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Nous en connaissons...
Pour la première fois dans ce dossier, nous publions un article sur l’Action Catholique de l’Enfance et les Vocations.
Il est le résultat de diverses recherches entre l’A.C.E. et les services de vocations, tant au plan national que diocésain.
Rédigé par des responsables nationaux du mouvement, il s’adresse en priorité aux responsables fédéraux de l’A.C.E,, par le canal de leur revue ( 1 )
Il témoigne d’une volonté d’attention et d’accueil pour tous les projets d’avenir, qui naissent et se précisent dans l’engagement apostolique au sein des communautés humaines.
Il interpelle tous les lecteurs de "Jeunes et Vocations" sur l’importance qu’ils accordent à l’enracinement humain des jeunes en recherche de vocation, à leur vie de relations, à leur engagement apostolique au coeur de communautés vivantes et pour le service d’un Peuple.
Oui ! Nous en connaissons... Oh ! Il ne s’agit ni de curieux olibrius ou de phénomènes bizarres... rassurez-vous ! Mais nous avons connaissance, les uns et les autres, que dans telle ,ou telle communauté de nos secteurs, dans tel ou tel groupe de responsables, un gars ou une fille est en recherche de vocation sacerdotale ou religieuse. Nous-mêmes, peut-être, nous sommes-nous un jour posé cette question : "pourquoi pas moi ?".
Ce projet de vie qu’un J2 ou qu’un responsable recherche et formule, même maladroitement, n’avons-nous pas à l’accompagner, à le soutenir, en tout cas à profondément le respecter et l’éclairer ?
Encore un "truc", allez-vous dire, une boutique" de plus... avec le ton adéquat qui va de pair avec une telle "formule" !
"De plus", je ne le crois pas, je ne le crois plus. Et ceci, à cause essentiellement de ces rencontres amorcées ici ou là entre des équipes fédérales et des Centres Diocésains des Vocations autour du thème "Pastorale des vocations" et "action des mouvements d’Action Catholique spécialisée". Rencontres qui ne sont pas placées sur des bases intellectuelles, mais bien à partir de constatations de ce type : des gars engagés en A.C.E. se retrouvent en groupes de recherche de vocation.
Cela, c’est un fait, c’est aussi la vie et c’est pourquoi ces rencontres ressemblent à tout autre chose qu’à un "recrutement" qui n’est pas de saison !
L’enjeu, c’est bien l’appel qui est lancé à chaque baptisé, adulte, jeune, enfant. Cet appel est enraciné au plus profond de la personne, dans sa situation humaine de relations et la renvoie au service d’une Eglise vivante ; cela par un engagement à la taille de chacun et orienté spécifiquement suivant la réponse qu’il a donnée.
Pour être conscients de cet appel et des diverses réponses que chacun y apporte, il s’agit bien moins d’organiser que d’être attentifs et d’écouter. Il s’agit bien moins de "réunir", de "sessionner", de "retraiter" que d’accueillir et soutenir.
Nous avons à porter attention sur la manière dont chaque enfant, chaque responsable oriente sa vie, lui .donne un sens en référence à Jésus-Christ : nous sommes en plein au coeur de la mission confiée à l’Eglise et, partant, à l’A.C.E.
Dans cet engagement apostolique qui est. à. prendre, des J2 sont acteurs à part entière au sein de leurs communautés humaines, de leurs milieux de vie. C’est là qu’ils sont à même d’écouter les appels du Seigneur, à travers les besoins d’un peuple, d’un monde, dont ils se reconnaissent parce qu’ils en sont et vivent avec "les membres de leur tribu".
La reconnaissance et le respect de cet enracinement humain pour toute pastorale des vocations est un signe de santé pour l’Eglise.
C’est pour nous provocation à une rencontre avec ceux qui portent une responsabilité particulière par rapport à cette question au sein des Centres Diocésains ou du Centre National des Vocations.
Il ne s’agit pas de "fournir" des méthodes ou des moyens pédagogiques quels qu’ils soient - nous ne sommes pas des "techniciens" de l’enfance - mais de mieux comprendre que, là encore, par l’action naturelle menée par les enfants dans leur Mouvement et grâce aussi au soutien que nous leur apportons, l’A.C.E. participe à l’éveil, à l’épanouissement de l’engagement de chacun en référence à sa foi. Nous devons aussi mieux comprendre et affirmer dans les actes que la "question des vocations" ne peut être unilatérale, affaire de "spécialistes", mais mission de toute l’Eglise.
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Les pistes de réflexion ci-dessous sont celles de l’équipe fédérale A.C.E. et du Centre diocésain des vocations de Besançon.
Puissent-elles nous intéresser les uns et les autres et nous motiver dans une collaboration efficace sur notre diocèse :
1) Du côté de l’A.C.E.
Les aumôniers constatent par exemple qu’en session ou en stage de responsables, les problèmes de chacun concernant sa propre vie, son avenir arrivent quasi toujours vers le 4e ou le 5e jour de réflexion commune sur la vie des enfants.
Par ailleurs, en quelques années, plusieurs responsables se sont orientés en particulier vers la vie religieuse : d’autres se sont posé la question du sacerdoce.
Tout cela ne saurait nous laisser indifférent et doit poser question au Mouvement en tant que tel :
- est-on assez conscient de l’enjeu et des besoins des jeunes ?
- Comment, après cet éveil, aider les jeunes dans leur cheminement ?
- Une équipe "diaspora" (jeunes en recherche) du fait de la diversité de ses membres respecte t-elle assez l’engagement propre à chacun, et sa recherche de vocation dans la ligne même de cet engagement apostolique ?
- Le Mouvement se sent-il assez responsable des structures d’accueil et du devenir de ces jeunes même une fois orientés. ? (Lien avec les noviciats et les séminaires).
2) Du côté du Centre diocésain des Vocations.
- C’est un fait que des jeunes engagés en A.C.E. (gars ou filles) sont dans des équipes de "diaspora".
- Par ailleurs, en revanche, tel ou tel jeune qui a cheminé pendant un temps en diaspora découvre la nécessité d’un engagement apostolique, et d’une présence dans son milieu, mais n’éprouve plus parfois le besoin de se retrouver encore en équipe de diaspora, et pas seulement pour une question de temps.
- Les retraites d’enfants, primitivement lancées par le Centre des Vocations et les séminaires se feront de plus en plus par équipe de vie en lien avec l’A.C.E.
- Des enfants qui faisaient partie de l’A.C.E. dans leur pays, ne retrouvent pas forcément leur équipe pendant les week-ends, ni l’équivalent dans tous les séminaires de jeunes.
- Des séminaristes du 2e cycle sont appelés aussi à encadrer certaines équipes en A.C.E.
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Concrètement, que faire ?
- L’état de la question : comment concrètement cette question se pose-t-elle aux uns et aux autres (pensons ù des exemples précis qui nous ont posé question).
- Rôle d’éveil du Mouvement. Comment découvrons-nous que l’A.C.E. participe vraiment à l’éveil des diverses vocations à partir de la vie d’authentiques communautés apostoliques, véritables cellules d’Eglise ?
- Comment éveiller davantage à cette responsabilité l’ensemble des responsables ?
- Comment poursuivre une collaboration au sujet des retraites d’enfants, des week-ends de jeunes, etc.
- Comment répondre plus efficacement aux besoins des jeunes, exprimés ou non, qui se posent la question d’une vocation particulière ?
Quels sont ces besoins ?
Comment les aider à cheminer, non seulement personnellement, mais en équipe, à travers leurs propres engagements et en partant de leurs responsabilités apostoliques ?
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Ce texte peut nous aider à nous poser des questions en C.D.R. et avec le Centre Diocésain des Vocations.
Nous serions heureux :
- de connaître vos réactions à la lecture de cet article,
- de partager et faire partager vos expériences dans ce sens.
Ces expériences peuvent être très diverses :
- soit que vous ayez dans vos équipes des enfants ou pré-adolescents que vous savez en recherche de vocation.
- soit que des responsables soient eux aussi en recherche de vocation,
- soit que vous ayez eu une expérience "heureuse ou malheureuse" de collaboration,
- soit toute autre chose...
Nous espérons que cet article ne tombera pas aux oubliettes parce que vous aussi "vous en connaissez".
Gérard QUITTARD, secrétaire général de l’A.C.E.
Pierre BUET, aumônier national de l’A.C.E.
NOTES -------------------------
(1) Cet article est paru dans L.A.R.F. (lettre aux responsables fédéraux de l’A.C.E.) du mois de mars - n° 335. [ Retour au Texte ]