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Chez les Religieuses : initiatives et concertation
A plusieurs reprises déjà, ce dossier a évoqué le travail réalisé avec les religieuses. Il nous est bon d’en parler encore pour nous réjouir, non seulement d’une concertation qui s’accentue avec le C.N.V., mais des initiatives prises dans les Régions.
Les réalisations sont de deux ordres :
les unes consistent surtout à informer et à sensibiliser les religieuses en plus grand nombre, les sensibiliser à ce qui se fait ou à ce qui peut se faire au service des vocations.
d’autres ont pour but de préparer et d’aider celles qui ont plus directement mission d’accueillir et d’accompagner les jeunes en recherche (encore que l’accueil soit en définitive le fait de toutes !)
I - SENSIBILISATION
- L’un des problèmes majeurs en pastorale est celui de la communication, de l’information.
Les initiatives prises par les Supérieures Majeures et les responsables du Service des Moniales répondent à ce besoin et chacune des rencontres organisées ici et là contribuent à rendre l’espérance.
Ces initiatives sont prises de plus en plus au niveau des régions,, avec jusqu’à présent, la participation du C.N.V.
Récemment dans la Région Midi-Pyrénées, de nombreuses supérieures générales ou conseillères consacraient deux jours de réflexion à la pastorale des vocations.
Quinze jours plus tard, c’était dans l’Est, trois réunions successives à Domrémy, Montciel et Nancy réunissaient quatre vingt dix religieuses,-responsables de congrégation ou de communauté monastique, pendant une journée.
Quand ces pages paraîtront, les supérieures majeures de Provence Méditerranée auront tenu leur session du 3ème trimestre sur le même thème. Et nous savons déjà qu’en novembre prochain, une semblable rencontre aura lieu à Rouen pour les responsables de la région.
- De quoi s’agit-il dans ces rencontres ?
- Les participantes s’interrogent ..et mettent en commun leurs préoccupations concernant les vocations, non seulement pour leur propre congrégation ou communauté (bien que ça existe encore...) mais pour l’ensemble des vocations à la vie consacrée.
Elles prennent mieux conscience des difficultés en même temps que des raisons d’espérer. ...
Elles se disent souvent qu’on n’a jamais fini de découvrir le sens de sa vocation, la vocation personnelle comme celle de la Congrégation. Il est important que chaque famille religieuse retrouve le dynamisme de son charisme propre, celui des origines, toujours à réinventer pour l’ajuster aux appels de notre temps.
- Grâce aux témoignages d’autres religieux et religieuses, de laïcs ou de prêtres, grâce aussi à la présentation des services diocésains des vocations, de nouveaux horizons sont entrevus et l’on voit mieux comment une collaboration est possible non seulement avec ces S.D.V., mais entre moniales et religieuses de vie active.
- Cela suppose que soit redit ce que l’on sait depuis le Concile mais qui passe si difficilement dans les manières de vivre : que l’Eglise est un peuple où la responsabilité de l’Evangile doit être assumée en commun, chacun selon sa vocation et de façon concertée : nous avons besoin les uns des autres.
- Au bilan de ces rencontres, nous constatons toujours un renouveau de l’Espérance.
Mais l’Espérance doit être partagée ; il reste à sensibiliser toutes les sœurs ; les responsables en sont conscientes. De nouvelles initiatives seront certainement prises dans ce sens, en lien avec les responsables régionaux et diocésains des vocations.
Et puis, il y a encore d’autres congrégations à toucher. Les rencontres qui viennent d’avoir lieu ont peut-être atteint 50 à 60 congrégations. Si dans quelques mois nous pouvons doubler ce chiffre, c’est encore peu pour la France qui compte plus de 350 congrégations.
- Cette sensibilisation sera sans doute possible par les initiatives prises à un autre niveau.
Les rencontres régionales dont nous venons de parler sont l’heureuse répercussion de ce gui est en cours depuis à peu près deux ans au plan national et qui s’est accentué encore le 7 mai dernier : 25 responsables, déléguées régionales de l’"Union des Supérieures Majeures de France" et du "Service des Moniales" (celles-ci étaient accompagnées d’une adjointe) se sont réunies à Paris avec deux représentants du C.N.V. (les rédacteurs de ce compte rendu).
Nous avons rappelé les étapes de cette collaboration de plus en plus étroite, grâce à certaines initiatives.
Nous avons pris conscience de l’importance d’une structure pour soutenir l’effort entrepris ; enfin l’éventail des activités du C.N.V. a été présenté pour que soit mise en lumière la dimension ecclésiale de la pastorale des vocations.
Tout cela est positif. Souhaitons que cela s’accentue par ondes concentriques de plus en plus larges pour atteindre ces dizaines de milliers de religieuses qui ont besoin de savoir que des jeunes sont là, en recherche, et que leur témoignage de consacrées, s’il se fait de plus en plus évangélique, peut leur donner le goût de s’engager.
II - POUR DISCERNER ET ACCOMPAGNER
Nous avons dit que l’accueil relève de la responsabilité de toutes. Ajoutons que la prière "pour les vocations" doit être présente à toute "vie de prière", en commençant par transformer celle qui prie pour une meilleure saisie de sa propre vocation.
- Il reste que certaines religieuses ont plus directement la mission d’accompagner les jeunes et adultes en recherche et de discerner avec elles (et parfois avec eux) leur vocation. Nous pensons aux enseignantes, éducatrices, animatrices de foyer, responsables de communautés, maîtresses de formation, hôtelières, etc.
Pour les aider dans cette tâche, des sessions ou week-ends sont organisés soit par le C.N.V., soit dans les régions avec le concours du C.N.V.
Il s’agit de rencontres entre prêtres, religieuses, moniales, membres d’Instituts séculiers... qui connaissent des jeunes filles en recherche. Dans ce sens on peut citer ce qui s’est fait à Lille, Paris, Reims, Mas Grenier (près de Toulouse).
- Quelle démarche ?
- Il s’agit d’un partage d’expériences et d’une réflexion sur le discernement pour aider à l’accompagnement (individuel ou en groupe).
On part souvent d’une monographie et on avance peu à peu vers l’approfondissement de questions spécifiques au discernement des vocations à la vie consacrée (quelle forme de vie consacrée ? Dans quel Institut ? ...)
Les groupes qui ont commencé une telle démarche tiennent à la poursuivre ; n’est-ce pas bon signe ?
- Récemment, à Paris, une session s’est tenue dont le but était plus particulier : toujours le discernement mais en fonction des grands courants de spiritualité. Que l’on s’engage dans une communauté de vie monastique, dans une congrégation de vie active ou dans un institut séculier (on pourrait ajouter le Tiers Ordre ou les groupes de vie évangélique), la manière de vivre l’Evangile n’est pas la même selon la spiritualité avec laquelle on se sent de connivence. Quelles sont donc les caractéristiques des courants carmélitain, dominicain ou ignatien ? Quels sont les critères qui invitent à orienter vers St François ou le Père de Foucauld ? Comment peut-on dire que l’on est sensible aux principaux thèmes de l’Ecole française de spiritualité ? ... Autant de questions qui ont été posées. On devine que les réponses ne sont pas si simples. Mais le nombre des participants (70 personnes, dont 20 prêtres) a manifesté l’intérêt d’une telle réflexion.
- Et puis, quel que soit le thème, retenons, l’importance de telles rencontres pour se connaître, s’interpeller, s’obliger les unes les autres à rendre compte de la manière particulière dont chacune et sa famille spirituelle comprend et vit la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. On pourrait citer l’intérêt reconnu unanimement de ces rencontres, même lorsque le programme a été bouleversé pour commencer par de tels échanges. Alors on peut dire aux jeunes non seulement "viens et vois" mais aussi "va (chez d’autres) et vois".
- Il est temps de conclure. Nous voudrions que ce compte rendu très sommaire de ce que réalisent les religieuses encouragent les unes à poursuivre et en incitent d’autres à prendre de nouvelles initiatives.
Sœur François GRANGIER
Gérard MUCHERY