Accompagner, oui ! Mais comment ? Un week-end en Champagne-Picardie


POURQUOI CETTE RENCONTRE ?

Vous rencontrez des jeunes qui se posent la question d’une vie consacrée.
Certaines d’entre elles participent à des week-ends de recherche qui se font en divers lieux dans le diocèse, D’autres cheminent plus personnellement.

Or, depuis un certain temps, les S.D.V. de Champagne-Picardie portent le souci de l’accompagnement des filles et une question se faisait jour :
"comment accorder nos violons devant cette diversité ?" - Comment être signe d’unité et même d’Eglise quand nous cheminons avec l’une ou l’autre ?"

Ainsi est né ce désir de rencontre entre tous ceux et toutes celles qui accompagnent effectivement soit un groupe, soit une fille. Une rencontre pour partager nos expériences et nos questions, pour nous aider mutuellement en vue d’un meilleur service des jeunes et de l’Eglise, enfin pour essayer de découvrir ensemble comment le Christ a accompagné ses disciples.

LES PARTICIPANTS DE LA RENCONTRE

Nous étions une bonne vingtaine à nous retrouver en ce week-end du 26-27 juin dans un des monastères de la région. Parmi nous, Soeur François qui avait déserté le Centre national, ainsi que deux déléguées des Supérieures majeures. Leur présence fut pour nous une chance pour élargir nos horizons en nous ouvrant à une dimension nationale de toute la recherche de la vie consacrée en France et des formes de l’accompagnement.

Une autre joie, celle de voir présentes une représentante de chaque monastère de la région. La vie apostolique avait aussi sa voix par la présence de trois prêtres et de quelques soeurs qui avaient osé réaliser ce tour de force en consacrant leur dernier week-end de l’année scolaire à cette recherche.

CE QUI S’EST VECU

Nous voulions donner à ce week-end des couleurs de partage, d’écoute mutuelle, de recherche commune. Car notre mission d’accompagnateurs nous fait témoins du Seigneur qui appelle, qui conduit et à qui on répond. Vous devinez que tous et toutes nous nous sentions novices et bien petits !
Si l’intention était cela, je crois que nous l’avons vécue. Peu à peu, la confiance et la simplicité faisaient place à la timidité et aux réserves des premiers instants. L’une d’entre nous, par la méditation de Jn 1, nous avait redit notre mission :

  • à celui qui cherche, être témoin de Celui à qui nous avons répondu,
  • à celui qui attend, permettre de répondre à l’appel entendu : "viens et vois..."

Ainsi, des heures durant, sans lassitude pourtant, chacune a partagé très simplement qui et comment elle accompagnait.

CERTITUDES ET QUESTIONS

Le mot "accompagner" se concrétisait donc sous de multiples visages et des constantes apparaissaient :

  • si le groupe a pour rôle de clarifier et de mettre en route, celui de l’accompagnateur est de tenir lieu de MIROIR.
  • discerner si c’est un appel et non un projet personnel le chemin vers lequel Dieu l’appelle.
  • apprendre au jeune à découvrir sa foi, sa vie avec Dieu, à faire la lecture des événements de sa vie.
  • cheminer avec lui dans sa réponse pour un service d’Eglise et non pour lui-même.

Ce long partage, passionnant, a fait jaillir des questions cruciales que je vous livre telles qu’elles se sont posées :

1) Quels sont les signes de lisibilité de la vie religieuse apostolique ?
(les jeunes dans leur choix s’interrogent entre vie monastique ou institut séculier, mais rarement posent la question de la vie religieuse apostolique)

2) Quel est le rôle du prêtre dans un groupe de recherche ?

3) Faut-il un accompagnement par milieux ?

4) La présence d’un couple n’est-elle pas à envisager dans l’accompagnement ?

5) Comment discerner ensemble d’autres vocations que la nôtre ?

Nous ne pouvions y apporter des réponses sur le moment, mais je sais qu’elles cheminent, car chacune de nous les a retransmises dans nos communautés respectives et des échos jaillissent de temps en temps.

NOUS AVONS AUSSI PRECISE CE QU’ON ATTEND D’UN GROUPE DE DIASPORA : SA CHARTE

  • AIDER les filles à clarifier leur appel.
  • RAPPELER les exigences, les appels du Christ dans l’Evangile (pauvreté, obéissance aux événements).
  • APPRENDRE à lire l’action de Dieu dans leur vie.
  • quel visage de Dieu elles découvrent.
  • Les conduire à une disponibilité, à une réponse à l’appel de Dieu.
  • Veiller à ce que tout ce qu’elles vivent soit évangélisé
  • Complémentarité à ce qui se vit en Action Catholique (pour faire quelque chose ensemble)
  • Ouverture à l’universel : l’Eglise.
  • Pédagogie d’appel et de réponse.
  • Que le groupe de diaspora soit reconnu par l’ensemble des congrégations.
  • Que les communautés n’aient pas peur de provoquer le S.D.V.
  • Accueillir ensemble.
  • Travailler ensemble au niveau des accompagnateurs.

En somme, un week-end qui n’est pas seulement un bon souvenir, où nous avons vécu un peu l’unité que le Christ désire pour son Eglise.
Mais nous sommes reparties pleines d’espérance, avec un nouveau rendez-vous pour l’an prochain.

Annie COPIN
Châlons-sur-Marne