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Expériences d’accompagnement - En lien avec des étudiants - quinze jours pour évaluer sa vie (session de Solignac)


Il est toujours difficile à un chroniqueur de faire resurgir dans un texte les multiples aspects que prend la vie d’un groupe qui a laissé venir au jour longuement les expériences humaines de chacun de ses membres.

Il hésite sur sa propre méthode d’exposition. S’attacher à décrire des moments caractéristiques ou fixer le déroulement des heures ? Retenir les étapes d’un cheminement ou observer les résonances chez ceux qui écoutent un témoignage ? Découvrir une progression personnelle au cours des quinze jours ou faire état de la richesse du partage ? De toute manière, la vie commune, quand elle est menée à ce degré d’échanges, ne se laisse pas glisser dans des expressions ou des phrases, fussent-elles concrètes ou évocatrices.

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QUI ETAIENT CES JEUNES ?

Des garçons de 18 à 20 ans, en fin d’études secondaires, bacheliers tout neufs : deux d’entre eux ont cependant déjà fréquenté la fac ou une école préparatoire.

Des fils de familles chrétiennes, pratiquantes pour les trois quarts, vivant même le plus souvent dans un solide contexte chrétien.

Des scolaires ayant fréquenté en général deux établissement, soit successivement (institution libre. - lycée) soit simultanément (foyer de jeunes - enseignement libre ou laïc). On trouve ainsi mentionnés 4 fois le lycée, 5 fois un séminaire ou un foyer, 6 fois l’enseignement libre.

Des candidats au sacerdoce : 7 sur 9 y pensent sérieusement soit comme à une perspective déjà ferme, soit comme à un projet qui reste à vérifier : l’un des neuf songe surtout à la vie monastique.

Ils étaient 12 inscrits. Ils vinrent 9 : de Laval, de Bourges, de Grenoble, de Blois, de Nantes, de Versailles,’ de Châlons s/Marne.

Ils ont connu Solignac parce que quelqu’un leur en a parlé : un aîné de 4 ans dans les G.F.U. (groupes de formation en université), un aumônier de lycée, un responsable des vocations, un aumônier d’équipe G.F.U. un directeur de collège... et même un tract trouvé à Lourdes !

Pourquoi sont-ils venus ? Mais écoutons plutôt deux d’entre eux qui expriment bien en même temps leurs propres motifs et ceux des autres participants :

André : "Tout d’abord Solignac devait être un approfondissement de mon projet sacerdotal éclos cette année seulement. Cette session devait m’apporter aussi un éclaircissement sur le ministère pastoral et liturgique que je pourrai exercer plus tard.

"Solignac devait être une rencontre de gars vivant leur foi et, comme moi, désirant la partager. Cette session devait me permettre de vivre deux semaines au sein d’une communauté de partage et de pouvoir confronter mes idées avec d’autres de tous horizons.

"Solignac devait être un approfondissement sérieux de ma foi. Je désirais connaître la véritable identité du Christ, le rôle de l’Eglise et apprendre à lire la Bible.

"Solignac devait être encore une recherche sur la véritable prière : ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas.

"Le cinquième et dernier point est important pour mon année qui vient. A la rentrée, j’irai à Rennes en fac, un monde nouveau terriblement inconnu. Je savais qu’à Solignac je rencontrerais des gens qui baignent dans ce milieu. Je savais de plus que tous étaient G.F.U. Par conséquent, je voulais découvrir, de leur bouche même, le fonctionnement de ces équipes et ce qu’on y faisait."

Jean-Marc : "Ce que j’attendais de Solignac, c’était de vivre une vie de groupe : revivre des temps forts comme j’en avais connus ou Foyer St André à Laval, retrouver le sens du partage, partage dans nos conversations, partage de notre expérience, partage de l’Eucharistie, mais aussi des loisirs et des repas.

"Ce que j’attendais également de Solignac, c’était de retrouver une autre dimension de l’échange. Je m’explique : les copains, c’est bien agréable, on rit, on discute beaucoup, on discute beaucoup pour ne rien dire. La dimension spirituelle de notre existence est négligée. Je ne les accuse pas, ce sont de vrais copains, mais ce côté de l’échange me manque. A Solignac, je rencontrerais des gars avec qui parler de Jésus-Christ.

"Solignac était là, capable de m’aider à approfondir ma foi que je sens bien chancelante, vulnérable en certains contextes, je vais en reparler. Personnellement je n’envisage pas le sacerdoce et je n’ai pas participé à la session G.F.U. dans cette optique. Cependant l’annonce de l’Evangile, c’est l’affaire de tous, heureusement. C’est donc mon affaire. Il me faut approfondir ma foi pour que, laïc, membre de l’Eglise, je puisse annoncer la Bonne Nouvelle.

"De plus, je pensais rencontrer des gars de Faculté. C’est intéressant quand on va soi-même y entrer. Je viens de dire que ma foi est vulnérable : en faculté, elle sera exposée à rude épreuve et je pensais qu’il était bon de parler à ceux qui ont expérimenté cette vie.

"Disons en passant que j’ignorais ce qu’étaient exactement les G.F.U. mais je ne regrette pas."

AVANT TOUTE CHOSE, BIEN SE CONNAITRE

Dès le départ, il apparût indispensable de travailler non pas sur des convictions ni sur des "enseignements reçus mais sur ce que chacun voudrait bien mettre en jeu. Notre véritable matériau de session allait être l’expérience humaine dans laquelle s’inscrivent nos grandes questions, nos projets, ..nos décisions en chaîne.

Oui, le groupe allait vivre sur les provisions de chacun, ou moins dans une première démarche. Nous ne voulions avoir d’autre prétention que de nous saisir au fil d’une histoire personnelle. La Bible nous fait comprendre que c’est aussi la manière de Dieu (cf. Deutéronome 4 versets 32 à 40 ou 29, versets 1 à 12). C’est dans ce que nous vivons que s’enracine notre foi : il était donc important, non seulement de nous apprivoiser mutuellement mais de nous "dire", d’écouter les autres se "dire" aussi. Sur des pensées, on discute, sur des enseignements on se laisse convaincre, mais sur des tranches de vie on s’écoute et on s’entraide.

Une des manières de se "dire" c’est de décrire sa vie de relations, soit pour repérer comment on est avec les nôtres ou ce qu’on est devenu par eux, soit pour se faire connaître. "Dis-moi qui (et comment) tu hantes et je te dirai qui tu es." Nous avions, pour nous investir davantage dans cette connaissance, un habitué du dialogue, chrétien lui-même -et psychiatre de son métier- qui accepta de jouer pour sa part le même franc jeu que les sessionnistes. Les deux animateurs se proposaient aussi de vivre l’aventure de la révélation réciproque.

Personne n’allait dire ensuite qu’on avait pris trop de temps pour engager la session. Quand la lumière se fait peu à peu dans un groupe, c’est que quelqu’un a payé au début, qui a accepté de mettre en partage son histoire particulière, l’état de ses questions, le désir ardent de voir plus clair.

DE SERIEUX APPUIS

Au bout de deux jours, il devenait possible de faire un programme où prendraient surtout place diverses sortes de recherches sur l’incroyance d’aujourd’hui, sur Dieu et la personne dé Jésus qu’on met "à toutes les sauces", sur notre équilibre humain et notre vie affective, sur les responsabilités dans l’Eglise et les ministères qu’elle propose, sur l’exercice du ministère presbytéral, sur la prière et la vie monastique.

En réalité le plan de la session allait être à la fois suivi et infléchi selon les besoins. Nous avions des impératifs et des moyens :

- deux impératifs :

  • laisser les échanges se développer selon leur vigueur propre et avec toute la durée nécessaire.
  • garder le souci de l’ensemble et, en conséquence, ne pas trop nous engager sur une grande question au détriment des autres.
    Nous étions là - et nous le savions - dans une session d’orientation à partir d’une évaluation, non dans une session d’études théologiques ou bibliques.

- quatre moyens :

  • le temps personnel - et on s’accordait souvent pour qu’une communication d’expérience fût précédée d’un moment d’isolement.
  • le temps d’équipe - utile surtout dans les échanges qui demandent que chacun s’exprime à loisir : échanges sur notre foi, sur les composantes de notre vie affective, sur nos manières de prier ...
  • le temps de groupe - qui permettait de mettre en commun l’actualité d’une question ou l’essentiel de nos réponses.
  • le temps des exposés - parce qu’il faut bien que quelqu’un fasse le point, apporte d’autres éléments que ceux du groupe, esquisse des chemins nouveaux, signale ou même développe une réflexion fondamentale, etc.

Il y avait aussi la proximité d’autres sessions en cours dans cette grande abbaye de Solignac. On nous offrait de vivre au rythme de toute la maison et tout en même temps on sollicitait notre participation. Il faut avoir connu la liturgie matinale de 80 jeunes réunis un quart d’heure dans les vieilles stalles usées de l’église abbatiale pour comprendre comment notre petit groupe mêlait sa prière à celle d’un grand dynamisme communautaire. Il devait en être de même quand on célébrerait tous les deux ou trois jours une même eucharistie longuement élaborée par des volontaires de l’une ou l’autre session.

QUATRE GRANDS DOMAINES DE TRAVAIL

  • Le monde qui nous environne tend à se dégager des traditions chrétiennes de nos parents, de nos grands-parents, de nos vieux voisins. Beaucoup d’entre nous perçoivent que l’incroyance envahit le monde d’aujourd’hui plus globalement et plus radicalement qu’au cours des générations précédentes. Parfois le mouvement s’accélère.
    - Nous sommes nous-mêmes atteints par cette incroyance qui soupçonne notre foi, notre conception de la vie notre pratique sacramentelle.
    - C’est d’affrontement culturel qu’il faut parler. Il est même insuffisant de dire que nous passons d’une culture chrétienne à une autre culture "sécularisée" comme on dit maintenant. En réalité, l’affrontement culturel ressemble à un éclatement.
    - Oh, bien sûr ! l’université n’est pas le seul lieu de ce monde "éclaté". Mais c’est peut-être là que la sensibilité sur ces problèmes est la plus vive. Le collégien ou le lycéen qui entre en fac s’aperçoit vite qu’aucune structure d’accueil ne l’attend, que tout est possible, qu’il lui faut trouver de nouveaux modes de vie et de relations.
  • Au milieu de cet environnement, il y a pourtant place pour une identité chrétienne réparable à un certain nombre d’aspects sur lesquels nous nous sommes arrêtés :
    - La réponse personnelle de ceux qui croient, c’est-à-dire de ceux qui ont misé sur un autre que sur eux-mêmes.
    - Mais comment croire en un Dieu qu’on ne connaîtrait pas ? Les chrétiens se réfèrent à celui par qui nous vient la connaissance et l’amour de Dieu : ils ;fréquentent l’Evangile- Ils entrent dans le mystère de Jésus vivant avec les siens.
    - Pour cela, ils partagent leur foi, leur prière, ils se donnent les signes de présence que le Christ leur a offerts en caution.
    - Enfin ils s’engagent à fond dans ce monde en évolution, ils savent que le Ressuscité est devant et que ce monde va vers Lui.

    Un échange en groupe s’ensuivit, passionnant par les aspects de la personne de Jésus qui apparaissaient en même temps différents et complémentaires. C’était une manière, d’entendre la question du Christ à ses disciples : "pour vous, qui est le Fils de l’homme ?"

    Il fallait conclure au bout de plus de deux jours sur nos approches personnelles de Jésus-Christ. Mais au lieu de le .faire en synthèse, il semblait plus profitable, de nous attacher à un trait de caractère important : d’où un exposé final sur la liberté de Jésus dans sa vie et devant sa mort.

  • Avant d’aborder l’Eglise et les questions qu’elle fait poser aujourd’hui sur elle-même et sur le monde, il convenait de retrouver ses raisons d’être. Oui, pourquoi l’Eglise ?
    - Ses racines plongent dans la proposition de Jésus sur le Royaume. Qu’est-ce donc que ce Royaume promis ? Une bonne Nouvelle ?.Un trésor ? Une semence ? Une espérance donnée aux pauvres ? Quoi donc exactement ?
    - Et moi, par rapport au Royaume, qui suis-je ? Où vais-je ? Avec qui ? Le Royaume est à discerner et à vivre.
    - Le signe que nous avons de Lui, c’est l’Eglise de Jésus-Christ. Quelles images en ai-je ? Quel sentiment d’appartenance ? En quoi mon attitude engage-t-elle l’Eglise de Jésus-Christ ?

    Au travers ; de toutes nos réponses se laissaient percevoir nos engagements humains, nos participations liturgiques, notre prière personnelle ... et commune... Nous étions partis pour un long travail de discernement. La visite du Père Decourtray, évêque de Dijon et responsable des Groupes de formation en université arrivait, à point nommé pour préciser quelques-unes de nos questions et formuler des réponses.

    Vraiment la responsabilité d’annoncer l’évangile est l’affaire de tous et de chacun. D’où la question : quel sera mon ministère ? Laïc ou prêtre ? Les deux témoignages successifs d’un prêtre (qui assure le ministère d’une paraisse à Limoges et travaille à mi-temps .dans une imprimerie) et d’un jeune foyer (responsable du C.P.M. à Limoges) devaient aider à fixer concrètement notre attention sur les options en jeu.

  • Le dernier grand espace de travail devait être occupé par une recherche du ministère presbytéral. Les deux tiers des participants songent de fait ou sacerdoce. Par quelles expériences proches ont-ils connu le ministère presbytéral ? Qu’est-ce qui leur apparaît important et souhaitable dans l’exercice de ce ministère ?

    Nous avons demandé cette fois aux deux secrétaires nationaux des G.F.U. -Louis Mauvais et Bernard Goudey de vivre avec nous notre recherche en groupe. Nous avons alors approfondi comment le ministère presbytéral ne se conçoit pas sans une conscience vive de ce qu’est l’Eglise, comment appels et réponses se mêlent et se renforcent dans une expérience de vie chrétienne, comment le ministère presbytéral n’est qu’une des manières de vivre sa foi, mais aussi combien il est nécessaire à la vie de l’Eglise.

    Nous avons bien sûr retrouvé les problèmes autour de la manière d’être prêtre : au cœur d’une paroisse ? dans une aumônerie ? au travail ? L’essentiel à retenir est sans doute que le prêtre ne se distingue ni par son mode de vie, ni par ce qu’il fait, mais bien par ce qu’il signifie pour l’Eglise et pour les chrétiens.

DANS L’ACCOMPAGNEMENT DE LA PAROLE DE DIEU

IL manquerait un élément essentiel à une session de ce genre si nous ne faisions pas référence à la Parole de Dieu. Le P. Georges LARNICDL, omi, chargé d’exégèse à Lyon, avait accepté à la fois de nous initier à la lecture de la Bible et d’accompagner nos recherches en ouvrant précisément tel ou tel chemin vers l’Ecriture. Il serait intéressant de retracer, là aussi, l’itinéraire parcouru.

- une présentation des livres bibliques à partir de leur date d’écriture et en relation avec les contextes historiques (culturels, religieux, politiques).

- le repérage des diverses couches d’écriture : yahvisme, élohisme...

- les psaumes ou la prière d’un peuple référé à son Dieu.

- les évangiles comme livrets de catéchèse.

- la personne de Jésus a travers les titres qu’on lui donnait dans la première Eglise.

- le mystère de Pâques et le retour du Christ.

- la vocation des Douze.

- le développement des premiers "ministères".

On le voit, ce programme suivait - ou s’il en était besoin précédait - le cheminement du groupe. C’était véritablement un des intérêts majeurs de nos étapes que de lire ainsi - ou d’apprendre - combien notre travail et la Révélation dans la Bible résonnaient, se répercutaient, se renvoyaient l’allusion à la vie concrète.

EN INTERVALLES

En faisant usage de la liberté que nous avions d’organiser le contenu et l’horaires de nos journées, il était possible de trouver encore des espaces pour l’expression spirituelle et pour des sujets de caractère plus limité.

  • La prière nous a occupés et préoccupés souvent. A deux reprises au moins, nous avons essayé de nous éclairer sur nos manières de prier, sur la signification que prenait la prière dans nos vies, sur nos raisons de prier. Le climat favorisait autant la prière fraternelle que la prière commune.
  • L’Eucharistie était quotidienne, soit à l’abbatiale avec toutes les sessions comme nous avons dit plus haut, soit "entre nous", à la fin d’une matinée ou d’une soirée, toujours dans une étonnante liberté d’intervention.
  • Les G.F.U. ne commencent pas avec cette session que nous avons bien définie, nous l’avons vu, comme une session d’évaluation et de découverte des chemins. Mais à la demande de tous les participants, on consacra le temps nécessaire à une information sur l’ensemble du cheminement des G.F.U.
  • L’affectivité est un des domaines les plus délicats à aborder en commun. Nous avons pu le faire cependant grâce à une simplicité acquise entre nous par la vie d’équipe et l’exceptionnelle qualité de le vie de groupe. Quelles sont mes relations de fait dans mon milieu familial, scolaire, social ? Quelles sont mes relations de choix : mes amitiés masculines, féminines, mes solidarités professionnelles ?
  • Il était normal que le problème du célibat soit alors évoqué et nous avons eu la chance de pouvoir le faire aussi avec le foyer responsable C.P.M. dont nous avons signalé le témoignage.

RESTENT DES QUESTIONS

Les animateurs ne peuvent taire les questions qui leur montent aux lèvres au terme d’une longue rencontre comme celle-ci. Ils les adressent surtout à ceux qui s’intéressent de près ou de loin aux ministères dont l’Eglise a besoin pour aujourd’hui et pour demain : singulièrement aux éducateurs de jeunes et aux services des vocations.

1) Le petit nombre des participants. Il y a trois ans, ils étaient 60 pour cette session d’initiation aux ministères dans l’Eglise. On peut penser qu’il y avait alors un rapport entre l’état des petits séminaires ou des foyers et la faveur que beaucoup de jeunes accordaient à cette forme de recherche. Mais nous ne pouvons croire que la diminution des effectifs de ces maisons suffise à expliquer la brusque réduction du nombre de cette année. Tous les jeunes qui s’inscrivaient lors des années précédentes ne venaient pas - il s’en faut de beaucoup - des petits séminaires ou des foyers.

2) Le mode d’information. Les garçons disent eux-mêmes combien ce genre de vie et cette façon de travailler intéresseraient des tas de jeunes s’ils étaient convenablement informés. La publicité est-elle mal faite ? Les adultes trop prudents ont-ils peur de proposer une session de cette tenue ? Parce que c’est trop long, parce que c’est trop bien ? Parce que c’est une formule nationale ? Parce que c’est trop situé dans la mouvance des G.F.U. ? parce que c’est orienté ?

3) Quelles propositions faire pour les années à venir ?

a) des rencontras régionales ? plus courtes ? Mixtes ? Avec une réflexion plus ouverte sur la foi chrétienne et les responsabilités ecclésiales ?
b) une rencontre nationale de même type que celle qui est décrite ici ? Mais alors comment vaincre l’ignorance généralisée sur cette session ?
c) une rencontre nationale d’autre type et mieux distinguée du cheminement G.F.U. Mais quelle serait sa véritable spécificité ? Et surtout sur quel épaulement pourrait-elle compter ?

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Il serait injuste de ne pas mentionner au moins d’un mot le bonheur de vivre à Solignac. Outre l’attrait des thèmes abordés et la rapide adaptation à la vie d’équipe, outre l’intérêt qu’on prend à prier ensemble, à célébrer ensemble l’eucharistie, outre la joie de contribuer à la lumière dans la vie des coéquipiers, il y a bien sûr les loisirs communs, le sport du début d’après-midi, l’escapade au lac de Vassivière, les conversations à bâtons rompus, les expressions collectives qui jaillissent au cours d’un repas ou d’une soirée-surprise. C’est la maison tout entière qui s’anime quand les sessions sont là.

Tous les participants ont tenu à dire qu’ils se refusaient à un bilan même provisoire, dans la certitude qu’il faudra du temps pour "étaler" comme ils disent. Il n’empêche que le ton sur lequel ils s’étonnaient eux-mêmes de ce qu’ils avaient vécu de fait, augmente encore chez les animateurs le regret que cette formule devienne déjà caduque.

Enfin, il serait sommaire de penser que les G.F.U. tiennent plus que d’autres à la réussite de pareille entreprise. Le véritable apport des G.F.U. se fait avec la session suivante, celle de trois semaines, qui vient au bout d’une première expérience en université : ils étaient une vingtaine de nouveaux cette année, tous en provenance du monde universitaire. Nous voulons seulement dire que pour des jeunes qui quittent leur collège ou leur lycée et s’apprêtent à entrer à l’université, l’existence des sessions d’étudiants comme celle de Solignac est une chance exceptionnelle et permet un adossement sérieux.

Jean CAMPION
Francis BADICHE