Conseil National des Vocations de Jeunes

Paris : 15 & 16 juin 1970

Le Conseil National des Vocations de Jeunes s’est tenu à Paris les 15 & 16 juin. Prévu initialement pour septembre, il a été avancé en raison des problèmes posés par la réflexion sur le Colloque 70.

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La première journée fut consacrée à un échange sur les réactions et les interrogations face au Colloque. Après un tour de table, trois questions furent posées et étudiées en carrefour :

• Quels sont les principaux appels que nous avons perçus au Colloque ?
  
• Quels dynamismes avons-nous notés dans le monde des jeunes ?
  
• Comment miser sur ces dynamismes :
  
  • en ce qui concerne la diaspora et les institutions permanentes,
    
  • au plan d’une pastorale diocésaine et régionale des vocations.

Nous donnons les réponses du Conseil à ces trois questions.

I - APPELS ISSUS DU COLLOQUE

On a aimé cette expérience d’Eglise où chacun s’exprime librement et accepte sa part de responsabilité dans la conduite même du dialogue.

1/ Le rôle de la communauté chrétienne s’est révélé très important dans l’éveil et le soutien des vocations. On s’en rendait compte, non pas sous forme de déclarations, mais expérimentalement au fil d’un cheminement particulier, au hasard d’un témoignage de vie, dans le souvenir d’un soutien reçu d’autres chrétiens.

La diversité des vocations appelle d’ailleurs non pas une, mais des communautés successives (selon les âges, les exigences de l’enseignement ou de l’éducation), concomitantes (selon les charismes ou les options de chacun), complémentaires (selon le pluralisme des milieux sociologiques ou des engagements). Quand on se connaît bien on
s’accepte différents, et quand on s’accepte différents on est apte à se reconnaître ensemble responsables de 1’ensemble.

2/ La qualité du dialogue entre adultes et jeunes n’a fait que grandir pendant les trois jours, probablement à cause d’une compréhension réciproque et d’une grande liberté d’expression.

Les jeunes ne refusent pas de travailler avec des adultes s’ils savent qu’ils sont reconnus comme des interlocuteurs valables et si les adultes accueillent et partagent leurs remises en cause.

Ils comprennent mieux aussi le sens de l’engagement personnel quand ils découvrent que celui des adultes devient source de créativité, et donc de renouvellement.

3/ Un double appel d’information s’est fait entendre : comment évolue, au cours des ans, la vocation personnelle ? Quels efforts entreprend aujourd’hui l’Eglise pour aider cette évolution ? Il est remarquable que l’unité de vues et la convergence des réflexions sont rendues plus faciles lorsque les barrières et les compartimentages traditionnels ont été bousculés.

4/ Il faut remédier à la carence doctrinale sur la vocation chrétienne. C’est une recherche à entreprendre qui implique un approfondissement théologique. Pourquoi des jeunes eux-mêmes ne participeraient-ils pas à ce travail ? Ils le feraient volontiers.

5/ Les jeunes ont trouvé, au Colloque, pour parler de leur vocation, un lieu d’échange diversifié. Au-delà des groupes homogènes qu’ils forment spontanément, il faut des groupes plus résistants et plus stables, antérieurs à la recherche individuelle et aux fluctuations de l’adolescence. L’interpellation doit pouvoir venir de toutes parts.

6/ Le problème de la vocation a été abordé pour lui-même, sans grandes considérations pour les différences de sexe (vocation masculine ou féminine) : les jeunes n’y faisaient pratiquement jamais référence.

7/ La vocation religieuse féminine est absente des préoccupations de beaucoup de laïcs et de beaucoup de prêtres. "C’est la première fois qu’un prêtre s’intéresse à ma vocation", disait une jeune fille à l’un d’entre nous.

Deux questions sont restées en souffrance

1/ La vocation religieuse proprement dite, masculine ou féminine, ne fut guère étudiée, ni pour elle-même, ni tellement pour lui trouver son originalité dans l’Eglise. Elle a été traitée en parent pauvre.

2/ Le milieu d’origine, lui aussi, est passé sous silence le plus souvent, les valeurs qu’il promeut sont-elles assumées en éducation ?

II - LES DYNAMISMES DU MONDE DES JEUNES

Deux des trois carrefours ont étudié cette question de façon différente. Nous donnons ici une synthèse des réactions des deux premiers carrefours et le compte rendu du troisième.

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Le dynamisme du monde des jeunes a de multiples aspects. On peut dire qu’il y a chez eux :

• un dynamisme d’invention,
  
• un dynamisme de spécialisation,
  
• un dynamisme de participation,
  
• un dynamisme pour l’efficacité,
  
• un dynamisme d’action,
  
• un dynamisme de foi.

Au sein de ces dynamismes se manifestent à la fois :

• la force du dialogue,
  
• l’expression d’un idéal,
  
• le besoin de l’équipe,
  
• une certaine reconnaissance de l’Eglise.
  

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1) Dynamisme d’invention

• Les jeunes "réinventent" leur sacerdoce ;
• Leur expérience personnelle a parfois valeur d’absolu ;
  
• Ils ont un sens aigu du commencement . . . (Nous on donne suite ..., eux ont l’impression d’une naissance).

Dangers :

= risque de minimiser certains aspects de la vie de l’Eglise, voire même de la Révélation qui nous est donnée...
= cette créativité ne comporte-t-elle pas une part d’irréalisme ?
= faut-il leur laisser faire leur propre expérience sans les tempérer ?

2) Dynbamisme de spécialisation

• Ils ont le sens de la spécialisation pour une tâche donnée.
  
• Ceci ne les empêche pas pour autant d’en essayer parfois plusieurs.
  
• C’est dynamique, mais souvent très personnel.

Danger :

= risque de n’avoir plus personne pour des tâches plus traditionnelles.

3) Dynamisme de participation

• Ils ne rejettent pas les adultes, bien au contraire.
  
• Ils désirent un partage avec eux, et même leur présence parmi eux.
  
• Mais à condition que l’adulte accepte de chercher et de cheminer avec eux.
  
• Ce qu’ils rejettent, c’est le type de relation : éducateur - éduqué. Ils veulent que l’adulte soit partie prenante dans leur recherche, au même titre qu’eux. Tout en restant bien lui-même. Mais ils ne veulent pas de présence muette : ils veulent qu’on se livre.
  
• Certains types d’adultes sont enfin rejetés comme incompétents, soit parce que trop liés à un système, soit comme appartenant par leurs réactions ou leur style à un autre monde.

4) Dynamisme de réussite, d’efficacité

• Ils disent que "ça marche" quand il y a eu dialogue - et dialogue vrai -
  
• Quand ils ont vraiment été participants, membres actifs dans une affaire.
  
• Quand ils arrivent à constituer un certain groupe homogène ; d’où naissance de bandes.
  
• Ils ont un certain dynamisme utilitaire : il faut que ça soit efficace. Ils ne redoutent pas l’affrontement, pourvu qu’il y ait activité commune.
  
• Ils consentent à se situer dans un engagement s’il est en partie "inventé" par eux, et si ce pourquoi ils s’engagent leur apparaît efficace et authentique.

5) Dynamisme d’action

• Quand ils ont découvert quelque chose de nouveau, comme moyen d’aller plus loin (ex. : Don Helder Camara).
  
• Quand ils se trouvent mêlés à d’autres jeunes (certains "pèlerinages" - "Taizé", etc.
  D’une façon générale, l’action est envisagée en groupe où l’on se sent solidaire).
  
• Quand ils trouvent dans un adulte une certaine réalisation de ce qu’ils observent, mais sans se contenter d’un modèle unique. Ils recherchent des valeurs incarnées dans plusieurs personnes.

Dangers :

= d’où le danger pour certains d’une difficulté à rencontrer Jésus-Christ et à être attentifs à la vie (comme peut y aider un mouvement d’Action cath.).

6) Dynamisme de foi

• Ils ont des convictions
  
• Ils sont attentifs à ce qu’il y a dans l’air du temps (Tiers-Monde, monde des jeunes)
  
• Ils ont un certain sens de la pauvreté (avoir beaucoup pour donner beaucoup).

Dangers :

= de s’arrêter à certains seuils ;
= de percevoir des valeurs qui ne se traduisent pas forcément dans le quotidien
= d’être plus sensibles aux idées qu’à la vie (risque de politisation en faculté).

• Pour alimenter cette foi, ce dynamisme a besoin de temps forts auxquels il se réfère, temps forts désirés d’ailleurs par les jeunes eux-mêmes.
  

L’analyse des comportements dynamiques des jeunes relève :

1) La force du dialogue, quand les conditions d’échange sont respectées : prise au sérieux de l’argument ou de l’interrogation, liberté d’expression, autonomie de la personne, estime mutuelle. Il apparaît que les adultes eux-mêmes en un tel contexte libèrent le dynamisme des jeunes.

2) L’expression d’un idéal qui va jusqu’à nommer Jésus-Christ et à s’engager réellement.
Les jeunes ne sont pas des blasés ou des accusateurs. Au moins les 600 qui étaient venus au Colloque étaient portés par une certaine force qui fait adhérer à quelque chose, voire à quelqu’un, qui stimule aussi à de véritables responsabilités .
"Ce qui est à faire à notre niveau, c’est à nous de le faire" tant dans le domaine de la créativité que dans celui de la recherche. Pourquoi ne seraient-ils pas associés à une étude même doctrinale sur la vocation baptismale ?
Ainsi se retrouvent des qualités de spontanéité et d’espérance, et cette attitude doit poser question à ceux qui rapportent des analyses tout imprégnées de malaise (cf. les rapports de la J.E.C. d’Amiens).

3) Le besoin du groupe ou de l’équipe. Pas de cheminement individuel, sauf exception de plus en plus rare. Il est vrai que les jeunes se heurtent aux structures des adultes. Il est vrai qu’ils ont besoin de s’épauler dans une société où ils se sentent souvent "bloqués" (cléricale, économique, etc.)

4) La reconnaissance de l’Eglise comme lieu d’épanouissement de la personne. Si l’Eglise rendait plus fréquentes ces interpellations, ils la contesteraient moins. Car ils la contestent dans la mesure où ils se croient pris pour des pions sur un échiquier. Ils récusent une hiérarchie, non pour son autorité ou son rôle mais pour ses méthodes d’intervention.

Cependant, il faut constater que des questions importantes ont été passées sous silence

1/ Le célibat a été à peine évoqué.

• S’agit-il d’une fatigue, d’une saturation du problème ?
  
• L’ensemble des participants étaient-ils du type "classique" ?
  Les jeunes se sont en tout cas situés hors de l’alternative mariage ou célibat !

2/ Le problème de l’incroyance n’inquiétait pas tellement.

• Soit parce que beaucoup de jeunes tolèrent et admettent volontiers une vision athée du monde et de l’existence humaine : pourquoi convertir ? Convertir à quel salut ?
  
• Soit parce qu’on était heureux de vivre entre chrétiens : le Colloque favorisait une certaine évasion. On s’en est aperçu quand Mgr MARTY rappelait les esprits à la réalité d’un monde qui continue à souffrir de la guerre et de la faim.
  

3/ le souci missionnaire était presque absent dans les interventions.

• Les problèmes concrets des milieux de vie étaient moins pressants et on a travaillé un peu "en chambre".
  
• Les engagements apostoliques sont difficiles et sujets à caution : c’est toute la problématique des mouvements d’Action Catholique et de leurs méthodes dont on n’a pas parlé.
  
• L’annonce de l’Evangile n’est sans doute pas assez prise au sérieux et l’aspect
  subjectif de la vocation est surévalué.
  
• Les modèles de prêtres engagés expressément dans des postes missionnaires sont encore rares.
  
• L’Eglise d’aujourd’hui manque peut-être de souffle apostolique et donc de dynamisme. Il faut repréciser à chaque génération sa mission.

* *

III - COMMENT MISER SUR CES DYNAMISMES

1/ En ce qui concerne la "diaspora" et les institutions permanentes.

Le monde des jeunes avec sa dynamique propre, se trouve en présence d’institutions diverses à son service, qu’il s’agisse d’institutions temporaires ou permanentes.
Immédiatement, un certain nombre de questions se posent.

• La première concerne les éducateurs : face au monde des jeunes tel qu’il se présente, la condition fondamentale pour un travail d’éducateur résidera dans la possibilité qu’il aura de s’ouvrir et de s’insérer suffisamment dans une communauté de jeunes. Cela devra pouvoir aller en bien des cas jusqu’à un enracinement sociologique permettant un partage de vie et d’engagement avec eux tout en demeurant dans les cadres des institutions où il se trouve.
  
• Une partie de la réponse donnée à cette première question est liée à l’évolution même des institutions. Personne ne conteste la nécessité de cette évolution mais la question est posée : que devient une structure au delà d’un certain seuil d’évolution ?
  
• Enfin, puisqu’il s’agit de favoriser la créativité des jeunes, quel type de structure assez souple et évolutive les éducateurs peuvent-ils leur proposer de construire ensemble ? Semblent être postulés :
  
  • un style nouveau de relation éducateurs-jeunes , ce qui entraîne un type déformation des éducateurs dont on ne peut faire l’économie.
    
  • accepter de travailler dans le provisoire et l’inachevé puisqu’il s’agit d’inventer sans cesse à nouveaux frais avec les jeunes tels qu’ils sont. Mais faire
    
  • En sorte que les impasses et les échecs soient l’occasion d’une nouvelle recherche et d’un nouveau départ. Cheminer avec des jeunes ne consiste pas à renoncer à être adulte et éducateur.
    
  • Favoriser l’équilibre dans la vie des jeunes entre la dimension personnelle et communautaire de leur engagement. Il s’agit de faire découvrir que leur participation à la vie d’équipe assume les valeurs auxquelles ils aspirent.
    
  • Les mettre en relation vitale avec les aumôniers d’Action Catholique et les animateurs des forces vives de la région.
    
  • Prévoir une équipe d’animation composée de prêtres, de laïcs (spécialement des parents) et de jeunes dont les membres ont à chercher le type de relations interpersonnelles de nature à instaurer un dialogue vrai, permettant au dynamisme des éducateurs de libérer celui des jeunes.

2/ En ce qui concerne la pastorale diocésaine et régionale.

• Le Colloque amène à poser le problème de la pastorale des vocations de façon nouvelle. Il s’agit d’interpeller les communautés chrétiennes et les mouvements de jeunes. La preuve a été donnée que les membres les plus divers du peuple de-Dieu peuvent s’intéresser et se sentir engagés dans le problème des vocations.
  
• Il semble indispensable que la pastorale des vocations soit assumée par une ou plusieurs équipes diversifiées
  
  • apparaissant comme partie prenante de la pastorale ordinaire et particulièrement de celle des jeunes ;
    
  • que le responsable de ces équipes soit le coordonnateur effectif de tout le
    travail pastoral d’éveil et de soutien.
    
• Au plan régional et national, il est souhaitable do procéder de la même façon. La pastorale des jeunes ne peut se présenter d’abord comme une pastorale d’institutions, elle doit être intégrée dans une pastorale plus vaste à la fois au service de tous les jeunes (garçons et filles) et de toutes les communautés et de toutes les institutions dans leur complémentarité.

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Au terme de cette première étude, le bureau du Conseil présenta aux participants quatre questions plus "opérationnelles".

Ces questions sont proposées aux équipes d’éducateurs et peuvent faire l’objet d’études régionales ou inter diocésaines. Pratiquement, deux questions furent étudiées par le C.N.V.J. Les réponses données aboutissent à quelques éléments constituant un "document cible", source de réactions des éducateurs.

Nous donnons toutefois préalablement les quatre questions proposées avant d’aborder les deux réponses du C.N.V.J.

1/ L’institution au service dos jeunes en recherche de vocation permet-elle de reconnaître et d’assumer un enracinement sociologique avec un engagement vrai.

Cette question pose le problème de la relation des institutions (diaspora ou institutions permanentes) avec les mouvements, groupements et communautés diverses de
jeunes.

Par voie de conséquence, cette ou ces relations affectent-elles la tâche des éducateurs en général (éducateurs des institutions et de divers mouvements et groupements de jeunes).

2/ Comment obtenir une révision de la relation pédagogique entre jeunes et éducateurs dans le cadre d’une institution ? Par quelles étapes ? Qu’est-ce que cela implique ?

3/ Pour tenir compte des perspectives conciliaires concernant l’éveil et le cheminement des vocations et rejoindre le mouvement pédagogique actuel :
. comment élargir la communauté éducative des institutions ?
. comment mettre en place des équipes animatrices de la pastorale des vocations de jeunes ?

4/ Comment la pastorale des vocations peut-elle s’inscrire dans le projet pastoral de l’Eglise de France (spécialement en référence avec les orientations des assemblées de Lourdes) ?

De quelle manière la pastorale des vocations de jeunes va-t-elle s’insérer dans une pastorale générale des vocations ?

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I - L’INSTITUTION PERMET-ELLE DE RECONNAITRE ET D’ASSUMER L’ENRACINEMENT SOCIOLOGIQUE DES JEUNES ?

La réponse faite à cette question aboutit à des éléments d’où se dégagent quelques convictions, des interrogations et une série d’orientations.

1/ Convictions

• On se doit de partir d’abord non de "la vocation" ou d’une "démarche vocationnelle", mais d’une personne, c’est-à-dire d’un "centre de relation".
  
• Le danger de l’institution serait de s’en tenir aux relations actuelles et de ne pas assez tenir compte de toutes les relations des jeunes sur lesquelles elle n’a pratiquement pas directement prise. En particulier toutes les relations dont est fait l’enracinement sociologique.
  
• La famille est le lieu premier de cet enracinement. Il conviendra de lui faire une place dans la recherche au titre même de cet enracinement (les réactions des parents à certaines activités ou exigences peuvent être très révélatrices).
  
• La communauté éducative présente aux jeunes une certaine hiérarchie de valeurs. Elle risque de donner s. cette hiérarchie une valeur d’absolu. Certains jeunes peuvent avoir été élevés dans une autre hiérarchie de valeurs, perçue comme tout aussi absolue. L’institution, pour être éducative, ne peut éluder ce type d’affrontement ou le réduire à une querelle d’idéologies.
  
• Plus un homme accepte "de reconnaître les valeurs et les déficiences de son "enracinement", plus il est capable de reconnaître et d’accepter les autres dans leur enracinement spécifique.

2/ Interrogations

• La Commission éducative tient-elle compte de la véritable identité d’un jeune ?
  
• L’aide-t-elle à découvrir les valeurs de son milieu et à s’y engager ?
  
• Souhaite-t-elle des personnalités diversifiées (au plan très concret des modes de parler, de se vêtir, de se rencontrer) ou cherche-t-elle à uniformiser ? N’y a t-il pas un modèle plus ou moins conscient du "jeune 197." en recherche de vocation ? Quels en sont les éléments constitutifs ?
  
• La pédagogie tient-elle compte d’une pluralité de cheminements possibles pour atteindre un même but ? Y a-t-il une seule manière de faire un militant chrétien ?
  
• Les relations jeunes-adultes, éducateurs-élèves etc. sont-elles transformées en profondeur par le fait que nous sommes tous fils de Dieu, frères dans la foi, progressant ensemble dans la recherche de Jésus-Christ ?

3/ Orientations

• Ouverture de l’équipe éducative à des personnes susceptibles de l’interroger sur le respect de l’enracinement des membres de la communauté.
  
• Communauté d’engagements divers mais aussi exigences de réflexion sur ce qui les motive.
  
• Echange des expériences diverses des vocations

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Le Conseil n’a fait qu’aborder la réflexion sur un tel sujet. Il souhaiterait qu’une étude plus large soit menée dans les diocèses sur cette première question et qu’elle soit aussi menée par les services pastoraux de vocation.

Le bureau du C.N.V.J. rencontrera a ce sujet le bureau de la commission des délégués de centres diocésains.

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II - COMMENT ELARGIR LA COMMUNAUTE EDUCATIVE DES INSTITUTIONS ?

Un double élargissement s’impose :

• l’élargissement de l’institution par l’ouverture et l’engagement à l’extérieur,
  
• l’élargissement de l’institution par 1’engagement des parents, des prêtres, des éducateurs dans l’institution.

Cet engagement peut se réaliser par un nouveau mode de réunions de parents, avec travaux en groupes, et par de nouveaux modes de conseils de maisons (parents, prêtres, etc.) pour informations et réflexions.

Cette participation est toutefois insuffisante. On constate l’absence des Mouvements, des prêtres hors institutions..., notamment du Conseil presbytéral. Pour intéresser le Conseil presbytéral, il faut poser la question sur le plan "vocations" et non "institutions". Toute question posée d’une manière trop restrictive aliène une partie de ceux qui pourraient répondre et participer. Plusieurs expériences diocésaines ont permis aux prêtres dans leur majorité do participer à des réalisations positives.

En conclusion, on peut dire que dans la mesure où une institution peut et doit subsister, elle ne peut le faire que si l’ensemble de la communauté diocésaine est partie prenante de sa pédagogie, ce qui signifie deux démarches complémentaires :

1/ Participation effective des éducateurs (prêtres, parents, enseignants, etc.) et des élèves à la pastorale d’ensemble : insertion dans les Mouvements d’Eglise, la catéchèse, etc.

2/ Participation effective et régulière à l’animation et à la pédagogie de l’institution de toute la communauté diocésaine, c’est-à-dire :

• des personnes engagées avec les éducateurs ci-dessus nommés, et les jeunes.
  
• des représentants des forces vives de l’Eglise émanant des deux Conseils du Presbyterium et de la Pastorale.
  
• Le tout en lien organique avec le service des vocations au plan diocésain et au plan régional.

III - COMMENT METTRE EH PLACE DES EQUIPES ANIMATRICES DE LA PASTORALE DES VOCATIONS DE JEUNES ?

1/ Il faut une équipe diversifiée,

• que chacun de ses membres ait un ministère pastoral extérieur à cette mission propre,
  
• que ces ministères aient une certaine consistance dans le diocèse.

Toutefois il y a danger d’écartèlement, les forces centrifuges risquant d’anéantir l’équipe, et il y a danger d’opposition les uns par rapport aux autres, alors qu’il devrait y avoir complémentarité, chacun voyant la question des vocations à travers son optique propre.

2/ Aussi bien est-il indispensable d’avoir à la tête de cette équipe animatrice un permanent, les autres membres étant plutôt des conseillers pour la recherche, des multiplicateurs pour l’action.

 Ce permanent doit être assez libéré pour assumer la responsabilité qui lui est confiée. Il doit toutefois être inséré d’une autre façon dans la pastorale sous peine d’être contesté ou déraciné.

3/ On notera que les équipes diversifiées dont il est question ne sauraient être, sous peine d’échec, uniquement composées de prêtres diocésains, elles doivent intégrer des religieux, des religieuses, des laïcs.

4/ Cette équipe ne peut qu’être enfin intégrée dans une équipe plus large chargée de l’animation de toute la pastorale diocésaine des vocations.

Au niveau diocésain, il est indispensable de retrouver une équipe diversifiée composée des forces vives du diocèse avec un ou plusieurs permanents responsables selon 1’importance du diocèse.

5/ Il semble nécessaire, afin qu’il y ait une meilleure harmonisation du travail au service des vocations, qu’une réorganisation du C.N.V.J. soit prochainement envisagée. Le C.N.V.J. est en fait l’héritier de l’ancien Conseil national des séminaires de jeunes. Son changement de sigle a voulu en faire un conseil pour une pastorale d’éveil et de soutien des vocations. Il y a eu quelques modifications dans sa composition alors qu’il eut fallu une restructuration nouvelle obéissant aux mutations du Concile rappelées avec plus de précision dans le dernier document de la Congrégation pour l’Education catholique.

Il est entre autre nécessaire qu’un conseil pour les vocations de jeunes se trouve relié organiquement au Centre national des vocations animateur d’une pastorale générale des vocations pour jeunes et adultes et tout spécialement à la commission des délégués des centres diocésains de vocations.

Le Conseil pose même la question de son rattachement à plusieurs commissions épiscopales ou à une commission épiscopale mixte. Le rattachement unique à la seule commission du clergé et des séminaires l’oriente vers la seule réflexion sur les vocations sacerdotales séculières et sur les séminaires de jeunes. Il apparaîtrait utile que la commission de la jeunesse, celle de l’apostolat des laïcs et celle des religieuses soient aussi intéressées par son travail.

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Au terme de la réunion, plusieurs questions et informations furent étudiées,

1/ Communication sur le 1er cycle des grands séminaires.

M. BRESSOLLETTE délégué du C.N.G.S. présente l’atelier national du 1er cycle. On prendra connaissance par ailleurs de cette information.

2/ L’équipe nationale des jeunes.

Le problème du rôle de l’équipe nationale des jeunes est présenté. Il est clair que pour la majorité des régions apostoliques, les membres de cette équipe ne représentent pas les jeunes de la région. Il n’y a pas et il apparaît que dans l’état actuel des choses, il ne peut y avoir de véritables délégués régionaux.

On propose :

• que les jeunes soient vraiment intégrés dans une recherche commune avec les adultes au plan diocésain et au plan régional.
  
• que soient étudiées à ce niveau l’évolution des relations pédagogiques entre jeunes-adultes et les relations de l’institution permanente avec les mouvements de jeunes.
  
• Ce travail pourra rejaillir au national et provoquer une concertation à ce niveau. Ici encore, la transformation du C.N.S.J. en C.N.V.J. amènera une révision des structures. Le bureau du C.N.V.J. est donc appelé à étudier ce problème ainsi que l’équipe nationale des jeunes en vue de décision ultérieure.
  
• Le bureau et "l’équipe nationale" auront soin de viser au développement du dialogue entre jeunes et adultes par des moyens mieux adaptés.

3/ La revue "Servir".

Les difficultés financières de la revue "Servir" et le petit nombre d’abonnements amènent à reconsidérer le mode d’expression et de diffusion de cette revue. Il apparaît donc plus sage au Conseil de surseoir pendant une année à sa parution, à charge d’envisager par delà une reprise sous des formes plus adaptées.

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Le prochain C.N.V.J. est fixé aux 24 et 25 janvier 1971.
Le bureau du Conseil se réunira les 4 et 5 septembre prochain.