En route avec le Christ


Jean-Louis Papin
évêque de Nancy et Toul


Cette catéchèse a été donnée le mercredi 17 août, lors des XXe Journées Mondiales de la Jeunesse (Cologne 2005).


D’où viennent les mages et qui sont-ils ?

D’où viennent ces personnages et qui sont-ils ? L’Evangile selon saint Matthieu précise qu’ils venaient d’Orient, c’est-à-dire de régions situées à l’est de la Palestine. Peut-être de Babylone, la capitale intellectuelle et religieuse de la Mésopotamie (actuellement l’Irak et l’Iran). Qui sont-ils ? Saint Matthieu nous parle de « mages ». Leur attachement à suivre une étoile peut nous faire penser qu’il s’agissait d’astrologues, considérés alors comme des savants. Ils étudiaient le ciel, le mouvement des astres pour comprendre l’univers mais aussi pour y découvrir le sens des événements et parfois même pour les prévoir. On peut dire sans se tromper que ces hommes étaient en quête de la vérité, en quelle que sorte des chercheurs jamais installés, toujours en recherche, toujours en mouvement.


Pourquoi se sont-ils mis en route ?

En fin de compte, c’est bien d’abord de cela que nous parle l’évangile des mages. Non pas d’astrologie mais du sens de la vie et de la recherche de la vérité. D’ailleurs, en présentant la recherche de ces hommes – qui ne sont pas juifs mais appartiennent à d’autres cultures et à d’autres religions – l’évangéliste nous dit que cette recherche de la vérité et du sens de la vie est universelle est profondément enracinée dans le cœur de toute personne humaine et capable de la mettre en route.


Pourquoi nous sommes-nous mis en route ?

N’est-ce pas d’ailleurs notre cas, le vôtre, le mien, celui de ces dizaines de milliers de jeunes venant de toutes les régions du monde, jeunes de toutes langues et de toutes cultures, amis du Christ, profondément attachés à sa personne, ou la tête et le cœur plein de questions ? Qu’est-ce qui vous a fait vous mettre en route, quitter votre pays et venir ici ? Répondre à l’invitation du Pape et le rencontrer ? Oui, certainement, mais celui que vous allez rencontrer n’est plus celui qui vous avait invités. Rencontrer d’autres jeunes venant du monde entier ? Oui, certainement. Mais vous avez probablement bien d’autres occasions aujourd’hui de vivre de telles rencontres. Je crois que plus profondément ce qui vous a conduits à Cologne a quelque chose à voir avec le sens que vous donnez ou voulez donner à votre vie. C’est ce qui vous unit aux dizaines de milliers de jeunes qui, de tous les points de l’univers, se rencontrent ici.


La vie a-t-elle un sens ?

Mais nous pouvons et devons même nous poser une question préalable : notre vie – notre vie personnelle et la vie du monde – a-t-elle un sens ? Notre histoire individuelle et celle de l’humanité sont-elles orientées ? Vont-elles vers un accomplissement heureux ? Peut-on déchiffrer ce sens ? Comment situer notre responsabilité ?
Nous ne devons pas éviter ces questions parce que beaucoup se les posent et que peut-être nous nous les sommes posées ou nous nous les posons actuellement. Il suffit d’être attentif à ce qui se passe dans le monde, aux drames que peuvent connaître des populations entières, aux malheurs et catastrophes qui paraissent s’acharner sur elles, à certains événements de l’histoire de l’humanité qui posent radicalement la question du sens de la vie. Puisque nous sommes en Allemagne, je pense particulièrement à ce drame absolu qu’est la Shoah vécue par le peuple juif. Après de tels drames, que devient la question de la vérité et du sens de la vie ?
Mais il n’est pas besoin de drames pour que cette question se pose. Elle peut surgir aussi alors même que l’existence est heureuse, confortable, marquée par la réussite dans beaucoup de domaines. Mais à quoi tout cela sert-il ? Où cela nous conduit-il ? Est-ce du solide ou n’est-ce que du sable ? Qu’est-ce qui gouverne et oriente ma vie ? Qu’est-ce qui peut véritablement lui donner du goût, de la saveur ? Vous le savez : quelqu’un peut être comblé matériellement et socialement parlant et, en même temps, profondément malheureux et déprimé au fond de lui-même.
Non, aucune personne humaine – je crois – ne peut échapper à la question de la vérité et du sens de la vie, tout simplement parce que nous sommes des hommes et des femmes et qu’à ce titre cette question est profondément inscrite en nous.


Plusieurs types de réponse

Alors, que répondre à cette question ? Avant d’exposer ce que l’Evangile nous propose, j’évoquerai quatre types de réponse.

  • Des personnes répondent par l’indifférence. Des événements arrivent. Ils auraient pu ne pas se produire. C’est le hasard qui fait les choses. Ne leur cherchons pas un sens et vivons notre vie au mieux de nos intérêts du moment. C’est l’attitude hédoniste.
  • D’autres pensent que la vie du monde et de chacun est gouvernée soit par des lois internes – qui font que les choses doivent se passer ainsi et pas autrement – soit par des forces occultes, divines ou non. Il y aurait donc un sens caché qu’il nous faudrait deviner pour y correspondre si le bonheur est au bout ou pour le contrer si la perspective est celle du malheur. En fin de compte, nous serions soumis à un destin qui nous dépasse et contre lequel nous ne pouvons pas grand chose. Beaucoup de gens pensent cela, ce qui fait le succès de l’occultisme, des mages d’aujourd’hui et de leurs pratiques divinatoires. Certaines manières de considérer et de vivre une religion se situent dans cette perspective.
  • Il y a aussi la foule des désorientés prêts à suivre tout ce qui brille dans le firmament de notre société, tout ce qui est promesse de bonheur : l’argent, la sexualité, la réussite professionnelle, la considération sociale et médiatique, etc. Autant de réalités qui, en soi, ne sont pas mauvaises mais qui, considérées comme des absolus ou des idoles, révèlent assez vite leur caractère illusoire et leur incapacité à donner le bonheur espéré. C’est sur ce créneau-là que prospèrent beaucoup de sectes.
  • Il y a enfin ceux qui disent : « Il n’y a pas de sens caché de l’univers et de la vie ; c’est à chacun de donner du sens à son existence et c’est à la communauté humaine d’en donner à l’histoire. » Ce sens peut s’exprimer dans des valeurs comme celles de la fraternité universelle, de la paix, de la justice, etc. On fait appel à l’engagement de chacun, à sa liberté et à sa responsabilité d’homme.

Qu’apprenons-nous de l’Evangile ?

Que nous dit l’Evangile – tout particulièrement l’évangile des mages – à propos de la connaissance de la vérité ?
D’abord que pour y accéder ou s’en approcher il faut un désir, une soif de la vérité, un minimum de curiosité qui mobilise les capacités de notre raison. Je pense que cette curiosité, ce désir, cette soif de connaître qu’on observe chez les mages de l’Evangile se trouvent en toute personne humaine.
Ensuite, comme les mages, il faut se lever, se mettre en route, en mouvement. La vérité ne se découvre pas si l’on reste installé dans ses certitudes et dans ses a priori. Il est important de quitter son chez soi. N’est-ce pas cette quête de sens et de vérité qui fait que tant de nos contemporains – surtout les jeunes – aiment voyager, aller à la rencontre d’autres sociétés, d’autres cultures ? N’est-ce pas cette même recherche qui engage aujourd’hui tant de gens sur les chemins de Compostelle ? N’est-ce pas là qu’il faut chercher la raison de l’intérêt pour les pèlerinages, pour les marches ? N’est-ce pas cette question du sens à donner à votre vie et à la vie du monde qui vous a conduits jusqu’ici ?
La découverte de la vérité, la découverte du mystère fondateur de la vie est un chemin, une route. Je pense à Abraham qu’on désigne depuis toujours du nom de « Père des croyants ». Vous connaissez la parole que Dieu lui a adressée : « Pars de ton pays, de ta famille, et de la maison de ton père vers le pays que je te ferai voir » (Gn 12, 1). Mais aussi et surtout à cette parole de Jésus : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6). Remarquez la proximité de ces trois mots : chemin, vérité et vie. Ils s’éclairent mutuellement : il n’y a pas de vérité et de vie en dehors d’un chemin à parcourir. Alors, on comprend l’importance de cet appel que Jésus adresse si souvent aux personnes qu’il rencontre : « Viens et suis-moi. » Cette parole, il vous l’adresse ce matin. La connaissance de la vérité ne mobilise pas notre seule intelligence, mais elle engage toute notre personne.

Ce que nous apprend encore le récit des mages, c’est que pour découvrir la vérité, nous avons besoin de médiateurs. Dans l’Evangile, c’est une étoile. Elle a brillé dans le ciel de l’Orient. Elle a accroché le regard des mages. Ils se sont levés pour voir où et à quoi elle pouvait les conduire.
Il en est de même pour nous. Il y a des étoiles qui font irruption, qui accrochent notre regard, mobilisent quelque chose en nous parce qu’il y a déjà une attente. Ces étoiles, ce sont des personnes, des événements, une lecture, une rencontre… Y a-t-il eu de telles étoiles dans votre vie ? Vous pouvez vous les remémorer plus spécialement ce matin. Vous pouvez penser aussi à ceux et celles dont le ciel reste obscur, brumeux. C’est peut-être le cas de plusieurs parmi vous ou d’amis. Soyons pour eux ces étoiles qui vont trouer l’obscurité ou le brouillard dans lequel ils sont et donner une ouverture et une direction à leur recherche.

Chaque année, j’ai le bonheur de constater la réalité et l’importance de ce que je viens de vous dire. C’est lorsque je rencontre les jeunes adultes qui demandent le baptême. La plupart ont votre âge. Ils sont étudiants, jeunes professionnels, engagés ou non dans une vie de couple. Certains ont beaucoup galéré dans la vie, cherchant ce qui pouvait lui donner du sens. Et puis, une étoile s’est levée dans leur ciel : la plupart du temps une personne, un événement, la rencontre d’une communauté, une lecture… Et les voilà qui frappent à la porte de l’Eglise.

La dernière chose que je retiendrai de l’évangile des mages n’est pas la moins importante. Elle concerne la nature de la vérité. Ce à quoi l’étoile conduit les mages, ce n’est pas d’abord à un lieu même si, de fait, ils arrivent à Jérusalem pour se rendre ensuite à Bethléem. Ce n’est pas non plus à une nouvelle doctrine philosophique ni même à une religion qui permettrait de comprendre le mystère de l’univers. C’est à une personne que l’étoile conduit les chercheurs venus d’Orient, plus précisément à un nouveau-né qui n’a rien d’autre à offrir que sa fragilité et son innocence, mais aussi les potentialités de vie qui résident en lui. En lui plus qu’en tout autre nouveau-né, dans la mesure où l’enfant de Bethléem est celui par qui Dieu a tout créé, par qui la vie nous est donnée et redonnée.


Qu’est-ce qu’adorer ?

L’Evangile nous dit qu’alors les mages se prosternèrent devant l’enfant et lui offrirent ce qu’ils avaient de plus précieux. Jean-Paul II a voulu placer l’adoration au cœur de ces Journées Mondiales de la Jeunesse. Eh bien, c’est là, à Bethléem, devant ce nouveau-né, qu’on peut comprendre le sens chrétien de l’adoration. Car il y a un sens chrétien et un sens qui ne l’est pas.
L’adoration n’est pas chrétienne lorsqu’elle est synonyme de servilité devant quelqu’un de plus puissant, plus brillant, plus beau, plus performant. Se prosterner devant lui, c’est abdiquer sa liberté, s’humilier, s’écraser. C’est se déprécier soi-même.

Une autre compréhension non chrétienne de l’adoration se trouve dans l’usage courant qu’on fait de ce mot. Par exemple : « J’adore le chocolat… » ou : « J’adore tel chanteur. » Cette adoration peut être anodine et tout simplement vouloir dire : « J’aime bien ceci ou cela. » Mais elle peut aussi traduire une passion qui absolutise un objet, une personne ou n’importe quelle réalité de ce monde au point de faire perdre toute maîtrise de soi et de rendre vraiment malade si cela vient à manquer. C’est comme de la drogue !

Rien de tel dans la perspective chrétienne de l’adoration. Le petit enfant devant lequel les mages se sont prosternés n’avait rien d’un roi tout-puissant attendant que tous s’aplatissent devant lui et lui fassent allégeance. Certes, il s’agit bien du Dieu que nous disons tout-puissant, créateur de l’univers. Mais il n’a pas attendu, immobile, que nous venions à lui. Le premier, il s’est déplacé. « Il s’est abaissé » (Ph 2, 8), écrit saint Paul, reprenant un cantique des premières communautés chrétiennes. Le Tout-Puissant est venu à notre rencontre dans l’humilité, le dénuement et la fragilité d’un nouveau-né. Il en sera ainsi tout au long de sa vie, jusqu’à la croix. Cette manière humble, loin de nous écraser, suscite ce qu’il y a de meilleur en nous : notre liberté et notre responsabilité. C’est encore saint Paul qui exprime cela dans une phrase merveilleuse : « De riche qu’il était il s’est fait pauvre pour vous enrichir de sa pauvreté » (2 Co 8, 9). C’est ce qui est à l’œuvre, concrètement, dans les nombreuses rencontres de Jésus relatées dans les Evangiles. La puissance qui s’est manifestée en lui n’était pas une puissance de domination mais la puissance d’un amour qui met debout et fait exister.

L’adoration n’est donc pas synonyme d’écrasement et d’humiliation. Elle est la juste attitude d’une personne qui reconnaît en Jésus celui qui la fait exister comme un homme ou une femme libre et qui donne sens à sa vie. Elle est la reconnaissance que, loin de lui, ma vie n’a pas de sens et s’écarte de sa vérité. Il est donc important d’être tout simplement là, auprès de lui, debout, assis ou à genoux – peu importe ! – afin qu’il prenne davantage de place en moi.
Voilà, je crois, le sens chrétien de l’adoration. Voilà la perspective dans laquelle nous sommes venus adorer le Christ. Nous pouvons le faire à chaque Eucharistie ou devant l’hostie consacrée qui est la permanence de sa présence eucharistique, présence toute aussi humble qu’elle pouvait l’être à Bethléem, sous l’apparence d’un peu de pain.


La vérité se découvre dans la communion avec le Christ

Le sens de ma vie, la vérité sur moi-même et sur le monde, je les trouve donc là, comme les mages, dans cette communion intime avec Jésus. Pour approfondir cela, je voudrais faire ici un parallèle avec la relation amoureuse. Relation qui peut être de l’ordre de la passion telle que j’évoquais tout à l’heure, dans laquelle je perds toute maîtrise et deviens totalement dépendant. Il y a de cela à l’origine de la relation amoureuse. Mais elle ne peut en rester là. L’amour grandit en vérité, il s’affermit comme tel lorsqu’il permet à ceux qui s’aiment de devenir plus adultes, plus libres, plus responsables de leur vie et de la vie du monde. C’est alors que chacun peut dire de l’autre en toute vérité : « Je t’adore. Tu es ma vie », comme saint Paul qui disait : « Pour moi, vivre c’est le Christ » (Ph 1, 21). Rien de servile dans cette expression affirmant que je n’existe pleinement que par l’autre, grâce à l’autre.
Le sens de notre vie, je le découvre dans la rencontre avec quelqu’un qui n’a nullement besoin de moi pour exister mais qui trouve sa joie à se donner pour que j’existe. On comprend alors qu’il se soit fait pain, qu’il se soit fait nourriture, pain et nourriture qui nous sont proposés dans le sacrement de l’Eucharistie. Je n’en dirai pas davantage puisque cela fera l’objet de la seconde catéchèse.


Accueillir le sens et donner du sens

Le sens de la vie, la vérité sur moi-même et sur le monde me sont donc donnés, offerts, proposés dans la personne de Jésus et dans la relation qu’il m’invite à établir avec lui. Ce n’est pas moi qui me les donne. Mais je ne suis pas pour autant condamné à la passivité. Bien au contraire ! Il me revient de l’accueillir ou de ne pas l’accueillir, de le suivre ou de ne pas le suivre avec tout ce que cela comporte comme décision, comme engagement personnel, comme manière de me situer par rapport aux autres. S’il s’agit de suivre Jésus dont la vie se définit comme don de soi, alors je suis appelé à vivre ma propre existence dans cet esprit-là, c’est-à-dire à faire de ma vie une vie donnée, en quelque sorte un pain partagé pour que les autres aussi vivent, grandissent et s’épanouissent. Là se situe ma responsabilité.


Comprendre et aimer

A plusieurs reprises, j’ai évoqué le rôle de notre intelligence dans la recherche de la vérité et du sens de la vie. Dieu nous l’a donnée pour cela et nous devons nous en servir autant que possible. Mais si la raison humaine nous permet d’approcher la vérité, elle n’est pas suffisante. Nous ne la connaîtrons qu’en aimant. C’est ce que saint Paul exprime dans ce magnifique passage de la première lettre aux Corinthiens qu’on entend souvent dans les célébrations de mariage : « J’aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien… L’amour ne passera jamais » (1 Co 13, 1-2.8).
Voilà le message que je souhaite vous laisser au terme de cette première catéchèse. Un message qui ne vise pas à amoindrir notre intelligence et tout l’effort des hommes pour comprendre ce monde et donner du sens à leur vie mais qui atteste que c’est dans l’amour que toute chose trouve son accomplissement, y compris notre intelligence. On ne comprend bien qu’en aimant.


Le témoignage des saints

C’est ce que nous montrent un certain nombre de saints que Jean-Paul II a voulu mettre à l’honneur et vous donner en exemple à l’occasion de ces Journées Mondiales de la Jeunesse. Deux d’entre eux qui ont été particulièrement des chercheurs passionnés de la vérité, mettant en œuvre toutes les capacités de leur intelligence, et en même temps totalement donnés à Dieu.
Saint Albert le Grand, né en Bavière au 13e siècle, philosophe, dominicain, inhumé ici à Cologne, auteur d’une œuvre monumentale en philosophie et en théologie. Il s’est aussi intéressé à la chimie, à la géologie, à la géométrie. Il a même construit des automates…
Edith Stein, née en 1891, juive d’origine, elle aussi professeur de philosophie, baptisée en 1922 après avoir lu l’autobiographie de sainte Thérèse d’Avila. Militante contre le nazisme. Elle est entrée au carmel de Cologne, prenant le nom de sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Elle sera arrêtée le 2 août 1942 et mourra dans une chambre à gaz du camp d’Auschwitz le 9 août de la même année en même temps que sa sœur qui l’avait rejointe. Elle a été canonisée et proclamée docteur de l’Eglise par Jean-Paul II en 1998. Elle est aussi patronne de l’Europe.
A propose de ces deux personnalités qui ont partie liée avec la ville de Cologne, Jean-Paul II écrivait dans le message en vue des Journées Mondiales : « Avec la même disposition intérieure que les Mages, [ils] ont passionnément recherché la vérité. Ils n’ont pas hésité à mettre leurs capacités intellectuelles au service de la foi, témoignant ainsi que foi et raison sont liés et se renvoient l’une à l’autre » (Message aux jeunes du monde, 6 août 2004, n° 7).


Permettez-moi de conclure par un souhait que j’emprunte à saint Paul dans sa lettre aux Ephésiens. Cela me semble bien s’inscrire dans l’objet de cette catéchèse et récapituler ce que j’ai essayé de vous dire : « Que se fortifie en vous l’homme intérieur. Que le Christ habite en vos cœurs par la foi ; restez enracinés dans l’amour, établis dans l’amour. Alors vous serez capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur… Vous connaîtrez l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance. Alors vous serez comblés et vous entrerez dans la plénitude de Dieu » (Ep 3, 16-19).