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Et maintenant des questions à porter ensemble
Marie-Emmanuel CRAHAY *
On l’attendait, cette session, elle est venue à point ! Des participantes en nombre, un dossier préparatoire bien fourni, le Service National des Vocations et les délégués régionaux au complet, une liturgie soignée : tout montrait l’importance que lui accordaient les organisateurs et les congrégations (près de 200 représentées).
Après quinze ans de sommeil "vocationnel", les congrégations féminines se sont massivement réveillées autour des années 80. Des initiatives multiples ont vu le jour qui demandaient un lieu de confrontation et d’approfondissement. Les Carrefours du 3ème jour ont mis en lumière une conscience accrue de la mission de tous et des religieuses en particulier, par rapport aux vocations. Le désir de travailler en Eglise, d’une collaboration plus étroite avec les Services Diocésains des Vocations est un fruit de la session. Et il est bon.
Le point a été fait sur les acquis de cette dernière année : on nous a décrit "un support institutionnel ferme et ouvert, une théologie pastorale incarnée où Dieu s’adresse à des êtres libres en vue d’une mission", des pratiques d’accompagnement mûrement élaborées. Tout cela était de qualité et donnera lieu à un compte rendu riche de la session.
Des questions entendues dans les couloirs ou dans le Carrefour auquel j’ai participé, parfois en assemblée, méritent une attention particulière. Ainsi, dès le premier jour il se disait :
"On a vu un Service Diocésain des Vocations bien huilé, des initiatives réussies de congrégations riches en membres et en moyens. Mais sur le terrain, que se passe-t-il ?"
Des jeunes écrasés par l’inquiétude de leur devenir sont plus attirés par les sectes que par la vie religieuse."
A travers cette réaction et d’autres proches, pointe une interrogation :
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D’où vient le peu de vocations religieuses ? Est-il possible à des jeunes modelés par une culture nouvelle, fragiles au plan affectif, anxieux par rapport à l’avenir, de s’orienter vers une vie consacrée ?
Ces questions ont été celles de la deuxième journée, centrée sur les jeunes et l’accompagnement des vocations. Le topo de Jean DRAVET a abordé les questions qui émergeaient de notre Carrefour de la veille, il les a clarifiées et a proposé un chemin de réalisme et d’espérance.
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La vie religieuse va à contre-courant du climat dans lequel vivent les jeunes. Saurons-nous déceler leurs vraies attentes, leur recherche de Dieu ou infléchirons-nous nos propositions pour leur faciliter l’accès de nos communautés ?
Autre était le témoignage des Communautés nouvelles. Elles ont montré leur souffle évangélique, leur succès auprès des jeunes, leur cohérence différente de celle de la vie religieuse. Le temps était trop court pour confronter réellement leurs pratiques de discernement et d’accompagnement.
La session a-t-elle permis de préciser davantage "la responsabilité propre des congrégations et des Services Diocésains des Vocations face à un à-venir de vie religieuse" ?
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Pour ma part, j’ai mieux perçu que Services Diocésains des Vocations et congrégations ne sont pas en position dissymétrique par rapport aux vocations.
Les congrégations ont un charisme particulier, une physionomie, une histoire, des lieux repérables qui leur donnent leur personnalité humaine et spirituelle.
Les Services Diocésains des Vocations sont des services, des ministères que se donnent les diocèses pour la croissance du peuple chrétien. Ils regroupent prêtres et diacres, religieux et laïcs, hommes et femmes. Ils reflètent l’Eglise.
Les religieuses ont d’abord à travailler sur le terrain qui est le leur. La moitié des Carrefours l’a souligné :
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reconnaître "notre peur des jeunes" (n° 4),
- rester "branchées là où nous pouvons rencontrer des jeunes" (n° 5),
- "Les accueillir tels qu’ils sont" (n° 6),
- "Risquer une parole là où nous sommes" (n° 10).
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La responsabilité propre mais non exclusive des congrégations apostoliques, c’est l’éveil des vocations. Elles le provoqueront d’abord en vivant leur propre vocation dans le monde tel qu’il est.
Bien sûr, chaque congrégation a aussi une instance de discernement des vocations qui se présentent à elle. C’est à ce niveau-là que des contacts et un travail commun est possible et souhaitable avec un Service Diocésain des Vocations, compte tenu de la difficulté que l’aire de rayonnement d’une congrégation correspond rarement à celle d’un diocèse.
Les membres d’un Service Diocésain des Vocations sont choisis en fonction d’une compétence particulière. Ils informent, sensibilisent, interpellent ; ils favorisent la communication, poussent la réflexion, signifient la dimension ecclésiale du discernement des vocations.
Pourquoi le statut des soeurs en Services Diocésains des Vocations a-t-il retenu l’attention de l’assemblée ? Le statut des soeurs permanentes en pastorale a été étudié dans d’autres instances avec l’Union des Supérieures Majeures de France, aujourd’hui Conférence des Supérieures Majeures.
Le débat a fait apparaître des divergences... Espérons qu’une Commission dûment représentative des instances concernées pourra un jour leur permettre d’être mieux situées, et par rapport au diocèse qui les emploient, et dans leur propre congrégation.
* Soeur Marie-Emmanuel CRAHAY est Supérieure générale des SOEURS AUXILIATRICES DU SACERDOCE [ Retour au Texte ]