Une relance stimulante


Trois Moniales *

Il est difficile de rendre, en quelques lignes, l’impression de densité qui se dégage de ces trois journées.
L’idée même de cette session nous apparaît comme une formidable avancée et un signe ecclésial d’un "vouloir" collaborer ensemble à cette pastorale des vocations qui concerne toute l’Eglise.

Il nous a été bon de pouvoir vivre ces journées dans un climat de fraternité et de partage, en toute clarté. La présence et la disponibilité des délégués régionaux des Centres Religieux des Vocations était aussi un stimulant. Leur aide précieuse pour garder un climat de prière et de joyeuse détente a été fort appréciée.

Enfin, la liturgie eucharistique, toujours digne et belle, quelque soit le lieu de la célébration a toujours été le temps fort de ces journées.

Par rapport au CONTENU, nous avons été frappées tout d’abord par

LE DYNAMISME QUI ANIME LA PASTORALE DES VOCATIONS.

Cela fait du bien. Sur le terrain on ne s’en rend pas toujours compte : la réalité est souvent aride.

LA CONFRONTATION ENTRE LA PRATIQUE DES SERVICES DIOCESAINS DES VOCATIONS ET CELLE DES CONGREGATIONS, nous a parue intéressante.

Elle permet de se rendre compte qu’un travail trop souvent parallèle peut et doit être complémentaire. Cela nous interpelle aussi en tant que moniales. Peut-être l’impression qui se dégage est que c’est, pourrait-on dire, une pastorale de "privilégiés"

  • quant aux Congrégations qui en ont une
  • quant aux jeunes rejoints
  • quant à la sensibilisation du peuple chrétien.

Et nous sentons que nos Monastères ont à prendre plus consciemment la part qui leur revient et qui nous est possible là où l’on se trouve.
Nous sommes concernées, nous aussi, " avec " les autres ; nous constatons que la pauvreté des moyens n’est pas un obstacle. Nos charismes propres appartiennent à toute l’Eglise ; à nous, il appartient de les faire connaître.

Il ne s’agit pas, nous l’avons bien senti, d’une mentalité de "survie", mais vraiment d’une ouverture missionnaire et cela était bien le grand souffle qui animait toute cette session.

Cet aspect missionnaire, le Père Bodin nous l’a souligné fortement, en nous faisant réfléchir sur la pastorale des vocations qui "n’est pas quelque chose à part, mais qui fait corps avec la mission" ; "non pas une pastorale de recrutement ni de la survie de nos communautés, mais une pastorale de l’édification du Corps du Christ, qui est l’AFFAIRE DE TOUS. "

A propos des jeunes, certaines insistances ont été retenues :

  • servir la vie
  • servir la liberté de la personne
  • servir la mission de l’Eglise

Le Père BODIN a souligné, là aussi, la manière dont nous devons être attentifs aux jeunes et à leurs besoins :
il nous faut "procurer aux jeunes des lieux d’accueil qui soient des lieux de vie (nos Communautés, nos Instituts), des lieux qui donnent à exister, des lieux qui donnent à découvrir Quelqu’un, des lieux qui donnent à voir des témoins, à condition que nous soyons d’authentiques disciples."

Là encore, nous sentons fortement partie prenante nos Monastères, où frappent beaucoup de jeunes en quête du sens de la vie et de leur vie.

Quant au Père DRAVET, il a su mettre l’accent sur les richesses des jeunes, nous faire admirer ce que "l’Esprit met en route aujourd’hui", à partir de points qui peuvent nous paraître des déficiences chez ces jeunes.

Le témoignage des responsables des Communautés du PAIN DE VIE et du CHEMIN NEUF a fait tomber une certaine ignorance au sujet de la réalité et de la vérité des Communautés nouvelles.
Sous des expressions différentes, se retrouvent des réalités très proches.
Nous retenons la conclusion de Pascal PINGAULT : "Dieu appelle AUTREMENT aujourd’hui". A nous de savoir discerner. Et nous avons été sensibles aux exigences de discernement évoquées par lui.
Regret cependant de n’avoir pas eu un temps plus long pour échanger avec ces communautés.

Dans la dernière après-midi, où dans un climat de recueillement, d’écoute attentive et de prière ont été lues les déclarations d’intentions concrètes des participants, et dans la célébration eucharistique finale, on a senti fortement combien l’Esprit-Saint a été le principal animateur de cette session, forgeant cette "conscience commune" que souhaitait Soeur Thérèse REVAULT en ouvrant cette rencontre.

En conclusion, ces trois journées, en nous permettant de vivre intensément à un rythme ecclésial, nous renvoient dans un même mouvement, à être plus profondément ce que nous sommes, et à dépasser ce que nous sommes, AU SERVICE DE LA MISSION.

· Soeur Thérèse-Marie, du Carmel du Havre, est déléguée auprès des S.D.V.-Région Nord
· Soeur Marie-Chàntal, du Carmel de Montpellier, est déléguée auprès des S.D.V. de Provence-Méditerranée
· Soeur Marie-Claire, de l’Abbaye bénédictine de Mas-Grenier, est déléguée auprès des S.D.V, de Midi-Pyrénées [ Retour au Texte ]