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Accompagnement et institutions permanentes
Les institutions permanentes sont spécialement intéressées par la question de l’accompagnement des vocations. Pour faire état de la recherche, il nous a semblé que rien ne valait, pour le moment, la parole de jeunes qui, après avoir réfléchi ensemble, disent leur pensée.
Pendant le second trimestre de l’année scolaire 71-72, les jeunes des Foyers et séminaires second cycle avaient été invités à repérer, à travers tout ce qui se disait et se vivait dans leurs groupes de copains, les aspirations majeures, les requêtes importantes.
A la lumière de ce premier contact, ils devaient se laisser interroger par l’Evangile et chercher le mode de vie en communauté qui correspondait le mieux aux appels pressentis.
Seize maisons ont accepté de faire ce travail et de déléguer quelques représentants à la rencontre nationale de Conflans. Une soixantaine de participants se trouvèrent ainsi réunis durant les trois premiers jours de vacances de Pâques. Partager, chercher, prier, proposer : tel fut leur programme.
Le compte rendu qui va suivre essaie de réunir les principales convictions telles qu’elles ont été exprimées par les sessionnistes après la rencontre.
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I - CE QUI NOUS PARAIT IMPORTANT
A. VIVRE ET AGIR
"Le baratin, c’est fort beau, mais ça ne vaut rien si ce n’est pas appuyé, confirmé par l’action, par la vie. Tout me semble être dans ce mot : la VIE. En effet, la session m’a fait prendre conscience d’une façon plus vive que je dois lutter chaque jour contre l’inertie qui me menace, qui menace nos communautés, nos foyers, nos séminaires ; que je dois "marier" beaucoup plus ma Foi et ma Vie." JEAN-LUC
"Que peut-on partager si l’on ne fait rien ?" JEAN-RENE
"Plusieurs appels du monde des jeunes apparaissent à travers les divers témoignages :
besoin de lutter contre l’injustice actuelle ...
besoin de poser un acte, que ce soit par le Secours catholique, par une manifestation, une semaine de la non-violence, une grève ...
pour poser cet acte, un autre appel se fait ressentir : interpeller les copains, afin qu’eux aussi s’associent à la lutte pour une vie meilleure. (Je pense, entre autres, à la J.O.C. et à ses campagnes d’affichages)." BRUNO
B. VIVRE AVEC… AGIR ENSEMBLE …
"La vie n’est qu’un tissu de relations"
Cette idée a retenu l’attention de PATRICK
"Je suis allé à Taizé. et j’ai été bouleversé par le dynamisme et la vie de cette communauté ; alors, j’ai pris conscience qu’il fallait faire quelque chose dans le même sens. C’est alors que j’ai formé un groupe dans ma paroisse."
Ce témoignage est de CHRISTIAN, mais il est rapporté par JEAN-BAPTISTE.
"Notre réponse, pour entrer dans un foyer ou dans un séminaire, ne serait pas vraie si on laissait des jeunes à côté." YVES
1/ Vivre avec la classe
"Vivre en union avec nos camarades de classe, ce n’est pas toujours facile. Je pense à Michel, de Poitiers, qui a de grosses difficultés pour discuter avec les gars de sa classe qui sont dégoûtés de tout." RAYMOND
Les expériences vécues par les gars de Bordeaux (Pont de la Maye) et rapportées à la dernière réunion ont trouvé beaucoup .d’échos :
"Expériences de solidarité "... "Conscience d’être responsable avec d’autres ..." "Volonté de faire quelque chose avec les autres."
Telles sont les principales convictions qu’elles ont éveillées.
"A mesures que l’on s’engage, on se sent devenir responsable des autres, de tous les autres. Un garçon de mon groupe citait que, depuis trois ans, il essaie dans sa classe (grosse majorité de filles) de leur faire voir qu’il y a dans la vie autre chose que le Bac. Pendant un cours, un prof, donne une interrogation en punition et aussitôt ce garçon réagit contre l’injustice en invitant à rendre feuille blanche. Quelques filles n’ont pas suivi. Le découragement s’empare souvent de nous. Il nous semble que ça n’avance pas, que c’est inutile. Pourquoi ? On ne voit pas les valeurs de chaque gars. On ne fait pas assez attention aux changements, si petits soient-ils, opérés dans les gars. On voudrait du spectaculaire." CHRISTIAN
2/ Vivre avec les gars du village, retrouver le milieu d’origine
"Je voyais toujours des jeunes, chez moi, qui se baladaient, allaient de bal en bal ; c’est alors que, discutant avec une fille, j’ai proposé à ces jeunes de former un groupe où l’on pourrait s’amuser, mais aussi et surtout réfléchir. A ma surprise, notre groupe, dès le lendemain, était composé de quinze membres." Un gars de Laval, cité par JEAN-BAPTISTE.
Mais quelques uns signalent les difficultés qu’ils ont à rencontrer les gars de leur village :
"Pourquoi l’un d’entre nous a-t-il dit que les communautés paroissiales étaient incapables d’aider les jeunes pour une vie chrétienne ? N’est-ce pas que, trop souvent, les jeunes restent incompris, qu’ils se butent à des communautés traditionnelles qui restent attachées à des choses tout à fait matérielles ?" RAYMOND
3/ Autres types de "vie avec" et "d’action ensemble"
a) Les mouvements d’Action catholique. - C’est certainement un mode privilégié de concertation, de mise en commun et de prise, en charge, mais ce moyen est moins souvent cité. Voici cependant le témoignage de JEAN-BAPTISTE :
"J’ai commencé mon action au sein de l’A.C.E. tout à fait par hasard, parce que, il y a trois ans, un groupe de plus jeunes avait besoin d’un responsable et alors, ne faisant rien, j’ai tenté cette expérience. Et, me faisant prendre de plus en plus conscience de ma responsabilité, le Christ m’a appelé à devenir simple, à l’image de ceux dont j’ai la responsabilité. Etre simple pour être plus disponible aux autres … il est plus facile d’entrer en relation avec un être simple qu’avec un être double ... Ainsi j’ai été appelé par le Christ par l’intermédiaire des enfants ...
Le M.R.J.C. et la J.O.C. sont cités également, mais sans qu’une réflexion soit développée sur l’apport du mouvement.
b) Les associations, les services, les groupements - Les "non-violents",les organisations de catéchèse, les campagnes d’alphabétisation, l’aide aux vieillards sont présentés comme des moyens de faire quelque chose pour les autres. Mais, à chaque fois, on insistes sur l’importance d’une concrétisation dans des actes d’une volonté de service qui pourrait rester purement théorique.
En prolongement de tout cela :
quelques réflexions sur le mot ENGAGEMENT :
1ère réaction : la notion d’engagement est une "tarte à la crème". On utilise un même mot pour désigner des réalités très différentes.
"Le groupe met allègrement dans le même sac le journal de classe..., S.O.S. jeunes ..., la J.I.C." Père MAUBERGER
2ème réaction : essai de définition.
"On ne peut pas seulement faire des partages d’Evangile et des messes. C’est notre vie, nos expériences, nos rencontres que nous devons apporter aux autres gars. L’engagement est venu peu à peu. Et maintenant davantage de gars essaient de se donner plus totalement là où ils vivent. Car, à mon avis, engagement ne signifie pas seulement faire une collectivité bien établie, mais s’intégrer le mieux possible dans un groupe de personnes et y trouver sa place au service des autres. On peut s’engager dans une classe sans en être le délégué officiel. Un autre point qui n’est pas apparu, ou alors très peu : c’est que, pour s’engager, il faut être plusieurs. Pour ce faire, il est bon, avant d’agir, de faire prendre conscience à d’autres personnes d’une situation, d’un problème, d’en discuter avec eux et enfin de lancer une action." JEAN-RENE
RAYMOND insiste sur les fruits de l’engagement :
"Les engagements à l’extérieur, tels que les mouvements (J.O.C., M.R.J.C.) ou le catéchisme, l’alphabétisation ... sont des moyens de découvrir d’autres milieux, l’occasion de se pencher vers les plus pauvres ou ceux que l’on a tendance à oublier, l’occasion de se découvrir. Je pense que ces engagements sont un bon moyen pour nous introduire dans la société, et je crois que demain nous aurons plus de facilité à écouter nos frères."
Beaucoup de témoignages soulignent la nécessité d’une relecture, en .équipe ou en communauté, de nos engagements. Je signale cette idée ici, mais nous la reprendrons bientôt à propos des communautés.
II - QUESTIONS A NOS COMMUNAUTES
1/ Le rôle des communautés
Il s’agit de tous les groupes où nous vivons, communautés de classe ou communautés de quartier, équipe de copains ou ensemble plus élargi de jeunes avec qui nous vivons habituellement. Une réflexion spécifique sur les communautés de Foyers ou de séminaires viendra après.
a) Elle appellent… elles provoquent…
"L’appel du Christ passe par la communauté." MICHEL
Bien des lettres redisent la même affirmation en la développant ou en l’illustrant d’exemples . On s’aperçoit alors que les mots incroyance, inertie et provocation ne sont pas toujours perçus de la même façon. Tantôt c’est la communauté inerte ou incroyante qui provoque notre foi et notre engagement :
" Il faut faire quelque chose !"
" Qu’est-ce que ma foi peut dire à cette situation ?"
Tantôt, c’est la communauté où je vis qui "provoque" l’incroyance ou l’inertie :
"Nous avions dit que les communautés "provoquent" l’incroyance. Je voudrais appuyer cette affirmation par un fait qui s’est passé il y a quelques mois : le Foyer avait projeté de se rendre par petits groupes dans des paroisses pour préparer la messe ; projet qui se réalisa et j’en avais parlé à des gars de mon village. Le dimanche de la venue des gars du foyer dans mon village, j’ai remarqué que des jeunes qui, d’habitude, ne venaient pas à la messe, sont venus à l’église. Il est possible qu’au départ ils étaient venus par curiosité, mais après que certains m’eurent confié leurs impressions, j’ai constaté qu’ils avaient été très touchés par cette messe ... Je crois que cet exemple est très significatif par le fait qu’un petit groupe de gars avait fait découvrir à certains le vrai sens de la messe." PASCAL
Tantôt aussi c’est la qualité de la vie que je mène en communauté avec d’autres qui est pour moi un appel. Tout à l’heure des témoignages sur la vie des foyers reviendront sur cette idée.
b) Elles accompagnent
"On ressent aussi ce désir de s’unir et d’agir ensemble, de partager cette inquiétude pour l’avenir." MICHEL
"Communauté protection", d’autres relèvent la même idée et en dénoncent le danger ...
"Je me demande parfois si c’est valable ..."
Mais les analyses du rôle des communautés vont alors plus loin.
"Il est intéressant, encourageant et plus facile de réfléchir sur sa vie avec d’autres jeunes de notre âge et des adultes -tels que les prêtres qui s’occupent de nous - qui acceptent de réfléchir et qui peuvent nous aider en apportant un témoignage de vie ou une parole réconfortante au moment du découragement ..."RAYMOND
Le mot partage revient très souvent quand il s’agit de témoigner de la mission d’une communauté dans son rôle d’accompagnement. Partage de vie, partage de réflexions, partage de prière ... Ceci suppose une connaissance mutuelle plus totale, une ouverture de notre vie, une aptitude a la remise en question, une disponibilité, une franchise, une vérité ... un désir de rencontrer Dieu ensemble ... J’aurais dû mettre des guillemets à chacune de ces expressions. Tout ceci est noté, mais n’a pas été analysé.
BRUNO pourtant, éclaire un peu notre lanterne en expliquant ce que la relecture" lui avait apporté :
"J’ai vraiment pris conscience (à Conflans) de l’importance de la relecture. Un exemple pour illustrer cela : J’ai parlé de la grève du lycée, de la position que j’avais prise et des découvertes que j’y avais faites ; et, plusieurs fois, on m’a posé cette question : "L’as-tu découvert seul ?" En réfléchissant, je me suis aperçu que seul, je n’avais rien découvert, mais que, grâce à l’équipe, j’avais pu revoir ce fait et ensuite prendre position. "
CHRISTIAN assigne aussi aux communautés un rôle de discernement et de reconnaissance des signes par lesquels le Christ se manifeste. Il relève quelques uns de ces signes : "Le Christ, on le découvre à travers les autres :
présence du Christ à travers les relations d’amour,
quand nous voyons des richesses dans les autres,
quand notre coeur et le coeur des autres se transforment,
quand il y a partage de vie véritable après une véritable action,
quand on sent le besoin des autres pour agir (pas tout seul), par une interpellation continuelle,
quand nous nous attachons aux plus pauvres, on peut dire aussi les plus paumés,
quand nous avons le sens de l’universel."
2/ Réflexions sur la mission des foyers et des séminaires
Le débat a déjà été largement engagé par le relevé de tout ce qui a .été dit des communautés. On voit se profiler l’image d’un foyer, qui est très souvent une petite communauté, ou qui permet à des petits groupes de se retrouver :
"Nous avons constaté que les communautés provocantes sont des communautés très petites ... Il me semble qu’on ne verra jamais une communauté massive au départ d’une action." PASCAL
Ce foyer et ces petites communautés peuvent très bien se replier, se protéger et, dans ce cas, c’est leur mort ; ou bien ils peuvent relancer et nourrir un dynamisme qui conduira chacun à partager d’autres communautés ou à les éveiller, selon son originalité et selon les circonstances ...
Ce problème est abordé par presque toutes les lettres, mais de façons très diverses. Si tous pressentent un danger, tous aussi disent que, loin d’éviter le risque, c’est en le vivant à fond que séminaires et foyers rempliront .leur mission. C’est en vivant vraiment la communauté Foyer dans tout ce qu elle peut avoir d’original que l’ouverture à l’universel pourra être possible, et inversement.
Pour illustrer et surtout vérifier ce que je viens de dire, je pourrais encore aligner des citations, mais je préfère livrer le témoignage de PATRICK, tel qu’un éducateur présent au groupe n° 6 l’a transcrit :
"Ma foi ne m’avait pas posé de gros problèmes jusqu’à mon entrée au foyer. Je ne m’étais jamais demandé sur quoi elle reposait. Je me suis aperçu que tout tombait : ma foi reposait sur pas grand chose ; petit à petit, je suis reparti sur des bases plus solides. C’est à travers les autres, peut-être inconsciemment, que je suis reparti.
Le Foyer, pour la remise en route, m’a fait poser cette question parce qu’on y vit Jésus-Christ de façon assez intense, parce qu’au bout de deux mois ,que j’y étais, je me suis aperçu que ma foi devait être fondée, sinon ça ne marcherait pas.
Avant que j’arrive au Foyer, à part la messe du dimanche, il n’y avait pas grand chose comme temps de prière : ma Foi suffisait comme ça ... Au .Foyer, je trouve donc une vie de foi plus intense ... On arrivait à dès réflexions, prières profondes et il fallait avoir une foi solide pour y croire.
Avant, vivre Jésus-Christ n’était pas le principal de ma vie et je me suis aperçu qu’il fallait avoir la foi pour vivre tout ce que je vivais au foyer ... Ça vient tout seul : les prières, réunions : on en vient à dire : "Oui, Jésus-Christ c’est plus grand : il faut avoir une foi solide pour le croire."
Je suis venu au Foyer parce qu’un gars de mon village y était et il m’en parlait toujours : on avait été adolescents ensemble puis au M.R.J.C.
Avant, "ma foi n’était pas solide et avant, je ne mettais pas mon Espérance en Jésus-Christ : je n’y croyais pas totalement.
Faire partie du M.R.J.C. avait certaines exigences. Je faisais presque semblant de croire en Jésus-Christ. C’est le Foyer qui a exigé tout cela. Si je n’avais pas avancé dans ma foi, je ne pourrais pas tenir. Il faut que la foi repose sur quelque chose de solide, sinon ...
Je me demandais comment avancer. Au début, dans une réunion, quand j’entendais dire : on découvre Jésus-Christ par les autres, je me demandais comment on y voit ... et tout ça ... comment concrètement rencontre Jésus-Christ dans les autres.
J’avais la foi et je voulais l’approfondir ; et la vie de communauté m’a poussé aussi : appel à être dans la vérité : je n’ai pas le droit de vivre quelque chose et ne pas savoir pourquoi je fais et vis cette chose.
Par rapport à la messe : c’était bien avant. Maintenant, ce n’est pas pareil, en paroisse ... à côté de la messe de Foyer, c’est autre chose : il manque quelque chose. CE QUI MANQUE, C’EST LE PARTAGE, LE SENS DE LA COMMUNAUTE ET LE PARTAGE DE LA VIE ... Il y a un trop ;grand décalage. Avec les parents, on s’est réuni là-dessus au Foyer ... pour retrouver le sens du partage : les parents étaient étonnés. Malgré ça, ça ne gêne pas de retourner à la messe le dimanche ; j’y retrouve les jeunes de la chorale, mais il y manque quelque chose. Les parents s’en sont aperçus puisqu’une personne a dit : "On se retrouve un peu après la messe" et une famille a dit : "On y va le samedi soir parce que c’est plus communautaire et on a l’impression que les gens qui y sont ont plus la foi que ceux du dimanche."
EN MANIERE DE CONCLUSION
La lettre d’un éducateur, le Père GUET, peut nous aider à. deviner dans quel climat la rencontre de Conflans s’est déroulée et quelles interrogations elle nous pose.
- "Je me suis trouvé immédiatement à l’aise avec les garçons du gr. V avec qui j’ai travaillé (et eux aussi, je crois) ; j’ai retrouvé en eux les préoccupations, le langage, le sérieux des garçons avec qui je vis ici au Foyer.
- Je me suis trouvé sur la même longueur d’onde avec l’autre prêtre du groupe et avec tous les frères rencontrés : mêmes soucis, même façon d’envisager la pastorale, même attention à ce que disent les jeunes, même style de rapports avec eux.
- La façon de travailler est celle que nous avons adoptée ici après bien des tâtonnements ; tous les jeunes et prêtres présents semblaient s’y retrouver sans peine.
Ces constatations me conduisent aux réflexions suivantes :
- Les Foyers se sont créés un peu dans l’anarchie (au sens étymologique et non péjoratif du terme), c’est-à-dire sans vraie concertation, sans que la hiérarchie intervienne de façon trop impérative (parfois en dépit d’elle ?) ; malgré cela (ou à cause de cela), les Foyers parviennent peu à peu à trouver le même style de réflexion, de célébration, dominé par le souci constant de la vérité et de la fidélité à la vie des Jeunes.
- Des jeunes et des prêtres qui ne se connaissent pas, parviennent en quelques heures à "se retrouver" pour réfléchir et pour célébrer avec les mêmes mots, les mêmes chants, la même liberté de bon aloi à l’égard des normes officielles, le même sérieux de la Foi.
D’où la question :
N’avons-nous pas vécu une authentique expérience d’Eglise : une communauté animée par le même ESPRIT (d’où son unité malgré la diversité d’implantations géographiques, de situations matérielles, de tempéraments) et vivant de la même FOI conçue comme une recherche de JESUS-CHRIST dans SA PAROLE et dans la VIE, recherche personnelle au sein d’une communauté restreinte.
N’est-ce pas là 1’EGLISE-COMMUNION dans laquelle le rôle de la hiérarchie (si discrète à Conflans) est de l’authentifier, de lui permettre de prendre conscience d’elle-même (le rôle de la "Structure C.N.V." a été de rendre possible cette expérience et de la prolonger) et de lui assurer qu’elle est bien l’EGLISE DE JESUS-CHRIST.
Les Foyers sont nés en fidélité à la vie (exigences scolaires) et non à des principes ; ils visent à devenir des communautés de Foi, c’est-à-dire de pécheurs conscients de leurs faiblesses (aucun triomphalisme à Conflans) et cherchant inlassablement JESUS-CHRIST dans ce monde déconcertant.
N’ONT-ILS PAS QUELQUE CHOSE A DIRE A L’EGLISE DE FRANCE ?"