Ma responsabilité de catéchiste dans l’appel


Anne *

Une responsabilité qui me tient à cœur

De nombreuses raisons m’ont poussée à m’engager dans la catéchèse puis à y accepter une responsabilité.

L’une d’elles me tient particulièrement à coeur : notre responsabilité à nous, laïcs, envers les prêtres ; à nous de faire en sorte qu’ils puissent être totalement disponibles pour le ministère qui leur est propre, en prenant à notre charge tout ce que nous pouvons faire, et, dans le domaine de la catéchèse, nous pouvons beaucoup.

Mais notre responsabilité ne s’arrête pas là : nous avons la charge de ceux qui sont l’Eglise de demain. Nous devons faire découvrir à ces enfants que chacun d’eux est unique et important aux yeux de Dieu, que chacun d’eux est une "pierre vivante" constituant l’Église et a sa place à y tenir. Mais certains seront appelés plus particulièrement au ministère presbytéral.

Quel peut être notre rôle pour que cet appel puisse être entendu et que le jeune y réponde ?

Former une vraie communauté

Ce qui me semble essentiel, c’est de former une véritable communauté, rassemblée par Jésus-Christ.

Tout d’abord, au niveau de l’équipe d’animation qui doit être une véritable cellule d’Église dont le prêtre fait partie. Lorsque nous nous retrouvons avec les enfants, ceux-ci sentent très bien cette unité dans nos différences et ce peut être le ciment qui fera qu’à leur tour, les enfants avec les animateurs formeront une communauté, sans oublier bien sûr les parents qui en font aussi partie.

Pourquoi mettre l’accent sur cette communauté ? Parce que, bien souvent, c’est à travers elle qu’a lieu la rencontre du Christ. Ainsi, par elle-même, elle peut être appel à se mettre à son service. Ne faisons surtout pas des enfants des consommateurs d’Église ; ils faut qu’ils sachent bien que l’Église a besoin d’eux là où ils sont, chacun avec sa vocation particulière. Mais, osons-nous leur dire que certains peuvent être appelés au ministère presbytéral ?

Je pense, bien sûr, que cet appel est un appel personnel nais qui ne peut être entendu que par quelqu’un qui vit dans une communauté et qui, de l’intérieur, en connaît les richesses et les besoins. Un jeune ne pourra répondre à l’appel du Christ que s’il est soutenu, entouré. on ne peut être prêtre tout seul ; un prêtre "n’existe", un prêtre ne vit vraiment son ministère que s’il est au service d’une communauté, que s’il est soutenu par elle.

Cette relation du prêtre et de la communauté est plus particulièrement sensible lors de la célébration des sacrements (mais pas uniquement). Il est important que les enfants découvrent le prêtre qui préside l’assemblée chrétienne et plus spécialement l’Eucharistie. S’ils ont faim de l’Eucharistie, ils doivent savoir que l’Église a besoin de prêtres et cela peut les aider à entendre l’appel du Christ.

Cette communauté se nourrit aussi de la Parole de Dieu : donnons aux enfants le goût d’ouvrir leur Evangile. Tout au long de ces pages, ils entendront de nombreux appels qui résonneront en eux.

Respecter l’enfant

Mais une communauté est composée d’êtres tous différents et uniques, c’est ce qui fait d’ailleurs sa richesse. En face de nous, catéchistes, nous avons des enfants que nous devons aimer et respecter chacun pour ce qu’il est. La relation que nous avons avec chacun d’eux devrait être privilégiée et surtout nous devrions essayer de regarder chacun d’eux avec les yeux du Christ. C’est très ambitieux mais c’est la condition pour que nous puissions servir un peu d’intermédiaire, ou d’écho à un appel. Souvent ne sommes-nous pas un peu timorés ? Nous n’osons pas aller très loin dans le dialogue avec l’enfant.

Nous devons leur dire que chacun d’eux est digne d’être aimé, respecté, appelé. Notre relation à l’enfant devrait l’aider à devenir plus "homme", ce qui est notre vocation à tous. Nous devons être disponibles pour l’écouter, qu’il sache qu’il peut exprimer ses affirmations, ses questions, nous pouvons l’aider à formuler clairement ce qui , chez lui, n’est encore qu’intuition. C’est en cela que nous pourrons aider l’un ou l’autre à entendre un appel.

Aider les enfants à prier

Mais dans notre respect de l’enfant, n’oublions jamais qu’il y a une dimension où nous n’avons pas le droit de nous immiscer : c’est sa relation personnelle avec Dieu, avec le Christ, relation qui passe par la prière. Nous devons aider les enfants à prier, leur en donner le temps, les moyens..., le goût. Tout ce que nous pourrons dire ou faire sera stérile s’ils ne prient pas, car c’est dans la prière qu’ils rencontreront personnellement le Christ.

* * *

En conclusion, je dirai que notre responsabilité de catéchistes est grande et que, bien souvent, nous devrions dire les choses plus clairement et oser proclamer que l’Église (c’est-à-dire nous tous) a besoin de prêtres, de religieux, de religieuses, sinon tout le monde finit par se dire que cela concerne seulement le voisin !

Mais la catéchèse doit s’inscrire dans la vie d’une communauté plus large, responsable tout entière de ses enfants et il faut que, le plus souvent possible et en particulier le dimanche, ils soient invités à se joindre à l’assemblée chrétienne.

* Anne est responsable de C.M.2, mariée, cinq enfants. [ Retour au Texte ]