Appel au ministère presbytéral


1978-1979

Les 4 et 5 juillet, dans le même décor, avec le même accueil, une seconde session se tenait à Issy : "ISSY II"

  • C’était un Conseil National élargi dont l’objectif était précis :
    - faire le bilan de 1977-78,
    - orienter l’action pour 1978-79
    ... deux années centrées sur l’appel au ministère presbytéral.

  • Participaient à ce Conseil :
    - l’équipe du C.N.V., avec le Père BARDONNE, évêque de Châlons ;
    - les neuf délégués régionaux ;
    - deux responsables diocésains par région ;
    - le Père SOULIER, évêque de Pamiers ;
    - le Père FRETELLIERE, président de la commission épiscopale du Clergé et des Séminaires.

  • Le travail de ces deux jours a été repris et poursuivi par les Régionaux et le C.N.V., au cours de leur "session de rentrée" (25-27 septembre).

  • Les notes suivantes rendent compte succinctement de ces travaux. Elles doivent nous aider à jalonner la route au long des mois qui viennent pour hannoniser les initiatives locales avec l’effort d’ensemble, au plan national. Nous aurons à tenir compte des conclusions ou des orientations de la prochaine Assemblée plénière de l’Episcopat (24-30 octobre), mais il fallait dès maintenant envisager quelques moyens, propres à donner à ces orientations le maximum d’impact.

  • Nous regroupons ces notes sous deux titres :
    - le renouveau de l’appel au ministère presbytéral,
    - concrètement, comment faire ?

I - LE RENOUVEAU DE L’APPEL AU MNISTERE PRESBYTERAL

- Le contexte

- quelques points d’attention

Pour de multiples raisons, beaucoup ont pensé que le moment était venu de "reprendre l’initiative de l’appel au ministère presbytéral". Que l’on ait parlé de "relance" ou de "renouveau de l’appel" nous pouvons reconnaître que le thème proposé pour la Journée des Vocations 1978 a été pris an compte, plus que de coutume, par l’ensemble de l’Eglise en France, avec un impact plus net au niveau des mass-media :

Cela même exige cependant de notre part une plus grande vigilance afin que la poursuite de notre effort se fasse dans les meilleures conditions.

D’où les réflexions suivantes :

1) Le contexte

a) Une pastorale des vocations à dimension ecclésiale.

  • Pendant deux ans, nous avons attiré l’attention sur la diversité des vocations dans l’Eglise : "Tous différents, tous serviteurs". Ça n’est pas le moment de relâcher cet effort. L’appel au ministère presbytéral doit s’inscrire dans la même perspective. C’est ce que rappelle le slogan : Des prêtres... "parmi les serviteurs de l’Evangile".

  • Nous avons constaté que cette dimension ecclésiale se manifeste de plus en plus dans notre propre pastorale des vocations. Le nombre des équipes aux membres divers est en progrès (cf. session Issy 1).
    Mais il reste encore beaucoup à faire, particulièrement pour la participation des laïcs. Cet effort précis doit être accentué sans craindre que cela ne nous détourne du thème d’année.

  • Au contraire, celui-ci peut et doit être l’occasion d’une prise de conscience par les communautés chrétiennes de leur responsabilité par rapport à l’appel aux ministères ordonnés. L’appel est précisément l’un des "lieux" de la vie de l’Eglise où doit s’exercer la coresponsabilité dont on parle souvent sans toujours la mettre en oeuvre.

  • Cet appel ne sera vraiment transmis et la réponse rendue possible que s’il existe des relais. Ici encore, il s’agit du contexte, celui d’une pastorale des vocations qui n’a pas attendu la relance plus explicite de l’appel au ministère presbytéral pour mettre en place ces relais ou favoriser leur évolution :
    - les foyers et séminaires de jeunes (cf. note parue en 1978 :
    "des Foyers-Séminaires".
    - les équipes de diaspora ou équipes de jeunes en recherche (cf. "En marche avec des 11-18 ans).
    - les camps ou sessions d’été, en particulier ceux de septembre pour les jeunes qui s’interrogent directement au sujet du ministère presbytéral.
    - les multiples instances de la pastorale où doit être évoquée l’une des caractéristiques essentielles de la vie chrétienne en tant qu’elle est "réponse à un Appel" (catéchèse, aumôneries, équipes d’action catholique etc.)

  • Autre point dont il faut avoir aussi conscience, lorsque nous parlons du contexte : ce sont les tensions qui subsistent dans la pratique entre :
    - coresponsabilité et rôle du prêtre,
    - "tâches" et "être"
    - appel à la cantonade et appel dans les lieux de vie
    - équipe de recherche et équipes d’Action catholique
    Quelqu’un nous invitait à ne pas parler "en langage d’exclusion".

  • "Pastorale à dimension ecclésiale" ... on a constaté aussi une redécouverte de l’Eglise comme communion. Normalement, cela ne doit pas gommer les différences, mais permettre d’assumer dans un certain esprit les tensions inhérentes à toute vie humaine et donc à toute vie en Eglise.

b) Un monde nouveau

Il ne suffit pas de prendre acte de la nouvelle physionomie de l’Eglise et des nouvelles dimensions de la pastorale des vocations (avec la conscience du long chemin qui reste encore à parcourir).

L’évolution du monde, la mutation du contexte où doit s’accomplir la mission de l’Eglise, la nouveauté des types d’hommes auxquels nous avons affaire sont sans doute plus importants encore.

Nous n’avons pas la prétention d’en faire ici une analyse même élémentaire, mais simplement de rappeler que notre effort pastoral, y compris la relance de l’appel au ministère presbytéral, doit tenir compte d’un tel contexte.

2) Quelques points d’attention

Pour la session d’Issy II, nous avions demandé à Jean-Noël BEZANCON de renvoyer à l’Assemblée les réflexions des uns et des autres et de nous poser quelques questions propres à nous alerter ou à nous éclairer, afin que, au cours de cette année, l’appel soit lancé dans las meilleures conditions.

Nous donnons ici les grandes lignes de son intervention :

a) A quelles conditions une relance sera-t-elle saine ?

Il serait dangereux de concevoir cette "relance" comme un simple retour au passé. La climat est changé, non seulement en ce sens que l’on peut de nouvaau "dire quelque chose", mais parce que quelque chose s’est modifié au niveau des responsabilités dans l’Eglise (cf. ci-dessus). Le prêtre est un serviteur parmi d’autres. Là où se redécouvre de façon plus intense la nécessité du ministère du prêtre, c’est précisément là où il est en lien avec d’autres qui assument pour leur part des responsabilités. Ce n’est pas seulement là où on a pris conscience du manque de prêtres.

D’où l’importance des deux premiers termes de notre slogan : "Pour la vie du monde, parmi les serviteurs de l’Evangile, des Prêtres" .

b) Appelés par qui ?

Jadis, la vocation était surtout un mouvement intérieur... Aujourd’hui, on est plus attentif à l’intervention des communautés. Dans ce sens, il est important que les communautés soient structurées par des appels réciproques, qu’elles soient à la fois "peuple d’appelants et peuple d’appelés", qu’il y ait réciprocité dans les appels aux différentes vocations.

Il faut surtout éviter d’opposer les différents "pôles de la vocation" : le désir personnel, l’interpellation de la communauté, l’appel de l’évêque. C’est toujours Dieu qui appelle, quelles que soient les médiations.

c) Appelés à quoi ?

Une certaine "crise des vocations" est en voie d’être dépassée parce que l’on situe mieux le ministère du prêtre comme étant indispensable à la vie de l’Eglise : il faut "que quelques-uns soient prêtres pour que tous puissent vivre de la foi". A condition que cala soit vécu en "coresponsabilité articulée" (cf.
Ephésiens 4, 16).

Il faudrait pouvoir camper quelques silhouettes (sans les figer) pour montrer comment ce ministère peut être vécu de façon diversifiée.

Mais plus profondément, il y aurait à parler de l’identité du prêtre, à rappeler "l’enracinement christologique" de son ministère, enracinement dans le mystère de la relation du Christ à son Père. Il ne s’agit pas d’un "lien privilégié", mais d’un "lien particulier", d’une configuration spéciale au Christ Apôtre, pasteur et serviteur.

Il vaudrait la peine d’en creuser toutes les implications et de répondre mieux peut-être à l’attente des jeunes qui portent à cette dimension de la vocation une attention particulièrement forte.

Le moment est peut-être venu d’en dire quelque chose en Eglise.

N.B. - Ces quelques notes très schématiques ne rendent pas compte de façon suffisamment objective de cette intervention de Jean-Noël BEZANCON. Ce document représente un excellent instrument de travail pour la réflexion que nous aurons à mener cette année au sujet de l’appel au ministère presbytéral.

Ce texte intitulé : "POUR UNE DYNAMIQUE DE L’ESPERANCE" peut être demandé au C.N.V. : brochure da 12 pages, au prix de 3 F l’unité (réduction par quantité) - Port en sus. (Le texte intégral sera remis aux évêques à l’occasion de leurs travaux en Assemblée plénière sur l’appel au ministère presbytéral).

II - CONCRETEMENT, COMMENT FAIRE ?

C’est à chaque diocèse à prendre les initiatives qui conviennent.

Avec les Régionaux, le Centre National a pensé favoriser ces initiatives en proposant les instruments de travail suivants :

1) Un retit dossier liturgique destiné particulièrement, aux prêtres pour la préparation et l’animation de la Journée Mondiale de prière pour les vocations (J.M.V. 79). On y trouvera les données habituelles pour la liturgie et 2 ou 3 schémas d’homélie à utiliser par chacun selon son style, sa manière.

2) Un document destiné aux chrétiens qui sont susceptibles de réfléchir ensemble à leurs responsabilités concernant l’appel au ministère presbytéral. Cet instrument de travail fera écho à la réflexion et aux orientations de l’Assemblée de Lourdes où les évêques rappelleront (sans doute) aux Communautés chrétiennes leurs responsabilités à ce sujet.

Il permettra de susciter des rencontres, soit dans le cadre du Carême comme cela se fait déjà, soit pour la préparation de la J.M.V. (6 mai), ou de toute autre manière. Il pourra être utilisé aussi par les équipes de divers mouvements qui voudront réfléchir à cette responsabilité.

Forme et contenu : quatre pages, format petit journal (environ 21 x 25)

- 1ère page, une lettre ou un message, ou bien issu de Lourdes, ou bien écrit par l’évêque du diocèse (chaque diocèse pourra choisir).

- 2ème page : une reprise des principales orientations proposées par l’Assemblée plénière de Lourdes, présentées de façon aussi accessible que possible au public visé.

- 3ème page : quelques suggestions, questions, "pistes de réflexion" pour les réunions : rappel de la mission de l’Eglise, des responsabilités de chacun, selon sa vocation, pour cette mission, responsabilités déjà prises ou encore à prendre. Sens de la présence de prêtres et de diacres dans la communauté chrétienne. Ce que nous leur demandons, ce que nous faisons pour l’éveil des vocations et leur épanouissement, etc.

- 4ème page : suggestions pour introduire les communautés chrétiennes à une attitude de prière pour les vocations (au-delà de la liturgie de la J.M.V.). Aider les chrétiens à vivre leur vocation personnelle et rendre grâce au Dieu qui appelle.

N.B. - Les premières épreuves de ce document de travail seront envoyées à chaque diocèse afin que les commandes puissent être faites en connaissance de cause.

3) Un "fonds commun" des bulletins diocésains des vocations (celui de janvier). Sa visée : faire l’éducation de l’accueil à la diversité des formes de ministère presbytéral. Plusieurs témoignages "camperont" cette diversité ; une réflexion doctrinale toute simple permettra d’en saisir la signification, la richesse, pour l’Eglise et pour le monde :
"Parmi les serviteurs de l’Evangile, des prêtres pour la vie du monde".

N.B. - Comme pour tout "fonds commun", les S.D.V. en recevront un specimen en temps opportun. Ce document peut donner Iieu à une grande diffusion et servir de point d’appui au document de réflexion présenté ci-dessus.

4) L’affiche "les hommes ont besoin de prêtres" est toujours à la disposition de ceux qui le désirent, en nombre limité.

Un projet de posters est à l’étude. On connaît maintenant le succès de ce genre de production. ceux-ci, par les photos et par les citations qui les accompagnent, introduisent au mystère de l’appel.

5) Des dates, des temps forts

a - La Journée Mondiale de prière pour les vocations : 6 mai 1979 (4ème dimanche de Pâques). Nous y reviendrons ultérieurement. Les documents déjà cités permettront de sensibiliser les communautés chrétiennes dès les mois de janvier-février.

b - Le Congrès du Bordeaux : dès que sa physionomie se sera précisée, nous en ferons connaître les caractéristiques. Dès maintenant, il faut savoir :

- qu’il portera sur le ministère presbytéral, dans l’esprit de ces deux années : parmi les serviteurs de l’Evangile, pour la vie du monde.

- qu’il sera ouvert à tous ceux qui ont une expérience d’Eglise, de "coresponsabilité articulée, ou qui ont une certaine pratique de l’éveil et de l’accompagnement de ceux qui pensent au ministère presbytéral ou concernant leur formation.

Le questionnaire proposé dans le document de travail pourra donner lieu à une préparation de ceux et celles qui voudront y participer. Plus qu’un congrès des SDV, ce sera un "Congrès des Vocations".
Retenez déjà les dates : 30 juin - 1er-2 juillet 1979.

G. M.