Vers où pouvons-nous avancer ?


III - VERS OU POUVONS-NOUS AVANCER ?

En regardant le chemin parcouru depuis 1968, nous avons précisé plus haut quelques uns des facteurs qui ont modifié le projet de nos maisons :

  • Les jeunes expriment rarement l’intention d’être prêtres ou religieux plus tard, mais on en rencontre souvent "qui cherchent plus".
  • Après le Concile et dans l’esprit de "Tous Responsables" (Lourdes 1973), on voit mieux nos maisons au service d’une diversité de vocations.
  • Une présence dans le monde des jeunes (école et milieux) est normale pour chaque garçon en Foyer-Séminaire. La maison elle-même se doit d’être un signe dans ce monde.
  • La vie en communauté est l’un des atouts dont nous disposons aujourd’hui.

Il y en a d’autres, à côté de difficultés qu’il est inutile d’aligner à nouveau ici. Quelles orientations proposer avec réalisme et à court terme ?

Les facteurs qui ont marqué notre évolution depuis 1968 n’ont pas fini de développer leurs incidences. C’est en les prolongeant qu’on peut dégager quelques orientations pour avancer en fidélité ou service que nous confie l’Eglise.

(1) - SPECIFICITE

Le flou et la diversité des projets chez les jeunes, la variété des types de maisons, leur situation en annexe d’écoles catholiques, tout cela peut nous situer dans l’indéterminé.

Deux convictions devraient animer les éducateurs :

  • Le foyer-séminaire, lieu d’apprentissage de l’expression et de la recherche de la foi, doit aller jusqu’à révéler le sens des ministères ordonnés et de la vie consacrée.
    Il réunit des jeunes qui - à la manière de chaque âge - veulent servir l’Evangile maintenant et plus tard. Prêtres, diacres, religieux ont un rôle essentiel dans ce service en Eglise.
  • La maison a un rôle collectif de signe à jouer dans le monde des jeunes. Il s’agit, en particulier, de témoigner des divers dons et des appels de l’Esprit pour bâtir l’Eglise.

(2) - FORMATION

Les clercs seront moins nombreux dans nos maisons ; les religieuses, les laïcs prennent, dans l’animation, une place normale : Tous responsables de toutes les vocations. L’éducation globale à laquelle ces religieuses et ces laïcs se sentent appelés est une tâche d’Eglise qui mérite d’être reconnue et qui suppose une formation.
Celle-ci comportera une qualification technique à l’animation de groupe, etc. mais il est fondamental que tous - y compris les prêtres - aient une vue concrète de l’articulation des diverses vocations en Eglise. Etre animateur en Foyer-Séminaire suppose aussi une certaine expérience spirituelle et une présence au monde extérieur au Foyer-Séminaire...

(3) - UNE COMMUNAUTE OUVERTE.

Les parents, les jeunes, les éducateurs et l’Eglise sont parties prenantes dans notre projet. On ne peut se résigner à l’indifférnee des prêtres du diocèse ou à la simple "utilisation" de religieuses à la cuisine ou à l’infirmerie.

L’enjeu est grand. Le concours de ces personnes diverses peut faire du Foyer-Séminaire un lieu et un signe d’Eglise.

De plus, ces divers intervenants devraient garder le Foyer-Séminaire du danger de devenir une serre chaude. La communauté que nous proposons est un lieu de service où l’on apprend à compter sur et avec les autres : éducation au collectif.

(4) - PRESENCE AU MONDE D’AUJOURD’HUI.

Le Foyer-Séminaire ne peut être une île. Il a besoin du monde extérieur et en particulier des autres jeunes, il peut être un signe et un appel dans ce monde. Dès le 1° cycle, une présence et des liens sont nécessaires.

Il y a ici une orientation assez différente des insistances du passé. Elle suppose un équilibre, mais elle s’inscrit dans de dynamisme de l’Eglise envoyée au monde.

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C’est avec des clés comme celles-là que l’on ouvrira les portes de l’avenir, justifiant ces phrases dites à la Toussaint, à la fin de la rencontre de Bièvres : "Les Foyers-Séminaires ne sont pas sur la touche en marge de l’histoire. Ce n’est pas parce que nous existions hier que nous sommes vieux pour demain. Il y a bien des chances que ce soit dans des lieux comme ceux-là que s’invente pour une part quelque chose de l’Eglise et du monde "qui viennent".

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Daniel BUSATO (Toulouse) Claude CUGNASSE (Albi - C.N.V.)
Max CLOUPET (Bordeaux) Jean-Claude MARFAING (Clermont-Ferrand)
Bernard COUDRAIS (Rennes) Norbert PETOT (Besançon)