Accord et divergences à propos de la diaspora


Dans le but de provoquer un partage et une confrontation d’expériences, l’équipe nationale Diaspora a demandé à différents animateurs de groupes de réagir au texte de Daniel NONQUE présentant l’expérience de Lille. Afin de mieux révéler les point ; d’accords et de divergences qui résultent de cette confrontation, nous présentons dans la colonne de gauche les réflexions de Daniel NONQUE, et dans celle de droite quelques réactions ou remarques de nos 12 correspondants. Il y a là abondante matière pour s’interroger, imaginer et agir.

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Diocèse de Lille
Réactions et remarques
I - SITUATION
- La fidélité d’un bon nombre et la stabilité relative des effectifs (une centaine de garçons pour chaque cycle de l’enseignement secondaire - je constate chez nous, un fléchissement au niveau du second cycle dû à un manque d’attention déjà au niveau du 1er cycle, et à l’absence de garçons du 2d cycle qui se présentent. Par contre, quelques jeunes de 20 ans et plus se sont présentés ces temps-ci. (Tours).
- le besoin accru de "relais spirituels" en abbaye (2e c.). - depuis 2 ans, la qualité de prière est devenue plus forte, avec des temps de silence, des célébrations qui durent plus longtemps. (Nantes 1).
- que le week-end n’est pas forcément prioritaire dans "les relais de la vie des jeunes". S’il y a concomitance avec un week-end en J.Q.C., A.C.E., scoutisme ... ils choisiront souvent ce dernier. - c’est la diaspora qui renvoie à un engagement plus approfondi dans des mouvements ou activités de base. (Nice). La diaspora ne se suffit pas à elle-même. Elle exige que le jeune participe sur place à une équipe de vie avec d’autres jeunes ... (Nantes 2).
- que le mode de cheminement "en diaspora" favorise une plus grande liberté et capacité d’aller et retour : on peut décrocher pendant des mois ou des années et revenir ensuite, sans se sentir gêné, catalogué, conditionné. - la diaspora assure la liberté de ses membres, tout en jouant sans cesse un rôle de rappel et de stimulant. On décroche, on revient, on se sent à la fois libre et sollicité. (Vienne).
- que ces week-ends sont nettement souhaités par des aînés qui, dans leur mouvement ou engagement disent n’avoir guère l’occasion de faire "ce point et ce plein", compte tenu de leur projet de vie.
- il est rare que les jeunes puissent exprimer leur projet dans leurs communautés naturelles. Ce n’est qu’en diaspora qu’ils peuvent en parler, et surtout s’interpeller les uns les autres. (Nice). La confidence du projet se fait souvent à un autre prêtre que celui avec lequel le jeune est en lien habituel. Pourquoi ? Confiance plus grande ? Désir de rester plus libre par rapport au prêtre "proche" ? (Midi-Pyrénées).
- mais il est évident que ces week-ends ne sont que "des bulles au soleil", bien illusoires et insuffisantes s’il n’y a pas sur place, là où les jeunes vivent, un accompagnement de la part de la communauté ou des éducateurs présents à leur vie habituelle. - "le service-diaspora" devrait être assuré dans les mêmes perspectives que dans les aumôneries, les mouvements ... D’où l’importance de la participation d’aumôniers de lycées, de mouvements, (Midi-Pyrénées). Certains ont du mal à trouver des groupes où ils peuvent développer une vie active et chrétienne. (Nantes 1).
- par ailleurs, nous rencontrons moins des tout jeunes (1er c.) exprimant directement un projet de vocation aussi précis que le sacerdoce, la vie religieuse ... mais ils se veulent "plus disponibles", "prêts à servir". - bien des jeunes (une moitié) viennent en diaspora parce qu’ils cherchent quelquechose : un temps fort, des amis, une certaine aide pour cet avenir qui fait peur... quelques-uns ont pensé à être prêtres à 8/12 ans et le projet est plus ou moins souterrain. Chez les 13/16 ans, les centres d’intérêt varient de façon inexpliquée. On trouve des 16/18 ans qui ont un projet précis, mais ils sont peu nombreux.(Mid.-Pyr). Pratiquement, la diaspora s’adresse à des jeunes qui en veulent plus au plan de la vie chrétienne et d’une action apostolique, et à des jeunes qui veulent définir ensemble un projet de service d’Eglise dans le monde (vie religieuse, sacerdoce, etc.). (Vienne).
Leur projet est de moins en moins une orientation précise vers le sacerdoce ou la vie religieuse, y compris en 1er cycle. Ils se déclarent "disponibles suivant les circonstances, en recherche d’une place active dans l’Eglise". (Tours).
- retenons en positif que ces week-ends favorisent l’enracinement et l’engagement de ce jeunes là où ils vivent. Et en négatif, que là où il n’y a rien pour soutenir ou accompagner sur place, c’est construire sur du sable. La pastorale des vocations ne peut exister que là où il y a "pastorale tout court". - pourquoi parler de "pastorale des vocations"  ? L’expression continue de traduire des mentalités en décalage avec la réalité que l’on découvre avec ces jeunes.(Nantes). Il y a chez nous une grosse carence du côté de la pastorale de l’enfance. Or le premier âge est très important, car c’est lui qui conditionne les résurgences spirituelles de l’adolescence ou de la jeunesse (Vienne).
Je note la difficulté actuelle de la vie chrétienne dans l’enseignement catholique. Les jeunes de la diaspora n’y trouvent souvent qu’une maigre nourriture. (Angers).
II - COMMENT CES JEUNES VIENNENT AUX RENCONTRES ?
- longtemps, la proposition a été faite à la suite de contacts personnels, par un prêtre généralement du monde scolaire, moins souvent par le canal paroissial. - en 1er cycle, les garçons sont presque tous contactés par un éducateur scolaire, mais à partir de la classe de 2ème, ce sont les garçons eux-mêmes qui invitent leurs copains à se joindre à la diaspora. (Nice). Lorsque les gars sont seulement contactés par les prêtres, les résultats sont très minces. Par contre, les gars ont souvent un très vif désir d’amener les copains, et ils y sont parvenus plusieurs fois (Vienne).
- chaque trimestre, un courrier du S.D.V. est envoyé à 700 prêtres, religieux, responsables de mouvements. Il s’efforce de sensibiliser à un aspect de la pastorale des vocations. - actuellement, je m’oriente résolument vers des religieuses ayant des responsabilités dans la catéchèse scolaire. J’ai trouvé auprès d’elles une réelle compréhension. (Vienne).
Il n’y a plus d’information en pluie (Tours)
- des liens étroits avec les mouvements d’action catholique spécialisée sont tissés, dans la mesure où la question des "vocations ou des "ministères" se pose concrètement à travers des personnes ou des situations précises. - en lisant le texte de Lille, je crois comprendre que la diaspora est prise en charge par le S.D.V. A Nantes, elle est prise en charge par zone (il y en a 7) ou par les mouvements (J.O.C., J.I.C., M.R.J.C., A.C.E) (Nantes 2).
Des réactions
- le S.D.V. et ses membres sont accueillis, reconnus, comme membres à part entière dans la mesure où ils sont insérés eux-mêmes dans une tâche pastorale. - je ne partage pas cette affirmation. A Nantes, l’équipe centrale n’a pas cette insertion et pourtant elle est reconnue, me semble-t-il. On peut être des partenaires ouverts et des collaborateurs vrais sans être insérés dans une tache précise. Le S.D.V. est pour moi ma façon d’être inséré en vérité et valablement (Nantes 2).
- l’accueil réservé à ces rencontres par l’ensemble du clergé est "bienveillant et encourageant". Mais cela ne veut pas dire qu’on se sent concerné personnellement ou collectivement. En fait, ceux qui osent interpeller sont toujours des prêtres, religieux ou éducateurs qui "croient aux vocations".

- peu d’intérêt et parfois de l’hostilité à l’égard de la diaspora. 5 raisons possibles :

  • double emploi : avec les mouvements, les temps forts de l’aumônerie ;
  • retenue à la source : vous alimentez l’Eglise traditionnelle ;
  • on ne peut regrouper des adolescents à partir du critère "vocation". Le problème est au niveau des adultes et des communautés ;
  • absence de pastorale concertés des jeunes. Les efforts paraissent sectoriels, avec peu de confrontation et de recherches communes ;
  • vieillissement et surcharge des prêtres, d’où peu de contacts avec les jeunes. (Midi-Pyrénées).

Peu de prêtres croient aux vocations d’enfants ou d’adolescents. Idem pour les religieuses. Peu perçoivent le lien entre vie et vocation et leur enracinement dans l’engagement quotidien (Tours).
L’éveil se fait, là où des éducateurs y croient (X).

- finalement, ils ne sont pas tellement nombreux. Il en est bien plus qui sont sur la réserve, quand ce n’est pas sur une position de scepticisme ou de refus, pour de multiples raisons locales ou plus générales.
Questions
- pourquoi, malgré les efforts déployés depuis plusieurs années, l’éveil et l’accompagnement reposent-ils sur une base, certes ferme mais si petite finalement ? - dans chacun des week-ends participent comité animateurs : des laïcs, prêtres, religieux, religieuses, extérieurs au S.D.V., et en contact à la base avec les jeunes (Nice).
L’une des tâches fondamentales du S.D.V. est de multiplier les contacts directs avec tous ceux qui peuvent s’ouvrir au souci des vocations. (Midi-Pyrénées).
- les modèles de ministères vécus dans un certain épanouissement sont à coup sûr sources d’éveil de vocation, mais ils sont peu nombreux. Alors ? Où doit se situer principalement l’action du S.D.V. ? Est-ce par rapport au clergé ? - certains éducateurs ne connaissent aucun jeune ayant un projet. Entre autres explications, en pourrait se demander si une manière "d’être avec" ou d’écouter ne conditionne pas cette confidence ? (Mid.-Pyr.)
Je constate que les prêtres isolés dans les paroisses rurales sont un contre-témoignage pour une vocation sacerdotale. (Annecy).
- pour le moment et sans que rien ne nous engage à changer, il n’y a aucun lien entre S.D.V. et parents ... du moins dans le style "réunion de parents". Ce serait, en bien des cas, catastrophique - pensons-nous - ou du moins fort ambigu, en particulier au niveau de l’adolescence, quand le projet se cherche plus difficilement. Cependant, il arrive que le dialogue se noue avec les parents en des circonstances précises. - il existe un lien assez fort entre les parents et le S.D.V. Une ou deux fois dans l’année, réunion de tous les parents à qui, au cours d’une journée, nous faisons vivre une démarche identique à celle des jeunes. Ces rencontres sont souhaitées et suivies ; les jeunes, y compris les aînés, sont favorables. A la fin de chaque journée, les parents sont invités à se joindre à leurs enfants pour l’Eucharistie finale. (Nice).
Pour ce qui est des parents, nous avons essayé de rencontrer individuellement à peu près tous les parents. (Tours).
III - CES JEUNES : D’OU VIENNENT-ILS ?
- sur le plan des origines scolaires :
un tiers vient de l’enseignement public, mais cette proportion va en grandissant, et deux tiers de l’enseignement libre.
- le visage de ces garçons reste évidemment "classique". Cela provient de l’origine des garçons (famille chrétienne, jeunes engagés de bonne volonté). Je constate que le projet s’évapore, en bien des cas, au niveau du 2d cycle. Est-ce lié à un affermissement de la personnalité et à un engagement plus adulte auprès desquels le projet sacerdotal apparaît sans sel ni valeur au plan social ? Je le croirais un peu. (Tours).
- au niveau des catégories sociales :
pratiquement, aucun jeune n’appartient au prolétariat, ni à la bourgeoisie. Quelques-uns sont de condition très modeste. Beaucoup appartiennent aux classes moyennes ou en promotion (ouvriers spécialisés, employés, techniciens, cadres moyens, commerçants ...).
- accord général.
- au niveau de l’origine familiale :
la majorité d’entre eux sont issus de "familles chrétiennes, pratiquantes", dont les parents participent volontiers à un mouvement d’Action catholique, ou sont engagés dans un mouvement d’Eglise.
- les jeunes viennent de "familles chrétiennes pratiquantes". Comment peut-il en être autrement à cet âge de l’enfance et de l’adolescence ? (Nantes 2).
IV - CES JEUNES : QUE FONT-ILS ? QUE SONT-ILS ?
- un bon nombre font "quelque chose avec d’autres", participent à la vie d’un groupe ou sont engagés dans la vie d’un mouvement de façon très concrète. Ces insertions se révèlent de plus en plus diverses : J.E.C., J.O.C. ou J.I.C., scoutisme, animateur de chorale, groupe biblique ou liturgique, activités caritatives, groupes "chrétiens aujourd’hui", communautés de Taizé. Quelques-uns sont plus engagés socialement ou politiquement. Certains ont des responsabilités par rapport à des plus jeunes : J2 ou Fripounet, catéchèse ... En classe, on les retrouvera souvent "délégué de classe". - la plupart participent à la vie d’un groupe et ont divers engagements. A la diaspora, ils découvrent le Seigneur en découvrant toute la richesse de ce qu’ils vivent, et qu’ils n’avaient pas perçue jusqu’alors. En effet, beaucoup ont tendance à être écrasés par l’abondance des problèmes généraux qu’on ne cesse de soulever devant eux : Tiers-Monde, complicité avec les injustices de la société capitaliste, école et politique ... Ils s’émerveillent quand ils parviennent à reconnaître le Seigneur au coeur de leur vie et de leur action (Vienne).
Moins optimiste quant à leurs engagements dans la vie. Certains le sont très nettement, d’autres sont encore très en retrait. C’est peut-être un signe pour juger de la qualité de la diaspora. (Angers).
- ils ont un dynamisme certain, mais raisonnable. En ce sens, ils ressemblent plus à la grande masse des jeunes qu’à la minorité des meneurs dont .on parle. Ce ne sont pas forcément les artisans de la révolution à tout prix et permanente, mais bien plus volontiers on les classerait dans la catégorie des "réformistes ". - chez nous, plusieurs sont de tendance "révolutionnaire" contestataire. (Nantes 2).

Question :

- le type de ces aînés signifie-t-il que le sacerdoce ou la vie religieuse, envisagée dans leurs formes actuelles, ne peuvent convenir à des jeunes tout a fait dans le vent, ayant des vues nouvelles, sinon d’avant-garde ?

V - COMMENT SE SITUENT-ILS AU PLAN DE LA FOI ?
- ce sont des chrétiens pratiquants, en ce sens qu’ils participent régulièrement à la masse ... et qu’ils ne se confessent pas plus que les autres jeunes actuellement.
- leur référence est Jésus-Christ, mais un Jésus-Christ encore "peu étoffé". En général, ils abordent le 2d cycle avec-un certain nombre de questions sur la Foi, et il est significatif que la plupart des week-ends rejoignent ce thème lorsqu’ils sont proposés par eux. - il faut du temps pour que les questions concernant leur propre foi se formulent et s’explicitent. Par ailleurs, il s’agit de présenter l’Evangile comme la Bonne Nouvelle du Royaume (pour échapper à toute tentation piétiste ou moralisante), de mettre en évidence la signification de la destinée ; humaine de Jésus-Christ pour l’histoire de l’humanité et chacune des histoires personnelles. (Vienne).
- la plupart sont là, à cause d’un projet d’enfance. Celui-ci disparaissant en même temps que les bases de la foi, ils continuent à venir à la fois pour adhérer à Jésus-Christ et "re-façonner" un certain projet de vie. - sur un groupe de 15, tous sauf 3, avaient abandonné leur projet sacerdotal de l’enfance. Nous avons continué à nous retrouver sur une base un peu différente : faire quelque chose de notre vie, vouloir être chrétien actif dans l’Eglise. Depuis lors, on se fait part de ce que l’on vit, on s’interroge sur un thème plus précis, on célèbre sa vie et sa foi en Jésus-Christ. (Nantes 1). - chez un bon nombre, on constate une certaine soif de""spirituel" et de ressourcement de leur vie, étant donné qu’ils n’ont guère la possibilité, là où ils vivent, de provoquer ou d’obtenir de tels relais. - je crois que la diaspora est l’un des rares lieux d’approfondissement spirituel à partir de la vie ... sans doute à cause d’une défaillance en ce domaine des mouvements ou groupes de jeunes. (Vienne). - s’ils éprouvent le besoin de se retrouver, c’est au nom de leur projet, même s’ils peinent à le préciser, ou du moins par souci de pouvoir mener une certaine recherche ensemble et partager des questions. - leur recherche de foi et leur projet sont très liés. (Rennes).
VI - COMMENT VOIENT-ILS LEUR AVENIR ?

- le plus souvent, en fin de 2d cycle secondaire, ils hésitent à entrer directement dans la perspective d’une année à plein temps au centre de formation apostolique, en particulier par crainte d’une coupure dommageable pour la poursuite d’une formation en cycle supérieur. Un certain nombre craignent d’être enfermés trop vite dans une structure, ayant soif à la sortie du collège ou du lycée de vivre à plein, de prendre le temps de voir autre chose. - le problème du choix et des ruptures est capital. L’hésitation à entrer dans une année de 1er cycle est très ambiguë. En effet, beaucoup ont besoin de marquer la rupture pour clarifier leur projet d’une part, et d’autre part pour étayer une foi qui reste très morcelée et incohérente et qui risque d’être disqualifiée par rapport aux sciences profanes. Pour ma part, je redoute cette fuite voilée face à l’entrée en 1er cycle. (Vienne).
Si quelques-uns entrent en formation, la plupart, à l’issue de terminale, s’orientent vers le laïcat loyalement, même si quelques-uns participent à une ou deux rencontres G.F.U. : le temps de prendre la tangente doucement et de se libérer psychologiquement et sociologiquement. (Nantes 2). - un certain nombre passent à l’accompagnement G.F.U. D’autres, plus nombreux, recherchent d’autres modes de cheminement ou se tiennent ! sur une certaine réserve. Il semble que certains soient hésitants pour des raisons plus personnelles (formation, profession, célibat, statut social ...) et d’autres parce que les "propositions d’embauche" ne leur paraissent pas nettes ou surtout assez claires. - tous s’acheminent vers une profession ou une compétence. Mais cela ne va pas sans poser question. La profession n’est-elle pas un refuge, un abri, qui permet inconsciemment d’éviter "la clarification du projet et de fuir l’urgence de l’engagement ? (Vienne). - en fait, pour la plupart, la perspective du sacerdoce, de la vie religieuse ou missionnaire, n’est pas vécue en termes d’urgence. Elle se situe encore dans le lointain et la brume, et ces ministères sont loin d’être perçus dans leurs diverses dimensions et leur spécificité.
Questions :

- les cheminements proposés au niveau du 1er cycle de formation ne semblent pas facilement convenir à leurs aspirations. Pourquoi ?

  • est-ce parce que leur projet ne leur paraît pas assez étoffé ?
  • est-ce parce que l’information, forcément extérieure, ne peut guère les inciter à faire un certain "plongeon" ?
  • est-ce parce que tout cet ensemble leur paraît encore un système les enfermant dans un type de formation qu’ils récusent ou qu’ils trouvent inadapté ?

- les équipes "éveil et recherche"’de" la J.O.C. me semblent une démarche dans laquelle entrent bien des jeunes ayant découvert la J.O.C. N’est-ce pas dans cette voie qu’il faudrait chercher pour poursuivre l’accompagnement de jeunes au-delà de la terminale ? Cela supposerait que chaque mouvement prenne en compte d’une manière similaire le projet des jeunes en mouvement. (Angers).
II. paraît intéressant de signaler la présence voulue de séminaristes de 2d cycle, comme animateurs de groupes de diaspora. Ces aînés ont certainement joué un rôle important pour une meilleure connaissance de ce qu’est aujourd’hui le centre de formation apostolique de Caen. On connaît des visages. On peut poser des questions. On connaît le point de vue des "usagers". (Basse Normandie). - N’avons-nous pas à multiplier les liens et relations avec les animateurs de la formation, de manière à mieux lire ensemble ce que vivent ces jeunes et à trouver avec eux les réponses et les propositions à faire ?

- le lien avec les animateurs de la formation est important, mais aussi le lien de ces animateurs avec la vie et le monde des jeunes. (Angers). - enfin, il y a dans la lecture de cette situation des signes qui nous indiquent que la pastorale d’éveil et d’accompagnement des vocations doit avoir d’autres références et points d’appui que ce que nous avons l’habitude de souligner et d’utiliser. Quels sont-ils ? - pourquoi laisser penser que la foi, un rôle dans l’Eglise, c’est lié aux enfants, aux jeunes, et non pas d’abord une affaire d’adultes ? (Nantes 1) .
Le mot "diaspora" me semble de plus en plus dépassé. Il a signifié chez nous une sorte de démarquage par rapport au séminaire-foyer. Il me semble préférable de veiller à tout ce qui est éveil et accompagnement des jeunes, dans le sens d’un éveil apostolique plus marqué, en faisant les découpes psychologiques nécessaires. (Tours)
Je crois que la diaspora a sa raison d’être. Personnellement, et c’est mon évolution, je crois qu’il nous faut continuer à accueillir et à accompagner les jeunes qui expriment un projet, mais à les accompagner en veillant à leur insertion et à leur croissance dans leur milieu de vie. La diaspora n’est qu’un relais, un service complémentaire. (Nantes 2). Comment rejoindre ces lieux où vivent les jeunes, où dans un climat d’amitié, de franchise, de spontanéité, se vit un véritable partage de foi ? Beaucoup ne sont pas en mouvement, mais acceptent volontiers un week-end d’approfondissement de leur foi, d’étude de l’Evangile. Ils ne semblent pas effleurés, pour le moment, par le problème des ministères, au moins comme nous l’envisageons. Quelqu’un signalait récemment ces hauts lieux de partage et de recherche que constituent en Normandie, Mortain, Juaye-Mondaye, le Bec-Hellouin. (Basse-Normandie).