La vocation missionnaire - un dossier


Toute vocation est missionnaire ! Pas de vie chrétienne authentique sans envoi en mission, nous le savons.

Mais nous avons toujours à dépasser nos frontières, à réviser nos conceptions trop centrées sur l’Hexagone ! A Reims, en juillet1977, le Père BARDONNE en faisait vigoureusement le constat.

Pour nous y aider, nous avons souhaité, au CNV, la présence à nos travaux d’un "missionnaire" témoin de cette dimension d’Eglise. Les premiers pas sont faits. Nous en reparlerons.

Pour le moment, un dossier peut nous être utile, celui que Pierre GOUET nous présente ici. N’hésitons pas à nous le procurer. Nous profiterons des révisions et propositions que les missionnaires font pour eux-mêmes.

Peut-être pourrons-nous prendre quelque initiative là où nous sommes.

"MISSION et PASTORALE", revue présentée exactement comme JEUNES ET VOCATIONS, parait cinq fois par an. Elle est destinée à tous ceux qui, à tous les niveaux, s’occupent des questions de pastorale missionnaire.

Elle a publié en novembre 1978 un numéro 47, réalisé en collaboration avec des jeunes ou anciens missionnaires de plusieurs instituts, pour aider les animateurs missionnaires dans leur tâche d’éveil de vocations.

Le numéro tout entier est consacré à la VOCATION MISSIONNAIRE. On peut se le procurer pour 10 F à :

Dossier du Secrétariat de la CEME
128, rue du Bac - 75341 PARIS CEDEX 07
CCP : 20 596 36 PARIS

Voici un sommaire détaillé de ce dossier qui, à l’aide de documents très divers, décrit de manière complète et vivante ce qu’est la vocation missionnaire, dessine sa genèse et son histoire à travers des individus, des instituts divers, des affrontements à des cultures différentes, n’omettant pas d’en souligner les exigences et les difficultés, insistant surtout beaucoup sur l’évolution que ce type de vocation connaît depuis la décolonisation et la concile.

Pour commencer, trois textes de portée générale : le premier c’est, à travers le P. COLLINI, archevêque de Toulouse, "l’Eglise qui est en France", qui dit sa pensée sur la mission à l’extérieur : un texte ramassé, vigoureux.
Dans le deuxième, M. DAGRAS décrit le nouveau visage de la vocation missionnaire aujourd’hui en insistante fortement sur le renversement de la perspective classique de cette vocation. Nous sommes encore loin du compte en France pour entrer dans ces vues. Dans la troisième feuille, M. DAGRAS continue par une analyse fouillée des dépliants de plusieurs instituts féminins pour en extraire la théologie et la pastorale sous-jacente. Les lecteurs de Jeunes et Vocations sont souvent fabricants de dépliants. Les dépliants ne sont pas innocents !

Suivent deux documents sur les instituts missionnaires masculins ou féminins comportant chacun une notice sommaire sur leur esprit, leurs buts propres et une adresse. Très utile dans un SDV.

Après nous nous trouvons devant cinq témoignages personnels ou collectifs de jeunes à des moments divers de leur vocation : une jeune fille de 19 ans raconte le combat et la lumière qu’elle a connus au cours de sa retraite de décision ; d’autres jeunes expriment leurs motivations de départ en mission ; un novice et plusieurs filles parlent de leurs premiers pas dans la formation ; enfin un groupe de 35 missionnaires s’interroge sur ce qu’est devenu leur engagement après 20 ou 25 ans de mission : il y a des lumières, des ombres et pourtant ils repartent.

Puis trois documents de "révision" où des congrégations font collectivement le point, montrant comment la mission les a fait bouger sur de nombreux plans, les provoquant à de nouveaux risques et à un renouvellement de leur fidélité.

La mission est ensuite décrite à partir de l’autre bout : le Congo, le Pérou, la Papouasie : situation que M. LEVESQUE analyse pour conclure que si les formes de la mission changent radicalement, c’est toujours la même mission.

Pour finir, six documents dont la présentation du problème des vocations vu par le Supérieur général des Missions Etrangères de Paris, puis des témoignages et appels des prêtres Fidei Donum, enfin quelques pages d’animation missionnaire.

En conclusion, une constatation s’impose : il y a de la graine à prendre : graine de dynamisme car voici un secteur de la Pastorale des Vocations qui a trouvé vigueur, cohérence de langage, sens du risque ; graine d’ "oecuménisme" car ce dossier manifeste que des cloisons commencent à tomber entre instituts, que l’on a compris que l’on meurt si on s’ignore mutuellement.

Ces documents laissent transparaître une saine audace missionnaire, décrivent des chemins nouveaux si bien que l’on ne serait pas étonné que cette vitalité fasse bientôt appel d’air ...

Terminons sur la conviction que les missionnaires en passant en Europe ont beaucoup mieux à nous parler que d’exotisme ; leur expérience pastorale peut certainement nourrir la nôtre : nous avons beaucoup à apprendre d’eux.

Pierre GOUET