Et les religieux


Fernand BECRET *

Les religieux ne seront pas insensibles à la présentation de la session U.S.M.F./S.N.V. que donne soeur Thérèse Revault dans ce dossier.
Ils seront sans doute tentés de rejoindre leurs frères qui n’ont pas attendu aujourd’hui pour nous interroger après la session d’lssy :
"Alors, et les religieux ? que vont-ils faire ? que leur est-il proposé ?"

A la vérité, la situation des religieux n’est pas identifiable à celle des religieuses : non seulement parce qu’un certain nombre d’entre eux sont prêtres mais en raison de l’histoire et de la géographie de leurs Instituts, en raison de leur plus petit nombre aussi (un religieux pour cinq religieuses, environ). En particulier,

"la présence des religieux dans les S.D.V. est minime. Elle est difficile à cause de i’aspect national des Instituts (...) parce que les religieux n’ont pas de lieu de réflexion commun au niveau diocésain." (session d’Issy).

Il n’empêche : ces différences n’évacuent pas la question. Il est exact :

  • que "souvent on oublie le côté masculin lorsqu’on parle de Vie Religieuse"
  • que nos Instituts, s’ils sont parfois provoqués par les communautés nouvelles, n’ont pas à avoir de complexes : en cette période d’après le Concile, ils se sont renouvelés au souffle de leur Fondateur
  • qu’une promotion collective des vocations de religieux est urgente pour aider à la fois les congrégations qui ont du mal à "repartir", et celles qui n’ont jamais cessé d’avoir des novices
  • que, pour le bien de tous, nous avons à développer les "mutuae relationes", à faire en sorte que cet effort pastoral soit durable, pluriel et ecclésialement bon. Comme le disait l’Atelier Religieux à la session d’Issy :

"que chacun - S.D.V, ou Institut - reconnaisse que l’autre est capable de respecter les jeunes qu’il accueille. Qu’il y ait une confiance par rapport aux initiatives prises, sans soupçon d’esprit de boutique."

Mais une action d’envergure en Pastorale des Vocations semblable à celle lancée par l’U.S.M.F. implique un degré de motivation qui ne semble pas encore atteint dans le monde des religieux. D’ailleurs, prenons-en acte, l’Atelier "Pastorale des Vocations" de la Conférence des Supérieurs Majeurs de France n’a pas conçu de projet particulier du même ordre.

Une conscientisation collective en progrès n’en reste pas moins décelable. Pour preuve ce qui s’est passé à l’Assemblée des Religieux d’Octobre 1984 où, en plus du thème retenu, a été demandée une intervention sur la Pastorale des Vocations (à lire dans le compte-rendu de l’Assemblée - C.S.M.F.95, rue de Sèvres - 75006 PARIS).
Souhaitons que la lecture des Actes de la session d’Issy et les orientations, en cours d’élaboration, de nos évêques nous aident, nous, religieux, à renouveler profondément et durablement notre dynamisme pastoral au service des vocations. Et merci à nos soeurs religieuses de nous stimuler en ce sens.

* Le Frère Fernand BECRET est membre de l’équipe nationale du S.N.V. [ Retour au Texte ]