Diaspora (c)


ATELIER N° 9 : "DIASPORA"

CARREFOUR C

huit prêtres - deux religieuses.

I - QU’EST-CE QUE LA DIASPORA ?

  • On ne parvient pas à définir "la diaspora". Elle est vécue très diversement selon les diocèses. Elle se réinvente continuellement sur place.
    Son histoire locale est toujours unique.

    La plupart des participants à cet atelier venaient pour découvrir près d’autres ce que pourrait être une diaspora.

  • Dans toutes les diasporas ou analogues, les jeunes ne se rencontrent plus à partir d’un projet de vie sacerdotale ou de vie consacrée. La diaspora est éclatée. S’y retrouvent des jeunes volontaires au plan humain et au plan chrétien.

    La diaspora est un des lieux où des jeunes peuvent très librement découvrir un visage d’Eglise, où ils se sentent eux-mêmes, tout en étant interpellés dans leur vie humaine et chrétienne. Beaucoup y viennent "parce qu’on y trouve plus qu’ailleurs". Animateurs de diaspora, nous devons reconnaître et faire reconnaître qu’actuellement au moins, nous exerçons souvent un rôle de suppléance.

    Toutefois, la diaspora doit être un terrain privilégié où peut germer une vocation ; elle doit être un lieu d’accompagnement et de confrontation. Mais on ne peut la voir comme un produit de remplacement des séminaires. En fait, dans un diocèse, peu nombreux sont ceux qui font le travail de discernement. D’où l’importance d’un lieu comme la diaspora.

    Naguère, des jeunes quittaient "le petit séminaire" et c’était fini.
    Aujourd’hui, leur départ de la diaspora est suivi d’engagements divers au service de l’Eglise (Action catholique, mouvements, services divers...)

  • La diaspora ne monopolise pas. Nous reconnaissons de nombreuses rencontres de jeunes pour un partage et un approfondissement de leur foi en "communautés". Une tâche de la diaspora est d’y être attentive.

Remarque : au sujet du "spécifique" ou non en diaspora. (Spécifique :
que s’y retrouvent des jeunes qui expriment clairement un projet de ministère ordonné ou de vie religieuse).

  • où sont les jeunes qui se posent la question d’un ministère précis ?
    Il n’y a quasi personne.
  • dans certains diocèses, on estime qu’il faut quelque chose d’assez spécifique, du moins après un premier temps de concertation.

II - DE NOMBREUX JEUNES CHERCHENT DES LIEUX DE PRIERE, DES ESPACES POUR UN "FAIRE ENSEMBLE". Interrogations pour nous, responsables en diaspora.

  • Des jeunes, de plus en plus nombreux, se retrouvent près de communautés contemplatives. Ils recherchent des lieux et communautés de prière.
    D’autres jeunes se retrouvent dans des groupes de prière.
      • Comment ces communautés les rencontrent-elles ?
      • Comment les interpellent-elles ?
      • Comment les renvoient-elles à leur vie de tous les jours ?

    Une piste d’avenir de la diaspora ne serait-elle pas d’être plus attentive à ces rencontres de jeunes près de communautés contemplatives ?
    Créer des liens avec elles et avec les groupes divers de prière.

    Cette recherche de prière par de nombreux jeunes nous interpelle :
    notre vie de prière (en paroisse, en aumôneries, en mouvements) est peut-être trop faible et non appelante.

  • D’autres jeunes, nombreux aussi, se retrouvent à partir d’un "faire ensemble" (tiers-monde, hospitalité, coopération missionnaire, Abbé Pierre, non-violence...) Nous aurions à analyser cette dimension du "faire ensemble" qui permet aux jeunes de se rencontrer.

  • Diaspora et aumôneries scolaires, mouvements...
      • ou bien on nous taxe du trop d’intériorisation
      • ou bien on nous taxe de trop peu d’intériorisation,

    d’où l’importance de la concertation et de la collaboration.

III - ESSAI DE PRECISION DES EXIGENCES D’UNE DIASPORA

a) au niveau des animateurs.

  • écoute et relation avec l’Eglise locale : écoute fraternelle et cordiale des autres. De ce qu’ils font. Attention pour ce qu’ils publient.
  • se faire reconnaître : leur demander qu’ils nous disent comment ils regardent notre travail, et comment ils voient la question-vocations.
  • présence partout, gratuitement et pauvrement : rechercher comment nous pouvons travailler avec eux, à partir de nos préoccupations (récos en aumôneries de lycées, participation aux rencontres près de communautés contemplatives, temps forts en mouvements...)
  • refuser tout esprit de boutique : parler et agir très franchement.
    Reconnaître qu’en fait, il y a suppléance.

b) au niveau des jeunes.

  • les aider à prendre au sérieux leur vie chrétienne en Eglise. Interpellation et ouverture aux ministères ordonnés ; "l’arbre qui vit dans toutes ses dimensions" (vocations).
  • leur apprendre à lire la présence de Dieu dans leur vie personnelle et collective (cahier de vie - carte de relations - lecture de vie avec l’Evangile). Favoriser une qualité d’écoute de la Parole de Dieu et de vie de prière.
  • les aider à être "bien dans leur peau".
  • les aider à relativiser leur projet de vocation, quand ils rencontrent une communauté religieuse qui les a "éblouis".
  • insister sur l’appartenance à une équipe et la régularité des rencontres.
  • au sujet du spécifique ou du moins spécifique. Reconnaître trois niveaux d’âges :
      • moins de 15 ans,
      • 15-20 ans,
      • au-delà de 20 ans,
      • au-dessous de 15 ans, peut-on leur demander autre chose que vivre leur vie chrétiennement, lire Dieu dans leur vie ?

J.P. DECRAENE