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Jeunes du Monde Ouvrier
Les rencontrer, les accompagner.
COMMENT ETRE ATTENTIF A CE QU’ILS SONT ?
L’atelier "diaspora" au CNV échange, à l’occasion, avec des représentants d’autres instances de l’Eglise qui portent plus particulièrement le souci des jeunes, de l’avenir de leur foi, de leurs vocations.
Avec Charles PERRON, aumônier national G.F.O. (groupes de formation en monde ouvrier), nous avons travaillé à partir de monographies : des jeunes du monde ouvrier (15-20 ans) se retrouvent de fait dans les équipes "éveil et recherche" en J.O..C. ou bien dans les circuits des services de vocations (diaspora, groupes de recherches...). L’objectif de notre travail était de nous aider à préciser quelques exigences pour un accompagnement de ces jeunes, pour une attention plus vraie à ce qu’ils sont et vivent.
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A PARTIR DE TROIS MONOGRAPHIES
MONIQUE est secrétaire d’une commune de petite ville.
Elle est de famille ouvrière a fait un passage en JOCF.
Très donnée au service d’une fraternité de malades, Elle se ressource dans un groupe de prière (Renouveau).
Elle a quitté le garçon qu’elle connaissait et se demande si elle est faite pour la vie religieuse contemplative ou active.
Depuis trois ans, elle semble faire du surplace.
RENE est licencié en philo
a connu le petit séminaire de son diocèse
a rencontré la JOC après avoir participé à une assemblée de masse
Il est permanent du mouvement et en GFO.
ANDRE veut être prêtre.
Parce qu’il est originaire du monde ouvrier, on envisage pour lui une formation en GFO.
Pour cela, il adhère au mouvement JOC dans un secteur pauvre au point de vue implantation du mouvement.
Il se retrouve vite en situation de responsabilité, mais a beaucoup de mal à vivre le mouvement.
Trois monographies, trois jeunes du monde ouvrier accompagnés, trois cheminements différents.
Les questions posées au prêtre qui accompagne Monique, les constatations faites après avoir entendu les monographies de René et d’André, peuvent nous aider à nous interroger nous-mêmes, accompagnateurs ou accompagnatrices de jeunes du monde ouvrier, et, (pourquoi pas ?), partager, réfléchir sur le terrain entre accompagnateurs en SDV et accompagnateurs en ACS.
Questions à l’accompagnateur de Monique - Réactions
- Le garçon que Monique a rencontré, quel rôle a-t-il joué dans sa vie ?
La rupture avec ce garçon, Monique ne se l’explique pas et c’est à ce moment-là que le projet de vie apparaît.
Une option se fait pour le célibat, option qui est un seuil.
Pourquoi ? Il faudrait approfondir !
- Quelle est sa question ?
Sa question, c’est : "vie religieuse active ou vie religieuse contemplative ?"
Elle ne connaît que les Clarisses : il lui faut prendre le temps de découvrir ce qui lui est possible.
- Est-elle engagée ?
Elle rencontre beaucoup de gens, des personnes âgées de la commune.
Elle est engagée à un niveau caritatif, social, contact immédiat.
Elle a participé à deux manifestations dans la grande ville. Pour elle, le monde ouvrier existe, mais son affaire aujourd’hui, c’est les malades et les handicapés.
Elle a un rôle important dans la mairie (relations) C’est un très bel exemple de construction "individuelle", tout en reconnaissant la dimension collective de la vie, mais ce n’est pas là dedans qu’elle a investit.
La question, c’est : quel dispositif minimum nécessaire pour un mûrissement ?... pour que des seuils puissent être franchis, que des choses puis-sent se passer ?
- Et l’Eglise pour elle, c’est quoi ?
Elle est enracinée dans un monde, oui, mais dans l’Eglise ?
Ce qu’elle cherche, c’est une communauté "dont elle a besoin" ou bien une communauté d’Eglise qu’elle veut rejoindre ?
Elle n’a pas un sens très poussé de l’Eglise. Pour elle, ce qu’elle vit, c’est la fraternité des malades, mais je ne suis pas sûr du tout qu’elle voit cette fraternité comme un lieu d’Eglise.
au "Renouveau", ce qu’elle cherche, c’est une nourriture, un lieu de prière fort.
Elle a des contacts ponctuels nombreux avec des prêtres, des religieuses ... mais cela n’est pas très articulé.
Il faudrait creuser avec elle ce qu’est la communauté : lieu où l’on se nourrit, où l’on nourrit les autres.
Le lien de cette communauté avec l’Eglise .
Il faudrait qu’elle puisse prendre du recul, du temps pour se reposer, réfléchir ...
- Son projet, avec qui le partage-t-elle ?
Monique vient à un groupe de recherche (SDV), mais aujourd’hui, ce groupe constitué de plus jeunes qu’elle, a du mal à l’aider.
Elle y a découvert sa fragilité malgré son tempérament de leader.
Elle y a découvert plusieurs pistes possibles ou vocations à la vie consacrée possibles : instituts séculiers...
Quel est le sens ecclésial de sa recherche ?
Il y a chez elle recherche de vie de communauté, de vie de prière : cela ne veut pas dire obligatoirement que le monachisme soit fait pour elle !
Pour que des étapes puissent se vivre, il faut un minimum de liens, comme chez cette fille de la JOCF entrée en vie contemplative : il y a eu des étapes progressives dans le partage de son projet.
Pour celle-ci, l’origine de projet a été la découverte de l’efficacité apostolique de la prière et des temps d’arrêt, de reprise.
Le mûrissement du projet est passé par le partage avec des copains et des copines de la JOC.
Quand elle est entrée au couvent, elle a pu dire à l’ACO et à la JOC du secteur : "c’est pour vous et avec vous que je vis cette démarche".
Pour Monique, dans sa communauté religieuse, quelle possibilité de partage avec l’ACO et la JOC aura-t—elle ? Comment sera-t-elle accueillie avec tout ce qu’elle porte en elle ?
Avec René , quelques questions.
- Le rôle de permanent et la préparation au ministère presbytéral :
"Etre prêtre, cela fait-il encore le poids par rapport à une responsabilité de permanent, de militant ?
L’un n’est pas obligatoirement le point de passage vers l’autre, à savoir ; "responsabilité" et "préparation au sacerdoce", mais il y a "vie militante" et "préparation au sacerdoce".
- Dans la vie du permanent :
Comment voit-il le prêtre ?
Quelle est la place du prêtre dans son cheminement ?
- René est le type de garçon à qui la majorité des prêtres aurait proposé le "séminaire" comme lieu de formation.
Or, il y a eu attention à certaines de ses réactions, attention à son milieu d’origine...
Il a rejoint la JOC par une assemblée de masse, pas tout de suite par une équipe... et cela a été le point de départ.
Comment permet-on à des gars et des filles de rejoindre la JOC ?
Dans certains groupes de recherche ou autres, n’y fait-on pas des expériences "déracinantes" ? Il y a des groupes où l’on dévie des générosités, où le seul jalon ecclésial est bien souvent le fameux "la prochaine fois, quand se retrouve-t-on ?"
Avec André, il apparaît qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs.
- Souvent, des copains ont bonne volonté pour vivre la vie militante à cause du projet qui les anime, mais ce n’est pas la réalité ouvrière qui est motrice. Là, il y a un discernement à faire.
- Quelle est l’équipe de révision de vie d’André ?
- Avec qui reprend-il son carnet de militant ? La reprise régulière du carnet de militant, c’est le moyen nécessaire pour mettre à jour ce qui est moteur de sa vie.
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QUESTIONS POUR UNE PASTORALE DES VOCATIONS
Le compte rendu de cet échange à partir de ces trois monographies est bref, mais il a l’intérêt de nous rappeler quelle est la qualité de notre attention aux jeunes du monde ouvrier que nous rencontrons et que nous accompagnons ; un discernement est toujours à faire avec d’autres accompagnateurs.
- Quelles questions posons-nous aux gars et filles que nous accompagnons.
- Dans les équipes de recherche en SDV, vers quelle Eglise avons-nous le souci d’ouvrir ? Quels moyens prenons-nous pour cela ?
- Quel est le groupe, l’équipe, la communauté qui nous semble capable d’aider un jeune à porter un projet de vocation.
En JOC, on part de la vie militante du gars : en SDV, on part du projet du gars...
Cela pose la question : qu’est-ce qu’une communauté d’Eglise en monde ouvrier ?
- Dans les groupes SDV, il y a de plus en plus de filles :
y a-t-il des filles du monde ouvrier ? Si non, pourquoi ? Quelle préoccupation de la vie religieuse a-t-on en JOC ? Cette préoccupation est-elle présente.
- Pour le choix des moyens de formation, demandons-nous :
est-ce le projet de sacerdoce qui est moteur chez tel gars ou bien sa vie militante ?...
- Et d’autres questions encore...
Ne pourrions-nous pas permettre une recherche commune là où nous sommes, entre prêtres en SDV et aumôniers "Eveil et recherche" en JOC ? Et pourquoi limiter cette recherche entre prêtres ?...
Ne pourrions-nous pas nous interroger à partir du dossier ronéoté au CNV et intitulé : "Action catholique et pastorale des vocations" - Ce que l’Action Catholique rappelle à la pastorale des vocations".
Atelier "DIASPORA"