Le Congrès mondial des Vocations 1981 : un document

10-16 Mai 1981

On se souvient du Congrès Mondial des Vocations qui a rassemblé à Rome, du 10 au 16 Mai 1981, évêques et animateurs nationaux de la pastorale des vocations.

Pour la France y participaient le Père Lucien BAPDONNE, délégué de l’épiscopat auprès du Service des Vocations, le Père Gérard MUCHERY, coordonnateur, et Soeur Françoise GRANGIER, membre de l’équipe nationale.

Ce congrès avait été préparé de longue date :

- par la présentation des plans d’action diocésains, envoyés par un très grand nombre de diocèses du monde entier (presque tous les diocèses français) et par une expression très large des congressistes consultés plusieurs mois avant la tenue du Congrès.

Ces expressions ont été, non pas synthétisées, mais rassemblées dans un document proposé comme base de travail à tous les participants,"document que nous aurions souhaité voir publier tant il était riche de propositions diversifiées.

A l’heure du congrès, après les interventions des responsables de son organisation - en particulier celle du Cardinal Baüm, successeur du Cardinal Garrone à la présidence de la Congrégation qui en avait pris l’initiative - et après les interventions des témoins des différentes vocations, les congressistes ont été invités à se mettre en groupes linguistiques et à choisir eux-mêmes les sujets à traiter et la méthode de travail.

Le groupe francophone était présidé car le Père Constand BOUCHAUD invité au congrès en sa qualité de Supérieur général de la Compagnie des prêtres de St Sulpice.

De tous ces travaux, finalement assez convergents, est sorti un Document que nous venons de recevoir (en septembre).
Sa mise en forme confiée à une commission élue par le Congrès, a connu trois étapes :

• Vote de conclusions finales, après amendements, au cours de la séance de clôture.
• Envoi à tous les congressistes d’un texte réédité par la commission à partir de ces conclusions. Amendements et renvoi.
• Rédaction du texte définitif, approuvé par le Pape et publié récemment.

Nous aurons soin de revenir ultérieurement sur les orientations proposées dans ce document. Mais dès maintenant nous avons demandé à un lecteur qui n’a pas suivi personnellement toute cette élaboration de nous dire ce que perçoit au premier abord son regard critique de théologien et de pasteur.

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du Père Yvon BODIN, Directeur de la revue VOCATION :

Un congrès international des vocations s’est donc tenu à Rome du 10 au 16 mai 1981. Les propositions finales de ce congrès ont été la source du DOCUMENT FINAL qui vient d’être publié par Rome sous le titre : "DEVELOPPEMENTS DU SOIN PASTORAL DES VOCATIONS DANS LES EGLISES PARTICULIERES, EXPERIENCE DU PASSE ET PROGRAMME POUR L’AVENIR."

Ce document est adressé aux évêques et aux responsables de la Pastorale des vocations.

On devine les limites d’un tel document : sa visée universelle et catholique lui fait tenir un discours quelque peu généraliste, c’est à dire un discours qui n’aborde que certains aspects de l’action pastorale, et s’exprime souvent en termes généraux, au-delà de la diversité des milieux et des personnes.

Mais on voit aussi tout l’intérêt d’un tel document : c’est une véritable charte sur le contenu et la mission de la Pastorale des vocations. Il représente donc une référence et un point d’appui pour les acteurs de cette Pastorale.

Le propos de ce dossier s’articule sur deux axes, l’un plus fondamental relatif à la doctrine qu’inspire la Pastorale des vocations, l’autre plus tactique, relatif aux lignes d’action.

La première partie est la plus intéressante : elle situe bien la pastorale des vocations dans une ecclésiologie, et cela à plusieurs titres :

• Le mystère de la vocation est bien mis en relation avec le mystère de l’Eglise dont il est indissociable : on ne peut comprendre la ou les vocations que dans le mystère de l’Eglise, car c’est l’Eglise qui est la première appelée, la première envoyée. L’Eglise est le premier sujet de la vocation et de la mission.
  
  
• En même temps, le mystère de la vocation est bien situé dans son lien au mystère de Dieu, puisque c’est Dieu qui appelle, c’est Lui qui envoie. De même que l’Église vient de Dieu et continue la mission du Christ dans l’Esprit, toute vocation est marquée par cette origine trinitaire et n’a de chance d’aboutir qu’au prix d’un contact vivant avec le Dieu vivant.
  
  
• L’objet spécifique de la pastorale des vocations s’en trouve mieux défini : on ne peut comprendre les vocations particulières que dans leur lien et leur complémentarité avec la vocation commune des baptisés. Cette vocation à "la mission au sacerdoce commun" est affirmée en premier lieu pour parler ensuite des vocations dites "spécifiques", celles dont la Pastorale des vocations a particulièrement souci.
  
  
• En soulignant le caractère éminemment ecclésial de ces vocations, vocations dans l’Eglise et pour l’édification de l’Église, on reconnaît par le fait même le caractère essentiellement ecclésial de cette Pastorale des vocations : elle est vitale pour la vie de l’Église, elle est intérieure à sa vie et à sa mission elle se pratique dans la concertation et la communion.
  
  
• Il était naturel de renvoyer cette pastorale à ses deux sources fondatrices :
  la Parole de Dieu et l’Eucharistie.

La seconde partie comporte de nombreux développements, surtout descriptifs, concernant les principales lignes d’action d’une pastorale des vocations. Nous ne pouvons nous y attarder en cette première lecture.

Mais il vaut la peine de prêter attention à quelques traits que l’on souhaite reconnaître chez un responsable de l’accompagnement : qu’il soit un homme d’écoute, l’homme de la Réconciliation, l’homme du projet de Dieu plus que de la prudence humaine, l’homme de la contemplation, l’homme de la patience, d’une patience pleine d’espérance et en même temps un homme soucieux d’une formation solide.

Ne comporterait-il que cette page, ce document mériterait de retenir notre attention.

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