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Isardrome - Jérôme, Claire, Jean et les autres
" Isardrôme" ?...
Mais ce n’est pas l’évocation d’un personnage célèbre en pastorale des vocations.
En lisant ces pages, soyons surtout attentifs à deux points : ce que peuvent être des rencontres inter diocésaines de jeunes en recherche de vocation et comment les mouvements d’action catholique peuvent être concernés.
Amour..., Espérance..., Joie... Jérôme, 18 ans |
"Isardrôme" ?
Il s’agit d’un groupe de jeunes et d’un peu moins jeunes, se réunissant une fois par trimestre en week-end, à Annonay (Ardèche), et arrivant de divers horizons de l’Isère, de l’Ardèche, de la Drôme.
Comment sont nées ces rencontres ?
D’une part les S.D.V. avaient le désir de réaliser quelque chose avec des jeunes.
D’autre part, quelques garçons et filles qui avaient un projet du vocation souhaitaient rencontrer d’autres jeunes pour en parler. Les trois diocèses se sont concertés et ont proposé des week-ends aux jeunes du second cycle et des classes de Brevet d’Enseignement Professionnel (BEP) "ayant un projet de service dans l’Eglise ou le désir plus précis d’être prêtre ou d’entrer dans la vie religieuse" et souhaitant approfondir avec d’autres une réflexion sur cet appel.
C’est toujours avec beaucoup de joie que je viens aux week-ends d’Annonay depuis deux ans. Je suis engagée plus particulièrement dans la J.I.C.F. (Jeunesse Indépendante Chrétienne Féminine) : je peux ainsi partager ma vie, l’approfondir avec d’autres et l’apprécier d’autant plus. Qu’est-ce que je cherche de plus à Annonay ? La recherche en J.I.C.F. ne me suffit-elle pas ? Je crois que je veux rencontrer d’autres chrétiens, d’autres jeunes qui ont, eux aussi, envie d’être vraiment participants à la vie du monde, à la vie de l’Eglise. Chacun est engagé d’une manière différente, puisque nos horizons sont divers ; mais l’important à Annonay est de chercher comment nous pouvons répondre à l’appel que Jésus-Christ nous lance, là où nous sommes, chaque jour, afin de découvrir quelle est notre place propre dans l’Eglise. Pendant ces week-ends, nous prenons un temps de partage, de silence, de prière et de célébration. C’est un temps d’amour qui nous envoie encore plus vers nos frères : Claire, 19 ans |
Participant à l’animation des rencontres : un prêtre de chaque diocèse et une religieuse. D’autres prêtres, religieux et religieuses viennent occasionnellement avec des jeunes qu’ils connaissent.
Je suis aumônier de Lycée. Je prenais le train en route. Je me suis d’abord situé en observateur. Je suis venu. J’ai vu. Je suis resté ! Ces week-ends ne remplacent pas ce que les jeunes peuvent vivre là où ils sont, en mouvement, en groupe de réflexion ou d’amitié. Il s’agit d’un temps fort centré sur la question : Une caractéristique de ces rencontres est de permettre à des jeunes d’exprimer et de préciser des projets de vie qu’il est souvent difficile d’exprimer ailleurs ; tous se savent déjà engagés dans la même recherche. Ici se situe ma place de prêtre : ma façon d’être présent et de les écouter peut les aider à exprimer leurs projets ou à faire le point sur leur vie. Pendant les temps libres, comme les autres accompagnateurs, je suis à leur disposition pour un dialogue personnel avec ceux qui le désirent. Il est important pour moi de vivre chaque week-end avec les jeunes : Ces week-ends sont enfin pour moi-même une interpellation et un enrichissement : c’est un des lieux ou je peux être témoin de l’action de l’Esprit, dans le monde des jeunes aujourd’hui - et mettre mon sacerdoce au service de cette action. Jean ROCHE |
Les Services des Vocations ont demandé aussi à deux ou trois jeunes ayant un projet plus précis de vie consacrée ou vivant au séminaire d’aînés de Vienne de venir à ces week-ends comme "aînés" ; dans les carrefours, ils peuvent parler de leur cheminement, donner leur témoignage.
Parce que j’étais "en recherche", il m’a été demandé de participer au premier week-end pour réfléchir avec des jeunes et leur faire partager mon expérience "d’aînée". Bien que n’y voyant pas encore très clair en moi, j ’ai accepté. J’ai apprécié au cours des différents week-ends de pouvoir parler en toute simplicité avec les jeunes et les aînés de nos divers cheminements et interrogations. Les questions plus personnelles que m’ont posées certains jeunes m’ont obligée à préciser et à approfondir mes réponses. J’ai été heureuse au dernier week-end de pouvoir faire part à l’ensemble du groupe de ma décision d’entrer dans une Congrégation religieuse en septembre prochain. Il m’a semblé important aussi que les prêtres et religieuse présents n’aient pas hésité à parler de leur engagement et de leur manière de vivre actuellement leur vocation. La diversité des questions posées et des possibilités de réponse m’a particulièrement frappée : sacerdoce, diaconat, vie religieuse (homme ou femme), mission, engagement de laïc conscient de ses responsabilités au sein de l’Eglise... La reconnaissance et l’acceptation de chacun dans ses différences au sein du groupe me paraît être un signe d’une Eglise bien vivante en Jésus-Christ. Martine, 28 ans |
Déroulement d’un week-end.
Chaque week-end se déroule autour d’un thème ; voici ceux déjà abordés :
être "bâtisseur" d’Eglise
la prière
ma vie à la lumière de l’Evangile
célébrer Jésus-Christ dans nos vies
"Réconcilions-nous"
les Sacrements dans notre vie
responsables de notre Foi
appels de Dieu et liberté
célébrer l’Eucharistie
et se répartit entre des échanges en carrefours (5 à 6 personnes) des mises en commun rapides, des temps de silence et de prière personnelle, d’un temps d’enseignement à partir de l’Evangile le dimanche matin. Le samedi soir nous trouve réunis à la chapelle pour une heure de prière partagée, souvent suivie de l’Eucharistie pour ceux qui le désirent.
Le dimanche après-midi nous permet une évaluation du week-end, une prévision de date et de thème pour la rencontre suivante à partir de l’évolution de la réflexion en carrefour et en grand groupe, et se termine par la célébration de l’Eucharistie.
Qui invite ?
Avant chaque week-end, nous préparons une feuille d’invitation.
Au recto, au dessous du titre : "Dans la mission de l’Eglise, quelle est ma place ?", la date et le thème choisi. Au verso, le déroulement du week-end avec
un questionnaire de préparation (qui sert de point de départ pour l’échange et le carrefour),
des textes de l’Ecriture en lien avec le thème, à lire avant le week-end.
Cette feuille, les SDV la diffusent dans chacun des diocèses
aux différents membres des SDV (prêtres, religieux, religieuses, laïcs),
aux aumôneries d’Enseignement public et d’Enseignement catholique,
aux monastères.
Chaque jeune qui a participé à un week-end reçoit directement 2 ou 3 feuilles pour la rencontre suivante pour qu’il puisse inviter des camarades. L’interpellation des jeunes entre eux est importante.
"Dans la mission de l’Eglise, quelle est ma place ?" Nous tentons de répondre à cette question à Annonay, à chaque week-end proposé par les "services des vocations". Nous sommes arrivées dans le groupe il y a un an, grâce à des amis que l’enthousiasme rendait "contagieux". Pourquoi y sommes-nous retournées ? Le fait de rencontrer des adultes et des jeunes de divers milieux : jeunes de 2e cycle, étudiants, travailleurs, séminaristes, prêtres, religieuse, et de pouvoir échanger avec eux sur les problèmes de notre Foi sont les éléments essentiels de notre motivation. Nous ressentons vraiment le besoin de vivre des temps-forts comme ceux-ci pour apprendre à connaître les appels de Dieu dans notre vie et pour pouvoir ensuite témoigner de Jésus-Christ vivant. Chaque week-end, après des temps de partage, de prière et de réflexion, nous célébrons l’Eucharistie qui marque un départ nouveau dans notre vie chrétienne. Marie-Hélène, 16 ans |
Où en sommes-nous ?
Le groupe se retrouve depuis trois ans.
Au premier week-end, en mai 1977, il y avait deux jeunes, six ou sept "aînés", deux prêtres et une religieuse. Pauvres jeunes !
Malgré cela, le partage des diverses expériences et la réflexion ont été très riches ; nous avons décidé de nous retrouver en octobre suivant ; et là, ô miracle ! il y avait moins d’aînés et plus de jeunes... Au dernier week-end, en mai 1980, nous étions une quarantaine !
Depuis la naissance du groupe, les éléments ont un peu changé (depuis un an particulièrement) avant tout parce qu’un "noyau" de "fidèles" se retrouve, dont la réflexion a évolué, dont les questions se précisent, parfois même les réponses.
Par ailleurs, à chaque week-end arrivent de nouveaux membres. Il s’ensuit un certain décalage dans les motivations et nous sommes arrivés à scinder le groupe en deux pour la réflexion en carrefours :
un sous-groupe de ceux qui se posent la question d’un service d’Eglise de façon imprécise ;
un sous-groupe de ceux qui ont un projet plus précis de sacerdoce, de vie religieuse, de diaconat ou de vie de laïc engagé.
Les échanges de part et d’autre ont été beaucoup plus riches depuis que cette formule a été adoptée.
Nous continuons... Nous serons heureux d’accueillir d’autres jeunes qui désirent mieux découvrir les appels de Dieu et faire de leur vie un véritable service du Seigneur et de leurs frères. "Une équipe de la Drôme" |
P.S. - Dans la feuille polycopiée qui est diffusée pour information, les deux groupes sont présentés dans les termes suivants (on s’inscrit à l’un ou à l’autre, en connaissance de cause)
Groupe 1.
o Je veux retrouver d’autres jeunes qui se posent des questions sur leur vie chrétienne.
o Je veux approfondir ma foi.
o Je cherche comment Dieu intervient dans ma vie, ce qu’il veut me dire à travers ma vie d’aujourd’hui.
Groupe 2.
o Je pense : "être prêtre ... religieuse ... laïc consacré ..." Pourquoi pas moi ?
o Je veux, avec d’autres, chercher comment ce que je vis aujourd’hui est important pour préparer mon avenir...
"Aujourd’hui prépare demain..."