Des convictions, des questions ouvertes

Elles émanent des carrefours du samedi 29 novembre 75.
Elles nous montrent ce qu’étaient leurs préoccupations.

A - TOUTE CATECHESE DOIT ETRE EVEIL A LA VOCATION

On comprend mal que l’on surajoute une catéchése de la vocation à la catéchése ordinaire. Mais une catéchése ne sera "vocationnelle" qu’à certaines conditions.

l) Si elle ouvre sur un Dieu qui appelle, notamment à travers les témoins d’hier, à travers les témoins d’aujourd’hui (catéchistes, militants, adultes engagés...)

2) Si la catéchèse fait prendre conscience de l’Eglise (notion difficile à assimiler par les jeunes à l’heure actuelle).
Prise de conscience de ce qu’est l’Eglise, un peuple diversifié.
Prise de conscience possible dans le cadre de l’équipe, de la communauté :

• communauté qui vit la prière,
• communauté qui fait appel à la responsabilité de chacun et la développe.

3) Si elle aboutit à une option claire et précise du jeune chrétien : acte qui engage (cf. confirmation).

4) Si elle est cheminement (avec catéchistes ou équipe A.C.E. etc.) pour apprendre à lire les événements.

B - "FAIRE L’EGLISE ENSEMBLE"

1) On réfléchit sur ce qui est vécu par les enfants, ce dont ils peuvent prendre conscience au-delà même des mots :

• ils sont là parce qu’ils répondent à une vocation
  
• ils prennent des responsabilités à leur taille
  
• ils expriment leur foi avec l’aide d’adultes.

Plusieurs carrefours insistent ainsi sur l’initiation qui doit résulter de la vie du groupe, plus que sur l’enseignement à donner.
"Le faire est plus important que le dire".
On cite cette réflexion de jeune : "quand nous nous sommes exprimés, c’est la foi pour nous".

2) Cependant les jeunes ont besoin de témoins : ceux de la Bible, ceux de la vie d’aujourd’hui : "Madame, chaque fois qu’on entend parler de Dieu dans un bus, ou dehors, c’est pour dire que c’est de la blague !
Alors, nous, on est des c... de croire. Jamais on n’a entendu un adulte nous dire sa foi". (un groupe de 5ème).
Cet appel exprime pour une part le besoin d’une Eglise où l’on s’aide à croire.

3) Ensemble, quelle Eglise faisons-nous vivre ? Quel peuple ? Quelle place pour chaque vocation ? A quelles conditions ?
Un carrefour note : "ça ne va pas de soi qu’un enfant sache à quoi ça sert - comme ils disent - d’être prêtre. Il faut leur donner un certain nombre d’occasions où ils peuvent l’expérimenter !"
Et c’est la même chose pour tout engagement chrétien, ceux des laïcs, ceux de la vie consacrée. Qu’on pèse bien les difficultés à ce niveau :

• flou sur l’identité des diverses vocations ou ce qui est pire, images repoussantes,
  
• difficulté pour accéder à la gratuité incluse dans les vocations chrétiennes, le fondement pour l’homme et l’enfant ordinaire est : "à quoi ça sert" ?
  
• difficulté de la foi : "j’ai onze enfants en catéchése au C.M. Deux seulement sont motivés..."

C - DES POINTS D’ATTENTION ...

1) La diversité des enfants.

A côté des enfants non motivés, il y a ceux qui veulent plus. Sommesnous attentifs aux uns et aux autres ?

N.B. C’est quelquefois pour tenir compte de cette diversité qu’on ajoute aux rencontres habituelles de catéchèse, des temps forts facultatifs ou avec diverses options.

2) L’importance de "l’avenir" dans la psychologie des CM1 - CM 2 et de leurs parents.

• Ils en parlent avec idéalisme.
  
• "Evangéliser des projets : l’Evangile conteste nos vues "cariéristes", etc.
  

N.B. Certains proposent des réunions de parents, voire une plaquette pour eux sur le thème de la vocation en général et des vocations particulières. On suggère la démarche suivante :

• chacun a une place dans le Peuple de Dieu,
  
• à quelle place suis-je appelé par Dieu : "Dieu est source" ?
  
• expliciter ce que sont les diverses vocations.

3) Des questions difficiles restent à creuser ...

• On tient deux bouts d’une ficelle :
  
  a) Importance de la vocation baptismale.
  b) Importance et nécessité de parler de la diversification de cette vocation. Comment les articuler ? Ce n’est pas clair.
  
  
• Nouvelles formes des ministères, de la vie consacrée : elles ne sont perçues ni par les enfants, ni par les catéchistes...