Pour une mise en oeuvre d’une pastorale des vocations de jeunes


Des faits qui posent des questions.
Des questions qui demandent des décisions.

De ci, de là, nous entendons des questions comme celles-ci :

  • Nous avions un séminaire de jeunes. Nous n’avons plus qu’un foyer au niveau du 2d cycle. Alors, que faire pour des jeunes du 1er cycle ? Comment orienter, dans ces conditions, une pastorale des vocations ? ...
  • Chez nous, il n’y a qu’un foyer 2d cycle. Or, la vitalité d’un tel foyer n’est-elle pas, comme l’expérience le prouve, liée à l’existence d’un séminaire 1er cycle scolarisé ? D’autres jeunes vont-ils entrer en foyer ? Ne faudra-t-il pas, un jour, le fermer aussi ? ...
  • Le séminaire scolarisé est amené à ouvrir plus largement l’internat des classes de 6e et 5e à des garçons volontaires pour une vie chrétienne vraie, sans référence à un projet de vie sacerdotale ou religieuse. Que faut-il en penser ? ...
  • Dans la problématique actuelle, faut-il, en privilégiant l’une ou l’autre formule, miser sur l’institution permanente ou sur la diaspora ? ...
  • Institution permanente et diaspora peuvent-elles coexister ? Quel type de relations doivent-elles entretenir ? ...
  • Dans le diocèse de ..., il n’y a plus ni séminaire de jeunes, ni foyer. C’est tout le presbyterium qui est responsable de la pastorale des vocations : à lui de mesurer et d’exercer ses responsabilités. N’est-ce pas normal ? ...
  • Un service diocésain des vocations, est-ce bien nécessaire ? ... Un tel service risque tellement d’être marginal ! Et puis, les prêtres se déchargent sur une personne, une équipe, un organisme responsables ! ...
  • ... etc. ... La liste n’est pas exhaustive !

"Que de problèmes !
Et encore des questions d’institutions, de structures", diront certains.

  • Non ! ce qui prime pour nous,

    ce sont les besoins d’une Eglise qui grandit au cœur d’un peuple,
    ce sont les appels de l’Esprit à travers l’expérience des personnes...

    C’est en ce sens-là que nous essayons de "convertir notre regard".

  • Mais les problèmes sont là, et pour certains ils sont le pain quotidien.
  • Ces problèmes, c’est dans cette optique-là qu’il nous faut les poser et les résoudre.
  • On ne résout pas des problèmes complexes de façon simpliste : c’est courir le risque de brader des richesses et de sacrifier des personnes.
  • On ne résout pas des problèmes locaux dans un bureau national.

    Aussi, nous nous interdisons d’apporter des solutions. Mais, en nous inspirant des questions et des réactions, des recherches et des expériences, nous voudrions préciser

    • comment les questions doivent être posées,
    • ce qu’il est primordial de mettre en oeuvre d’abord, pour que les problèmes puissent être posés et que les décisions puissent être prises.

I - Comment poser les problèmes ?

Un problème bien posé est déjà à moitié résolu, dit un vieil adage ! Bien poser l’un de ces problèmes, n’est-ce pas...

  • D’abord respecter les personnes, ce qui veut dire : ne pas poser les problèmes à partir d’institutions que l’on défend ou que l’on critique, ni opter pour une "politique" que sous-tend parfois une théologie sous-jacente.

    On dit par exemple :

    • "La majorité des prêtres en mission dans le diocèse sont sortis des séminaires de jeunes. Donc il faut miser sur cette institution qui a porté ses fruits".

      La première proposition est vraie.
      Mais peut-on en tirer cette conclusion unilatérale ?

    • "La diaspora, c’est le mouvement de l’Eglise d’aujourd’hui qui rejoint les hommes là où ils vivent. Donc il faut miser sur la diaspora qui s’inscrit mieux dans le dynamisme de l’Eglise".

      C’est peut-être vrai,.
      Mais faut-il pour autant engager tous les jeunes en cette voie ?

    • "Les jeunes ont besoin de vivre, de mûrir en communautés de jeunes. Le séminaire de jeunes ou le foyer répond à ce besoin".

      Mais la diaspora leur permet aussi de se retrouver... autrement.

    • "Mieux vaut un cheminement en pleine vie : alors les jeunes connaissent l’affrontement".

      Est-ce possible et prudent pour tous ?
      La vie en institution ne permet-elle pas un certain affrontement ?

    • "En demeurant là où ils sont, les jeunes demeurent enracinés dans leur milieu, en découvrent mieux les valeurs et se sentent mieux appelés s’y engager".

      Est-ce vrai pour tous ?
      Et, dans une institution, ne peut-on aussi s’efforcer de faire prendre conscience d’un enracinement, des valeurs d’un milieu, les respecter et les cultiver ? ...

Partir sur de telles bases, s’inspirer de tels principes, est-ce vraiment être attentifs aux personnes : à ce qu’elles sont - à leurs possibilités - à leur attente - à leurs besoins ?

  • Poser le problème - en apportant les informations nécessaires - à l’évêque entouré de son conseil presbytéral et, le cas échéant, du conseil pastoral.
    • Car c’est la communauté chrétienne tout entière, lieu et signe des appels de Dieu pour aujourd’hui, - et plus particulièrement son presbyterium -qui est collectivement responsable. Trop souvent, la communauté chrétienne et le presbyterium se sont "dé-chargés" ou ont été "déchargés" de ce droit et de ce devoir.

      "En fait, cette action concertée des prêtres, religieux, religieuses et des laïcs pour la pastorale des vocations est loin d’être réalisée. N’est-ce pas, en partie, parce qu’ils n’ont pas, et surtout les laïcs, trouvé la possibilité dans
      l’Eglise de participer à l’élaboration et à la décision ?"
      (Commission de liaison A.C. - C.N.V.).

    • Car l’évêque est premier responsable de la mission, et donc de la pastorale de toutes les vocations, qu’elle nécessite, non pas tant par son action personnelle directe que par sa préoccupation, d’y intéresser toute l’Eglise locale dont il porte la responsabilité.

  • Etudier le problème à l’échelle régionale.
    "A chacun sa situation, et donc ses problèmes", dit-on. En vertu de ce principe, bien des décisions sont prises au seul plan diocésain. Bien des problèmes, autrefois posés et résolus à ce niveau, doivent maintenant être au moins examinés au niveau régional. Il en est même qui ne peuvent être résolus que là. D’ailleurs, la formation sacerdotale en 1er et 2e cycle, l’animation des G.F.U. et des G.F.O. ne sont-elles pas assurées à l’échelle régionale ? Une certaine cohérence, dans les décisions prises ici ou là, n’est-elle pas nécessaire ? Et enfin, pour voir clair, n’a-t-on pas besoin bien souvent du regard d’un autre ?

    Cela ne rend-il pas d’autant plus nécessaire un véritable conseil régional des vocations, qui permette des échanges sur ces problèmes, une réelle concertation et une meilleure collaboration entre tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, coopèrent à un même service des vocations ?

  • Aboutir à des décisions positives.

    "C’est une exigence de la vie de l’Eglise que de rendre possible le regroupement des jeunes formant un projet de vie sacerdotale ou religieuse." (Orientations épiscopales n° 26).

    Aucune formule n’est absolument parfaite, mais supprimer tout service réel et solide des jeunes en recherche de vocation constituerait une erreur démontrée par l’histoire et la théologie tout autant que par les psychologues de notre époque. De plus, les jeunes attendent ou réclament des communautés ou des rencontres spécifiques. L’Eglise ne peut rester sourde à ces appels, elle qui, de par sa mission, se veut présente à ce que "les jeunes vivent, recherchent, espèrent".

  • Prendre le temps et les moyens nécessaires pour informer et. sensibiliser.
    Informer :
      • c’est faire connaître une décision, en précisant les raisons qui la motivent et les modalités qu’elle entraîne : non seulement par des textes qui risquent d’être peu lus ou mal saisis, mais par des rencontres et des contacts.
      • c’est aussi présenter cette décision au sein d’un plan pastoral qui révèle une réelle cohérence et suscite une espérance.
      • c’est surtout amener les personnes à saisir l’enjeu de cette orientation, à se sentir un peu plus ou autrement responsables.

        Par exemple : si, a l’occasion de la fermeture d’une institution permanente, on se contente d’annoncer qu’une action sera intensifiée en faveur d’une diaspora, une telle décision n’est-elle pas condamnée à l’échec ? Ne faut-il pas veiller à ce que tous comprennent un peu mieux la nécessité d’un accompagnement pour ces jeunes - saisissent ce que sont ces jeunes, ce qu’ils attendent - et se considèrent comme responsables de la vie de cette diaspora et du cheminement de ces jeunes ?

    Enfin, en étudiant de tels problèmes, ne nous faut-il pas garder conscience que, en ce temps qui est le nôtre, une décision doit être prise, dans les meilleures conditions, aujourd’hui pour aujourd’hui - et que la décision prise n’est pas déjà la solution du problème !

*
* *

II - A titre d’exemple. :
Cheminement en institution ou cheminement en diaspora ?

  • Si le problème est ainsi posé, les réactions les plus diverses surgissent, souvent très "contrastées" :
    • "les institutions permanentes "fondent", en se vidant sans se remplir. Alors, peut-on encore miser sur elles ?"
    • "L’internat n’est plus viable ! C’est un fait. Il faut en tirer les conclusions ! "
    • "Le cheminement en communautés permanentes ne permet pas un affrontement suffisant avec la vie."
    • "C’est en pleine vie que l’on mûrit, non en serre chaude !"
    • "En diaspora, les jeunes se préparent mieux à faire une option libre".
    • "D’ailleurs, les jeunes viendront de moins en moins en ces institutions".
    • "Et les parents préfèrent que l’enfant ne soit pas trop vite marqué, orienté."
    • "En institution, on est étiqueté !"
    • "Le cheminement en institutions est plus ferme, plus structuré."
    • "La diaspora, c’est encore flou... Une pédagogie qui se cherche !"
    • "Cette diaspora, n’est-ce pas un mythe ?"
    • "Miser sur la diaspora, n’est-ce pas lâcher la proie pour l’ombre ?"...

    Tout cela se dit.

  • Mais le problème est-il bien posé ?

    N’est-ce pas parce qu’il est mal posé, qu’il suscite des réactions aussi diverses, plus ou moins motivées par certains souvenirs personnels, par certains a priori ? Est-il une réponse théorique possible à un problème ainsi posé ? Il ne s’agit pas tant de faire entrer d’abord des personnes dans nos institutions que de les rejoindre là où elles vivent au milieu de tous leurs conditionnements". (Assemblée Evêques-Prêtres - Lourdes 69).
    Cela ne nous invite-t-il pas à partir des personnes plutôt que des institutions ou des principes ?

  • Ce problème doit être posé et une décision doit être prise
        • pour tel jeune,
        • pour telle étape de son cheminement.
    • en tenant compte
      • de ce qu’il est, du projet qu’il a,
      • de ce qu’est son milieu : famille, quartier, école...
      • de ce que sont ses liens et ses engagements,
      • de ce à quoi il aspire,
      • de ce qu’il peut vivre et de ce qu’il doit vivre pour grandir.
    • et en dialogue avec ceux qui voient vivre ce jeune, qui l’écoutent et l’accompagnent.

  • Si l’on pose ainsi le problème à partir des personnes, on s’aperçoit que des jeunes différents attendent :
    • des cheminements différents : selon les personnes, c’est soit l’institution permanente, soit la diaspora qui est "le moyen privilégié lui permettant de donner corps a son. projet, d’en préciser et d’en vérifier la véritable signification" (Orientations, n° 29). "Ces formes d’accompagnement, que la vie actuelle conduit à diversifier, veulent, répondre à la variété des besoins et des appels" (Orientations, n°26).
    • des cheminements spécifiques : les jeunes qui sont en communautés permanentes et ceux qui demeurent en diaspora vivent des vies très différentes. Il s’agit donc d’inventer ici et là une pédagogie spécifique. Ces cheminements différents doivent garder... ou conquérir leur originalité. Notamment la diaspora, même si elle est née de l’institution, n’en doit pas être une excroissance : peut-être doit-elle un peu plus se démarquer, car elle a sa mission propre et doit exercer une pédagogie originale, tout autant que la communauté permanente.
    • des cheminements bénéficiant d’une pédagogie ferme : la méfiance ressentie parfois, chez certains envers les communautés permanentes, chez d’autres envers la diaspora, ne vient-elle pas de ce que la pédagogie, sur l’une ou l’autre voie, n’est pas ou ne paraît pas assez sérieuse, assez ferme ? N’est-il pas urgent d’inventer ? Et n’est-ce pas la mission des responsables qui accompagnent ces jeunes, mais aussi la mission propre des ateliers nationaux et régionaux que de mettre en oeuvre, par respect pour ces jeunes et leur projet, une pédagogie aussi ferme qu’adaptée, à partir de ces mots du texte d’"orientations" qui appellent encore bien des précisions :
      • "Le caractère permanent de ces communautés (séminaires de jeunes,
        foyers), leur projet éducatif, doivent faciliter une meilleure découverte des appels du Christ, de l’Eglise et du monde, un engagement de ces jeunes dans les milieux qui sont les leurs, et l’accès à un état de vie choisi dans la foi avec une véritable liberté chrétienne" (Orientations, n° 29).
      • "L’Eglise veut offrir (aux jeunes en diaspora) l’aide spécifique que requiert leur projet en les rejoignant là où ils vivent. Insérés dans divers milieux de vie, pris dans les mutations du monde, appelés à répondre de leur foi dans le contact avec des incroyants, ces jeunes ont besoin de rencontres pour favoriser leur recherche, approfondir leur projet d’avenir, le confronter avec celui des autres et accéder à un choix libre et éclairé dans une expérience collective" (Orientations, n° 3l).
    • des cheminements qui ne peuvent ni s’ignorer ni demeurer parallèles : N’est-il pas indispensable aux uns et aux autres, pour coopérer à un même service des jeunes,
      • de partager et de confronter leurs expériences,
      • de s’interpeller mutuellement ? ...

  • D’ailleurs, responsables de communautés permanentes et animateurs de diaspora, ne prennent-ils pas de plus en plus conscience les uns et les autres...
    • que "des projets de vie, surtout au temps de la première adolescence, ne peuvent s’épanouir en décision d’engagement sans le soutien de regroupements. Les jeunes les attendent et les réclament. Leur suppression ou leur inexistence compromettront gravement l’avenir" .(Orientations, n° 26),
    • qu’il leur faut être "attentifs à la vie" des jeunes (n° 3l) et "rejoindre ces jeunes là où ils vivent" (n° 28).
    • que des jeunes "entendront l’appel de Jésus-Christ et y répondront dans la mesure où on les aidera à progresser dans la foi, à s’engager au service de leurs frères, à être attentifs aux signes de Dieu dans leur vie" (n° 7).

    Pour nous, cela est essentiel... et là-dessus, n’est-ce pas, nous sommes tous d’accord !"

III - Un problème essentiel :
Un service diocésain des vocations, au fond, est-ce bien nécessaire ?

La question est parfois posée, sous des formes et pour des raisons différentes :

    • "N’est-ce pas tout le Peuple de Dieu qui est responsable ? Ne le prive-t-on pas de ce droit ?"
    • "Si quelqu’un se charge d’un service, les autres comptent sur lui".
    • "N’est-il pas primordial qu’il y ait une pastorale de la vocation, c’est-à-dire que tous les éducateurs de jeunes et les animateurs de communautés aident des jeunes et des adultes à découvrir et à vivre leur vocation de chrétiens ? N’est-ce pas là leur tâche commune ? Et ils essaient de la remplir".
    • "Si on s’efforce d’aider le Peuple de Dieu à vivre d’une présence missionnaire, ne fait-on pas l’essentiel pour que s’éveillent des vocations sacerdotales et religieuses ?"
    • "Ne faut-il pas d’abord qu’il y ait une réelle pastorale de l’Enfance et de la Jeunesse, sans laquelle une pastorale des vocations est impossible ?"
    • "Si des jeunes ont un projet de vie sacerdotale ou religieuse, n’est-ce pas les prêtres, les religieux, les religieuses vivant auprès de ces jeunes qui sont les mieux placés pour les accompagner ?"
    • "Et puis, l’expérience le prouve, un tel service risque d’être tellement marginal, par rapport aux forces vives d’un diocèse !"

  • Ce qui nous paraît fondamental
    • "La pastorale des vocations est l’oeuvre de tout le Peuple de Dieu. La communauté chrétienne et chaque membre du Peuple de Dieu ont à découvrir et à expérimenter qu’ils sont les instruments normaux des appels de Dieu" (Orientations - n° 10).
    • "Dans la mesure où le Peuple de Dieu vivra d’une présence missionnaire au sein des ensembles humains, pourront s’y révéler les vocations qui serviront la naissance de la foi et la croissance de l’Eglise" (n° 10)
    • "La pastorale des vocations apparaît en premier lieu comme une dimension essentielle de toute pastorale soucieuse d’évangélisation. Toute action qui rend les hommes attentifs aux appels de Dieu dans leur propre vie et dans la vie du monde, qui les amène à adhérer personnellement à Jésus-Christ et à s’engager pour la croissance de l’Eglise au sein des réalités humaines, est déjà action pastorale au service des vocations" (n° 13)
    • "Des jeunes forment un projet de vie sacerdotale, religieuse ou missionnaire. Ceux et celles qui vivent auprès d’eux sont les mieux placés pour les accompagner dans leur cheminement (n° 23).

    Voilà nos convictions profondes.

  • Tout cela est l’essentiel, mais, pour que cela soit vécu, il faut que, au coeur d’une pastorale avant tout soucieuse d’évangélisation, il y ait :
    • un "signe" qui rappelle que, pour croître au coeur des réalités humaines, l’Eglise a besoin des ministères et de la vie religieuse. Et ce signe est d’autant plus nécessaire si des institutions s’amenuisent ou disparaissent.
      • Témoignage d’un prêtre : "Quand il n’y a plus de séminaires, on pense encore moins aux vocations".
      • Réaction d’un aumônier après la visite d’un responsable des vocations : "Viens déjeuner de temps en temps. Les vocations, on y croit, Mais quand tu viens, on y pense ensemble".
    • une voix qui informe : c’est un besoin."
      • Réaction d’un prêtre après une journée de zone sur la vocation : "Si on parle comme ça de la vocation, il y a peut-être encore moyen d’en parler !"...
      • Et cette autre réaction : "Je ne savais pas que ça existait, tous ces modes nouveaux de formation. C’est autre chose que ce qu’on a vécu, mais ça paraît sérieux, c’est pas farfelu !"...
    • une voix qui provoque et interpelle prêtres et laïcs, communautés chrétiennes et mouvements apostoliques, pour que tous portent ce souci et se sentent responsables, pour qu’une éducation de la foi aille jusqu’à l’interpellation en faveur des ministères et de la vie religieuse.
      • Un prêtre parlant d’un responsable des vocations : "Il est tannant ! Mais après tout, il fait son boulot. Et on a besoin qu’il le fasse !"
      • Un aumônier de J.I.C. : "En équipe de J.I.C., quand on a abordé le problème de l’avenir, un gars a dit : peut-être serai-je prêtre, j’y pense... Je n’ai pas relevé. Je me suis dit : on verra bien ! De toute façon, il fait médecine ! Puis j’ai rencontré un responsable de G.F.U. Cela m’a amené à me remettre en cause. Je me suis demandé : le projet de ce jeune, l’as-tu pris au sérieux ? As-tu au moins tenu compte de ce que demande et offre le Mouvement pour des jeunes qui ont un tel projet ?".
    • un service qui veille à l’accompagnement des jeunes :
      • qui ont un tel projet -et tout projet de jeune mérite d’être pris au sérieux
      • qui ont droit à un accompagnement pour vivre en référence à ce projet.

    Ces jeunes, il ne s’agit pas pour un responsable diocésain, de les accompagner, mais de veiller à ce qu’ils soient accompagnés là où ils vivent. Le respect des personnes ne va-t-il pas jusque là ?

    • Un lycéen : "si l’on ne prévoit pas quelque chose pour soutenir les gars pensant au sacerdoce, cela est grave... Les aumôniers ne pourraient-ils pas avoir une attention toute particulière pour ces gars là, qui se trouvent dans le même cas que moi et qui, eux, n’ont peut-être pas la chance d’avoir un soutien comme je l’ai par ailleurs ?"
    • Un jeune ouvrier : "la première fois que j’ai dit à l’abbé que je pensais au sacerdoce, il n’a rien dit et s’est remis à parler des copains... Je me suis dit : il n’y croit pas !... Mais après, j’ai bien vu qu’il ne l’avait pas oublié. Je l’ai compris aux questions qu’il me posait."
  • " Pour remplir une telle mission, un service diocésain des vocations n’est-il pas plus que jamais nécessaire ?
    • Il ne s’agit pas de "bombarder" un responsable : un homme seul ne peut remplir semblable mission, elle exige une équipe diversifiée, qui exprime la coresponsabilité de tout le peuple de Dieu et lui permette de l’exercer.
    • Il ne s’agit pas de bâtir une "structure", mais d’assumer un service qui permette à tout le peuple de Dieu de se sentir responsable et d’exercer sa responsabilité.

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Et beaucoup de responsables diocésains souscriraient à cette déclaration des responsables de l’Ouest :

"Devant nous, un inonde se construit.
Au service de ce monde, une Eglise grandit.

Voilà ce qui prime pour nous,
et non pas les structures, les institutions, un service diocésain, à défendre,

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Dans ce souci de bâtir l’Eglise est inclus le souci de toutes les vocations : l’Eglise doit se donner les ministres et les témoins dont elle a besoin. Il ne suffit pas de le proclamer.

Il faut aller, en tous milieux, jusqu’à l’éveil et l’appel.

Dans les circonstances actuelles, c’est peut-être notre travail de le rappeler."

"Voilà ce qui prime pour nous"
C’est l’essentiel !
et "l’essentiel", c’est le principal !" ...

Les questions posées, nous ne les avons pas inventées, nous les avons entendues et écoutées.

Devant ces questions, nous avons réagi : nous avons essayé de dire ce qui nous paraissait primordial, pour que les problèmes d’aujourd’hui soient bien posés et bien résolus.

Aux uns et aux autres de réagir. Ne serait-ce pas une manière d’éclairer, en vue d’une rédaction définitive, le texte des orientations de la Conférence épiscopale ?

Si vous réagissez…. merci.

J. DUBREUCQ, J. RIGAL, M. VENNIN