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Peuple du partage
Daniel PERRIN *
La session qui a réuni les membres de l’Union des Supérieures Majeures de France et du Service National des Vocations avec les délégués régionaux, s’est terminée par une célébration eucharistique où chacune et chacun des participants a reçu le livret des déclarations d’intention formulées en Carrefours le matin même.
Par ce geste symbolique, nous avons voulu recevoir du Seigneur lui-même ce qu’Il avait suscité en nous durant ces trois jours de partage, d’écoute et de prière.Participant à cette session au titre de délégué régional, je voudrais la relire à travers les trois souhaits dans lesquels le Carrefour S.N.V.-Régionaux s’engageait.
- POUR UNE PASTORALE DES VOCATIONS PLURIELLE ET CONCERTEE, nous souhaitons que les religieuses en Services Diocésains des Vocations soient plus en lien avec leur congrégation et les "Unions de Religieuses" en vue d’une plus grande coresponsabilité.
Si la première journée de session nous faisait découvrir les pratiques vocationnelles des Services Diocésains et Régionaux et celles des Instituts, les Carrefours permirent d’entrevoir un éventail encore beaucoup plus riche, mais aussi de nombreuses questions. Le désir des uns et des autres va dans deux sens complémentaires : rencontrer des jeunes et sensibiliser l’ensemble du Peuple de Dieu à la question des appels à la Vie Religieuse.
Cette sensibilisation commence d’ailleurs à l’intérieur même des Congrégations. A la jointure des S.D.V. et des Congrégations se trouvent nos collaboratrices religieuses engagées en S.D.V. Au-delà des aspects juridiques de leur présence et de leur mission, nous sentons l’importance pour elles d’être reconnues et envoyées par leur Institut et d’être accueillies comme telles dans les Services Diocésains ou Régionaux
La manière dont elles vivront (et seront aidées à vivre) cette mission, ne peut que favoriser une unité plus profonde au service de l’Eglise et des personnes que le Seigneur appelle.
- POUR UNE PASTORALE COMMUNE DE TOUTES LES VOCATIONS DANS l’EGLISE, nous souhaitons des liens plus étroits avec les Moniales et les religieuses en instituts missionnaires.
Dans la Joie de voir le Bureau national des Moniales ainsi que les déléguées régionales moniales au C.R.V. parmi nous, nous avons pu prendre connaissance du travail réalisé, souvent humblement, par les monastères : accueil, propositions spirituelles diverses... Les jeunes sont friands de repères visibles et viennent frapper aux portes des couvents. Dans les actions vocationnelles, les moniales sont-elles assez prises en compte, voire intégrées ?
Le Congrès mondial souligne : "Une attention spéciale se portera vers les communautés de femmes, de vie contemplative et active, qui rendent des services précieux à l’Eglise, mais ont moins de possibilités de se faire connaître" (Les Eglises diocésaines au service des vocations, n° 34).
Dans notre souhait, nous avons également évoqué les instituts missionnaires qui, pour des raisons de logistique, n’intervinrent pas au cours de la session. En le regrettant, il nous a semblé important de signaler cet aspect particulier et qui rencontre chez bien des jeunes une attention spéciale, ne serait-ce que par le nombre de jeunes qui font des séjours estivaux en Tiers-Monde, dans les postes de mission de ces Congrégations (et des autres d’ailleurs) en mettant leur compétence (sanitaire, la plupart du temps) au service de la population locale. De là se pose la question : sommes-nous en lien suffisant avec l’animation missionnaire de nos diocèses et cette animation est-elle aussi tournée vers les jeunes filles dans une perspective de vocation missionnaire ?
- POUR- UN MEILLEUR ACCOMPAGNEMENT DES JEUNES, nous souhaitons une information et une harmonisation des propositions et initiatives venant des Services Diocésains des Vocations et des Congrégations, et une formation à l’accompagnement par des sessions au niveau régional.
Le Service des Vocations se révèle être une plate-forme importante d’information, de connaissance réciproque et de dialogue entre les "tribus" d’Eglise les plus diverses. Dans la dynamique globale de la session, un pas a été fait, je le crois profondément, de confiance entre les Services de Vocation et les responsables de Congrégations. S’informer réciproquement, harmoniser les propositions et initiatives nous est apparu comme indispensable, et cela se retrouve très largement dans les convictions exprimées par d’autres Carrefours.
Il en va d’un visage d’Eglise et du service réel des jeunes ; cela exige de notre part, et de la part des Instituts, un jeu franc et confiant ou les jeunes sentiront finalement un désir profond de les accueillir sans leur mettre la main dessus.
La formation à l’accompagnement n’en apparaît alors que plus importante, car cet accompagnement prend particulièrement deux visages :
Celui d’un accompagnement proche, du "Viens et vois" que peut et doit proposer toute communauté religieuse et celui d’un accompagnement "à distance" (proposé par le S.D.V.) en vue de garantir à la personne une prise de distance, un chemin vers une "élection" libre et personnelle.
La remontée des enquêtes faites auprès des Services Diocésains des Vocations, des Instituts, des Moniales, la conférence du Père DRAVET et l’échange avec lui, nous ont confortés tous et toutes dans cette conviction : il faut se former pour accompagner, pour servir réellement la personne en recherche de vie consacrée.
EN CONCLUSION
Un grand merci à celles qui ont porté le poids du jour avant et durant la session ! A mon sens, un pas réel a été fait pour que la pastorale des vocations soit plurielle et concertée, pour que les efforts et les soucis de tous soient pris en compte et cela dans une harmonisation plus grande. Et je pense là au rôle indispensable des Ateliers diocésains ou régionaux : Service des Vocations-Religieuses.
Je pense aussi à toutes les initiatives prises pour permettre à toutes les vocations de se connaître et de se reconnaître dans l’Eglise et pour la mission de l’Eglise. Il en va des traits du visage du Ressuscité qui veut, par son Eglise, se donner aux hommes d’aujourd’hui. Vivant, Il était parmi nous et nous a donné de son souffle qui renouvelle.
A nous de laisser ce vent se prendre dans nos voiles pour quitter nos basses eaux et pour accueillir l’aventure de l’appel de Dieu.
* Le Père Daniel PERRIN est responsable du Service Diocésain des Vocations de STRASBOURG et délégué de la région apostolique de l’Est. [ Retour au Texte ]