Un goupe de jeunes filles oriente sa recherche

Ces notes ont toute la valeur Et toutes les limites d’une expérience : elles ont été rédigées à partir des "minutes" d’une rencontre (Les expressions entre guillemets sont celles des filles).

Un groupe s’est constitué de la façon suivante : à la suite d’une retraite d1orientation f trois filles ont souhaité poursuivre leur cheminement ensemble, au nom d’un même projet de vie religieuse qu’elles partagent. Trois autres filles, amies de l’une ou l’autref ont demandé à se joindre à elles. Un prêtre, à leur demande, les accompagne dans leur recherche.

Première rencontre. ;. Chacune se présente et dit où elle en est face à ce projet. Toutes souhaitent préciser d’abord les problèmes qu’elles se posent : "Si on se rencontre, c’est pour que ça sorte !… "

I - ON "DEBALLE" DES QUESTIONS...

Après un temps de réflexion personnelle, voici, en vrac, les problèmes : qui,"sortent", tels qu’ils sont formulés :

 "Dans quelle mesure la vocation est-elle un appel, un choix ?"

 "Dans le monde d’aujourd’hui, la religieuse a-t-elle encore un rôle à jouer ?"

 "Un prêtre m’a dit : "soyez d’abord une bonne militante, et après on verra !"

 "Le fait de penser à la vie religieuse ne nous situe-t-il pas à part des autres ? Nous sentons-nous encore en plein dans la pâte, malgré ce choix ?"

 "Comment peut-on être libre et s’épanouir en faisant le voeu d’obéissance ?"

 "Le voeu de chasteté ne provoque-t-il pas un amoindrissement de la féminité ?"

 "Que penser de cette réflexion : "on ferait mieux de mettre les contemplatives à l’action ?"

 "Avoir cette idée de la vie religieuse, quelles conséquences cela a pour notre vie d’aujourd’hui ?"

— "Est-ce qu’on peut chercher et trouver sa vocation ?"

 "La vie de communauté : son sens profond, bienfaits, difficultés..."

 "Comment se fait au noviciat la formation humaine et spirituelle, l’initiation à la vie religieuse ?"

 "Un cheminement actuel amène-t-il à une certitude ? Peut-on attendre une certitude, et laquelle ?"

 "Une religieuse est-elle une "séparée" ? Si oui, peut-elle être présente au monde ?

 "En quelles conditions doit vivre aujourd’hui une jeune fille en recherche ?"

 "Comment percevoir l’appel du Seigneur dans le vie de tous les jours ?"

 "Comment se fait-il qu’il y ait une sorte d’infantilisme dans la vie religieuse ? "

 "Un prêtre m’a répondu : "Bah ! Vous avez le temps !" Cela me paraît expéditif et ambigu"...

II - ON ESSAIE DE "LIRE" TOUT CELA...

En parcourant ensemble cette série de questions, nous nous demandons ce qu’elles révèlent, et nous en tirons quelques conclusions pour orienter nos rencontres de l’année...

1) Nous constatons que la plupart de ces questions concernent la vocation religieuse plutôt que la vocation du chrétien.- le projet entrevu plutôt que lu réalité vécue.

Réactions :

 "C’est normal, c’est demain qui pose problème"...

 "C’est pour parler de tout cela qu’on veut se retrouver"...

 "Pour moi, comment être chrétienne aujourd’hui à la Fac, c’est aussi un problème"...

 "Ce qui compte avant tout, c’est ce que nous vivons aujourd’hui : c’est à travers ça que le Seigneur nous appelle"...

 "Et pour demain on ne verra pas clair autrement"...

 "Par exemple, la sécularisation, ce n’est pas seulement un problème pour religieuses, pour moi ça veut dire : là. où je vis, comment être dans le monde sans être du monde"...

Conclusions :

 "Lors de nos rencontres, l’accent doit être placé sur le partage et la lecture de notre vie, grâce à la révision de vie, pour mieux découvrir les appels du Seigneur pour aujourd’hui.

 Les questions concernant la vie religieuse, il nous faut les aborder en nous demandant : "Qu’est ce que cela veut dire pour nous, aujourd’hui ?"

2) Nous constatons qu’en nous présentant les unes aux autres, nous avons parlé de notre famille, de notre milieu professionnel, de la Fac, de nos engagements... puis, en déballant nos problèmes, nous n’en avons plus parlé.

Réactions :

 "Peut-être parce qu’un projet, d’avenir, c’est une affaire personnelle".

 "Mais aujourd’hui c’est là qu’on vit"...

 "On s’évade si on décolle du milieu"...

Conclusions :

 Il faut que notre recherche nous permette d’aborder les problèmes de notre présence, de notre engagement, dans le milieu où nous vivons.

3) Cependant nous "pensons" à la vie religieuse, et c’est ce projet qui nous réunit. Or, cette vocation nous pose question : est-ce un appel du Seigneur ? Ou un projet que nous faisons ? Ou un rêve ? ...

Et la vie religieuse aussi pose bien des questions ;
" Au fond, on ne sait pas comment c’est vécu".
" Ça se remet drôlement en cause".
" II y en a qui courent et d’autres qui traînent".
" On a du mal à voir ce qui est essentiel".
" II faut sans doute écouter celles qui vivent cette vie, pour nous dire ce qu’elles vivent. A condition qu’elles soient vraies"...

Conclusions :

 Il nous faut poursuivre cette recherche en dialogue avec des religieuses, à titre de "témoins".

4) Et Jésus-Christ, dans notre recherche ? ...

Réactions :

 "On n’a pas beaucoup parlé de lui"...

 "Il nous reste une pudeur... pour en parler"...

 "Dire ce qu’on vit. c’est peut-être aussi dire, à l’occasion, comment on prie "...

 "On a besoin du prêtre pour éclairer la recherche grâce à la Parais de Dieu"…

Conclusions :

 En faisant révision de vie, nous essaierons d’écouter ce que le Seigneur nous dit et nous demande.

 .De temps en temps, nous ferons un Partage de la Parole de Dieu dans la ligne du thème abordé. :

 Parfois, préparer et célébrer l’Eucharistie ensemble.

Enfin, le groupe décide du rythme des rencontres :
une réunion par mois
plus un week-end par trimestre.
Et on partage les responsabilités...
Ainsi, cette année, a démarré un groupe...