Une laïque, depuis trois ans au Foyer...


Comment je suis venue au Foyer.

Depuis plus de trois ans, je partage la vie des jeunes dans un foyer. Avant de dire ce que je vis dans ce groupe, je voudrais, en quelques mots, expliquer pourquoi j’ai fait ce choix.

En 1973, j’allais changer d’emploi : j’étais éducatrice dans une maison d’enfants à caractère social, je pensais travailler dans un centre de rééducation fonctionnelle. A ce moment-là, j’ai rencontré le Père D..., responsable du foyer, qui m’a parlé des besoins de cette maison et qui cherchait des animateurs pour la rentrée : aider des jeunes, aujourd’hui, à vivre leur baptême, à découvrir Jésus-Christ et à répondre à son appel. Je me suis sentie concernée par cette demande.

Après avoir réfléchi à cette proposition, des questions se posaient à moi : Quelle serait la place d’une laïque dans un foyer de jeunes tenu par des prêtres, des religieux et des religieuses ? Aurais-je ma place dans tout ce qui est la spécificité d’une laïque ? Serait-ce possible et souhaitable ?

Quelques semaines plus tard, je rencontrais l’Evêque du diocèse pour lui poser mes questions, sa réponse fut affirmative : "Il faut aujourd’hui que des laïcs prennent en charge le souci des vocations et aident des jeunes dans leur cheminement". Cette réponse m’aida à prendre ma décision et à accepter ce qui m’était proposé.

Ce que nous vivons.

J’ai donc voulu être avec des jeunes et leur permettre de vivre pleinement leur vocation baptismale. Ceci en écoutant leurs questions, en vivant des temps forts de vie spirituelle (célébrations eucharistiques, moments de prières personnelles ou communautaires), en les aidant à devenir plus responsables d’eux-mêmes et des autres, en écoutant et partageant la Parole de Dieu.

Les jeunes vont en classe dans les établissements de la ville. Ils se retrouvent au foyer pour travailler, jouer, prier. Ils se retournent dans leurs familles pour les week-end et les vacances.

Nous rencontrons les exigences d’une vie communautaire. Nous prenons les repas ensemble et c’est un moment très important pour échanger sur tous les sujets : vie familiale, école, actualité. Nous voyons comment organiser les moment de détente du mercredi, la soirée de télévision, les sports, etc.

Mes découvertes

Par ces contacts avec les jeunes, voici ce que je découvre dans ce travail d’animatrice : c’est l’importance d’être présente aux jeunes, à tout ce qui fait partie de leur vie (jeux, travail, la vie de prière, la recherche de la foi). Découvrir Jésus-Christ, l’Appel qu’il nous adresse aujourd’hui pour construire un monde meilleur, ici, dans nos familles, dans nos villages, et être attentifs aux besoins de l’Eglise universelle : nous sommes aidés en cela par des rencontres que nous avons avec des missionnaires de passage. Les jeunes m’ont appris à mener une vie de prière plus vraie, à simplifier ma foi, à l’exprimer d’une manière plus claire, plus convaincue.

Dans la communauté de prêtres, de religieux, de religieuses et de laïcs ayant reçu des appels différents, nous avons un projet qui nous unit : aider des jeunes aujourd’hui à vivre leur foi, à suivre Jésus-Christ, à répondre à son appel, à se mettre au service des autres, à construire son Eglise.

Ce que nous proposons aux jeunes, nous essayons de le vivre, ensemble et personnellement, en prenant conscience de notre tâche éducative. En vivant des moments de prière, d’échanges, de vie communautaire, en témoignant de notre Foi selon notre vocation propre.

Ce bilan de ces trois années passées au foyer me semble positif. Une vie de Foi rendue plus dynamique par les contacts avec les jeunes. Un enrichissement apporté par les échanges vécus au niveau de la communauté éducative et par la diversité des vocations de chacun. Une prise de conscience de participer à la mission évangélisatrice de l’Eglise auprès des jeunes.

Madeleine.