- accueil
- > Archives
- > 1979
- > n°015
- > LE CONGRES DE BORDEAUX
- > 4 Monographies, 3 conférences, des homélies
4 Monographies, 3 conférences, des homélies
QUATRE MONOGRAPHIES
I - Charles MERAND - une expérience communautaire en Beaujolais
LOZANNE, BELMONT, SAINT JEAN DES VIGNES, 2.200 habitants, 8 à 9 % de pratiquants.
Le départ de Pierre, dernier curé de LOZANNE, allait créer une situation nouvelle : il ne s’agissait plus d’assurer un nouveau quadrillage, mais de "démarrer" quelque chose de neuf. L’accent était mis, moins sur l’absence du prêtre que l’on regrettait, que sur la présence de quelques laïcs connus de tous, du fait des services déjà rendus par eux à la communauté.
Ils étaient quatre ; ils seront désormais l’ "antenne ecclésiale", chargés de capter les appels, d’être attentifs aux besoins.
Charles, prêtre, était alors envoyé pour les accompagner. Il résidait à l’extérieur, laissant ainsi plus de latitude aux laïcs. Ils ont vraiment travaillé ensemble, en collégialité. Un grand esprit fraternel entre eux, avec une attention particulière à ceux qui se taisent habituellement, une attention aux plus démunis, avec le souci de "mettre en route" les personnes, de faire appel aux réalités collectives.
Cela a permis à la communauté de trouver un style nouveau. Le prêtre n’était plus la référence universelle. Il était celui qui accompagne, invité par les laïcs à participer à leurs initiatives.
Ces attitudes nouvelles auront permis au prêtre lui-même de mieux saisir ce qu’est son sacerdoce. Sacerdoce baptismal et sacerdoce ministériel se sont mieux situés l’un par rapport à l’autre.
N.B. - On peut se procurer la "brique verte", mémoire de 240 pages sur l’histoire de cette communauté, chez Charles MERAND - 61120 VIMOUTIERS
II - Colette LASSERRE et Pierre BEAUCOURT
Comment, dans le mouvement qu’est l’A.C.I., prêtres et laïcs vivent en Eglise une commune responsabilité.
Colette LASSERRE, mariée, mère de famille, responsable avec d’autres de l’Action Catholique en milieux indépendants dans le diocèse de Bordeaux et Pierre BEAUCOURT, aumônier diocésain du même mouvement, ont préparé ensemble cette monographie. C’est Max Fontaine, aumônier diocésain lui aussi, qui a prêté sa voix à Pierre, hospitalisé quelques jours avant le congrès (nous savons maintenant qu’il est bien rétabli).
"On ne vit pas ainsi d’une façon habituelle un partage intense de la mission entre laîcs et prêtres sans que cette responsabilité commune fasse naître une reconnaissance mutuelle et un appel réciproque entre le sacerdoce et le laïcat".
Ce témoignage a bien mis en lumière la richesse que représente pour l’Eglise cette découverte mutuelle et cet appel réciproque à condition que chacun consente à avancer toujours plus loin dans la réponse à sa propre vocation et dans le respect de celle de l’autre. Cela ne peut se vivre que dans "une Eglise enracinée dans la vie des hommes", "une Eglise-communion", "une Eglise où tous sont responsables".
Cette monographie avait un second volet : la découverte par quelques membres des milieux indépendants (au delà de l’ACI), de leur responsabilité dans l’Appel au Ministère presbytéral. Il était bon de suivre les différentes étapes de cette découverte et ce qu’elle révélait de la spécificité du ministère du prêtre. Et cette découverte est loin d’être achevée !
NB - On peut se procurer le texte de cette monographie à deux voix à l’adresse suivante : ACI - 3 bis rue François Ponsard - 75016 PARIS
III - Jean-Louis de KERGOMMEAUX, prêtre dans une aumônerie de l’Enseignement public (52000 CHAUMONT)
Une équipe d’animateurs, diversifiée, partage la responsabilité d’ensemble avec le prêtre qui a trop peu de temps à consacrer à cette aumônerie.
Pour les jeunes eux-mêmes, l’aumônerie devient de plus en plus leur affaire.
On voit naître un souci missionnaire.
Parmi eux, Didier assure une certaine coordination et de nombreuses permanences. C’est avec eux qu’il se prépare à entrer au noviciat des Dominicains.
Au moment de son départ, alors que le prêtre, de son côté, s’absente pour un mi-temps de formation, des responsabilités sont à assumer ; c’est une provocation pour les uns et pour les autres, en particulier par rapport à l’accueil des "paumés". On s’organise...
Cela ne va pas sans difficultés... Il y a même des échecs. Pourtant le bilan demeure positif :
du côté des adultes, on s’exerce au discernement pour le choix des animateurs ;
du côté des jeunes, on découvre ce qu’est la fidélité au sein même des difficultés et on aménage les projets pour mieux partager la responsabilité d’ensemble.
Et le prêtre dans tout cela ? Si l’aumônerie n’est pas "son affaire", tous lui demandent cependant d’être là pour donner une dimension ecclésiale à cette communauté, assurer le ministère de l’unité, soutenir chacun dans sa responsabilité.
IV - Paul LEPOUTRE, scheutiste, missionnaire belge au Zaîre
Dans une paroisse de KINSHASA
Il y a dix ans, sur le territoire de cette paroisse : 40.000 habitants, 5 Prêtres. Aujourd’hui : 80.000 habitants, 2 prêtres.
On devine une profonde évolution dans la physionomie de la paroisse.
Depuis longtemps, il y avait un Conseil, les "anciens", les "sages" peu engagés dans les services de la paroisse. Aujourd’hui, ce Conseil rassemble tous les responsables des différents services ou secteurs de la vie paroissiale : liturgie, catéchèse, pastorale des jeunes, pastorale familiale, écoles, coordination des mouvements, formation des adultes, préparation au baptême, au mariage, aide aux plus démunis, oecuménismes, finances, etc.
et les 23 quartiers de la paroisse.
La paroisse n’est pas d’abord la communauté qui se réunit pour la liturgie, mais d’abord une communauté animée par la charité dans les réalités concrètes de la vie quotidienne - et qui se rassemble pour célébrer l’Eucharistie. Distinction des deux présidences : celle de la communauté (coordination de tous les services) (le "curé" - ce peut être un laïc, un "mokambi") et celle de l’Eucharistie, lorsque la communauté se rassemble pour la célébration (le "prêtre", témoin du spirituel, dont on attend qu’il rappelle comment la charité, l’amour doit marquer toute la vie.
On devine toutes les réflexions que peut susciter cette situation.
Qu’en serait-il chez nous lorsqu’une semblable évolution dans le rapport du nombre de prêtres avec la population donnera aussi une nouvelle physionomie à la vie de nos communautés chrétiennes ?
TROIS CONFERENCES
o Gaston PIETRI : "chrétien avec vous"
o Jean-Noël BEZANCON : "Prêtre pour vous"
o Claude CUGNASSE : "Une histoire des appels"
Chacun des auteurs a repris son texte pour lui donner la forme qui convient à la publication.
Les trois articles paraîtront en janvier dans la revue VOCATION (bon de commande, plus loin dans ce dossier).
DES HOMELIES
• Au soir du premier jour, le Père MAZIERS, archevêque de Bordeaux, présidait la célébration qui rassemblait à Saint SEURIN les chrétiens de Bordeaux et les congressistes. Ceux-ci ont reçu, au cours du congrès, le texte de son homélie. On le trouve aussi dans la documentation catholique des 5-19 août 1979, p. 729, sous le titre : "Donnez-leur vous-mêmes à manger". Dans un monde qui a faim, la mission de l’Eglise et l’authenticité du Ministère du prêtre au service de cette mission.
• Le Père MAZIERS s’est encore exprimé lors de la célébration de clôture.
On trouve le texte de ses conclusions plus loin dans ce dossier.
• Le Père BARDONNE, Délégué par l’Episcopat au CNV, s’est adressé aux congressistes au cours de la messe dominicale. Voici quelques-unes de ses réflexions :
"L’oraison de la messe nous invite à prier pour les prêtres ; mais c’est pour les prêtres situés dans un peuple où chacun doit prendre sa place selon sa vocation" (...)
" Que chacun s’interroge d’abord lui-même sur la manière dont il porte la mission de l’Eglise selon sa place dans le Peuple de Dieu, en se souvenant de la finalité de cette mission. Ce qui est dit des prêtres est valable pour tous : "qu’ils aiment les hommes et servent ta gloire". Quand nous insistons sur la vie du monde, n’oublions pas cette perspective de la gloire de Dieu".
(...)
" La dernière oraison nous rappelle la manière dont nous avons à nous donner d’une manière absolue : "qu’un amour indéfectible les unisse à toi, Seigneur, et les dispose à toujours mieux te servir". Nous, prêtres, nous retrouvons là un appel au don total. Mais chacun d’entre nous doit se sentir interpellé sur la manière dont il vit, à sa mesure, selon ce qu’il est dans le peuple de Dieu, cet amour indéfectible du Christ". (...)
"On ne peut pas tout faire ni tout dire en même temps. Mais si l’on ne peut pas parler à chaque instant de toutes les vocations dans le peuple de Dieu (- vocations que nous représentons ici -), disons-nous bien que cette Eucharistie est l’occasion, pour chacun d’entre nous, en fonction de sa place, de sa vocation, de demander au Seigneur comment mieux répondre à cette vocation.
Demandons-le les uns pour les autres" (...)
"En peuple de Dieu, ne cessons pas de prier le Seigneur afin que chacun tienne sa place dans l’Eglise et que, dans ce peuple, les diacres, les prêtres et les évêques, fidèles à la mission reçue dans leur ordination, accomplissent cette mission qui est la leur, pour la gloire de Dieu". Amen !