La revue ENSEMBLE et la pastorale des vocations de jeunes
I - La question posée à la pastorale des vocations de jeunes (11-15 ans)
Le document des évêques français : TOUS RESPONSABLES DANS L’EGLISE ? (Lourdes 73) nous interroge de multiples façons. Le ministère presbytéral est situé dans l’Eglise tout entière ministérielle. Une nouvelle fois le destin des vocations particulières est rendu solidaire de la vitalité et de la diversité du Corps tout entier. Quelles incidences concrètes cette orientation peut-elle avoir sur notre manière d’éveiller et d’accompagner des jeunes (11-15 ans) dans leur cheminement vers le ministère presbytéral ou la vie consacrée ?
1/ Les positions extrêmes qui nous paraissent dangereuses :
- "Rien n’est changé à notre manière de faire : il faudra toujours des prêtres pour l’Eglise, c’est à 12 ans que les appels sont le mieux entendus, si nous ne donnons pas une formation spécifique aux jeunes de cet âge, nous compromettons gravement l’avenir de l’Eglise"...
A l’opposé, nous entendons ceci : "ce serait dangereux de prendre au sérieux - et encore plus de susciter - des projets d’enfants. Tout est devenu tellement compliqué ! Attendons, ne parlons pas de spécifique maintenant, il ne faut rien prévoir de particulier pour les jeunes qui pensent au ministère presbytéral ou à la vie religieuse."
2/ La voie que nous voudrions tenir
Ce n’est pas le « chemin du milieu », la vérité n’est pas affaire de compromis, c’est plutôt une orientation qui nous paraît respecter davantage la vie des jeunes et celle de l’Eglise. Les lois de la psychologie ne sont pas à ce point transformées que tout à coup il faille, dédaigner les projets d’un gars de 12 ans. Si nous prêtons attention à la vie des jeunes, il faut, prendre au sérieux ce qu’ils nous disent de leur avenir et même savoir encore éveiller, proposer ... Ils ont toujours autant besoin de modèles. L’initiative de Dieu n’a pas d’heure... il ne nous appartient pas de lui fixer une date, il faut respecter tous les âges.
D’autre part, une fidélité à la grâce vécue par l’Eglise d’aujourd’hui nous interdit de reconduire sans examen les manières de faire du passé. Un presbytérat dans une Eglise tout entière, ministérielle, ce n’est pas là un vœu pieux ... nous-avons l’intime conviction que le ministère presbytéral sera vécu de cette façon ou il ne sera plus. Bien sûr, cela regarde la vie de l’Eglise à tous les niveaux mais cela concerne aussi notre pastorale des vocations pour les jeunes et c’est cela qui nous intéresse ici.
3/ Quelques objectifs
Le plus sûr moyen que nous ayons de ne pas nous tromper c’est d’être attentifs à ce que ces jeunes vivent déjà, dans le concret, le mode de vie en Eglise que le document des évêques nous propose : tous responsables parce que tous appelés, tous ministres parce que l’Eglise est tout entière ministérielle, chacun ayant reçu cependant don particulier et grâce personnelle pour des formes de vie et des services diversifiés.
Cela veut dire concrètement, pour notre pédagogie, que l’éveil et l’accompagnement au ministère presbytéral et à la vie consacrée ne pourra pas se faire en dehors des liens étroits que chaque jeune devra continuer à entretenir avec les autres jeunes de son âge et les adultes. Il ne peut plus être question d’isolement (formation tout entière donnée à part) ni de protection au nom d’un projet. Au contraire, c’est dans la qualité du vécu avec les autres, dans l’aptitude à se sentir déjà responsable, au niveau où il se trouve, que le jeune va pouvoir vérifier et nourrir son projet, au sein d’une vie de relation avec Dieu qui, elle aussi, sera nourrie des échanges vitaux réalisés dans les différents groupes.
Est-ce dire pour autant que les candidats au ministère presbytéral et à la vie religieuse ne devront plus être l’objet d’une attention particulière ? Certes non, mais cette attention devra être vécue autrement. Elle ne pourra se faire
indépendamment d’un souci accordé aux autres types de vocation,
sans tenir compte des groupes où le jeune se trouve engagé,
sans être attentif aux modèles nouveaux, aux nouvelles manières d’appeler qui se font jour dans l’Eglise de 1974.
II - La revue "ENSEMBLE" un des moyens au service de cette pastorale
Les directives sont faciles à donner, l’éducation est plus difficile à vivre. Nous le savons très bien, nous qui sommes presque quotidiennement en contact avec ces jeunes et qui vivons cependant avec eux des rencontres, des temps forts où une parole nous est demandée, où une attitude doit être prise.
Il nous a semblé qu’il était de notre devoir de proposer une revue qui soit au service des jeunes et qui essaie de développer concrètement la pédagogie que nous avons, à gros traits, esquissée plus haut. Cette revue voudrait être au service des jeunes mais aussi des éducateurs et finalement de nous tous ... Si nous nous intéressons à la vie des jeunes, nous ne pourrons pas ne pas réagir et ne pas nous enrichir.
Voici quelles sont nos principales orientations :
étendre le public de la revue. Nous nous intéressons aux garçons et aux filles de 11 à 15 ans, parce que tous et toutes sont appelés à des ministères ou à une vie de consécration, parce que nous nous intéressons à toutes les vocations : laïques, religieuses et presbytérales ;
être fidèles à éveiller et à accompagner les vocations particulières à la vie consacrée et au ministère presbytéral. C’est presque une gageure que de vouloir tenir ces deux orientations en même temps, et pourtant nous avons l’intime conviction que là est le chemin.
C’est vous dire aussi combien nous tenons à votre collaboration et à vos suggestions. Cette revue, nous l’écrivons avec les jeunes .que nous rencontrons ou qui nous écrivent ... tout ce qui est imprimé est l’expression, parfois un peu mise en forme, des jeunes qui vivent maintenant.
Abonnez-vous, si ce n’est déjà fait, essayez, réagissez, nous comptons sur votre collaboration, vous pouvez être assurés de la nôtre.
Pour l’Equipe d’ENSEMBLE :
J. DUBREUCQ