Le pourquoi d’une intiative


On connaît les rassemblements de jeunes suscités par la Mission de France en lien avec certains diocèses (..."Fou libre" ; .., "Noël pour rien") (1).

Pour une meilleure collaboration dans cette pastorale de l’appel, le SDV de la Mission de France et l’équipe du CNV et des Régionaux se sont rencontrés.

De l’échange de vue qui s’est instauré, retenons les raisons profondes qui sont à l’origine de cette initiative  :

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UNE CONVICTION DE FOI :

"De notre temps...", "Tout fout l’camp...", "C’est la crise...", "Plus de vocations...".

On entend souvent parler de "la crise des vocations" comme si le Christ avait cessé d’appeler des hommes et des femmes à son service.
Le pessimisme fait dire n’importe quoi. Peut-on imaginer que le Christ a cessé d’appeler ? Non, bien sûr, cela n’a pas de sens. Il nous faut d’abord méditer et nous laisser imprégner par cette certitude de foi. Notre sérénité et notre dynamisme ne peuvent s’enraciner qu’en Christ donnant à son Eglise ce dont elle a besoin. Mais ces appels du Christ, savons-nous les répercuter et les discerner chez les jeunes ? Ne cherchons-nous pas à les faire rentrer trop tôt dans nos casiers préparés d’avance ?

UNE CONVICTION DE VIE :

Nous croyons à ce que nous faisons et donc que cela doit continuer. Ce qui nous fait vivre à la Mission de France, ce qui remplit nos vies et les épanouit doit aussi être valable pour d’autres : (Vivre dans des contextes humains marqués par la pauvreté de culture ou par la rencontre d’autres cultures, par l’exploitation économique et sociale, par les courants de l’athéisme moderne ; et chercher avec patience et fidélité les mots et les gestes pour dire et communiquer notre Espérance). Proposons-le à des jeunes. Cela doit aussi pouvoir remplir leur vie et les épanouir.

DES FAITS CONSTATES :

- Des jeunes sont venus frapper à la porte de la Mission de France, se reconnaissant dans ce qu’elle vit. Ils lui ont demandé de les accompagner au long de leur cheminement et de leur formation vers le ministère presbytéral.

- Actuellement, un jeune qui a la foi et qui essaie de le dire passe pour un original. Il vit sa foi obligatoirement dans un contexte d’incroyance. Une incroyance extérieure qui l’entoure massivement par ses relations, ses lectures, les préoccupations et les idées du temps, une incroyance qui passe aussi à travers lui et ne le laisse pas indifférent.
Si on ne commence pas par prendre en compte cette donnée de base, la fausse piste arrive vite et on décolle de la réalité.

- Les jeunes qui se sont présentés ne sont pas venus seuls. Ils ont amené par leur vie et leurs relations tous ceux et celles avec qui ils cheminent, luttent, réfléchissent, se construisent. Si, il y a encore peu de temps, le Christ nous a cueillis à l’image de fruits uniques comme des pommes, un par un, aujourd’hui les jeunes forment des "grappes" et pour prendre une grume, il faut cueillir la grappe.

- Et puis l’appel du Christ n’est peut-être pas limité seulement au ministère presbytéral ou à la vïe consacrée. Des jeunes découvrent que l’avenir de leur foi est lié à l’avenir de la foi et qu’ils ont aussi à la prendre en charge et à en être responsables. Ce désir pointe un peu partout et se cherche chez un tas de jeunes qui ne savent pas trop comment cela se réalisera, mais qui ne pensent pas d’emblée devenir prêtre, religieux ou religieuse. Cette recherche là ne peut se faire qu’en groupe (grappe) où chacun exprime la manière dont il ressent l’appel, personnellement.

QUELS MOENS ?

- Ils sont à inventer sans cesse, à préciser, à réajuster. Il n’y a pas de solution miracle.

- Cette répercussion et ce discernement de l’appel du Christ doivent être faits dans une collaboration la plus grande possible, pour ne jamais l’enfermer et le restreindre, mais au contraire lui garder ce qui fait sa force : la liberté.

- Pour tenir compte de la réalité dans laquelle vivent les jeûnes, l’appel doit être retransmis comme un appel à vivre sa foi, et conjointement un appel à prendre en charge la foi.

- Faire connaître ce qui existe : les différents mouvements, lieux et groupes où se vit déjà et parfois depuis fort longtemps une recherche et un partage.

- Faire connaître les différentes possibilités de vivre le ministère presbytéral et la vie consacrée."

- Enfin laisser l’Esprit souffler là où il veut. Se mettre à l’écoute et essayer de discerner plutôt que de vouloir récupérer et caser à tout prix.

Noël CHOUX
Mission de France