Echos d’une session : les "nouveaux S.D.V."


LES NOUVEAUX MEMBRES DES SERVICES DIOCESAINS DES VOCATIONS
au C.N.V. - 15-16 Novembre 1976

Etaient représentés les diocèses de Aix-en-Provence, Angers, Angoulême, Blois, Coutances, Langres, Le Havre, Le Puy, Limoges, Meaux, Nancy, Saint-Claude, Vannes et... l’Ile Maurice.

En tout, avec l’équipe animatrice, une trentaine de personnes, prêtres, religieuses et une laïque, signe prometteur pour l’avenir de nos S.D.V.

Compte rendu ? Pas tout à fait ! Les pages qui suivent écrites à partir de notes personnelles n’ont d’autre prétention que d’introduire le lecteur à ce qu’ont exprimé les participants à ces deux jours de session.

Dans leur spontanéité, réflexions et questions des uns et des autres peuvent être utiles à ceux qui cherchent comment avancer, aujourd’hui, dans la pastorale des vocations.

Rien d’extraordinaire, beaucoup de simplicité au contraire, un grand souci de vérité et d’authenticité, telles sont les caractéristiques de l’échange qui s’est instauré entre les "nouveaux S.D.V.".

La session s’est déroulée en quatre étapes :

1) un tour d’horizon ;

2) quelques témoignages, tout d’abord par ceux qui ont quelques longueurs d’avance (un responsable diocésain, une religieuse) ensuite par ceux qui ont l’expérience de cheminements ou de vocations particulières ("éveil et recherche en JOC, Diaconat).

3) Un regard sur tel ou tel chantier (jeunes de 11-15 ans - Diaspora), une orientation (reprendre l’initiative de l’appel), l’amorce de réflexions fondamentales (le ministère sacerdotal, la vie consacrée) ;

4) Ce que peut être un service diocésain des vocations.

A - TOUR D’HORIZON

1) Quelques réflexions spontanées.

Il n’est pas toujours facile d’assumer la pastorale des vocations lorsque d’autres n’en voient pas l’utilité ou lorsque traîne encore une certaine image de marque.

Par contre, le concours positif de l’évêque est précieux lorsqu’il est lui-même préoccupé de l’appel, attentif à ce qui naît ou à ce qui est encore aujourd’hui porteur d’espérance, prêt à laisser tomber des structures qui ne sont plus porteuses de vie.

On note i’intérêt de récollections pour ies jeunes (jusqu’à cinq par an) et l’on relève la profondeur de certains échanges avec ces jeunes en cheminement.

2) Des S.D.V., ici et là ...

Il ne s’agit pas de modèles, mais d’esquisses dans un esprit de renouveau. Certains sont en gestation ; d’autres ont vu le jour. Comment sont-ils composés ? Un exemple : deux prêtres, deux religieuses, deux laïcs + les accompagnateurs ; un autre : le responsable du bulletin, le supérieur du grand séminaire, un curé, un prêtre en séminaire-collège, un religieux (frère), trois religieuses, un laïc (professeur) ; un autre encore : le prêtre responsable, un prêtre qui suit la recherche sur les ministères, un aumônier d’A.C.O., une religieuse, un foyer CMR.
Voir aussi ce qui est dit plus bas du diocèse de St-Claude : "comment se crée un S.D.V. ?"

Rien n’est parfait en tout cela ; cela dépend souvent de conjonctures dont on n’est pas tout à fait maître. L’important est de tendre vers une équipe diversifiée et suffisamment représentative.

3) Orientation et points d’attention signalés.

Simple nomenclature :

  • être en lien avec les forces vivantes de l’Eglise ;
  • être attentif à ce qui naît ;
  • coordination avec la recherche sur les nouveaux ministères ;
  • projet de diaspora étudiants. Eveil des 20-30 ans ;
  • être attentif à ce que vivent les jeunes hors des institutions, dans leur milieu d’origine ;
  • répercuter le "viens, suis-moi" dans les groupes de jeunes (groupes informels) ;
  • nécessaire réflexion - éclairage - approfondissement doctrinal sur la nature du sacerdoce ministériel (revenir au "coeur", au "noyau") ;
  • être attentif à la diversité des vocations ;
  • veiller à une information suffisante - Redonner l’espérance ;
  • trouver des moyens pratiques (on a cité : sensibilisation par secteurs, visite des prêtres, conscientiser à l’occasion des ordinations...)

4) Quelques questions posées.

  • N’a-t-on pas trop hésité pour l’appel ?
  • Comment travailler avec les mouvements, avec les laïcs (et si les mouvements se réservent l’accompagnement ?)
  • comment sensibiliser en collège-séminaires ?
  • Diaspora en 1er cycle ? Et en 2e cycle, autre chose qu’une aumônerie ?
  • Faut-il proposer des journées de réflexion ?
  • Utilité (ou rénovation) du bulletin des vocations ?
  • Enfin : comment constituer une équipe ?

B - TEMOIGNAGES

(Les notes qui suivent n’ont pas été revues par les "témoins". Elles n’engagent que la responsabilité du rapporteur).

l) Un responsable de S.D.V.

Quelques réflexions après trois ans (Claude Collignon, de Reims).

  • C’est toute l’Eglise diocésaine qu’il faut sensibiliser, faire prendre conscience aux uns et aux autres de leur responsabilité par rapport aux vocations.

    Pour cela, prendre contact avec les Mouvements. Ce qui se fait au plan national n’est pas assez connu au plan diocésain. Contacts pris avec JOC ("Eveil et recherche"), ACI (accueil de séminaristes par des équipes) JEC, JIC (récollections à l’occasion d’une ordination).

    Rencontres avec les prêtres en groupes : commission sacerdotale des vocations, équipe des aumôniers fédéraux, participation à la réflexion diocésaine sur les ministères.

    Travail avec les religieuses. Avec elles, cheminement dans la prière.
    Collaboration engagée ou souhaitée avec le milieu rural, la catéchèse, l’enseignement catholique, le scoutisme.

  • Recherches et questions.
    En milieu ouvrier, la Mission ouvrière et ses propres orientations par rapport aux vocations (voir ci-dessous).
    En milieu indépendant, questions pour un relais : "sommes-nous ensemble responsables de la mission de l’Eglise en M.I. ?" - "Sommes-nous responsables de la vocation les uns des autres ?" - "Aidons-nous les autres à aller jusqu’au bout de leur option ?"

    Une question importante au sujet de la diaspora : comment les Mouvements sont-ils attentifs au cheminement des enfants ? Ne pas réduire l’Eglise à la "Maison des oeuvres". Concertation et articulation indispensables.

  • A noter : ont eu lieu des sessions sur la vocation religieuse féminine, dans le cadre de la région (relatées par ailleurs dans ce dossier, p. 18).

2) La place des religieuses, par Soeur Marie-Noëlle Lapointe (à partir d’un mi-temps au S.D.V. du diocèse de Metz).

- Les débuts... : c’était encore la préoccupation de "remplir" les noviciats. Peu à peu, une autre perspective a vu le jour : en collaboration avec deux prêtres, rejoindre les religieuses du diocèse où 32 congrégations sont représentées, d’abord en jouant le rôle de "boîte aux lettres" ; ensuite en suscitant des rencontres entre religieuses, entre prêtres et religieuses, en particulicr entre formatrices de noviciat et accompagnateurs ; enfin progression du travail en direction des moniales, ainsi que des religieux (groupe formé avec eux à l’occasion d’un travail avec un journaliste)..
(Autre forme de vie consacrée : les instituts séculiers ; une collaboration est amorcée entre eux et les religieuses).

Préoccupations :

  • sensibiliser les religieuses à leur responsabilité vis-à-vis de toutes les vocations ;
  • sensibiliser tous les membres de l’Eglise à la place de la vie religieuse dans l’Eglise) ;
  • aider les religieuses à prendre leur place dans la pastorale des vocations.

3) "Eveil et Recherche" en JOC, par André Lacrampe, aumônier national, chargé, avec un responsable, de suivre cet "éveil" et cette "recherche".
Il s’agit d’un "projet de vie" qui doit pouvoir prendre forme au coeur du Mouvement ouvrier et dans l’Eglise en Monde ouvrier.

Dès 1963, le Mouvement s’est reconnu responsable de l’éveil et de la préparation des jeunes au sacerdoce.
Les équipes d’Eveil et recherche" se sont mises en route en 72-73. Dans chaque section on prévoit deux ou trois week-ends dans l’année (voir plaquette éditée en 1975 : "éveil et préparation au sacerdoce en JOC").
Ces week-ends sont animés par des aumôniers avec des responsables qui n’ont pas forcément eux-mêmes un projet sacerdotal.

Points d’attention :

  • la responsabilité de l’équipe fédérale est de plus en plus nette.
  • Il est important de vérifier la qualité des reprises avec l’aumônier et le fédéral (expérience de vie militante, expérience du mouvement, expérience de fondation de la JOC, qualité de la reconnaissance de Jésus-Christ.)
  • Le spécifique de la rencontre "Eveil et recherche" : permettre au gars d’exprimer son projet et de le resituer par rapport à sa vie actuelle.

Attitudes des aumôniers :

  • certains attendent, hésitent ;
  • d’autres provoquent, appellent, apportent une aide positive.
  • on sent le besoin d’une réflexion sur le sens du ministère sacerdotal.
  • il est indispensable que les aumôniers se sentent personnellement impliqués dans cet accompagnement.

Les structures...

Dans chaque région, deux aumôniers sont délégués pour ce travail. Ils doivent rendre compte et relancer.

Au plan national, avant le Conseil National, les équipes "Eveil et recherche" se réunissent pendant deux jours, avec présence du C.N.V.

4) Le diaconat

par Monsieur Denis Montier, diacre permanent.

  • Au début, c’était souvent une démarche individuelle de la part de celui qui se proposait ...
    De plus en plus, c’est une réponse à un appel.
      • Certaines motivations ne sont pas retenues (nostalgie du grand séminaire, diaconat de sacristie...)
      • Une responsabilité apostolique en mouvement peut aboutir au diaconat (moyennant vérification de cohérence).
      • Dans les professions à objectifs sociaux ou éducatifs, le diaconat est signe de présence de l’Eglise dans sa dimension de service.
      • Certains assurent un service dans l’Eglise par leur compétence théologique.
      • Chez tous, il faut trouver l’expérience personnelle d’un appel du Christ pour un engagement définitif.

  • Les étapes : d’abord "aspirant", on devient "candidat" si le cheminement est positif. Un dossier est alors établi, soumis au Comité National du Diaconat (avis consultatif) pour être remis ensuite à l’évêque du diocèse.

    La réflexion préparatoire dure environ un an ; le stade de la candidature, deux ans. Au cours de cette étape doit être vérifiée ou assurée une formation d’ordre doctrinal, spirituel et pastoral (précisé dans une grille de référence).

    Lorsque l’évêque a donné son accord, l’ordination peut intervenir dans les 18 mois.
    Le diacre demeure normalement dans l’état de vie familial et professionnel qui était le sien, Son épouse joue parfois un rôle particulier de présence et d’écoute.

Conclusion provisoire.

D’autres échos seront donnés dans le prochain numéro de "Jeunes et Vocations". Plus encore que ceux-ci, ils apporteront de bons éléments de réflexion sur des questions que nous nous posons ou que l’on se pose autour de nous au sujet...

  • des jeunes de 11-15 ans. Faut-il donc appeler ? N’est-ce pas abuser de leur spontanéité ?
  • de l’initiative de l’appel à reprendre, chez les jeunes et au-delà ?
  • de la diaspora. Elle a toujours sa raison d’être, mais comment la concevoir ?
  • du ministère sacerdotal. Après un certain flou, redécouverte de sa consistance.
  • de la place de la vie consacrée, indispensable à l’Eglise, d’une autre manière que le ministère.

... sans oublier quelques suggestions finales sur ce que peut être un Service diocésain des Vocations.

Gérard MUCHERY

Suite des notes de cette session (N° 1 / 1977 - Mars 1977/