Diaconat
ATELIER N° 1 : DIACONAT
Cinq participants.
Plusieurs questions ont été posées par les participants de l’atelier ; deux ont été davantage approfondies :
I - VOCATION AU DIACONAT ET COMMUNAUTE CHRETIENNE : QUI APPELLE QUI ... ?
Généralement, les diacres sont des hommes solidement situés, connus et reconnus aux plans professionnel, familial, humain, engagés assez souvent dans des milieux inédits : handicapés, gitans, police, incroyants.., ou ayant une manière originale de vivre un service plus habituel. Ils sont déjà enracinés et reconnus dans leur communauté humaine avant même d’être ordonnés. L’ordination de quelqu’un qui ne vit pas déjà une "diaconie" reconnue serait suspecte. Leur démarche vers le diaconat les amène à être attentifs aux plus pauvres, non pour tout faire par eux-mêmes, mais bien plus pour mettre en route d’autres personnes, pour mettre les hommes au service les uns des autres et éveiller à ce souci.
L’idée du diaconat prend naissance de manières diverses : lecture, ordination vue à la TV .., mais le plus fréquemment elle vient de la proposition et de l’appel d’un aumônier, d’un curé, d’un évêque...
adressés à quelqu’un qui y avait peut-être vaguement pensé, mais qui le plus souvent ne ce serait pas proposé de lui-même.
L’acheminement au diaconat ce fait au sein de communautés diverses.
- Des chrétiens et chrétiennes s’interrogent sur les ministères et notamment le Diaconat se retrouvent dans un groupe, généralement inter diocésain. Peu à peu, il s’y fait un premier discernement :
certains candidats s’excluent d’eux-mêmes, d’autres y sont aidés par le groupe et des responsables (délégués diocésains, évêques, responsables pastoraux...) ; certains continuent la recherche sans envisager le diaconat mais un ministère institué ou un autre type de service et de reconnaissance ecclésiale (notamment certaines femmes).Beaucoup y découvrent un besoin de formation doctrinale, spirituelle, apostolique... Celle-ci est assurée par les centres de formation chrétienne, des cours par correspondance, ou des groupes de travail qui se créent, cette formation se poursuit au-delà de l’ordination.
- Localement, des chrétiens et chrétiennes qui sont en lien avec le candidat à cause de ses engagements familiaux, professionnels, civiques... se rencontrent à partir des questions posées par son projet. Cette communauté chrétienne et humaine joue un rôle important dans le cheminement vers le diaconat et dans le discernement de cette vocation, cependant, elle aura généralement besoin d’une
information et d’une réflexion sérieuses sur les ministères et le diaconat pour pouvoir se prononcer et dire le sens que cela peut avoir dans l’Eglise et la communauté humaine locales, cette réflexion et cet avis pourront parfois entraîner la transformation du projet initial du candidat. Mais de leur côté également, ces chrétiens se trouvent provoqués et sont amenés à s’interroger sur leur responsabilité dans l’Eglise. On note dans ces groupes une attention particulière à tout ce qui se vit et peut naître au service da la communauté, du quartier ou du milieu professionnel.
II - SENS DE L’ORDINATION DIACONALE
Les candidats vivant déjà un certain nombre d’engagements et de services, que viendra ajouter l’ordination ? L’expérience des diacres ordonnés manifeste, sembla-t-il, les prises de conscience suivantes
- conscience d’une nouvelle relation à Dieu, notamment par le caractère d’engagement à vie au service du Seigneur, et sens de la grâce sacramentelle liée à l’ordination : ce que le Seigneur se doit de donner à quelqu’un pour sa mission.
- conscience d’une nouvelle situation par rapport à l’évêque : dépendance, partage de responsabilité ecclésiale en un lieu précis, mission confiée et comptes à rendre... - et par rapport aux autres ministres ordonnés.
- conscience de statut et de relations modifiés par rapport aux laïcs, chrétiens et non-chrétiens : la reconnaissance ecclésiale publique donne une portée nouvelle à ce qui est dit et fait par le diacre.
Remarque : lorsqu’ils sont amenés à accompagner la recherche de diacres, les prêtres sont souvent conduits à reconsidérer leur ordination. Ne serait-il pas important d’être attentifs à la manière dont l’Esprit Saint fait vivre l’ordination aux nouveaux ordonnés, prêtres et diacres, et à la manière dont ceux-ci expriment le sens de l’ordination ?
Quant au sens du diaconat par rapport au presbytérat, il reste difficile à définir. Il s’agit de la même responsabilité ecclésiale, mais vécue différemment. La prêtre est peut-être appelé plus à un rôle de présidence, de chef qui agence, discerne, tranche... de gardien des sacrements et de l’Institution. Le diacre se percevrait et serait perçu plus proche des personnes - peut-être par son métier et sa situation familiale - mais aussi par sa vocation à être attentif aux besoins cachés, disponible, totalement au service des personnes plutôt que d’une Institution, signe d’une Eglise du Lavement des pieds, c’est-à-dire faite de chrétiens qui se mettent au service les uns des autres et au service du monde.
Les autres questions qui avaient été retenues n’ont pas pu être abordées :
- le diaconat, signe pour l’Eglise et pour le monde d’aujourd’hui ; signe de quoi ?
- les femmes et le diaconat : femmes diaconesses, épouses de diacres.
H. VEYRAT
Annecy