Acceptons-nous des questions radicales ?...
"Accompagner des jeunes.... Pourquoi ?... Comment ?....
C’etait là la théorie du dernier dossier "Jeunes et Vocations"
On a reçu des réactions... trop peu... On aimerait en recevoir plus, même si ce sont des coups de poing dans l’estomac. Ça réveille parfois ! ...
Certains nous ont dit : "cela rejoint nos questions... cela nous éclaire ... En équipe on a travaillé l’article sur l’accompagnement en diaspora scalaire ..."
D’autres nous ont dit : "Eveil, accompagnement, toujours la même problématique ! Mais enfin, ces jeunes, où sont-ils ?... Eveiller, est-ce encore possible ? et éveiller à quoi ?... Accompagner, c’est très beau en théorie, mais vers quoi ?... Et puis ces jeunes qui se présentent sont-ils vraiment des jeunes de leur génération ?... Ne sont-ils pas une fin de race ?.... Peut-on les laisser s’engager dans une avenue déserte ?... L’avenir de l’Eglise peut-il être assuré par cette relève qui s’amenuise de plus en plus ?... Ne sommes-nous pas à la veille du tarissement des sources qu’on voudrait parfois espérer contre toute espérance ?… "
Tout cela a été dit, écrit, merci à ceux qui ont réagi.
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De notre côté, nous réagissons :
* Des jeunes sont là. Ils vivent une recherche au nom d’un projet. Ils attendent qu’on chemine, qu’on cherche, qu’on risque avec eux. Parfois ils ne trouvent personne qui accepte de vivre ça avec eux = ils le disent et ils l’écrivent. Par fidélité à ces jeunes et à leurs projets, pour servir les appels de Dieu qui passent à travers ces projets d’hommes, il y a quelque chose à vivre.. D’ailleurs, des prêtres et des religieuses, qui prennent au sérieux cette tâche, demandent qu’on s’éclaire les uns les autres, qu’on se communique les expériences vécues....
Alors, "Jeunes et Vocations" continuera, dans ce dossier comme dans les autres, à parler d’accompagnement. Et il y aura, cette année comme les années passées, une session de Bièvres, ouverte à ceux et à celles qui accompagnent des jeunes (du 25 Février au 2 Mars - du 27 Mai au 1er Juin) - et on espère même qu’il y aura du monde ! Et tout cela au service de tous ceux qui vivent ce "ministère" là, avec beaucoup de questions et beaucoup d’Espérance.
* Mais il est des questions que cependant nous ne pouvons éluder, par exemple : "Peut-on laisser des jeunes s’engager dans une telle recherche ?... Les accompagner… mais vers quoi ?... Pourront-ils découvrir et vivre dans l’Eglise le ministère auquel ils se sentent appelés ?... Ce qu’ils nous disent : leur attente, leurs aspirations, leurs questions, pouvons-nous en tenir compte, l’Eglise peut-elle en tenir compte ?...", et tant d’autres questions que nous avons là sur le cœur. On ne peut les éluder, car ce sont de vraies questions. Au coeur d’une mission d’accompagnement, il nous faut les porter. Elles constituent l’objet de notre recherche. Si on les refuse, on s’endort.
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* Il faut aller plus loin : nous ne pouvons pas - et beaucoup d’entre nous le sentent - nous contenter de prolonger, de replâtrer une pastorale d’hier ; nous ne pouvons pas nous laisser enfermer dans cette mission d’accompagnement, même sérieusement vécue, alors que la nouveauté du temps, l’expérience et la recherche de l’Eglise, les attitudes des jeunes nous bousculent, nous interpellent, nous posent des questions plus radicales ...
Aussi ce dossier de "Jeunes et Vocations" se veut provocant :
- Yves de Gentil-Baichis nous invite à regarder les jeunes d’aujourd’hui tels qu’ils sont - et la brochure "Jeunes et adultes : rencontre impossible ?" qui paraît ces jours-ci, rédigée à partir de réactions de jeunes, nous aide à écouter leurs réactions, leurs questions sur l’avenir, sur l’Eglise, sur le sacerdoce ...
- Georges Carpentier, par un article qui n’a "rien de lénifiant", va susciter des "bravo !" et des "oh là !", parmi vous comme parmi nous. Aussi nous avons voulu, en une table ronde dont nous vous présentons l’essentiel, réagir nous-mêmes ... pour susciter vos réactions, car nous savons tous que cela nous fait du bien parfois d’être dérangés dans nos habitudes et nos sécurités !
* Et déjà nous pouvons vous annoncer que le prochain dossier affrontera les questions suivantes :
" Pour ces jeunes que nous accompagnons, quelle sera .... "la suite" ?...
"Parmi eux, certains n’avancent pas. Pourquoi ?"
"A quelle sauce vont-ils être mangés en ce temps qu’on appelle "temps de formation" ?
"Quel lien y aura-t-il entre l’étape de la recherche et celle de la formation ?"
Ces questions-là, tous ceux qui accompagnent des jeunes en recherche, gars ou filles, se les posent. Alors, il faut les aborder.
Mais, s’il vous plaît, pour que de tels dossiers partent des expériences que vous vivez et des questions que vous vous posez, envoyez-nous vos questions, vos réactions, le récit des expériences vécues. Par exemple, pour ce prochain dossier, si vous vous posez certaines questions précises sur la formation au sacerdoce ou à la vie religieuse, si vous poursuivez des recherches ou des expériences en lien avec des responsables de formation, écrivez-nous tout cela.
Bien des choses se vivent, ici ou là, en des équipes de diaspora, en des institution permanentes, en des groupes de recherche ... dont nous n’avons aucun écho, alors que, communiquées à d’autres, elles pourraient les éclairer en leur action. "Jeunes et Vocations" ne peut tenir qu’à cette condition là !
Merci de nous avoir lus. Merci surtout si vous réagissez ! Cela nous permettra peut-être d’ouvrir ici un "courrier des lecteurs". Ce serait passionnant.
C’est en Eglise seulement qu’on arrive à se renouveler et à espérer.
Jean Rigal et Michel Vennin