Une équipe de foyers - Région Ile-de-France


Un groupe de cinq foyers avec un prêtre, nous nous rencontrons une fois par mois depuis plus de dix ans pour certains, un peu moins pour d’autres.

Aujourd’hui, ces cinq familles totalisent 20 enfants de 0 à 17 ans, huit garçons et douze filles. Nous en avons vu naître un bon nombre, un a été accueilli déjà grand, venant du Sud-Est asiatique ; maintenant nous les voyons tous grandir et il est bien rare qu’une réunion se passe sans qu’on parle d’eux à un moment ou à un autre.

Justement, ce soir-là où nous devions réfléchir sur la vocation de prêtre, un des couples arrive en retard, ils ont un peu oublié la rencontre parce qu’il y avait avant une réunion "parents-prof." au collège du garçon et que ça c’est assez mal passé. Ça ne marche pas bien à l’école parce que ça ne marche pas bien dans sa tête en ce moment.

Souci pour les parents : Pourquoi ça ne va pas ? Quelle est notre responsabilité ? Comment l’aider ? Son avenir est en jeu...

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Voilà, le décor est posé !
C’est dans ce contexte que nous réfléchissons ensemble à quelques questions autour du thème :"Mon fils, prêtre, pourquoi pas ?"

  • Est-ce qu’on parle du prêtre à la maison ? Comment ? Que pouvons-nous dire de sa mission ?
  • Les enfants, comment le voient-ils ? Quelle place a-t-il dans leur expérience chrétienne ?
  • Pour leur avenir, qu’est-ce qui compte ? Osons-nous parler de la vocation de prêtre comme d’un avenir possible ?
  • Y pensons-nous ?
  • Dans l’éducation que nous donnons, qu’est-ce qui peut permettre, ou empêcher, un appel ?

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Voilà quelques-unes de nos réflexions :

- Même si nous n’en parlons pas, nous y pensons. Nous y pensons en général, parce que l’avenir de l’Eglise compte pour nous, nous y sommes engagés dans cette Eglise et engagés avec des prêtres par l’équipe, par l’aumônerie du collège, par le scoutisme ou par le Centre de Préparation au Mariage.
Nous y pensons aussi en particulier pour nos enfants.

- D’ailleurs, pendant les vacances, mon fils m’a dit : "Maman, qu’est-ce que tu dirais si je voulais être prêtre ?" Il est en train de réfléchir pour savoir si il va être confirmé cette année. Il attend de nous un soutien dans sa démarche. Est-ce que nous saurons lui apporter ? Si ça se trouve, c’est un gamin qui est appelé et peut-être sommes-nous une barrière en n’étant pas assez logiques avec nous-mêmes dans notre foi.

- Comment reconnaître qu’il y a vraiment un appel ? Qu’est-ce que c’est "l’appel" ? Cela passe d’abord par des appels.
Tous sont appelés différemment à réaliser leur vie ! Comment allons-nous les aider à répondre ?

- L’appel à être prêtre, ce n’est pas nous qui le donnons, c’est le Christ.
Mais par notre écoute, par notre attention à ce qu’ils vivent chacun, nous pouvons le rendre possible ou non. Et puis, il faut que par notre vie, nous rendions Jésus-Christ tangible.

- Ce qu’ils voient chez nous, c’est que le prêtre est un homme comme les autres, il a sa place à la maison, cela retire certainement une frontière. L’Eglise est dans la vie de tous les jours, c’est la même réalité.

- Il y a aussi des choses qui peuvent déclencher ou non. Quand nous parlons d’avenir avec eux, si nous ne parlons que métier plutôt que de chercher ce qu’ils veulent devenir plus tard, ce qu’ils veulent faire de leur vie.

- Nous disons souvent aux enfants : "Le monde a besoin de toi". Dans ce cadre-là, c’est simple de dire aux enfants que "prêtre" c’est un choix possible.

- Nous serions bien d’accord pour qu’il soit médecin, par exemple. Mais par rapport à un choix généreux, quelles questions nous posons-nous ? Nous avons souvent des idées sur ce que nous voudrions qu’ils soient et même, des fois, sur ce que nous voudrions faire d’eux. Pourtant, l’épanouissement est plus important que la "réussite".

- Il faut qu’ils aient faim de quelque chose. Quand on n’a faim de rien, il ne se passe rien. Nous avons un témoignage à donner dans notre manière de vivre. De quoi avons-nous faim nous-mêmes ?

- Peuvent-ils dire "Je veux être prêtre" à nous et aux autres ? Il faut que nous soyons capables de les aider à être eux-mêmes avec leurs choix dans ce monde, ce n’est pas facile.

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Plutôt que de tirer une conclusion, soulignons une dernière réflexion de ces foyers :
"Et moi, si j’avais à répondre à des gens : j’ai un fils qui veut être prêtre, quelle attitude aurais-je ?"