Des ouvriers pour la moisson


Aumôniers de J.O.C., nous sommes "ordonnés" à la fondation de l’Eglise en jeunesse ouvrière, au sens plein du mot. Fonder l’Eglise consiste avant tout à susciter un laïcat responsable, faire que des gars et des filles, des hommes et des femmes accèdent ensemble et personnellement à la plénitude de la foi. Faire qu’ils deviennent témoins du Christ ressuscité dans leur vie quotidienne, en s’engageant au service des autres.

Mais de plus en plus, nous réalisons aussi que, fonder l’Eglise en jeunesse ouvrière, c’est également vouloir qu’au sein de ce laïcat des gars soient appelés à servir leurs frères, dans le sacerdoce : des filles, dans la vie religieuse. Sans vouloir faire de la J.O.C. l’antichambre du séminaire, c’est un fait, les équipes d’éveil et de recherche, les G.F.0. le prouvent : le Seigneur appelle des gars au sacerdoce, dans la J.O.C. Le Mouvement doit permettre à ceux qui sont appelés d’exprimer ce désir d’expliciter et de discerner cet appel qu’ils ressentent confusément.

Les aumôniers d’éveil et de recherche de toutes les régions de France soulignent l’importance que chaque aumônier de J.O.C. se sente personnellement responsable de cet éveil. Cette responsabilité ne se surajoute pas à ce que nous accomplissons déjà, comme prêtres, dans le Mouvement. Elle exprime tout simplement l’exigence que nous allions jusqu’au bout de ce que nous voulons avec le Mouvement ; fonder en jeunesse ouvrière l’Eglise totale : laïcat, sacerdoce, vie religieuse.

  • C’est la révision de vie qui, régulièrement, actualise cette volonté de fonder l’Eglise. Il nous faut avoir le souci qu’à tous les échelons du Mouvement, les gars et les filles arrivent à d’authentiques révisions de vie, qui les amènent à découvrir de plus en plus, leur vocation, le sens de leur vie.

  • Certains, parmi nous, sont parfois invités à élaborer, avec des responsables, des réflexions doctrinales pour telle session, telle journée d’étude, ou bien à guider ou à accompagner la réflexion des militants et militantes dans les récollections, les retraites du Mouvement. C’est ce même souci que nous devons garder : les éveiller à découvrir leur vocation profonde.

  • Enfin, il apparaît de plus en plus nécessaire que nous nous interrogions à ce sujet, entre prêtres, notamment au cours de nos rencontres d’aumôniers.

  • Et sans doute n’est-il pas inutile que notre regard de foi sur la Jeunesse ouvrière nous provoque personnellement à écouter de nouveau et à répondre, avec un coeur nouveau, à l’invitation toujours actuelle du Christ dans l’Evangile (Mt 9, 36-38).

    "A la vue des foules, il en eut pitié, car ces gens étaient las et écrasés, comme des brebis qui n’ont pas de berger. Alors il dit à ses disciples : "La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux. Priez donc 1s maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson".

Pierre GIRON
Aumônier national de la J.O.C.

NOTES -----------------------

(1) Article extrait de la "Lettre aux aumôniers J.O.C. - J.O.C.F." Février 1972. N° 142. [ Retour au Texte ]