Edito


A la demande de la CEMOLEME1, la revue du SNV s’est attachée à proposer un dossier sur les « Groupes de recherche ». Nous avons à notre disposition deux véritables « mines » : d’une part le texte rédigé et publié par le SNV en 1998, mais pensé en collaboration étroite avec les SDV, et d’autre part, l’ensemble de nos pratiques. Nous avons donc choisi d’engager une réflexion en deux directions, proposant une relecture du « fond » et des « mises en œuvres », à partir des relations sollicitées et reçues de l’ensemble du territoire.

Deux théologiens ont accepté d’accompagner, voire d’éclairer, par leurs contributions la réflexion engagée. Laurent Villemin2 s’est attaché à une relecture des grandes orientations du texte, publié par le SNV, destiné aux groupes de recherche. Il relève, en particulier, la grande proximité entre le Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France3 donné en 2006 et le texte, antérieur, du SNV sur les « Groupes de recherche » ; ces deux écrits, fidèles aux orientations du concile Vatican II, soulignent le rapport insécable entre « l’acte catéchétique » et la « pédagogie de l’initiation ». François Moog, en qualité de directeur de l’ISPC4 propose une lecture transversale des pratiques des groupes de recherches parvenues à la revue. Parmi les nombreux points qu’il relève, le dynamisme de la majorité de ces groupes.

À la lecture de ce numéro, apparaissent les traits caractéristiques qui nourrissent la proposition de ces groupes. L’articulation entre un désir fort d’enraciner en Christ et une recherche constante d’ajustement aux personnes donne un sentiment de grande vitalité. Deux humilités, celle de l’accompagnant et celle de l’accompagné, conduisent à une véritable expérimentation de la charité, parfum d’Évangile. La lectio, la prière, la vie commune, la vie professionnelle ou étudiante, la vie affective, tout l’être est « affecté » par ce parcours. Quelles que soient les accentuations de tel ou tel groupes, ce chemin renvoie chacun à sa condition de baptisé. La prise de conscience du sens du baptême, de ce qu’est « être du Christ » devient alors le fondement de tout engagement, jamais pensé comme une fin mais comme un début, un arbitrage en faveur de quelque chose de plus grand, de plus vaste.

La liberté du jeune est pleinement respectée. S’il n’est pas coupé de son milieu naturel, c’est pour lui permettre de vérifier et d’expérimenter dans l’ordinaire du quotidien sa « capacité » à vivre de son baptême, non pas dans les nuages, dans une piété virtuelle, mais dans son humaine condition et dans la chair de l’Église, communauté appelée. Chaque jeune va essayer de découvrir « sa manière » de suivre le Christ, mais accompagné par des aînés ; il ne sera ni « abandonné » ni « materné/paterné » au point de ne jamais être affronté à ses propres limites. Car, c’est souvent au creux de ces passages, que le jeune discernant va trouver et recevoir la force, sinon de se déterminer, du moins celle de se percevoir en vérité, et d’envisager ses compagnons, dans la douceur du Fils.

Au nom de nos lecteurs, nous adressons nos remerciements les plus vifs à tous ceux qui, malgré la charge de travail qui est la leur, ont répondu positivement à nos sollicitations participant ainsi à la mission commune.
Bonne lecture !

 


Notes

1 - Commission épiscopale pour les ministres ordonnés et les laïcs en mission ecclésiale.
2 - Directeur adjoint à la recherche à l’Institut catholique de Paris, professeur de théologie.
3 - CEF, coll. « Documents d’Eglise », ed. Bayard/Fleurus-Mame/Cerf, Paris, 2006.
4 - Institut supérieur de pastorale catéchétique, sis à Institut catholique de Paris.