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Appel et interpellation
Xavier Pallatin,
prêtre du diocèse de Nanterre
prêtre du diocèse de Nanterre
Différentes rencontres et événements marquants, vécus en Eglise, ont progressivement développé et affermi en moi l’appel intérieur jusqu’à mon ordination comme prêtre pour le diocèse de Nanterre, le 19 juin 2004, à l’âge de trente-deux ans.
Originaire d’une famille chrétienne pratiquante, j’ai été marqué dès mon plus jeune âge, en plus du catéchisme et de l’aumônerie, par une pratique régulière de la messe. C’est sans doute d’abord un désir de vie et d’épanouissement, comme tout adolescent peut en rêver, qui a orienté naturellement mon existence, surtout quand mon caractère réservé et discret prenait le dessus.
Ce qui a été déterminant dans ma foi, c’est lorsque j’ai commencé à relier ce que j’entendais à l’Eglise – où on me présentait un Dieu d’amour qui rejoint l’homme et veut le faire vivre – à ma soif et ma quête personnelles d’épanouissement. Cela s’est fait sous forme de défi : et si c’était vrai ? Si c’était vrai, cela valait le coup de se mettre en recherche. Je crois que je suis passé alors d’une soif de vie à une soif de Dieu. Ce moment déterminant, je le situe autour de la confirmation. Ma foi s’est alors développée de manière secrète, intérieure, peu expansive, mais bien réelle. Elle a été nourrie par la Parole de Dieu, avec la revue Prions en Eglise, à laquelle étaient abonnés mes parents, par la prière, par la radio et l’écoute d’émissions religieuses. L’aumônerie était aussi, bien sûr, un lieu de partage, mais j’avais besoin de creuser ce qui m’habitait dans un contact plus personnel et intime. Il me manquait de pouvoir le partager, le dire et le témoigner à d’autres.
L’occasion s’est présentée lorsque j’ai intégré mon école d’ingénieur, l’ESTP (Ecole Spéciale des Travaux Publics). Parmi les multiples activités proposées aux étudiants, la communauté chrétienne de mon école (liée à Chrétiens en Grandes Ecoles) a rapidement attiré mon attention. Je l’ai vraiment ressenti comme un signe, une occasion qui m’était offerte de passer à une phase plus « extérieure » de ma foi. Dans cette communauté, j’ai vécu de riches expériences, même si nous n’étions que quatre ou cinq personnes à venir régulièrement aux rencontres sur les quatre cents élèves de chaque promo ! Les trois pèlerinages d’étudiants à Chartres, où nous étions cinq mille, ont été des souvenirs marquants : d’autres, de mon âge, partageaient les mêmes questions et se disaient chrétiens. La communauté de mon école a été pour moi un vrai lieu d’expression, d’échanges et de partages qui correspondait à ce que je recherchais. Etant donné le petit nombre de participants, je me suis rapidement trouvé en première ligne pour en prendre la responsabilité. Et c’est aussi comme chrétien que j’ai dû me présenter aux autres. Ce qui m’a valu, je l’avoue, de vivre de riches rencontres et échanges avec d’autres qui, connaissant mon engagement, se présentaient à moi ou s’ouvraient plus naturellement au sujet de la foi. Ces années étudiantes correspondent pour moi au passage de ma soif de Dieu à une foi ouvertement professée au Dieu des chrétiens.
C’est bien comme chrétien d’ailleurs que j’ai fait le choix de partir en coopération, à la fin de mes études. Un tract de la DCC (Délégation Catholique pour la Coopération) a rapidement attiré mon attention. J’ai déposé un dossier et suivi les stages de formation et de préparation. Mais, de nouveau, c’est la préparation intérieure qui a été importante. A quelques mois de mon départ, le dernier pèlerinage d’étudiants à Chartres (1994) avait pour thème : « Marche sans crainte, le Seigneur est avec toi. » Le pèlerinage a eu lieu peu après le dépôt mon dossier de coopération mais avant d’en connaître la réponse. En cas de réponse négative, c’était la caserne ; en cas de réponse positive, c’était un poste à l’étranger. J’avais émis le souhait de partir en Amérique latine pour faire de la construction.
C’est dans ces conditions particulières que le thème du pèlerinage, « Marche sans crainte, le Seigneur est avec toi », a résonné en moi. J’ai entendu cette phrase dans une disponibilité à accueillir la réponse, quelle qu’elle soit, car le Seigneur serait avec moi. Que ce soit la caserne, que ce soit la coopération, le Seigneur serait avec moi dans cette marche. Cinq jours après le pèlerinage, je recevais la réponse positive de la DCC pour partir… à Madagascar. Et j’avais trois jours à peine pour me décider, devant les cinq lignes de description du poste qui allait engager deux ans de ma vie. J’ai bien sûr accepté. Les six mois qui me séparaient de mon départ ont été plus éprouvants que je ne l’aurais pensé, partagé entre cette promesse que le Seigneur serait avec moi et les innombrables questions qui ne manquaient pas de remonter maintenant que la décision était prise : serai-je heureux ? Cela se passera-t-il bien ? Pourquoi est-ce que je pars ? J’allais quitter mes repères. Dans ce « combat », la prière a été décisive et centrale. Le Seigneur m’appelait à « marcher sans crainte », mais je suis parti avec les miennes et toutes mes questions. Elles n’ont pas manqué de ressurgir dans les premiers mois, me demandant ce que je faisais là. L’idée de repartir a aussi effleuré mon esprit. Mais je me suis repris en main et j’ai décidé d’en parler au prêtre qui m’accueillait. C’était le père Jean-Yves, missionnaire français des Missions Etrangères de Paris. Il est devenu mon premier accompagnateur spirituel. Les mois passant, j’ai largement trouvé ma place et même pris plaisir à cette vie nouvelle dans ce cadre si étranger. Je crois vraiment avoir passé deux années magnifiques, les deux plus belles… Et du coup, d’autres interrogations surgissaient. Dans mes prières je questionnais Dieu : « Que veux-tu de moi ? Pourquoi cela se passe-t-il si bien, moi qui m‘étais tant inquiété avant de partir ? »
C’est là, au même moment (du moins c’est ainsi que je le relis), alors que j’étais heureux et en paix, au moment où je questionnais Dieu dans mes prières sur ce qu’il attendait de moi, que le père Jean-Yves, sous forme de boutade m’a demandé : « As-tu déjà pensé à devenir prêtre ? » Cette phrase a été déterminante dans ma vie. Je l’ai rejetée pendant longtemps. C’était la première fois que l’idée de devenir prêtre avait aussi explicitement surgi dans ma vie. Une fois, certes et avec beaucoup de réserve, quelques temps après mon arrivée à Madagascar, j’avais confié au père Jean-Yves que l’idée de vocation ne m’était pas étrangère, mais je songeais davantage à la vie monastique que j’estimais plus adaptée à mon caractère discret et réservé. Mais n’ayant eu aucune réaction de sa part, ni immédiatement ni dans les mois qui avaient suivi cette courte confidence, j’avais presque enterré la question. Et voilà qu’un an et demi après, cet appel ressurgissait de manière brutale dans ma vie. Il m’a dit de prendre le temps d’y réfléchir.
C’est ainsi que je suis retourné en France, avec cette conviction que le Seigneur m’appelait, mais incapable de dire à quoi. En faisant mes malles, j’ai retrouvé le livret du dernier pèlerinage de Chartres que j’avais emmené et un peu oublié. Ce clin d’œil résumait bien les deux années que je venais de vivre : « Marche sans crainte », même si je suis parti avec, « Le Seigneur est avec toi » : oui le Seigneur avait été avec moi. Peut-être m’appelait-il plus loin ? Sans doute fallait-il que je marche avec ce nouvel appel, là encore le Seigneur serait sans doute avec moi…
Cet appel, j’ai eu du mal à l’intégrer dans ma vie. J’ai souhaité oublier la question, refusant de la voir en face. Il m’est apparu nécessaire de prendre le temps d’ « atterrir » à mon retour, de trouver du travail et de retrouver mon indépendance pour me dire que j’étais capable aussi de faire autre chose. J’ai donc travaillé pendant un an et demi dans le bâtiment avant d’entrer au séminaire.
Mais la question trottait encore dans ma tête et j’ai rencontré le délégué diocésain aux vocations (alors le père Jacques Anelli…) qui était prêt à me faire entrer assez rapidement au séminaire. Mais j’ai préféré attendre encore un peu, en acceptant de suivre le groupe des vocations qui proposait des partages et des relectures de vie. J’avais l’impression de faire du « sur place », partagé entre l’idée que je m’étais faite d’une possible vocation monastique et l’appel clairement entendu du père Jean-Yves à devenir prêtre. Et puis prêtre pour quel diocèse ? Ces deux années en coopération avait été l’expérience ecclésiale la plus significative. Allais-je devenir missionnaire (sans doute pour les Missions Etrangères de Paris que je connaissais) ? Prêtre en paroisse, je n’y pensais pas, connaissant mal mon diocèse. Mais, lorsqu’il a fallu me décider, la balance penchait pour la vocation de prêtre, me disant que j’avais six années pour y réfléchir, et que le séminaire était le passage obligé que l’on soit missionnaire ou prêtre en paroisse. Curieusement, à partir du jour où j’ai décidé d’entrer au séminaire, l’idée de la vocation monastique a disparu.
Je suis donc entré au séminaire en 1998. Les deux premières années ont été déterminantes dans mon choix d‘être prêtre diocésain. A travers l’insertion paroissiale, le dialogue avec mon directeur spirituel, les études, la vie communautaire et la découverte de mon diocèse, dans lequel j’ai connu de vraies joies, comme celles rencontrées à Madagascar, et j’ai pu percevoir le réel besoin de prêtres en France. C’est naturellement, et très librement, que j’ai demandé à être admis parmi les candidats au sacerdoce pour le diocèse de Nanterre. Les quatre dernières années ont conforté mon choix et l’ont éprouvé. Elles m’ont permis d’être plus réaliste sur moi-même, sur mes qualités qui se développaient mais aussi sur les limites et faiblesses qui risqueraient de m’handicaper dans mon ministère et dans la mission qui me serait confiée.
Aujourd’hui, après presque trois ans d’ordination, je rends grâce à Dieu parce qu’il continue d’être avec moi. Il n’a cessé de cheminer à mon rythme, me parlant au plus intime du cœur par les médiations les plus extérieures de l’Eglise.
Originaire d’une famille chrétienne pratiquante, j’ai été marqué dès mon plus jeune âge, en plus du catéchisme et de l’aumônerie, par une pratique régulière de la messe. C’est sans doute d’abord un désir de vie et d’épanouissement, comme tout adolescent peut en rêver, qui a orienté naturellement mon existence, surtout quand mon caractère réservé et discret prenait le dessus.
Ce qui a été déterminant dans ma foi, c’est lorsque j’ai commencé à relier ce que j’entendais à l’Eglise – où on me présentait un Dieu d’amour qui rejoint l’homme et veut le faire vivre – à ma soif et ma quête personnelles d’épanouissement. Cela s’est fait sous forme de défi : et si c’était vrai ? Si c’était vrai, cela valait le coup de se mettre en recherche. Je crois que je suis passé alors d’une soif de vie à une soif de Dieu. Ce moment déterminant, je le situe autour de la confirmation. Ma foi s’est alors développée de manière secrète, intérieure, peu expansive, mais bien réelle. Elle a été nourrie par la Parole de Dieu, avec la revue Prions en Eglise, à laquelle étaient abonnés mes parents, par la prière, par la radio et l’écoute d’émissions religieuses. L’aumônerie était aussi, bien sûr, un lieu de partage, mais j’avais besoin de creuser ce qui m’habitait dans un contact plus personnel et intime. Il me manquait de pouvoir le partager, le dire et le témoigner à d’autres.
L’occasion s’est présentée lorsque j’ai intégré mon école d’ingénieur, l’ESTP (Ecole Spéciale des Travaux Publics). Parmi les multiples activités proposées aux étudiants, la communauté chrétienne de mon école (liée à Chrétiens en Grandes Ecoles) a rapidement attiré mon attention. Je l’ai vraiment ressenti comme un signe, une occasion qui m’était offerte de passer à une phase plus « extérieure » de ma foi. Dans cette communauté, j’ai vécu de riches expériences, même si nous n’étions que quatre ou cinq personnes à venir régulièrement aux rencontres sur les quatre cents élèves de chaque promo ! Les trois pèlerinages d’étudiants à Chartres, où nous étions cinq mille, ont été des souvenirs marquants : d’autres, de mon âge, partageaient les mêmes questions et se disaient chrétiens. La communauté de mon école a été pour moi un vrai lieu d’expression, d’échanges et de partages qui correspondait à ce que je recherchais. Etant donné le petit nombre de participants, je me suis rapidement trouvé en première ligne pour en prendre la responsabilité. Et c’est aussi comme chrétien que j’ai dû me présenter aux autres. Ce qui m’a valu, je l’avoue, de vivre de riches rencontres et échanges avec d’autres qui, connaissant mon engagement, se présentaient à moi ou s’ouvraient plus naturellement au sujet de la foi. Ces années étudiantes correspondent pour moi au passage de ma soif de Dieu à une foi ouvertement professée au Dieu des chrétiens.
C’est bien comme chrétien d’ailleurs que j’ai fait le choix de partir en coopération, à la fin de mes études. Un tract de la DCC (Délégation Catholique pour la Coopération) a rapidement attiré mon attention. J’ai déposé un dossier et suivi les stages de formation et de préparation. Mais, de nouveau, c’est la préparation intérieure qui a été importante. A quelques mois de mon départ, le dernier pèlerinage d’étudiants à Chartres (1994) avait pour thème : « Marche sans crainte, le Seigneur est avec toi. » Le pèlerinage a eu lieu peu après le dépôt mon dossier de coopération mais avant d’en connaître la réponse. En cas de réponse négative, c’était la caserne ; en cas de réponse positive, c’était un poste à l’étranger. J’avais émis le souhait de partir en Amérique latine pour faire de la construction.
C’est dans ces conditions particulières que le thème du pèlerinage, « Marche sans crainte, le Seigneur est avec toi », a résonné en moi. J’ai entendu cette phrase dans une disponibilité à accueillir la réponse, quelle qu’elle soit, car le Seigneur serait avec moi. Que ce soit la caserne, que ce soit la coopération, le Seigneur serait avec moi dans cette marche. Cinq jours après le pèlerinage, je recevais la réponse positive de la DCC pour partir… à Madagascar. Et j’avais trois jours à peine pour me décider, devant les cinq lignes de description du poste qui allait engager deux ans de ma vie. J’ai bien sûr accepté. Les six mois qui me séparaient de mon départ ont été plus éprouvants que je ne l’aurais pensé, partagé entre cette promesse que le Seigneur serait avec moi et les innombrables questions qui ne manquaient pas de remonter maintenant que la décision était prise : serai-je heureux ? Cela se passera-t-il bien ? Pourquoi est-ce que je pars ? J’allais quitter mes repères. Dans ce « combat », la prière a été décisive et centrale. Le Seigneur m’appelait à « marcher sans crainte », mais je suis parti avec les miennes et toutes mes questions. Elles n’ont pas manqué de ressurgir dans les premiers mois, me demandant ce que je faisais là. L’idée de repartir a aussi effleuré mon esprit. Mais je me suis repris en main et j’ai décidé d’en parler au prêtre qui m’accueillait. C’était le père Jean-Yves, missionnaire français des Missions Etrangères de Paris. Il est devenu mon premier accompagnateur spirituel. Les mois passant, j’ai largement trouvé ma place et même pris plaisir à cette vie nouvelle dans ce cadre si étranger. Je crois vraiment avoir passé deux années magnifiques, les deux plus belles… Et du coup, d’autres interrogations surgissaient. Dans mes prières je questionnais Dieu : « Que veux-tu de moi ? Pourquoi cela se passe-t-il si bien, moi qui m‘étais tant inquiété avant de partir ? »
C’est là, au même moment (du moins c’est ainsi que je le relis), alors que j’étais heureux et en paix, au moment où je questionnais Dieu dans mes prières sur ce qu’il attendait de moi, que le père Jean-Yves, sous forme de boutade m’a demandé : « As-tu déjà pensé à devenir prêtre ? » Cette phrase a été déterminante dans ma vie. Je l’ai rejetée pendant longtemps. C’était la première fois que l’idée de devenir prêtre avait aussi explicitement surgi dans ma vie. Une fois, certes et avec beaucoup de réserve, quelques temps après mon arrivée à Madagascar, j’avais confié au père Jean-Yves que l’idée de vocation ne m’était pas étrangère, mais je songeais davantage à la vie monastique que j’estimais plus adaptée à mon caractère discret et réservé. Mais n’ayant eu aucune réaction de sa part, ni immédiatement ni dans les mois qui avaient suivi cette courte confidence, j’avais presque enterré la question. Et voilà qu’un an et demi après, cet appel ressurgissait de manière brutale dans ma vie. Il m’a dit de prendre le temps d’y réfléchir.
C’est ainsi que je suis retourné en France, avec cette conviction que le Seigneur m’appelait, mais incapable de dire à quoi. En faisant mes malles, j’ai retrouvé le livret du dernier pèlerinage de Chartres que j’avais emmené et un peu oublié. Ce clin d’œil résumait bien les deux années que je venais de vivre : « Marche sans crainte », même si je suis parti avec, « Le Seigneur est avec toi » : oui le Seigneur avait été avec moi. Peut-être m’appelait-il plus loin ? Sans doute fallait-il que je marche avec ce nouvel appel, là encore le Seigneur serait sans doute avec moi…
Cet appel, j’ai eu du mal à l’intégrer dans ma vie. J’ai souhaité oublier la question, refusant de la voir en face. Il m’est apparu nécessaire de prendre le temps d’ « atterrir » à mon retour, de trouver du travail et de retrouver mon indépendance pour me dire que j’étais capable aussi de faire autre chose. J’ai donc travaillé pendant un an et demi dans le bâtiment avant d’entrer au séminaire.
Mais la question trottait encore dans ma tête et j’ai rencontré le délégué diocésain aux vocations (alors le père Jacques Anelli…) qui était prêt à me faire entrer assez rapidement au séminaire. Mais j’ai préféré attendre encore un peu, en acceptant de suivre le groupe des vocations qui proposait des partages et des relectures de vie. J’avais l’impression de faire du « sur place », partagé entre l’idée que je m’étais faite d’une possible vocation monastique et l’appel clairement entendu du père Jean-Yves à devenir prêtre. Et puis prêtre pour quel diocèse ? Ces deux années en coopération avait été l’expérience ecclésiale la plus significative. Allais-je devenir missionnaire (sans doute pour les Missions Etrangères de Paris que je connaissais) ? Prêtre en paroisse, je n’y pensais pas, connaissant mal mon diocèse. Mais, lorsqu’il a fallu me décider, la balance penchait pour la vocation de prêtre, me disant que j’avais six années pour y réfléchir, et que le séminaire était le passage obligé que l’on soit missionnaire ou prêtre en paroisse. Curieusement, à partir du jour où j’ai décidé d’entrer au séminaire, l’idée de la vocation monastique a disparu.
Je suis donc entré au séminaire en 1998. Les deux premières années ont été déterminantes dans mon choix d‘être prêtre diocésain. A travers l’insertion paroissiale, le dialogue avec mon directeur spirituel, les études, la vie communautaire et la découverte de mon diocèse, dans lequel j’ai connu de vraies joies, comme celles rencontrées à Madagascar, et j’ai pu percevoir le réel besoin de prêtres en France. C’est naturellement, et très librement, que j’ai demandé à être admis parmi les candidats au sacerdoce pour le diocèse de Nanterre. Les quatre dernières années ont conforté mon choix et l’ont éprouvé. Elles m’ont permis d’être plus réaliste sur moi-même, sur mes qualités qui se développaient mais aussi sur les limites et faiblesses qui risqueraient de m’handicaper dans mon ministère et dans la mission qui me serait confiée.
Aujourd’hui, après presque trois ans d’ordination, je rends grâce à Dieu parce qu’il continue d’être avec moi. Il n’a cessé de cheminer à mon rythme, me parlant au plus intime du cœur par les médiations les plus extérieures de l’Eglise.