Les 18-25 ans (garçons) - 1) Eveil et recherche : expériences vécues : dans une aumônerie d’étudiants
L’expérience que je vais présenter est modeste, car elle est limitée dans le temps (un an), elle ne concerne que quelques étudiants et les moyens mis en oeuvre sont simples. C’est une expérience concernant des étudiants de l’Université de Nantes et dont le point central a été une session.
Deux questions seront abordées :
1. Que fut cette session ?
2. Pourquoi a-t-elle été possible ?
I - QUE FUT CETTE SESSION ?
Ce fut une "semaine de réflexion et de prière sur le sacerdoce."
A - Le Lieu
Elle s’est déroulée à Lourdes, au Centre de formation des Auxiliaires de l’Apostolat, et cela pour cinq raisons :
- Je connais ce Centre où je prêche des retraites.
- Un certain nombre d’étudiants de Nantes le connaissent pour y être venus. Ils ont toujours été fortement impressionnés et marqués par le dynamisme apostolique des Auxiliaires dont la source est Dieu seul.
- Il m’apparaissait important que ceux qui participeraient à la session aient, outre le témoignage de prêtres, le témoignage de gens qui répondent eux aussi à l’appel de Dieu d’une manière radicale et inconditionnelle, par l’appel de l’évêque. Trois auxiliaires ont vécu entièrement la session.
- Lourdes est un lieu de prière qui pouvait favoriser la démarche du groupe, et de plus j’ai pensé que la présence de Notre Dame était très importante pour des garçons, qui comme les douze, acceptaient, si Dieu le voulait, de devenir des apôtres.
- Le dépaysement.
B - Perspective et contenu de la session
Cette session fut uniquement une réflexion sur le ministère presbytéral et non pas un temps de confrontation et de recherche sur la vie chrétienne et les diverses vocations dans l’Eglise. Les étudiants, en s’inscrivant, savaient clairement le contenu de la session. Je l’ai préparée avec le responsable du 3e cycle du grand séminaire qui y a participé en partie. Nous avions pensé qu’il fallait donner place aux partages mais aussi donner beaucoup d’importance à la prière et au silence pour accueillir la Parole de Dieu et ne pas en rester à des discussions sur le sacerdoce.
La semaine a été organisée comme suit :
1ère journée : interventions et échanges ;
2e et 3e journée : et la matinée de la 4e journée : récollection, échanges pendant les repas.
4e journée : l’après-midi, détente en montagne.
5e journée : échanges.
Les interventions avaient pour objet les thèmes suivants :
"l’appel du Seigneur aux douze apôtres" ;
"appelés pour une mission" ;
"appel qui saisit toute la personne : le Mystère du Directeur" ;
"le Mystère de l’Eglise où chacun est responsable".
"Dans cette Eglise, le spécifique du ministère presbytéral.
Les échanges du 1er et du dernier jour ont été orientés en deux directions, lors de carrefours suivis de mises en commun.
Le 1er jour : dans quelle expérience ecclésiale avez-vous pensé la place, la mission et la responsabilité du prêtre ? Comment les voyez-vous ? Quelles questions se posent à vous ?
le 2ème et 3ème jour :
a) Quelle expérience d’Eglise avez-vous vécue l’an passé et envisagez-vous de vivre la prochaine année universitaire ?
b) De quoi avez-vous pris mieux conscience au cours de cette semaine ?
c) Quelles questions se posent encore à vous concernant le ministère presbytéral ?
d) Et après ?
Deux interventions ont été faites aussi sur la prière pour aider les participants à mieux vivre les moments de solitude. Les deux questionnaires avaient pour objet de partir de leur expérience et de les renvoyer à leur responsabilité d’homme croyant dans ce monde et dans l’Eglise.
Je voudrais souligner le rôle extrêmement important des trois Auxiliaires de l’Apostolat : présence discrète mais à part entière dans les partages, les repas, les célébrations eucharistiques, présence qui témoignait de ce que c’était "vivre de Dieu et de Lui seul parmi les hommes", entièrement livré à la Mission.
Outre ces trois Auxiliaires, quatre autres sont venues partager nos repas :
une brésilienne de Sao Paolo,
une portugaise vivant parmi les Africains au Mozambique,
une responsable de la formation au Centre,
et celle qui a reçu du Seigneur la grâce de cette vocation pour l’Eglise, voici 5O ans environ.
La présence de ces laïcs, de prêtres, d’un grand séminariste entrant en 3e cycle au séminaire et qui avait une responsabilité à l’aumônerie des étudiants, a permis de bien situer le ministère presbytéral dans un peuple envoyé par Dieu en mission où les vocations sont différentes mais toutes nécessaires dans leur spécificité et leur complémentarité.
C – Les participants
Ils étaient six dont un de Rennes :
1 ayant terminé sa 4e année de faculté ;
3 au terme de leur 2e année ;
1 en fin de 1ère année ;
1 ayant terminé ses études.
Quant aux origines sociales :
un du monde rural ;
un du monde ouvrier,
quatre des Milieux indépendants
plus le grand séminariste et les deux prêtres.
II - POURQUOI CETTE SESSION A-T-ELLE ETE POSSIBLE ?
A - A cause des étudiants bien sûr : certains sont venus me poser la question qu’ils portaient en eux ; à d’autres j’ai posé la question.
De plus, au local d’aumônerie, nous avions affiché l’annonce de cette semaine de réflexion et de prière sur le sacerdoce et nous en avons parlé, soit comme intention de prière aux célébrations eucharistiques, soit lors de rencontres inter-équipes.
B - Mais cette session a pu être mise en place à cause du type de travail apostolique que nous essayons de vivre avec les étudiants et étudiantes. Si là où je me situe, on peut facilement parler du ministère presbytéral, c’est à cause del’expérience d’Eglise que nous vivons ensemble. Notre projet pastoral est marqué par la mission : nous nous voulons responsables de l’Evangile à annoncer à tous.
Ceci nous amène à donner beaucoup d’importance :.
à ce que vivent les étudiants et étudiantes pour y percevoir la présence, l’action et les appels de l’Esprit-Saint.
à ce qu’ils vivent dans des réalités collectives pour y découvrir comment l’Eglise se construit et quelle est leur responsabilité dans cette, édification du Corps du Christ là où vivent les hommes.
Cette orientation pastorale nous conduit à tenir compte de l’histoire des personnes, de leurs solidarités reconnues ou non, et donc à susciter des équipes qui permettront aux uns et aux autres :
de pouvoir partager toute leur vie ;
d’y exprimer leurs solidarités,
de découvrir la présence de Dieu et d’en faire l’expérience personnelle,
de prendre conscience que la Bonne Nouvelle du Dieu sauveur est à livrer à tous : ce qui suppose d’être là où vivent les hommes et de partager et de vivre leurs aspirations et leurs efforts ensemble.
Nous avons donc à l’aumônerie une diversité d’équipes : équipes d’enseignement supérieur en JOC - JOCF - JIC ou sans étiquette. Ces équipes ne vivent pas cloisonnées mais partagent de temps à autre les dynamismes dont elles sont porteuses.
Quand on découvre ce qu’est la mission et qu’on en devient responsable, il est quasi naturel que certains entendent l’appel de Dieu à être mis à part pour l’Evangile. De plus, la présence :
à l’aumônerie de séminaristes du 2e cycle en insertion pastorale,
à l’université, de séminaristes, stagiaires étudiants, de religieux et religieuses étudiants,
leur pose la question des diverses vocations dans l’Eglise.
Pour moi, voilà le terrain privilégié de la naissance ou de l’affermissement de vocations sacerdotales, et donc l’origine de cette session venue au terme de quatre années d’efforts persévérants en ce sens.
CONCLUSION
L’expérience rapportée a voulu rendre compte d’une session mais aussi de ce qui l’a permise.
En cours d’année, lorsque des étudiants se posent la question du ministère presbytéral, ils peuvent entrer dans un "groupe de recherche". C’est une structure d’accompagnement très légère, ils se retrouvent 3 ou 4 fois dans l’année ; nous leur demandons surtout de vivre avec les autres étudiants une expérience humaine et ecclésiale". Il leur est aussi demandé de rencontrer un prêtre pour vérifier r
qui ils sont,
ce qu’ils ont vécu,
ce qu’ils vivent actuellement a. l’Université avec leurs camarades garçons et filles etc.
l’histoire de leur projet,
le contenu et le sens de ce projet
puis au terme, nous dressons avec eux un bilan.
Voilà ! Ce n’est qu’une expérience, mais je dois vous dire ma joie de l’avoir vécue.
Note :
Cet été.1975, nous avons renouvelé l’expérience avec d’autres étudiants ; 5 étaient inscrits, un était absent au départ.
Parmi les quatre :
deux étaient au terme de leurs études,
un entrait en 3e année de fac,
un entrait en 2e année de fac.
Ont participé deux autres gars ;
un grand séminariste entrant en 3e cycle et témoin aussi de la JIC ;
un entrant en 4e année de fac et témoin de la JOC.
Francis ROUSSEAU
Aumônier d’étudiants
Aumônier G.F.U., A.C.I., J.O.C. et J.I.C.