cours duquel sont présentés des témoignages de jeunes en insertion, ou s’apprêtant à entrer au séminaire. L’impact apparaît souvent positif.
Le pélé peut donner lieu à des suites indirectes : ainsi la Fraternité et l’Hospitalité diocésaine de Lourdes invitent-elles le S.D.V. pour un partage sur l’appel, avec le témoignage de plusieurs intervenants,
-
on peut relever aussi des "mini-pèlerinages" (7 jours) à Rome ou Assise, organisés spécialement par le S.D.V. (ainsi à MARSEILLE). L’impact paraît aussi assez fort pour les jeunes,
- à partir de St Vincent de Paul et des Jeunesses Mariales des pèlerinages à la rue du Bac et à La Salette,
- il faut rappeler aussi l’importance des sanctuaires locaux : certains ont fait de l’appel leur thème d’année.
Parmi ces lieux, on notera la semaine d’adoration au Mont Ste Odile, le pélé-jeunes à Rocamadour de 1984 (autour du thème "vocation")...
Le pélé peut être un élément dynamisant : comme le remarque un S.D.V., il est venu relayer, par exemple "un appel individuel lancé à un jeune par un vieux curé".
2) Les ROUTES constituent, elles aussi, des temps de rupture propices à un appel.
Ainsi, un S.D.V, propose-t-il une marche nocturne qui permet une expression collective de la foi et une interrogation de chaque participant sur sa place parmi les disciples du Christ.
Des marches de réflexion existent aussi pour les 4èmes-3èmes, à l’initiative conjointe des aumôneries scolaires et du S.D.V. : elles sont nourries de témoignages (dont celui de prêtres), d’un montage audiovisuel sur une vocation, voire d’un questionnaire ("Pour ton avenir, des chemins possibles"), et s’achèvent par une Eucharistie.
A signaler également la marche de cinq Jours "Bétharram-Landes", et celle qui réunit les jeunes pour Pâques, à PONT l’ABBE d’ARNAULT.
3) De multiples expériences de RASSEMBLEMENTS sont évoquées comme étant très motivantes ; on peut les regrouper en trois types :
a) autour d’un lieu
ainsi le 15ème centenaire de l’Abbaye de LANDEVENNEC, avec un week-end de jeunes : le S.D.V. y tint un stand avec des séminaristes (Pentecôte 1985),- ainsi, au BEC HELLOUIN, 2 000 jeunes participent à des temps de prière, à un Forum, à l’ordination de deux diacres.
b) à l’occasion d’un temps liturgique important
Ainsi deux rassemblements sont signalés au moment de Pâques :
- l’un où 3 000 jeunes ont pu rencontrer des garçons et des filles de la diaspora, des séminaristes, qui avaient tous un projet de vocation particulière,
- l’autre, moins spécifique, où le S.D.V. était cependant présent, avec des affiches et des témoignages.
c) autour de réalités diocésaines fortes :
- des journées diocésaines de jeunes, avec la présentation et la présence des différents Mouvements.
Le S.D.V. y a aussi son stand et l’appel se trouve lancé au cours de la célébration eucharistique.
On signale aussi les "Forums de jeunes", très largement ouverts (croyants ou non), auxquels peuvent participer des séminaristes, professeurs de séminaires, etc. - des initiatives plus vocationnelles : ainsi un S.D.V. invite-t-il chaque année des jeunes qui ont une quelconque responsabilité en Eglise à une rencontre diocésaine, pour dialoguer avec l’équipe Diaspora, des jeunes prêtres et religieuses, et s’entendre interpeller.
De tels rassemblements peuvent être l’occasion de créer un "suivi" pour dépasser la ponctualité. Ainsi le S.D.V. peut-il établir une liste de jeunes pour leur adresser un courrier régulier.
4) Les WEEK-ENDS sont aussi des temps favorables.
Il semble cependant que la formule soit davantage utilisée dans le cadre particulier des activités d’Eveil (cf. 8) 11-18 ans, que dans des occasions de rassemblements plus générales où l’initiative d’appel serait possible.
5) Une seule GOSPEL est citée.
Mais on l’a vu, des veillées de prière apparaissent dans les autres rubriques.
VII - LES LIEUX d’APPEL
1) Deux exemples d’ouverture de PROPEDEUTIQUES sont évoquées.
Un S.D.V. signale l’impact de l’une d’entre elles dans le diocèse en raison des nombreux contacts qu’elle entretient avec la pastorale des jeunes.
2) Plusieurs expériences de FOYERS-COLLEGES-SEMINAIRES vont aussi dans le même sens d’un appel au ministère ordonné :
a) soit pour la vie communautaire, en Foyer, de plusieurs jeunes qui acceptent de se poser explicitement la question "Prêtre, pourquoi pas moi ?"b) soit par la création de "lieux vocationnels" plus larges
- Centre de vocations sacerdotales (ainsi à AMIENS), "lieu-vocations" en lien avec une aumônerie de lycée...
- réouverture des locaux d’un ancien Foyer-séminaire :
Pour l’accueil de jeunes, en groupes, aumôneries, etc.- pour prendre en compte une demande de prière et de réflexion sur un appel.
aménagement d’anciens presbytères (diocèse de POITIERS) pour permettre des rencontres, avec des accompagnateurs, autour de thèmes précis.
3) Les ANNEES d’ACCUEIL
Dans plusieurs diocèses est proposé, aux jeunes qui s’interrogent sur une vocation éventuelle (des garçons de plus de 18 ans), un parcours en six week-ends sur le ministère presbytéral : c’est "l’année vocation".
Elle s’adresse à des jeunes dont le nom est fourni par des prêtres ou des Mouvements et après une rencontre avec l’équipe S.D.V.
L’évêque a lui-même lancé auparavant cet appel auprès des prêtres et responsables.
VIII - INITIATIVES d’EVEIL 11-18 ANS
1) A plusieurs reprises, la place des EQUIPES DIASPORA se trouve mise en valeur.
A partir d’un appel plus précis au ministère ordonné, des équipes se constituent pour permettre aux jeunes d’approfondir leur projet de vocation. Elles se retrouvent régulièrement pour des temps plus forts (retraites, week-ends..) tant en 1er qu’en second cycle. A partir de ces lieux, des initiatives sont prises :
a) ainsi, une rencontre de l’équipe Diaspora avec l’évêque, sur le thème du prêtreb) des démarches tentées vers l’extérieur. Ainsi l’intégration de l’équipe Diaspora dans un groupe de recherche se préparant à la confirmation.
De plus, comme le remarque un S.D.V "les rencontres Diaspora garçons dans les secteurs paroissiaux, c’est un peu en même temps une journée-vocation pour les paroisses."
2) Quatre expériences de CAMPS-CADETS sont recensées
L’une a abordé la question de l’appel au ministère presbytéral directement avec le soutien, pour les animateurs, du numéro de TRIOLO (Pâques 1985)
3) D’autres initiatives sont à noter.
- ainsi des sessions, journées d’éveil plus larges pour les jeunes de 14-l8 ans : par exemple une session d’éveil apostolique qui touche 200 jeunes et 50 animateurs, où l’appel se trouve lancé,
- un questionnaire distribué avec la revue TRIOLO sur les prêtres, dans deux secteurs.
IX - RESPONSABILITE DES LAICS DANS l’INTERPELLATION
1) Plusieurs S.D.V. tentent de mettre en place des "antennes ou relais"
- Dans un diocèse, se constitue pour chaque secteur, voire paroisse, une Commission de laïcs qui réfléchissent sur la manière de rendre la communauté la plus appelante possible, s’inquiètent de voir les jeunes qu’ils connaissent dans leurs communautés s’engager dans des Mouvements ou des temps forts proposés par le S.D.V., peuvent poser à ces derniers, un jour ou l’autre, la question de l’appel.
- Un S.D.V. se réorganise pour mieux reprendre contact et questionner sur leur responsabilité propre les principaux artisans de la pastorale diocésaine. Ces personnes, rejoignant d’autres, vont constituer des relais et auront à élaborer une véritable politique de l’interpellation.
2) Une seule interpellation d’un Conseil pastoral est signalée et ce, dans un secteur rural.
3) Un S.D.V. a pu constituer un répertoire des personnes en contact avec des jeunes pour les aider à se sentir responsables du problème des vocations (catéchistes, scouts, aumôneries, responsables de Mouvements, groupes de prière..)
X - SENSIBILISATION ET INTERPELLATION EN AUMONERIES ET REGROUPEMENTS DE JEUNES (17-25 ans)
1) Dans les ECOLES CATHOLIQUES
On note plusieurs types d’initiatives :
a) en direction des responsables
- réunions diocésaines sur l’appel avec les catéchistes, aumôniers...
- une lettre envoyée par un S.D.V. à toutes les écoles catholiques avec la question : "Comment allez-vous lancer l’appel cette année ?"
b) en direction des parents : sur la demande de l’école, le responsable S.D.V. participe à une réunion de parents sur l’appel.c) en direction des jeunes :
- l’invitation de séminaristes révèle un intérêt des jeunes pour la vie des prêtres
- à l’initiative des Frères des Ecoles Chrétiennes, une journée des vocations a eu lieu dans un lycée catholique
- impact des "Semaines missionnaires"
- information systématique par les S.D.V.
- passerelle avec le Foyer-séminaire, lorsque le responsable S.D.V. est en même temps aumônier de l’école privée.
2) Dans les AUMONERIES DE l’ENSEIGNEMENT PUBLIC
a) en direction des responsables pastoraux
là aussi, participation à des réunions diocésainesb) en direction des parents
là, également, participation sur demande du S.D.V. à des réunionsc) en direction des jeunes
- témoignage des séminaristes
- appel lancé au moment de la confirmation.
Plus largement, comme le souligne un S.D.V., "la création d’une communauté aumônerie est un lieu favorable pour l’interpellation auprès de jeunes qui prennent des responsabilités et découvrent que l’Eglise, pour vivre, a besoin de serviteurs."
3) Aucune initiative en Mission Etudiante n’est relevée
4) Un S.D.V. touche plusieurs jeunes par le biais d’une AUMONERIE MILITAIRE surtout au moment des pèlerinages.
Une autre rubrique n’a pu être ouverte, faute de pouvoir réunir un Carrefour entier. On ne saurait pour autant ne pas la restituer ici : elle concerne le rôle particulier joué dans plusieurs cas par l’évêque comme initiateur de l’appel.
l) Soit en lançant des appels personnels
On a évoqué tout à l’heure le rôle d’interpellation de l’évêque auprès des prêtres pour proposer "l’année d’accueil" à certains jeunes. Mais parfois, la personnalisation peut aller plus loin, et l’évêque va écrire personnellement à des garçons dont la liste lui est fournie.
Parfois, comme à ALBI, c’est le S.D.V. qui remet la lettre adressée au jeune, sous l’exigence que certaines conditions, strictes, quant à ce jeune, soient remplies. L’évêque, attentif aux qualités révélées chez le garçon, soucieux de respecter sa liberté, lui propose de réfléchir à la vocation éventuelle au ministère ordonné, en mettant en valeur les besoins de l’Eglise de demain.
2) Soit par des questionnements beaucoup plus larges
- en écrivant à tous les jeunes une lettre à l’occasion de la J.M.V.
- en invitant, à l’occasion d’une réflexion sur les A.D.A.P., par exemple, à nous demander si nous sommes réellement en attente de prêtres...
Dès lors, une question semble se poser : quelle articulation possible entre l’évêque et le S.D.V., dans une pastorale de l’appel ?
L’évêque doit-il seulement demeurer celui qui appelle, au jour de l’ordination, le futur prêtre présenté par l’Eglise, ou bien exercer une responsabilité beaucoup plus large, dont les formes sont à définir ?
En guise de conclusion, comment ne pas évoquer enfin tous ceux qui individuellement, humblement, ont toujours l’audace de lancer un appel personnel, là où ils sont comme prêtres, religieux ou religieuses, laïcs et qui entendent bâtir une Eglise réellement vivante.
* Marc LEBOUCHER est membre de l’équipe du S.N.V. [ Retour au Texte ]