- accueil
- > Archives
- > 1982
- > n°024
- > EXPERIENCES ET RECHERCHES
- > Une route missionnaire internationale
Une route missionnaire internationale
5 - 11 août 1981
Les Missionnaires d’Afrique du Cardinal LAVIGERIE (Pères Blancs et Soeurs Blanches) organisaient cet été une route missionnaire internationale. Elle regroupait des jeunes de 18 ans ou plus, motivés par le désir de partager leur foi en milieu international, et pour certains, par le souci de mieux discerner les appels à une vie missionnaire.
+
Avec les Pères et Soeurs de l’encadrement, cette Route rassembla 250 personnes de 17 nationalités.
Chaque groupe national ou régional avait préparé son "cheminement" :
week-ends de préparation, prière, réflexion, échange autour de montages audiovisuels, longue marche, trajet en car, en voiture, choix des étapes.
C’est ainsi, par exemple, que le groupe belge en cours de route, vécut une halte inoubliable dans un petit village de 135 habitants. L’Evangile du dimanche précédent disait : "Donnez-leur vous-mêmes à manger" ... Le curé propose à ses paroissiens de vivre cet évangile en accueillant ce groupe de jeunes belges. Curé et paroissiens partagèrent ce qu’ils avaient ... logement et nourriture. "Je n’avais jamais pensé que mettre ainsi en application l’évangile était possible", écrit un jeune étudiant en médecine.
Le groupe de Paris parti de Vézelay avait choisi la marche : haltes à l’Abbaye de la Pierre-qui-Vire et à Paray-le-Monial. Les Bretons - motorisés passèrent par Solesmes et Nevers.
C’est le mercredi 5 août, en fin d’après-midi, au Carmel de la Paix de Mazille (en Saône et Loire) que tous devaient se retrouver.
Vers 19 h, nous étions tous là, avec nos gros sacs à dos multicolores, à la fois émus et heureux. Certains avaient 60 km dans les jambes à l’arrivée et pas mal d’ampoules ; d’autres terminaient leur voyage en autobus ou en voiture.
Les groupes les plus importants étaient les Allemands (55), les Français (57), les Belges (41), les Italiens (50), les Espagnols (12), les Irlandais (12), les Hollandais (11).
Plus de 70 tentes étaient dressées : un camp pour les filles, un camp pour les garçons ; un grand chapiteau était prévu pour les rassemblements et les intempéries. Les Carmélites préparaient les repas que nous prenions en silence, en écoutant de la musique, le plus souvent africaine. Des livrets de chants, conçus à partir des propositions des différents pays, nous attendaient. Nous participions à l’unique Eucharistie célébrée sur la colline avec les Carmélites et nous pouvions nous joindre à leur prière du matin et du soir. Nous étions répartis en équipes internationales qui tenaient compte de nos compétences linguistiques (groupes francophones et anglophones).
Des temps de prière, d’échange, de partage de la foi nous rassemblaient.
Pour le week-end, nous sommes allés à Taizé. Nous voulions vivre concrètement cette dynamique exigeante du déracinement qui demande un effort constant d’ouverture à l’autre, à l’étranger, et qui est si caractéristique de l’envoi missionnaire. Il y avait 3000 jeunes, avec nous, à Taizé... Expérience unique et enrichissante que la rencontre de ce monde mélangé et bigarré qui sillonne la colline de Taizé ! Le dimanche soir, de retour à Mazille, nous replantions les tentes, heureux de nous retrouver en petits groupes, encore plus soudés qu’au départ.
Evaluation, partage, témoignages de missionnaires, travail en silence, dans les champs avec les Carmélites, longue eucharistie pleine de ferveur et de joie vigile émouvante de l’Envoi préparée par les moniales, soirée récréative finale (la seule du rassemblement !) .., le temps passa très vite et très tôt, le mardi 11, c’était la dispersion.
Carmélites, Jeunes et missionnaires d’Afrique, nous avons tous conscience d’avoir vécu une semaine inoubliable. Il n’y a pas eu que du positif : certains détails d’organisation, des imprévus, ont révélé des lacunes. C’était inévitable pour une première expérience. Mais, il est clair que ce type de rassemblement répond à l’attente des jeunes chrétiens d’aujourd’hui. Et, c’est dans la confiance que nous nous lançons dans la préparation de la Route de l’an prochain, qui nous rassemblera en Allemagne.
Soeur Mauricette, S.B.