Religieuse et Vocations. Au service des vocations féminines, par le service de nos propres vocations


Des journées, des week-ends, des sessions continuent à s’organiser, à se réaliser un peu partout. Les variantes dans leurs objectifs et déroulement ont leur intérêt. Un certain nombre de comptes rendus y font écho dans les régions, dans les congrégations où elles ont eu lieu.

D’autres rencontres se vivent intensément, mais sans laisser de traces écrites. Les pages qui suivent rappellent cette riche diversité par la présentation de quelques initiatives.

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I - INITIATIVES DE SUPERIEURES MAJEURES

En quelques mois, six journées ont été organisées et réalisées en régions, dans le but de permettre aux supérieures majeures de confronter leur façon de voir la question des vocations avec la réalité actuelle de la pastorale des vocations.

Le schéma de telles rencontres épouse assez bien la démarche spirituelle des pèlerins d’Emmaüs :

  • échanges marqués par le contexte actuel, assez sombre, quant au chiffre des entrées en congrégation.
  • témoignages de laïcs, prêtres, religieuses, rencontrant effectivement des jeunes ou adultes qui se posent la question d’un don total au Christ, à l’Eglise.
  • éclairage sur les SDV, le CNV, sur les médiations pour aujourd’hui.
  • partage de notre espérance, de nos raisons d’espérer, de tout ce que nous voyons naître et grandir en Eglise.
  • prière vécue ensemble dans la Parole et le Pain partagés.

Tels sont les jalons de ces pèlerinages faits ensemble. Chacune de ces journées engendre d’autres expériences ;il donne surtout un regard nouveau sur 1c service des appels.

II - INITIATIVES DE CONGREGATIONS

Au gré de rencontres informelles, mais aussi de journées organisées, des congrégations se sensibilisent à la pastorale des vocations.

On peut imaginer plusieurs façons d’organiser ces journées. A titre d’exemple, voici les grandes lignes d’une journée vécue avec les soeurs de Ribeauvillé, à Strasbourg, puis à Issenheim.

  • Exposé :

    1) La pastorale des vocations aujourd’hui l’esprit dans lequel elle se vit.
    2) Des actions concrètes.

  • carrefours : réactions et questions
  • échanges et débats : interpellation de la pastorale des vocations à la vie religieuse et réciproquement.
  • présentation du service des vocations d’Alsace, par Sr A. Claude, de la congrégation de Ribeauvillé et membre du SDV et par le Père P.E. BERNHART, responsable SDV de Strasbourg.
  • échanges sur la réalité alsacienne.

Là encore, le résultat de telles journées ne se mesure pas aux engagements immédiats, mais à l’espérance partagée, à la découverte d’une réalité proche mais ignorée en grande partie ; on prend conscience qu’une telle réalité concerne les religieuses et qu’elles y ont une part effective.

III - D’AUTRES INITIATIVES :

vie religieuse apostolique, moniales, instituts séculiers.

Des week-ends entre religieuses de vie apostolique, moniales, prêtres SDV, qui. connaissent des jeunes filles et les accompagnent vers une forme de vie consacrée ont lieu ici et là. Certaines régions vivent ce genre de rencontres comme une nouveauté pleine de promesses d’action pastorale, d’autres en sont déjà à la 2ème ou 3ème rencontre et en mesurent d’autant mieux l’efficacité.

  • A titre d’exemple, voici quelques échos du week-end de Mas Grenier (mai 77), extraits d’un compte rendu disponible au CNV et en Midi-Pyrénées :
      • ouverture du week-end en le situant dans le sillage de rencontres du même type faites en d’autres régions.
      • le but de ce week-end : mieux se connaître, reconnaître la diversité de nos charismes ; par là même, nous dynamiser dans nos propres sources, et être plus ouverts dans l’accompagnement des jeunes.

  • quatre témoignages :
      • celui d’un prêtre, éducateur de la foi, témoin parmi d’autres du cheminement de jeunes vers un don total à Jésus-Christ.
      • celui d’une religieuse, centré sur l’enracinement des jeunes.
      • celui d’un frère des Campagnes portant sur ce que permet un groupe de recherche.
      • témoignage enfin d’une responsable de formation en vie monastique : "les Éléments spécifiques de l’appel à une vie contemplative".

  • les participants : 11 moniales, 13 religieuses de vie apostolique, 3 prêtres 1 diacre permanent.

  • En guise de conclusions, reprenons celles qu’a proposées le Père Cugnasse au terme de ce week-end. Elles donnent un aperçu concret de ce qui peut être vécu dans ce genre de rencontre.
      • Nous avons connu dans le groupe une certaine joie. Pourquoi ? D’abord à cause du partage. Mais aussi parce que nous sommes tous en lien avec des jeunes qui cherchent ; c’est donc que "l’Esprit Saint n’est pas en chômage", il continue d’appeler ; des personnes aujourd’hui encore s’intéressent à la vie consacrée.
      • Au sujet des exigences de l’accompagnement, nous avons insisté sur l’apport doctrinal et biblique un lien avec la vie ; cela nous paraît être une nourriture indispensable.
      • Nous avons mieux compris aussi la nécessité d’un partage assez profond pour faire avancer vers la vérité. Les modalités en seront variables selon les lieux et les personnes. Ne s’agit-il pas là d’une expérience d’Eglise qui dépasse le simple fait de se trouver en groupe ? C’est le fait d’être membre de Jésus-Christ à des places différentes.
      • De plus nos partages ont permis de progresser dans la connaissance mutuelle et la connaissance des jeunes, de leurs aspirations. Certaines de ces aspirations sont originales et risquent de nous dérouter, peut-être plus que nous ne l’avons dit. Il y a dans le monde des jeunes des zones très hétérogènes les unes aux autres ; sans doute n’en fréquentons-nous que quelques-unes.

Et maintenant, que faire ?

  • La vie consacrée n’est pas seulement la vie religieuse, soit monastique, soit apostolique en vie active. Il y a aussi d’autres formes, en particulier les instituts séculiers. Servir les appels de Jésus-Christ dans leur grande diversité, c’est faire effort pour connaître ceux qui sont différents de nous. N’oublions pas les autres formes de vie consacrée.
  • Et puis une question importante : les prêtres diocésains, en particulier les prêtres qui ont une responsabilité dans les services de vocations.
    S’ils ne sont pas là, c’est peut-être par surcharge ... ; serait-ce par ignorance ... ? A moins que ce soit la distance du respect !!

Il reste que ce doit être pour nous une préoccupation importante :
leur permettre de mieux connaître la vie consacrée dans l’Eglise. N’est-ce pas indispensable pour qu’ils soient vraiment au service des appels ?

Soeur François GRANGIER