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Après Bordeaux 79, reprise chez les Aides aux Prêtres
On se demande parfois quel est l’impact d’un Congrès, d’une session, ou encore comment est prise en charge par tous la responsabilité de la pastorale des vocations.
Les "Aides aux Prêtres" nous donnent une réponse à cette question.
(article paru dans leur revue en Juin 1980)
* * *
APRES LE CONGRES NATIONAL DES VOCATIONS
Dans"l’Aide au Prêtre" de décembre, Colette Giraudel nous a fait partager l’expérience d’Eglise qu’elle a vécue au Congrès des Vocations à Bordeaux, en juillet 1979. Le Mouvement des Aides au Prêtre y avait été invité et elle avait accepté de nous représenter. Elle résumait d’une phrase sa découverte : "J’ai rencontré une Eglise en devenir". Et, en retour, elle adressait au Mouvement un triple appel :
1. Prendre connaissance des travaux de ce congrès, en lisant le numéro de janvier 80 de la revue VOCATIONS.
2. Nous interroger sur la façon dont le Mouvement situe le prêtre dans l’Eglise.
3. Aider les Aides à devenir toutes des "appelantes" dans l’Eglise.
Au cours de sa réunion de janvier, le Conseil National, conscient à la fois de ses limites (le Mouvement, c’est l’ensemble des Aides) et de ses responsabilités (le C.N. a mission de donner impulsion, orientation) a essayé de répondre à cette triple interpellation.
1) Quelques membres seulement avaient lu la revue VOCATIONS qui venait de sortir, mais tous ont pris la résolution de se la procurer auprès du Centre des Vocations de leur diocèse.
Ont été particulièrement remarqués les articles suivants :
en demandant des prêtres, que demandent-ils ? (analyse de mentalités) ;
Prêtres avec vous, par Gaston Pîétri, directeur national de l’Enseignement Religieux.
Prêtre pour vous, par Jean-Noël Besançon.
2) A travers ces deux derniers articles, nous avons retrouvé les lignes de force du premier trimestre de notre campagne d’Année 78-79 : Aides au Prêtre, dans quel monde ? dans quelle Eglise ? pour quel sacerdoce ?
"Il ne faudrait pas se tromper d’Eglise ! titrait le numéro de novembre 78 : "une Eglise qui choisit d’être servante ; dont tous les membres sont responsables de l’annonce de l’Evangile dans la diversité des dons et des charismes ; une Eglise accueillante à la diversité et en même temps une Eglise de la communion, témoin de la catholicité de l’amour de Dieu" (Père Sève).
Dans le numéro de décembre, le Père Sauvage, évêque d’Annecy, brossait les traits du nouveau type de ministère sacerdotal dont nous avons besoin.
Des prêtres (au pluriel) qui soient : missionnaires, annonciateurs de l’Evangile, liens de communion des communautés, éveilleurs de tous à leurs responsabilités, totalement disponibles pour ces tâches, plus mobiles, et pour tout cela, motivés pour choisir le célibat pour le Royaume. Il serait facile de trouver l’étroite convergence de ce portrait avec celui dressé par les Pères Piétri et Besançon. Et pour cause ! Le support théologique et pastoral du premier trimestre de notre Campagne d’Année avait été puisé dans les travaux préparatoires du Congrès de Bordeaux !
Mais dans quelle mesure cette Campagne d’Année a-t-elle "passé" ?
Beaucoup d’Aides ne risquent-elles pas de se retrouver dans le portrait du prêtre tracé à partir de ce que les gens demandent ? (pages 23 à 36 de la revue VOCATIONS). A chacune de répondre.
En tout cas, au Conseil National, nous nous sommes sentis tiraillés en deux sens :
d’une part, la conviction qu’une Campagne d’année ensemence, mais que les fruits mûrissent dans les années qui suivent. "Apprenons à compter comme les Hindous par décennies", disait quelqu’un. A quoi il fut répondu par le mot de Garaudy : "Le drame des chrétiens, c’est d’avoir souvent été en retard d’une génération".
d’où, deuxième conviction, travailler à rendre lisible dans les faits une Eglise, Peuple de Dieu, tout entière responsable pour annoncer et rendre présent l’Evangile dans toute la vie de tous les hommes et de tout homme ; une Eglise qui accueille l’amour de Dieu pour le transmettre, quand elle célèbre et qu’elle prie.
En particulier, on a signalé l’intérêt, pour les aumôniers et Responsables, de se procurer la note n° 19 du secrétariat de l’Episcopat :
"chemins de Dieu en monde rural" (septembre 1979). On peut se la procurer auprès des aumôniers du Monde Rural.
3) "Que toutes les Aides deviennent appelantes dans l’Eglise". Pour cela, ce qui ressort du Congrès de Bordeaux, c’est que les appels au ministère ordonné, au sacerdoce, retentiront, grandiront, s’épanouiront dans et pour une Eglise tout entière ministérielle. C’était tout le sens du troisième trimestre de la Campagne d’Année 78-79 : Femme parmi les femmes - Chrétienne parmi les chrétiennes - Aide au Prêtre au sein d’un Mouvement. Mais là encore, comment cela a-t-il "passé" ? N’y aurait-il pas lieu de retourner voir nos anciens bulletins, de reprendre certaines idées-forces ?
A la suite d’un long échange au C.N., il est apparu qu’il ne fallait omettre aucune dimension du service que l’A.P. est appelée à rendre. Elle est appelée à prendre ses responsabilités de femme au milieu des autres femmes, de chrétienne au milieu des autres chrétiennes. Mais elle ne doit pas oublier la grandeur du rôle spécifique qu’elle accomplit (voir le message de Paul VI, par exemple) et donner généreusement le meilleur d’elle-même pour le service de ce prochain tout proche que sont les autres Aides, dans cette cellule vivante de l’Eglise qu’est le Mouvement.
La joie de l’Aide au Prêtre, comme celle du Prêtre d’ailleurs, sera de voir se multiplier les responsables dans l’Eglise, se lever un Peuple de Dieu aux vocations et aux fonctions variées. "Faire avec", éduquer, accompagner, et non pas faire "à la place de", cela suppose une grande union au Christ pour qu’il nous apprenne à croire en l’autre, à croire en l’homme, en même temps qu’il nous appelle à revivre son mystère pascal. "J’ai vu une Eglise en devenir", disait Colette : c’est l’écho des Actes des Apôtres qui parlent d’Eglise "naissante". L’enfantement comporte ses douleurs et ses joies.
Enfin, réjouissons-nous que le Mouvement ait été invité, comme partenaire valable et utile, à ce Congrès des Vocations. Une route nous est tracée pour une collaboration étroite et durable avec les Services des Vocations dans nos diocèses (disons, pour la petite histoire, que c’est à ce niveau que beaucoup d’aumôniers diocésains, régionaux, ont commencé à collaborer avec leur aumônier national !) Ce sera une manière concrète de préparer un terrain propice à l’appel au sacerdoce ministériel.
Père DETRAZ
A.R. Centre-Est