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Une expérience diocésaine
Le diocèse de Nantes (950.000 h) est l’un de ces diocèses de l’Ouest dit "de chrétienté", avec un équipement encore important "d’institutions chrétiennes".
Dans ce diocèse, la situation au plan scolaire est caractérisée :
- par une forte implantation de l’enseignement privé catholique (prés de 50 % dans le primaire - certains secteurs atteignent 80 % - certaines paroisses approchent des 100 %) ;
- par la présence de nombreux religieux et religieuses enseignantes. La direction de beaucoup d’écoles, il y a quelques années, était tenue par eux, Leur nombre va régressant ;
- par un corps enseignant (laïcs, religieux, religieuses) bien organisé, soucieux de ses responsabilités éducatives, actuellement traversé par des courants divers.
Dans le cadre de cet enseignement primaire, surtout, la pastorale des vocations a connu plusieurs étapes depuis quelques années.
- Il fut un temps où diocèse et instituts religieux et missionnaires déléguaient un ou plusieurs des siens pour "passer dans les écoles" et adresser un "appel pour soi".
- Puis, une certaine coordination s’est amorcée pour éviter ces passages répétés dans une même classe : les délégués aux vocations se présentent alors en équipe le même jour.
- Une nouvelle étape a été franchie lorsque chaque délégué aux vocations s’est limité à un secteur géographique et a porté dans celui-ci le souci d’un éveil à toutes les "vocations spécifiques".
- Actuellement, les six délégués aux vocations forment un groupe de travail s’efforçant de prendre en charge la pastorale des vocations au niveau du monde scolaire en lien avec le catéchèse. Ils continuent à visiter les enseignants dans leurs secteurs géographiques.
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UN PROJET DU S.D.V.
C’est dans ce contexte que le S.D.V, a formé en 1972 un certain "projet" d’animation de la pastorale des vocations au niveau CM 6°-5°.
Quels étaient ses objectifs ?
l) Faire-que la pastorale des vocations, devenue marginale et affaire de spécialistes, redevienne l’affaire de toute l’Eglise, là où elle vit effectivement, au ras du sol.
2) Rendre eux éducateurs chrétiens leur pleine responsabilité : chrétiens, ils ont le souci d’aider l’enfant à se situer dans l’Eglise au service du monde, et donc à reconnaître et à vivre sa propre vocation. Ils sont bien situés pour cet éveil, vu leur connaissance de l’enfant et leur proximité quotidienne.
3) Situer l’éveil dans le droit fil de l’éducation de la foi (car la foi est vocation), éducation faite au jour le jour, à partir de la vie et en lien avec elle. La vocation baptismale est fondamentale, mais elle se réalise en s’incarnent dans une vocation particulière (laïque, religieuse, sacerdotale, missionnaire...)
4) Situer l’éveil au coeur d’une expérience ecclésiale vécue localement, ce qui situe toute vocation comme étant une participation à la vie et à la mission concrètes de l’Eglise, participation qui commence dès maintenant dans le cadre de vie de l’enfant et selon ses possibilités.
5) Faire que les délégués aux vocations se présentent comme des animateurs ou des conseillers ès-pastorale des vocations au service du corps enseignant.
REALISATION
Un groupe de travail s’est mis en route en 1972 comprenant :
- les religieux délégués aux vocations,
- un missionnaire,
- le responsable diocésaine de l’animation catéchétique de l’enseignement primaire,
- le responsable du S.D.V.
Quelques autres membres (directeur adjoint de l’enseignement religieux, déléguée diocésaine aux vocations religieuses féminines) ont participé occasionnellement à ce groupe de travail.
Ce groupe a travaillé au niveau C.M. et 1er cycle (6°, 5°, 4°, 3°) en 5 directions.
- Des circulaires ont été adressées 1 ou 2 fois par an aux enseignants (soit par la direction de leur école, soit par le bulletin diocésain "PRESENCE 44" Ces circulaires visaient à conscientiser les enseignants sur leur responsabilité d’accueil de l’enfant en sa totalité (son présent est ouvert sur l’avenir), et d’éveil explicite à la diversité des vocations dans l’Eglise. Deux lieux privilégiés pour cette attention : la catéchèse et les moments d’interrogation sur l’orientation.
- Des éléments de catéchèse ont été élaborés à partir de leçons du programme : "QUI ES-TU SEIGNEUR ?" A et B, et "AVEC JESUS". Les leçons avaient été choisies en fonction de leur thème jugé favorable à une telle attention.
Ces documents étaient diffusés par "PRESENCE 44" et par les religieux délégués aux vocations.
Un autre document réalisé à la base par une équipe d’éducateurs de 4ème a été diffusé de la même manière. - Une célébration de fin de trimestre a été rédigée et expérimentée par une équipe de base et ensuite diffusée par le groupe de travail.
- Des "temps forts" d’une demi-journée en lien avec le programme de catéchèse ont été élaborés par ce même groupe et proposés aux enseignants.
En fait, ces "temps forts" ont surtout été mis en oeuvre par les délégués aux vocations eux-mêmes et par quelques aumôniers de secteur. - Des suggestions pratiques montrant comment, à partir des retraites utilisées pour la Profession de Foi et la Confirmation, il était possible de parler explicitement des diverses vocations dans l’Eglise d’aujourd’hui.
Ces documents étaient envoyés dans les secteurs pastoraux et aux animateurs de ces retraites. Après une première élaboration, ils étaient remis à la direction diocésaine de l’enseignement religieux pour être critiqués et modifiés si besoin. Ce dialogue a toujours été bénéfique.
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REACTIONS A CES PROPOSITIONS DU S.D.V.
D’une façon générale, ces propositions ont été bien reçues parce qu’elles tenaient compte de la responsabilité de ceux qui étaient sur le terrain et qu’elles partaient du programme habituel de catéchèse et de l’expérience des enfants.
Ces propositions diverses ont contribué à conscientiser les éducateurs, du moins ceux qui ont bien voulu être accueillants à cette impulsion du S.D.V.
Certains ont dit avoir pensé plus souvent à cette question des vocations depuis qu’ils recevaient ces documents.
La mise en oeuvre de ces propositions a été beaucoup plus limitée. En fait, seuls les éducateurs convaincus et les délégués aux vocations les ont mis en oeuvre. Il reste à vaincre un "manque de savoir-faire" et beaucoup de réticences plus ou moins conscientes, sur la style "recrutement" vécu dans le passé.
CONCLUSION
L’action entreprise est à poursuivre : c’est une oeuvre de longue haleine et toujours, à remettre sur la chantier. Ainsi, les documents proposés il y a 3 ans sont sûrement à revoir dans leur langage et leur pédagogie, tant les enfants changent et la "déchristianisation" progresse dans notre diocèse.
Mais le groupe de travail compte bien continuer. Il souhaite même s’élargir à des enseignants laïcs et à des parents.
Gérard LEBOT