Ministère presbytéral (b)


ATELIER 2/B : MINISTERE PRESBYTERAL

Participants : 1 religieuse en foyer de jeunes, 1 diacre marié, 5 prêtres anciens ou nouveaux dans la pastorale des vocations.

I - DES AFFIRMATIONS QUE NOUS AIMONS NOUS REDIRE

a) Le ministère presbytéral est au service de l’Eglise pour telle ou telle communauté afin de lui permettre de vivre pleinement sa vocation, et en particulier :

- son envoi en mission,

- manifester son unité,

- faire l’Eucharistie.

b) On assiste à une "dévaluation" radicale de ce qu’est le prêtre, de sa place, de son rôle. Acculés à un décapage que nous croyons bénéfique, il nous faut redécouvrir l’essentiel. Mais sans que cette opération situe le prêtre en rivalité avec les laïcs et tout ce qu’ils ont découvert d’eux mêmes et des conséquences de leur baptême.

c) Nous aimons situer le prêtre comme un témoin privilégié et choisi, signe de l’initiative permanente de Dieu qui aime l’humanité. Nous croyons que, par sa présence, le prêtre manifeste l’Eglise dans son apostolicité et sa catholicité.

- dans son apostolicité, parce qu’il a reçu l’imposition des mains, a été consacré dans la ligne de la succession apostolique. Uni à l’évêque, le prêtre exprime l’enracinement historique de l’Eglise fondée par Jésus-Christ lui-même, confiée aux apôtres, et il authentifie hic et nunc, le sens de la communauté dont il est le ministre.

- dans sa catholicité, parce qu’ici et ailleurs, c’est toujours l’Eglise ; l’Eglise qui s’exprime dans le déploiement de l’histoire, mais aussi dans l’espace. Uni à l’évêque, le prêtre manifeste que la cellule d’Eglise qui vit ici est en communion avec d’autres cellules d’Eglise qui vivent ailleurs.

Témoin, nous croyons que le prêtre ne peut l’être que s’il a vécu l’expérience qui le constitue comme tel. Sinon, il n’est qu’un fonctionnaire qui s’acquitte d’un travail... Sans une expérience spirituelle fondamentale, il ne peut qu’être étranger à la réalité dont il a mission de rendre témoignage... Qu’on se rappelle Jacob et sa rencontre au gué de Yabboq. Il n’oubliera jamais cette nuit de feu et pour toujours, signe du passage de Dieu, il boitera.

d) Le prêtre est l’homme de l’Eucharistie. Dans la ligne de l’apostolicité et de la catholicité, il manifeste cette transformation radicale dont Dieu a toujours l’initiative. Le pain et le vin deviennent Corps et Sang du Christ. Ainsi le monde ancien devient un monde nouveau. Une nouveauté s’opère sans cesse. Le prêtre en est témoin et aussi ministre. Il en a mission et pouvoir.

e) Il est fondamental de tenir compte avec sérieux de l’éclatement culturel. L’Eglise vit selon sa spécificité et c’est Jésus-Christ qui la lui donne. Mais l’Eglise est faite d’hommes vivants ; elle est au service d’hommes vivants. Ainsi est-elle nécessairement "influencée" par les différents courants de ce monde. Elle les accueille. Elle les éprouve. Elle est éprouvée par eux. Nous pensons que les croyants n’ont pas assez conscience de l’influence de ce bouleversement culturel et que parfois on gagnerait à en faire un véritable inventaire. Cela nous aiderait à en déterminer les causes.

f) Dernière constatation : il nous semble que toute la richesse de Vatican II n’a été ni assimilée, ni pleinement comprise. Ainsi est-il paradoxal de faire allusion au prêtre sans le situer par rapport au ministère épiscopal.

II - QUELQUES QUESTIONS

1) De situation en situation, on repousse toujours plus loin la spécificité du presbytérat. On dit : "ceci est du domaine du sacerdoce baptismal... Il n’est pas nécessaire d’être prêtre pour faire ceci ou cela etc." Jusqu’où peut-on aller et comment dire en ce qui concerne la nature du ministère presbytéral, "deux ou trois choses" que nous croyons essentielles ?

2) Le prêtre ne peut pas sa situer comme quelqu’un qui fait quelque chose, sans tenir compte de ce qu’il EST profondément : il vit quelque chose de spécifique. Comment exprimer ce lien spécifique qui l’attache au Christ ?

3) Il est très important de se situer dans la perspective historique et géographique. C’est dans ces réalités que l’Eglise s’éveille, grandit, porte du fruit. On a fait autrement, hier ; on a fait autrement, ailleurs. Quelles sont les points de convergence entre hier, aujourd’hui et ailleurs ?

4) En ce qui concerne les jeunes, quel peut être aujourd’hui le langage qui les mette en route pour se consacrer au ministère presbytéral ? comment leur communiquer notre Espérance et notre Joie ?

En annexe : ajoutons ce qui devrait peut-être être dit en avant-première : la place, la présence, la mise en évidence de l’Esprit Saint qui fait l’Eglise, qui consacre, qui appelle, qui accompagne, qui donne goût. Au moment où l’Eglise le redécouvre, il est bon de le redire, ici.

Cl. TOURAILLE
Versailles