Milieux indépendants


ATELIER N° 7 : "MILIEUX INDEPENDANTS "

NOS MILIEUX ONT DU MAL A CHANGER DE PERSPECTIVE

Le renouveau actuel tant théologique que spirituel, les efforts du C.N.V., la pratique de nos mouvements nous invitent à parler autrement de la vocation ; celle-ci n’est plus la caractéristique exclusive du prêtre ou de la religieuse ! ... Et pourtant ! C’est à eux que nos milieux pensent quand on parle de l’Eglise. Nous rencontrons peu de communautés où prêtres, laïcs, religieux et religieuses vivent cette vocation commune chacun selon son appel particulier !

D’autre part, dans la mesure où la vocation est un appel à une personne déterminée, est-ce pour autant que nous devons continuer à la vivre indépendamment les uns des autres ? Nous sommes responsables que l’autre se réalise pleinement selon son appel.

Nous avons conscience que nos milieux, et nous-mêmes, nous avons bien des difficultés à transformer nos mentalités et nos comportements. Et pourtant quelque chose est en train de naître grâce aux différents mouvements ... C’est pour cela que dans notre carrefour, nous avons voulu porter un regard d’espérance sur les chemins que le Seigneur prend aujourd’hui dans son Eglise et la société : "Allez, je vous précède en Galilée".

NOUS NE SOMMES PAS DES TECHNICIENS DE LA VOCATION

Plusieurs membres du carrefour n’avaient jamais participé à une rencontre du C.N.V. Ils ont fait grandir notre conviction que la pastorale des vocations n’était pas un problème "en plus" ! ou la préoccupation d’un recrutement, mais le reflet du dynamisme de nos communautés humaines et ecclésiales. Chacun de nous vivait dans des mouvements qui suscitent en leur sein des vocations diverses.

Alors était-il encore possible de parler des vocations sans dire d’abord notre propre expérience concrète : comment le Seigneur nous saisissait au coeur de notre vie, dans nos responsabilités, avec notre enracinement humain et nos liens. Nous n’avons pas parlé de la vocation des autres mais de la façon dont nous faisions l’expérience d’un enrichissement mutuel (prêtres, laïcs, religieuses).

L’ABSENCE DES RELIGIEUSES

Dans cette perspective, nous nous sommes étonnés que, malgré leur grand nombre, aucune religieuse ne soit venue dans notre carrefour.
Cette absence n’est-elle pas le reflet de la conception de nos milieux par rapport à la vocation ? En effet, ne seraient-ils pas plus sensibles à l’organisation hiérarchique de l’Eglise et à ses oeuvres qu’à la VOCATION collective de leur milieu dans le monde ?

NOUS DECOUVRONS UN PEUPLE VIVANT

Notre carrefour a fait l’expérience de la diversité de ce peuple : nous étions, laïcs et prêtres, d’origines et de générations très différentes. Et nous avons porté un regard très large sur ce peuple qui s’interpelle pour la Mission.

  • "Dans le cadre de la vie fédérale, Philippe sent la nécessité d’une récollection. Il pose la question à toutes les rencontres fédérales.
    Finalement, elle a lieu en week-end. Au cours de la réco, Philippe pose la question : "quels sont nos choix pour l’avenir ?" Les autres disent alors pour la première fois leur recherche profonde".
  • "Marcel pense à être prêtre depuis la 6ème. C’est seulement dans son équipe de vie en Fac qu’il en parle. Après, il ira voir son curé pour demandor à entrer au séminaire".
  • "Une laïque, qui est ’appelée’ a posé sa candidature au Comité National A.C.I. "je suis solidaire de ce que vit mon monde... ma foi se situe là. Je découvre ça au coeur d’une conversion ; je découvre en même temps la dimension d’Eglise que représente le Mouvement. Ce que je vis là est une vocation de laîc ; elle est née dans le mouvement ; ça n’est pas encore le cas pour les vocations sacerdotales !"

UNE NOUVELLE FACON D’ETRE L’EGLISE

La rencontre nationale des équipes diocésaines A.C.I. à Bagnolet marque une découverte importante. Il s’agit d’une façon renouvelée d’être l’Eglise ensemble, prêtres, laïcs, religieuses. On ne s’est plus demandé ce que chacun allait faire. On a vu qu’on avait quelque chose à faire ensemble dans l’Eglise ! et que cela changerait aussi nos relations humaines. Il nous faut retrouver notre vie commune d’homme et de croyant, quel que soit l’appel dans lequel nous vivons.

  • "toutes les conversions dont parlent mes amis de classe moyenne, moi prêtre, je les vis comme bonhomme".
  • A un relais de Bourgeoisie nouvelle, des laïcs disant aux prêtres :
    "Enfin on vous découvre comme des hommes et non plus comme des fonctionnaires".
  • Au Conseil National A.C.I., il a été dit "quand les "aumôniers" deviennent des "prêtres en milieux indépendants", cela va changer tous nos modes de relation avec eux !"

VIVRE LE CELIBAT AUTREMENT

L’évolution des rapports entre hommes et femmes dans la société se répercute aussi dans l’Eglise. Nous vivons ainsi un autre mode de relation prêtre-femme. C’est nouveau.... et cela entraîne surtout une manière positive de vivre le célibat. Petit à petit, les chrétiens sont soucieux que les prêtres et religieux/religieuses se réalisent dans le célibat.

D’autre part, la découverte de l’appartenance à notre milieu a été une découverte importante qui a changé notre manière de vivre en Eglise. En particulier pour plusieurs prêtres, cela fut même une libération.

L’IMPORTANCE DE CES LIENS HUMAINS POUR LA MISSION

C’est au coeur de notre vie, du notre famille et de notre groupe humain que l’appel du Seigneur se manifeste. Et c’est avec toute notre histoire, notre tempérament et notre culture que nous y répondons. Les mouvements aident à découvrir et à accueillir ce chemin concret du Seigneur.

  • "Ce que nous vivons en mouvement nous apparaît comme l’Eglise vivant dans le monde et partageant la vie de ce monde. A l’occasion d’une rencontre fédérale A.C.I. à laquelle les religieuses des Milieux Indépendants ont participé, on a bien perçu que ce qui nous réunissait, c’était une même vie : nous participions tous à une même mission"
  • Une femme d’A.C.I. après une rencontre avec l’aumônier Fédéral s’exprime ainsi : ’"jamais je n’avais été aussi loin dans un partage ! C’était à cause de la mission, des enjeux qui étaient derrière : j’ai appris à dire la vérité".

En fait, celui qui refuserait sa vie d’homme en toutes ses dimensions ne parlerait que d’"idées".

CONSTRUIRE LE MONDE ET L’EGLISE

Quand nos milieux parlent de l’Eglise, ils pensent le plus souvent liturgie, école catholique, groupe de prière, c’est important ! Mais ils le font au risque d’oublier la vocation humaine dans l’univers.
L’Eglise ne peut surgir qu’au coeur du ces groupes humains concrets.

LES PERSONNES EN FORMATION

  • "Des grands séminaristes appellent des adultes, prêtres, religieuses eut laïcs à participer à leur formation au sacerdoce ; il est important que ces adultes soient en lien avec un "collectif", en l’occurence lien avec l’A.C.I."
  • "La prise en charge des jeunes qui ont un projet de vocation sacerdotale, par les mouvements JIC/ACI n’est pas mûre (et cela nous paraît la piste essentielle pour demain). Un responsable S.D.V. a rencontré des aumôniers de JIC qui ont dit : "on est pour les vocations de laïcs, pas pour les vocations sacerdotales ; ça n’est pas notre boulot. Et puis on ne va pas embêter les jeunes avec cela".
  • Difficulté des jeunes à parler de leur projet. Certains ont dit que le caractère sacré amène le secret. Mais il y a des lieux où ce projet peut s’exprimer :
      • dans une relation individuelle (le plus souvent des aumôniers de mouvement) ;
      • dans le dynamisme d’un mouvement, et de ses moyens,

Jacques NEUBAUER