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- > Echos de la session de Francheville : "Appeler au ministère de prêtre diocésain"
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Francheville 85 : A la mesure de l’enjeu
Jean-Pierre SAMORIDE *
Rassembler la quasi totalité des responsables des Vocations des diocèses français, sur le thème de l’appel au ministère presbytéral, paraissait à la fois une évidence et une gageure.
Une évidence parce qu’on imagine mal se dérober à l’invitation ceux qui, dans notre pays, portent la responsabilité de cette pastorale. Une gageure parce que la traversée des zones de turbulence continue de marquer douloureusement tout ce qui touche aux vocations, chez nous.
Or, le pari a été tenu et bien tenu. Et sans majorer le positif, il faut honnêtement voir dans cette session le signe d’une Espérance théologale fortement enracinée dans le Maître de la moisson, une Espérance très vivante qui inspire et suscite bien des initiatives dans l’Eglise de France.
Si la session n’avait pas "marché", il eût fallu avec autant d’honnêteté ausculter la malade et, quel qu’en soit le diagnostic, cela n’aurait pas manqué de rejaillir sur l’Eglise qui est en France.
Ne craignons donc pas de dire que FRANCHEVILLE 85 aura été pour les participants :
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Une précision des repères sur nos routes parfois sinueuses et cahoteuses,
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un moment fort de notre vie de prêtre grâce à un approfondissement de notre identité (si malmenée actuellement),
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un élan dynamisant pour les pastorales que nous avons à mettre en oeuvre.
DES REPERES SUR LA ROUTE
Route sinueuse, chemin malaisé plutôt qu’autoroute asphaltée, telles sont les images qui conviendraient le mieux à nos situations ; routes peu encombrées sans aucun doute aussi, trop tranquilles aux yeux de certains, mais nombreuses assurément.
Cette écoute de nos expériences le premier jour : sentiment d’un vide ? plutôt d’un trop-plein dont pourraient se gausser ceux qui n’en voient pas encore les fruits. Oui, beaucoup de réalisations réconfortantes et stimulantes.
En fait, dans l’Eglise de France, les appelants sont nombreux. Que manque-t-il donc pour que la graine germe ? On serait tenté de dire globalement : "la foi", ou plus exactement y croire davantage, d’une foi qui comble notre faiblesse en ce domaine aussi. Au plan fondamental, c’est sans doute vrai et cela se manifeste dans les lourdeurs ou les manques que l’on décèle : catéchèse, le monde des étudiants, etc.
Et les prêtres toujours dans la ligne de mire : trop peu appelants, à la recherche de leur spiritualité que le Père BLONDEL invite à chercher dans cet espace qu’est le presbyterium d’un diocèse.
Heureusement, les laïcs se font plus audacieux : "un frémissement" glosera Mgr DALOZ qui constate la multiplicité des modèles de prêtres proposés à une époque où l’on cherche en vain les lignes droites.
Et puis, bien sûr, les images de marque, l’information ou la désinformation, autant de médias auxquels, avec le Père POULAIN, chacun s’intéresse.
De tout cela, le Père BOUCHAUD tirera un essentiel en enfonçant quelques clous, notamment ,
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L’appartenance à une Eglise particulière où les baptisés sont acteurs, et à un presbyterium (toute une dimension du Concile à mettre, ou à remettre en oeuvre).
- La dimension mystique du ministère. Dépossédés de nous-mêmes pour être configurés au Christ.
Les pistes sont clairement définies : il faut les explorer. Les interventions de laïcs ne font que confirmer ces choix. Plusieurs questions naissent en effet de leurs expériences : trop peu d’appelants au ministère, montée de nouveaux "pouvoirs", cohabitations difficiles.
Après ce panorama, il était bon que chacun fasse, sans rupture, avec ligne tracée, un retour sur soi.
APPROFONDISSEMENT DE NOTRE IDENTITE
Temps fort permettant d’aller au coeur de ce qui nous fait vivre, "une avancée en eau profonde", dira Yvon BODIN. Moment qu’aucun écho ne peut rendre sous peine de le trahir, mais moment de vérité et de partage fraternel de grande qualité. N’étions-nous pas en train de mettre en pratique nos convictions de la veille ?
L’expérience pascale, chacun en cet instant la revivait dans sa chair en se laissant soi-même appeler et ré-appeler par l’Unique appelant : le Seigneur.
UN ELAN PASTORAL
Mais cette intériorisation dévoilait aussitôt la dimension missionnaire de l’ordination et nous étions alors renvoyés à notre (ou nos) pastorales. Sans le briser, la grève S.N.C.F. a tout de même un peu freiné notre élan ! Comble que ce blocage des voies (ferrées) pour ceux qui veulent aider les jeunes à trouver les leurs. Humour de la vie...
La dimension régionale sera ressaisie en Septembre, mais chaque Carrefour s’est fait porteur de convictions fermes et souvent convergentes. Ce sera tout le travail des années à venir.
Travail que l’équipe nationale et les Régionaux auront à mettre en oeuvre pour ne pas en rester aux voeux pieux. Parmi les souhaits, revenant avec insistance : re-sensibiliser les partenaires de l’appel, place des laïcs dans cette pastorale, ouverture de nos S.D.V., approfondissement des notions de responsabilités pastorales, ne pas travailler en vase clos, ne pas oublier les moyens concrets (prière, audiovisuel, etc.).
Monseigneur COLONI, en concluant, exprimera tout l’intérêt de ces jours de travail dont le résultat sera transmis aux évêques de la Commission épiscopale "Clergé-Séminaires". Il insiste sur la densité spirituelle du partage entre prêtres et l’ouverture en Eglise de la pastorale des appels.
En somme, trois jours capitaux pour les responsables français des vocations, sans cesse affrontés aux difficultés de tous ordres ; cette session a ressoudé leurs motivations, refondé leur ministère, revivifié leur pastorale.
Certes, tout n’est pas pour autant limpide. Des questions demeurent, sans parler de celles qui refont régulièrement surface : l’ordination d’hommes mariés et des femmes, posées d’ailleurs très sereinement à l’image du climat de FRANCHEVILLE. Car il faut aussi le dire, malgré la fatigue de fin d’année, un climat de partage et d’amitié a régné, sans tension ; vivre la fraternité sacerdotale n’est-ce pas déjà appelant ? Et lorsque cette fraternité était fille de l’Espérance, Yvon BODIN et l’équipe nationale pouvaient alors, avec tous les participants, en rendre grâce.
Personne n’y a manqué, soit avec les séminaristes, soit avec les fidèles lyonnais. Ce n’était en fait que la logique même pour tous ceux qui, rassemblés là, continuent à croire qu’il faut appeler aujourd’hui au ministère de prêtre diocésain et même si, comme le disait le Père BOUCHAUD : "En France on manque un peu de nouvelles frontières (à dépasser)", ils continuent à croire à la jeunesse de notre Eglise.
* Le Père Jean-Pierre SAMORIDE est responsable S.D.V. du diocèse de LA ROCHELLE et jusqu’à cette session, Régional SUD-OUEST. [ Retour au Texte ]