Paul VI et la Pastorale des Vocations


On sait que la visite ad limina des évêques de France à donné l’occasion au Pape d’exprimer sa pensée à propos des vocations et principalement de l’appel au ministère presbytéral.

Nous rassemblons ici les principales de ses interventions sur ce sujet.

AUX EVEQUES DE L’OUEST

"... Comment mener à bien toutes ces tâches pastorales ? C’est vrai, les ouvriers pour la moisson s’avèrent peu nombreux. C’est votre souci lancinant, c’est le nôtre. N’était-ce pas celui du Christ ? Il est certain qu’il vaut mieux mettre en oeuvre les immenses ressources du laïcat : avons-nous exploré tous les services, toutes les responsabilités qu’ils peuvent assumer à leur place, dans l’animation de nos communautés et dans l’évangélisation du monde indifférent ou incroyant ? Et surtout avons-nous à cœur de les y préparer, de les former, grâce à toute une réflexion en Eglise ?

Mais cela ne doit en aucune manière amoindrir votre recherche des vocations sacerdotales. N’acceptez pas que certains prennent leur parti du manque des vocations, ou fassent miroiter des solutions auxquelles l’Eglise n’a pas voulu se résoudre. Au contraire, les laïcs ne rempliront vraiment leur tâche que dans la mesure où ils auront près d’eux des hommes de Dieu, entièrement consacrés au Royaume de Dieu, à l’animation spirituelle à la cause de l’Evangile.

Avez-vous pris les voies les plus adéquates pour éveiller de telles vocations, et permettre aux candidats la formation exigeante qui est requise ? Vous dites dans l’un de vos rapports : "il faut que nous ayons l’audace de proposer l’aventure de la foi".

AUX EVEQUES DU CENTRE

"Nous vous livrons quelques suggestions, sans douter bien sûr que vous ayez déjà commencé à les explorer. A l’intérieur des diocèses, entre les diocèses, n’est-il pas possible d’envisager encore une meilleure répartition des forces sacerdotales, diocésaines ou religieuses ? Les possibilités du diaconat ont-elles été vraiment mises en oeuvre, quant au choix des candidats, quant à leur préparation plus poussée ? Ne peut-on pas lancer un appel plus résolu, plus assidu, pour les vocations sacerdotales d’aînés, mais aussi d’adolescents et même d’enfants ? Songeons à tous ces groupes de jeunes, soucieux de recherche spirituelle et de participation à quelque responsabilité d’Eglise : sont-ils donc insensibles à de tels appels ? Vous-mêmes, évêques, beaucoup plus en contact avec les jeunes qu’autrefois, ne craignez pas de leur exposer souvent le problème de la relève sacerdotale avec le tact et l’ardeur qui conviennent. Et .que vos équipes de prêtres, même dans les secteurs difficiles, rayonnent la joie de leur sacerdoce, celle de labourer et de semer pour le Seigneur, sans voir encore la récolte, pas même parfois la germination, portés par cette espérance invincible que donne une vie intérieure profonde !"

AUX EVEQUES DE PROVENCE

"Parmi les besoins traditionnels, c’est-à-dire ceux qui sont inhérents à toute communauté chrétienne, signalons d’abord le souci de vos collaborateurs immédiats, les prêtres. Nous avons parlé avec vos confrères des autres régions des rapports à établir avec eux : proximité, confiance, encouragement, discernement. Nous apprécions votre désir de relancer plus hardiment l’appel des vocations : faites-en prendre conscience aux laïcs, faites-les prier pour cela. Et voyez comment assurer le mieux possible la formation des séminaristes, une formation spirituelle et théologique avant tout ; vos maisons de formation doivent préparer des hommes de Dieu et des apôtres. Quant au problème des vocations de jeunes ou même d’enfants, nous souhaiterions qu’une grande attention lui soit accordée, car Dieu appelle parfois très tôt, et ces vocations sont étouffées si on ne les soutient pas avec bienveillance et discernement."

AUX EVEQUES DU SUD-OUEST

"Dans la synthèse de vos rapports, nous avons noté avec la plus grande satisfaction votre volonté de "relancer l’appel" au ministère ordonné, à la vie religieuse, aux ministères institués. Il est bien certain que, depuis des années, un peu partout dans l’Eglise, la notion du sacerdoce et de la vie consacrée est comme recouverte d’un certain brouillard, engendré par d’interminables recherches et par des abandons véritablement épidémiques. Faut-il désespérer ? Absolument pas ! C’est dans ce contexte que vous avez à rejoindre les jeunes d’aujourd’hui pour leur présenter vous-mêmes le visage immuable, à travers le temps, du sacerdoce catholique et de la vie religieuse. Tant de jeunes sont capables d’entendre l’appel ! Vous en êtes justement persuadés ! Assurément ces jeunes disciples du Christ ont besoin de lieux de formation. Quiconque se destine à une responsabilité importante doit accepter des années exigeantes, austères même, d’université, d’école professionnelle, etc. Le ministère sacerdotal en particulier ne pourra jamais faire l’économie de centres spécifiques de formation spirituelle, doctrinale et pastorale. "Relancer l’appel" ! Nous gardons votre formule dans notre cœur et notre prière. Elle correspond si bien à une donnée constante de l’Evangile et de la Tradition ecclésiale. Elle est vraiment dans le sens de l’histoire !

Pour situer ces interventions dans leur contexte, on peut lire le dossier présenté par Joseph VANDRISSE, aux éditions S.O.S., ayant pour sous-titre : "Un bond dans l’espérance".