Prêtres aujourd’hui, sous le signe de l’envoi apostolique


Jean-Paul Russeil,
vicaire épiscopal du diocèse de Poitiers

 

 

Cet article est paru dans la revue Esprit et Vie n° 170 (2e quinzaine d’avril 2007).
Nous le publions avec l’aimable autorisation de la revue. De légères corrections de forme ont été apportées par l’auteur, sans modifier d’aucune manière le contenu.

 


La mise en place des communautés locales 1 dans le diocèse de Poitiers suscite en même temps échanges et réflexions pour manifester le ministère des prêtres d’une façon crédible et viable. Comment ne pas entendre, en effet, les multiples questions qui se posent aujourd’hui alors que « la société change, l’Eglise change, le ministère change 2 » ? L’un des défis est précisément d’avoir à vivre l’annonce de l’Evangile dans une société sécularisée et technicienne qui fait largement place à la crédulité tandis qu’elle laisse souvent dans l’ombre la raison humaine 3. La mobilité des personnes, la diversité et la rapidité des moyens de communication, le pluralisme éthique et religieux, la privatisation du croire – pour ne citer que ces traits aisément repérables – indiquent l’entrée dans un nouvel univers culturel. Pour autant, la fin du régime de chrétienté dont nous sommes les héritiers n’est pas la fin du christianisme. Bien plutôt, c’est dans ce contexte nouveau que « le christianisme du troisième millénaire devra toujours mieux répondre à l’exigence d’inculturation 4 ». C’est donc dans le monde de ce temps que se situe notre réflexion concernant le ministère des prêtres.
Prenant acte des changements en cours, les actes synodaux – promulgués le 30 novembre 2003 – invitent à comprendre et à vivre ce temps à la lumière de la foi : « “Dieu a tant aimé le monde qu’il a envoyé son Fils unique” (Jn 3, 16). En cela même, nous sommes attendus au service de la mission 5. » Clairement, la mission s’enracine dans la confession de foi 6. C’est ainsi que les orientations diocésaines tiennent ensemble le sens de la mission et le dynamisme de la foi lorsqu’elles affirment que « tous les membres du Peuple de Dieu sont appelés à devenir acteurs et actrices de l’Evangile 7 ». C’est à l’intérieur de cette double démarche – dynamisme de la foi et sens missionnaire – que sont abordées les évolutions concernant l’exercice du ministère des prêtres.

Je m’en tiendrai ici à la manière dont le diocèse creuse un sillon jour après jour. Pour ce faire, je commencerai par situer les orientations pastorales du diocèse. Il y va, en effet, de l’incarnation de la foi en un lieu 8. Je m’inscrirai ensuite dans la dynamique des deux synodes diocésains, privilégiant ceux-ci comme référence normative. Dans un troisième temps, j’esquisserai la manière dont s’engage la réception 9 de façon à situer le ministère des prêtres dans une ecclésiologie pratique de communion. C’est ici que s’avèrent nécessaires non seulement une catéchèse de la foi mais aussi une catéchèse de l’Eglise édifiée selon cette foi.



Des orientations pastorales inscrites dans une géographie humaine et une histoire

Le diocèse de Poitiers recouvre les deux départements des Deux-Sèvres et de la Vienne. Cette terre de passage – « le seuil du Poitou » – offre des paysages très diversifiés. C’est ainsi que le diocèse est organisé actuellement en quatorze territoires, onze pays et trois villes. Chaque territoire constitue un ensemble humain et un bassin d’activités relativement homogène. Les trois villes principales (Poitiers, Niort, Châtellerault) constituent l’axe économique majeur. Actuellement, sur une population de 750 000 habitants, la moitié réside en milieu urbain et péri-urbain. Capitale régionale (Poitou-Charentes), la ville de Poitiers offre une longue tradition universitaire. Cependant, le diocèse garde un enracinement essentiellement rural et agricole. Comme l’exprime l’introduction du dernier synode diocésain, « nous attestons qu’il existe des ressources en Poitou qui attendent d’être révélées à elles-mêmes 10 ».

Marqué par son espace humain, le diocèse est nourri par son histoire de foi. De grandes figures et des lieux contribuent à façonner une spiritualité diocésaine. Ainsi en est-il de saint Hilaire de Poitiers, premier évêque connu et Père de l’Eglise, ou de saint Martin à Ligugé qui, évêque de Tours, devient cet évangélisateur des campagnes que l’on sait ou encore de sainte Radegonde quittant la couronne royale pour ouvrir au vie siècle un chemin de consécration à Dieu, sous la forme d’un monastère féminin. On ne peut passer sous silence le baptistère du ive siècle ni non plus – en campagne aussi bien qu’en ville – les nombreuses églises romanes aux multiples ressources catéchétiques. Un tel enracinement dans la foi nourrit profondément les orientations du diocèse : l’insistance sur la foi trinitaire (saint Hilaire), l’importance fondatrice de la vie baptismale (le baptistère), le témoignage de la foi et de la charité en proximité (saint Martin), le courage de la sequela Christi (sainte Radegonde), etc. Tant d’autres figures de l’histoire seraient à citer 11. Elles marquent de leur empreinte la chair du diocèse.

Les orientations pastorales du diocèse s’inscrivent dans la longue durée. Elles engagent un rapport à l’espace géographique et un rapport au temps. Elles résultent particulièrement des deux synodes diocésains. Le premier s’est tenu de 1988 à 1993 et les actes synodaux ont été promulgués par Mgr Rozier sous le titre Routes d’Evangile. Le deuxième s’est tenu de 2001 à 2003 et les actes synodaux ont été promulgués par Mgr Rouet sous le titre Serviteurs d’Evangile 12. Ces deux synodes – convoqués, vécus et célébrés selon le Codex latin de 1983 13 – forment un droit particulier, conformément au droit universel. C’est dans cette dynamique qu’a été engagée l’installation des communautés locales. Installer une communauté locale ne veut pas dire « s’installer ». Cette précision est importante : elle engage un rapport au monde 14. Aujourd’hui, 305 communautés locales sont installées. Les équipes animatrices (appelées équipes de base et constituées de cinq délégations) sont renouvelées régulièrement. Désormais, les villes sont elles-mêmes organisées en communautés locales. C’est un nouveau maillage 15 du diocèse qui s’opère. Par ailleurs, le diocèse compte actuellement 200 prêtres en activité dont 25 ont été ordonnés depuis douze ans. La moyenne d’âge est cependant élevée. Pour certains, l’activité est minime mais précieuse. 38 diacres permanents constituent désormais une réalité significative, en des champs de mission diversifiés. En dialogue avec les instances diocésaines et locales, ils procèdent actuellement à une évaluation de ce ministère, de façon à envisager l’avenir. En outre, 100 personnes exercent un ministère reconnu. Ces ministères reconnus sont confiés sur la base des sacrements de l’initiation chrétienne, par appel de l’Eglise et reconnaissance de l’idonéité nécessaire à la mission confiée. Une lettre de mission de l’archevêque ou de son représentant précise cette mission, les modalités d’évaluation et la formation requise. Un envoi liturgique est prévu. Ces personnes – des femmes pour la très grande majorité et une moyenne d’âge située autour de quarante-cinq ans – sont essentiellement envoyées en mission dans les services diocésains, dans les différentes types d’aumônerie (jeunes, scolaires, étudiants, hôpitaux…) et dans les secteurs pastoraux pour ce qui concerne l’annonce de la foi, en particulier la catéchèse et le catéchuménat. Leur qualité de collaboration montre la fécondité des appels adressés. Il convient de prendre en compte la diversité des mouvements, spécialement des mouvements apostoliques. Leurs pédagogies, pratiques et analyses constituent des apports nécessaires. La présence de la vie religieuse dans le tissu des communautés chrétiennes locales a conduit à la rédaction d’une charte qui explicite le sens de la vie religieuse tandis que les six monastères offrent des lieux d’accueil, de prière et de témoignage très appréciés.

C’est ainsi que nous cherchons à répondre à l’invitation reçue : « Il est nécessaire que l’Eglise du troisième millénaire stimule tous les baptisés et les confirmés à prendre conscience de leur responsabilité active dans la vie ecclésiale. A côté du ministère ordonné, d’autres ministères, institués ou simplement reconnus, peuvent fleurir au bénéfice de toute la communauté, la soutenant dans ses multiples besoins : de la catéchèse à l’animation liturgique, de l’éducation des jeunes aux expressions les plus diverses de la charité 16. » Si la perspective énoncée ici qualifie une orientation diocésaine décisive, une telle période de changements demande à être accompagnée. Il ne fait pas de doute que ce temps de mutations – et dans la société et dans l’Eglise – est éprouvant pour nombre de prêtres diocésains 17, comme pour d’autres corps sociaux. Si le presbyterium constitue une réalité théologique et pastorale, il n’en reste pas moins vrai aussi que chaque prêtre a sa personnalité, sa psychologie, sa vie spirituelle et ses charismes. Par ailleurs, selon les âges de la vie, les questions ne sont pas abordées de la même façon. Elles portent cependant une tonalité commune : « Eh bien ! nous, nous avons tout laissé et nous t’avons suivi. Qu’en sera-t-il donc pour nous ? » (Mt 19, 27). C’est ici que prend sens un « synode » puisqu’il s’agit – selon l’étymologie la plus communément admise – de « faire route ensemble ».



Le ministère pastoral des prêtres est proprement apostolique



Je me propose de faire une relecture des actes synodaux Serviteurs d’Evangile. Pour ce faire, je m’en tiendrai au texte 18. Précisons la raison de ce choix : s’il est vrai que ce document constitue une référence normative pour le diocèse, il faut dire tout en même temps qu’il est le fruit d’élaborations successives, grâce à un travail remarquable de dialogue et d’écoute mutuelle, de consultations et de ré-écritures. On ne dira jamais assez qu’il ne s’agit pas d’abord d’un texte écrit avec de l’encre, mais d’un texte de chair (voir 2 Co 3, 3) en ce qu’il manifeste, à un moment donné de sa vie, la foi d’une Eglise diocésaine et les orientations qu’elle se donne. C’est précisément parce que nous vivons sous la Parole de Dieu que la parole est donnée à chacun 19. Le Peuple de Dieu est une belle et grande réalité lorsque s’exprime ainsi le sensus fidei fidelium 20.

Pour situer le propos des actes synodaux, indiquons brièvement sa structure d’énonciation : la mission à déployer en ce temps et en ce lieu du Poitou (chapitre I) appelle à vivre la communion dans les territoires (chapitre II) avec des acteurs et des ministres de l’Evangile (chapitre III). Ce troisième chapitre se divise lui-même en quatre sections : il invite tout d’abord à accueillir ce temps comme un temps de grâce ; il montre ensuite comment tous les membres du Peuple de Dieu sont appelés à devenir acteurs à partir des sacrements de l’initiation chrétienne communs à tous ; il en vient alors à déployer des convictions pour l’avenir ; puis il développe l’importance des ministres de l’Evangile aujourd’hui : l’évêque, les prêtres et les diacres, les ministères reconnus, avant de situer deux enjeux nouveaux, celui de l’articulation des ministères et celui d’une culture de l’appel. C’est donc sur ce chapitre III que je m’appuie pour rendre compte du ministère des prêtres 21.


Une pensée de la conjonction et les nécessaires articulations

La reconnaissance d’une diversité d’acteurs et de ministres de l’Evangile est un fait ecclésial assumé aujourd’hui, grâce aux deux synodes diocésains. Une telle reconnaissance engage le sens de la mission, la confession de foi chrétienne et la valorisation des dons de l’Esprit reçus pour le bien de tous 22. Ainsi, « il y a dans l’Eglise diversité de ministères, mais unité de mission 23 ». L’Eglise se laisse voir et entendre comme polyphonique et symphonique.

A la lumière de Ep 4, 1-16, « il ne peut y avoir d’articulation des ministères sans une reconnaissance du ministère reçu par l’autre, une écoute mutuelle, une confiance réciproque, une collaboration effective, au titre même de la mission confiée à toute l’Eglise. […] Les ministères ordonnés servent la communion réciproque dont la source se trouve dans la vie trinitaire ». Dès lors, le ministère des prêtres ne peut pas être vécu comme un « en-soi ». Il est fondamentalement relationnel. C’est ainsi que les Actes synodaux déploient une pensée de la conjonction enracinée dans la foi christologique et trinitaire de l’Eglise : « Le sacerdoce baptismal et le ministère ordonné, différents en raison même de leur fondement sacramentel, “sont cependant ordonnés l’un à l’autre : l’un et l’autre, en effet, chacun selon son mode propre, participent de l’unique sacerdoce du Christ 24”. La foi dans ses articles les plus fondamentaux, articule toujours des éléments essentiels : le Christ, vrai Dieu et vrai homme, le Dieu Père et Fils et Saint Esprit. Pour autant, nous confessons bien un seul Seigneur Jésus Christ, un seul Dieu. Dans le registre qui est le nôtre, et sur le sujet du synode, nous parlons tout à la fois des acteurs et des ministres. La présence de la conjonction de coordination “et” nous invite à ne pas considérer les sacrements de l’initiation chrétienne et le sacrement de l’ordre comme des éléments alternatifs ou juxtaposés mais conjoints. Les acteurs et les ministres appartiennent au même Corps du Christ en vue d’une unique mission, dans la diversité des charismes, des responsabilités et des ministères, sans confusion, ni division. »

On ne peut nier la réelle tentation aujourd’hui de comprendre les responsabilités confiées à des laïcs comme quelque chose que l’on enlèverait aux prêtres ou encore comme suppléance à ce que les prêtres n’auraient plus le temps de faire. S’il en était ainsi, ce serait interpréter la réalité en termes de répartition des tâches, selon le principe des vases communicants. Les apparences seraient alors trompeuses. Elles risqueraient d’en rester à des rapports de pouvoir, voire même de concurrence pour savoir qui prendrait le pas sur l’autre. Or précisément, « parmi vous, qu’il n’en soit pas ainsi » (Mt 20, 26). Selon la belle théologie paulinienne de l’Eglise – comprise comme Corps du Christ – nous sommes « membres les uns des autres » (Rm, 12, 5) 25. Conséquemment, s’il est vrai que l’un n’est pas l’autre, on doit dire en même temps que l’un n’est pas sans l’autre. Une double tentation est évitée : d’un côté la confusion entre tous, comme si tous les membres s’équivalaient ; de l’autre côté la division, comme si un membre pouvait vivre isolément des autres. C’est ainsi que l’Apôtre – développant l’image du corps humain pour parler du Corps ecclésial – met en valeur par deux fois l’importance des « articulations, jointures et ligaments » (Ep 4, 16 ; Col 2, 19). Il s’agit tout à la fois de penser la conjonction et de panser les nécessaires articulations, c’est-à-dire d’en « prendre soin » (1 P 5, 2).


Un déploiement des tria munera et des accents nouveaux


S’il est nécessaire de prendre soin des articulations en raison même de la diversité des ministères et responsabilités dans le corps ecclésial, et ce premier point est fondamental, il convient également de déployer la singularité du ministère des prêtres par l’intérieur de la foi de telle sorte que toute la communauté ecclésiale comprenne en quoi ce ministère est constitutif de sa vie et de sa mission.

Après avoir présenté le sens du ministère épiscopal, le texte synodal pose la finalité pastorale du ministère des prêtres : « Le ministère des prêtres “a pour tâche propre la formation d’une authentique communauté chrétienne” 26. Ils exercent la fonction du Christ Tête et Pasteur comme ministres de la Parole, comme ministres des sacrements et de l’Eucharistie, et comme guides des communautés. » Telles sont, formulées en une phrase, les tria munera. Ainsi, la foi née de la Parole entendue (Rm 10, 17) et les sacrements de la foi visent à constituer des communautés de foi. Dès lors, une question se pose : le fait nouveau des communautés locales – où se déploient les trois dimensions de la vie de l’Eglise 27 – suscite-t-il de nouveaux accents dans l’exercice du ministère des prêtres ? Pour le dire autrement, les communautés locales étant appelées à devenir adultes dans la foi, que devient le ministère des prêtres ? En effet, les actes synodaux affirment que « dans le ministère des prêtres, nous reconnaissons l’un des dons que le Seigneur a fait pour nous conduire “à l’état d’adultes, à la taille du Christ dans sa plénitude” (Ep 4, 13) ». Présentons ces accents.

Tout d’abord, « cherchant par le discernement dans et avec la communauté ce qui conduit à la maturité, les prêtres sont “pères dans la foi”. Ils invitent à faire confiance à l’action de l’Esprit Saint dans la vie des baptisés. Leur paternité spirituelle ressemble à celle qu’évoque l’Apôtre : “c’est moi qui, par l’Evangile, vous ai engendrés en Jésus Christ” (1 Co 4, 15). Ils sont “ministres de la nouvelle alliance” (2 Co 3, 6). » Ce premier accent repose sur un acte de discernement communautaire. Il concerne la paternité spirituelle et l’engendrement à la foi. Il se traduit en particulier par une qualité de relecture spirituelle, de compagnonnage avec les personnes et les équipes mais aussi par l’évaluation pastorale. Il est un deuxième accent : « L’évêque, et les prêtres avec lui, exercent un ministère de communion. Leur ministère sacramentel n’est pas seulement à articuler avec les autres ministères. Il se comprend comme service et réalisation de la communion ecclésiale. » Ainsi, les prêtres, coopérateurs de l’évêque, assurent un ministère de communion en sa triple dimension, puisque la communion ecclésiale présuppose la communion dans la foi et la communion dans les sacrements, d’une façon particulière l’eucharistie. Parce que les prêtres ont charge de plusieurs communautés locales, il est clair qu’ils ont à assurer la communion entre les communautés dont ils ont reçu la charge pastorale. C’est tangible lorsqu’ils président le Conseil pastoral de secteur. C’est manifeste lorsqu’ils président l’eucharistie célébrée en secteur pastoral. Mais il est un troisième accent mis en valeur par le texte synodal : « Envoyés dans les communautés déjà constituées ou à naître, ils portent le souci de ceux qui sont membres d’autres communautés, de ceux qui manquent ou sont absents, de ceux qui empêchent la communauté de s’enfermer sur elle-même. Ils sont le signe du Seigneur lui-même qui envoie en mission au-delà de nos frontières habituelles. Par le rappel des autres et du Christ, ils ouvrent les communautés au dynamisme de la mission. » Si le ministère des prêtres renvoie à l’unicité du Christ qui préside à l’Eglise animée par l’Esprit Saint, dans le même mouvement il renvoie aussi « aux autres » précisément en ce qu’ils constituent sa mission, gardant les communautés de tout enfermement sur elles-mêmes. La mission de l’Eglise a un horizon proprement universel.

Ces trois accents – engendrement à la foi, communion ecclésiale, ouverture à la mission – contribuent d’un côté à déployer les tria munera et de l’autre côté à renouveler la signification et la visibilité du ministère des prêtres. Les équipes de laïcs n’ont pas seulement à « aider » 28. Elles sont qualifiées pour exercer des responsabilités au titre même des sacrements de l’initiation chrétienne et des dons de l’Esprit qui les anime. A ce double titre, les baptisés-confirmés sont considérés comme des adultes dans la foi. En conséquence, le ministère des prêtres ne porte pas d’abord sur une « place » à tenir 29, mais bien plutôt sur une manière de vivre l’envoi reçu au jour de l’ordination – par l’imposition des mains et la prière d’ordination – selon une itinérance conforme au ministère apostolique 30. Les actes synodaux le soulignent : il s’agit d’ « aller à la rencontre de nos contemporains et [de] vivre le ministère sous le signe de l’itinérance, à la manière des apôtres. L’Evangile passe par la rencontre des autres et la réciprocité de l’échange avec eux ». C’est ainsi que « l’articulation entre communauté chrétienne et ministères sous le signe de l’itinérance doit être développée en vue de mieux servir les hommes ». Par conséquent, « l’Eglise diocésaine sera attentive à de nouvelles formes de présence apostolique ».


La vie et le témoignage du presbyterium

Dans ce contexte,
• diversité assumée des ministères et responsabilités selon le témoignage de l’Ecriture, sur la base des sacrements de la foi et sous l’horizon de la mission confiée à toute l’Eglise ;
• nécessité de poser des articulations selon une pensée de la conjonction chère à saint Paul ;
• appel à déployer, à la lumière des tria munera, de nouveaux accents pour un ministère des prêtres proprement apostolique conformément à l’enseignement du IIe concile du Vatican ;
la vie du presbyterium doit être mise en valeur. De façon cohérente avec tout ce qui précède, les actes synodaux s’adressent à la communauté diocésaine : « Nous invitons tous les baptisés de notre Eglise à accueillir les ministres ordonnés qui sont régulièrement nommés, comme envoyés par le Seigneur lui-même et chargés de témoigner du mystère de la nouvelle alliance. Les communautés territoriales, les mouvements et services se feront attentifs aux conditions de vie des prêtres. » Les prêtres ne sont donc pas la propriété des communautés chrétiennes. Au-delà de l’attachement pastoral, le possessif parfois entendu (« notre prêtre ») traduit la tentation de le réduire à sa propre mesure et de le faire sien. Si les prêtres sont « des frères au milieu de tous les baptisés 31 », ils manifestent par leur « envoi » que l’Eglise vit selon « la gratuité du don de Dieu » qui toujours la précède et toujours l’excède. Le sacrement de l’ordre manifeste ainsi l’altérité radicale de Dieu, par le Christ, dans l’Esprit Saint. Les prêtres sont reçus comme des « envoyés » en raison même de leur nomination. Les accueillir effectivement dans les lieux où ils sont envoyés, demande pour les communautés chrétiennes – en juste réciprocité fraternelle – de veiller à leur équilibre de vie sachant que « les conditions d’exercice de leur ministère varient selon leur âge et leurs capacités ». C’est la fraternité chrétienne qui est ainsi valorisée, comme témoignage authentique d’une vie évangélique et ecclésiale. Ceci est d’autant plus important que « les prêtres sont nommés pour six ans, renouvelables deux fois trois ans ». Puisque leur nomination constitue un envoi en mission, « l’installation officielle des prêtres sera faite en présence de l’archevêque ou du vicaire épiscopal. La lettre de nomination d’un prêtre sera lue et commentée au cours de l’eucharistie ». La missio canonica est ainsi présentée dans le site liturgique de l’assemblée eucharistique dominicale, lieu par excellence d’une catéchèse appropriée.

Les actes synodaux souhaitent tout en même temps valoriser le témoignage du presbyterium : « Nous souhaitons que soit renforcée la fraternité sacramentelle des prêtres. Celle-ci s’exprime par les rencontres en doyennés, par la journée diocésaine du lundi saint et la messe chrismale, mais aussi par les récollections en territoires, les équipes de prêtres, le travail dans un même champ d’action ou encore les associations de prêtres. Ces réunions font vivre concrètement les liens entre les prêtres et font partie intégrante du ministère presbytéral. Ces temps de convivialité comportent aussi des temps de formation et de prières liturgiques pour ensemble aller à la source. La concélébration est le signe par excellence qui manifeste cette unité du presbyterium autour de l’archevêque. » Ainsi, le témoignage attendu des prêtres prend visage dans la vie du presbyterium. La communauté diocésaine sollicite sa visibilité. Elle perçoit le sens de cette fraternité sacramentelle et l’encourage. Elle pressent sa fécondité pour la mission. Mais il n’y va pas seulement du présent, il est nécessaire aussi de penser l’avenir. C’est pourquoi « les efforts de formation 32, au sein du séminaire Saint-Hilaire et en d’autres lieux, manifestent la volonté du diocèse d’appeler et de former au ministère presbytéral ». Les actes synodaux formulent plusieurs orientations de façon à développer « une culture de l’appel 33 ». Citons deux brefs extraits concernant directement ce sujet : « […] Nous devons passer de l’accueil des vocations qui se présentent à une proposition de vocations spécifiques […]. Dans ce visage d’Eglise, nous estimons nécessaire que soient manifestés la suite radicale du Christ et le service de son Evangile par des vocations spécifiques. A cet égard, il conviendra de découvrir et de présenter la signification propre des ministères ordonnés (évêques, prêtres et diacres) et celle de la vie consacrée. En ce sens, le service diocésain des vocations sera force de propositions. »



Initier des chemins par la parole échangée et la mission partagée




Deux traits de mentalité à éclairer

Si les actes synodaux expriment l’étape actuelle de la communauté diocésaine, il reste à poursuivre les apprentissages 34 nécessaires en tenant compte des mentalités. En effet, deux traits de mentalité demeurent prégnants. On sait le problème grave qu’a constitué l’absentéisme des évêques et des prêtres à la fin du Moyen Âge 35. C’est ainsi que le concile de Trente (1545-1563) fait de la résidence pour les évêques et les prêtres un devoir 36. Dans le contexte du temps, la résidence a pour finalité la cura animarum et l’encadrement du peuple chrétien 37. La figure du curé résident – personnage social – a porté des fruits pastoraux évidents. Elle demeure présente aujourd’hui, souvent dans l’imaginaire. Pourtant, les temps ont changé et le vivier rural des prêtres s’est largement amenuisé 38 tandis que l’urbanisation s’est amplement développée. Si la société rurale s’est profondément transformée depuis le XVIe siècle – et spécialement depuis la seconde guerre mondiale – cette problématique du concile de Trente (nécessité de la résidence compte-tenu de l’absentéisme des évêques et des prêtres) s’est également transformée. Aujourd’hui, les prêtres sont généralement reconnus 39 pour leur sens pastoral et leur qualité de proximité des situations humaines. Dans une problématique nouvelle, le concile Vatican II valorise la diversité des ministères 40 et met l’accent sur l’envoi qui qualifie le ministère ordonné des évêques et des prêtres 41. La finalité pastorale du ministère des prêtres en découle, « c’est afin que (ut) tous les fidèles croissent dans l’unité d’un seul Corps où “tous les membres n’ont pas la même fonction” (Rm 12, 4) 42 ». Par conséquent, il s’agit – dans une ecclésiologie de communion – de mettre en valeur la source sacramentelle de ce ministère et sa figure apostolique 43.

Le second trait de mentalité porte sur l’obsession du nombre de prêtres. Il ne s’agit évidemment pas de nier son importance. La question est réelle et grave. Mais il s’agit de réapprendre que l’enjeu premier n’est pas de faire nombre selon une logique mondaine, mais de faire signe selon une approche symbolique et sacramentelle. Ce qui nécessite, en tout premier lieu, la décision de rompre avec l’attitude de gémissements et de plaintes 44. Cette attitude ne change pas la réalité. Bien plus, elle risque de stériliser tout germe d’avenir. Aurions-nous oublier que, selon une prière vétéro-testamentaire, « la force [de Dieu] n’est pas dans le nombre » (Jdt 9, 11) ? Cette question du nombre traverse toute l’histoire de l’Eglise depuis saint Augustin jusqu’à aujourd’hui 45. Ne devons-nous pas reconnaître bien plutôt qu’il en sera toujours ainsi, selon la parole de l’Ecriture : « La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux. Priez donc […] » (Mt 9, 37-38) ? Il y aura toujours un écart entre l’étendue de la mission et la pauvreté des moyens. Cet écart – à vue humaine – peut être le lieu du découragement. Il est à comprendre comme un appel à naître aujourd’hui à la foi. C’est dans la manière de vivre cet écart que se tient l’avenir.

Si le premier trait de mentalité considère d’abord le lieu d’habitation du prêtre (Jn 10, 14) 46, accepter de découvrir la source du ministère des prêtres en raison même de l’envoi qui le qualifie (Jn 10, 36 ; Jn 20, 21) passe par la fondation et la croissance de communautés chrétiennes vivantes et confessantes. Sinon, le départ d’un prêtre est uniquement interprété comme la conséquence d’une pénurie et éprouvé comme un abandon. Les communautés locales contribuent à faire ce chemin. A toute communauté locale est « envoyé » un prêtre, comme l’atteste la liturgie d’installation. Le passage à vivre aujourd’hui en la matière – en raison même des transformations de la société mais plus encore en raison des ressources que nous offre l’Ecriture lue dans une tradition de foi – permet d’aborder la question du nombre de prêtres d’une façon sans doute sensible mais plus apaisée. En effet, d’aucuns évaluent la vitalité de l’Eglise au nombre de prêtres ou au nombre de pratiquants de l’assemblée dominicale. Le moindre observateur extérieur peut faire le même constat. Ce faisant, nous ne disons rien de spécifiquement chrétien en cette situation. En conséquence, qu’avons-nous – comme Eglise diocésaine – de spécifique à faire entendre ?

S’en tenir à un constat seulement numérique voile le fait que nous assistons à une diversité de ministères et de responsabilités dans l’Eglise. Ainsi, nous attestons que c’est l’Esprit Saint 47 qui fait l’Eglise du Christ. En ce sens, nous devons accepter de ne pas avoir la mesure de ce qui est en enfantement. Secondement, une logique qui chercherait à combler les besoins ne rejoindrait-elle pas la logique propre de la société de consommation ? Dès lors, à quelle posture sommes-nous invités ? Devons-nous craindre les manques ou alors, dans le contexte de pauvreté qui est le nôtre, nous est-il donné quelque chose à entendre qui soit chemin de conversion et d’avenir ? Le manque est-il nécessairement une fatalité ou peut-il devenir le lieu du désir ? Si la volonté d’ « avoir » risque toujours de nous enfermer sur nous-mêmes, vivre sous le signe de l’envoi dépouille de toute sécurité mondaine et nous livre à la route avec sa part d’inconnu (voir Mc 6, 7-13). Spiritualiser les difficultés de l’heure ne constitue pas une attitude spirituelle. Consentir au réel en constitue bien plutôt le commencement. Sur ce chemin, l’eucharistie peut être (re)découverte non pas comme un dû, mais comme un don en vue de former le Corps ecclésial (voir 1 Co 11, 17-34) et le ministère des prêtres comme ce qui donne de (re)découvrir « le Nom au-dessus de tout nom » (Ph 2, 9).

C’est ainsi que les nominations sont envisagées selon des projets pastoraux dûment réfléchis. Pour ce faire, il faut le temps des maturations et des mises en œuvres possibles. Sans idéaliser le passé, sans dramatiser l’avenir, il s’agit d’avancer selon l’intelligence et l’humble réalisme de la foi. Non par simple répétition du connu, mais par fidélité créatrice. S’il n’y a pas à faire fi du passé, il ne doit pas pour autant nous paralyser pour avancer. C’est ici que la notion de projet revêt une grande importance. En effet, mettre en œuvre un projet pastoral contribue à dévoiler le mystère de l’Eglise et à révéler sa nature missionnaire. L’annonce de l’Evangile, dans les conditions qui sont les nôtres, demeure l’horizon des initiatives à prendre. Cependant, tout choix a des avantages et des inconvénients. C’est pourquoi, un travail d’évaluation, de discernement et d’ajustement est constamment nécessaire.

De quelques initiatives récentes

Pour avancer, des lieux et des temps de parole s’avèrent vitaux. C’est dans la marche commune et l’échange que s’ouvre le chemin. Il n’est pas écrit d’avance. A cet égard, il est significatif que le texte biblique qui a nourri la démarche du premier synode diocésain soit le récit des disciples d’Emmaüs (Lc 24, 13-35). Ce texte offre de multiples résonances. Il a inspiré le titre des premiers actes synodaux : Routes d’Evangile. Je m’en tiendrai ici à quatre initiatives récentes.

Du mois de janvier au mois de mars 2001, une enquête a été entreprise auprès des équipes de base des communautés locales sur « Prêtres diocésains aujourd’hui ». Les sept cents réponses parvenues – individuelles ou collectives – viennent presque toutes des zones rurales du diocèse, car il y avait très peu de communautés locales urbaines à cette date. Les résultats de cette enquête ont été publiés 48. Ils montrent l’intérêt que les personnes portent à ce sujet. Il leur tient manifestement à cœur. Il est clair que les responsabilités confiées aux équipes de laïcs ne dévalorisent pas le ministère des prêtres. Au contraire, plus les équipes avancent, plus elles sollicitent le ministère pastoral des prêtres, spécialement comme éducateurs de la foi et initiateurs de la mission 49, leur ministère sacramentel étant déjà largement perçu.

Du mois de janvier au mois de mars 2005, Mgr Rouet a rencontré tous les prêtres du diocèse par territoire (13 rencontres), de telle sorte que chacun ait le temps de s’exprimer. Ces temps ont été bienvenus et appréciés. Reprenant les interventions de chacun, Mgr Rouet les a classées en quatre parties. Chaque prêtre a reçu ce document de 41 pages, intitulé Prêtres aujourd’hui et demain. Il est organisé en quatre chapitres :
1/ Ce qui fait vivre les prêtres : l’envoi au nom du Christ ;
2/ Ce qui fait vivre les prêtres : le partage de la vie des hommes ;
3/ Comment envisager l’avenir du ministère presbytéral ? ;
4/ Réflexions ouvertes en forme de relecture. Fruit de récits de vie et de paroles échangées, ce texte a été travaillé en doyenné. Ainsi, relire avec d’autres l’histoire de son propre ministère, nommer ce qui le nourrit en profondeur mais aussi esquisser demain dans l’échange fraternel constituent des actes fondateurs pour un presbyterium. Un cinquième chapitre a été ajouté : « Demain les prêtres : Pour un ministère d’espérance 50 ». Le conseil presbytéral porte le souci de tous et de chacun. Il contribue aux discernements requis aujourd’hui pour le bien de la communauté diocésaine. En particulier, il s’agit de réfléchir à la bonne échelle d’exercice du ministère des prêtres pour articuler le nécessaire enracinement humain, spirituel et pastoral avec l’itinérance inhérente au ministère apostolique.

Depuis le mois de septembre 2005, le diocèse a engagé une réflexion sur la signification et l’importance des équipes d’animation pastorale. Sur la base d’un texte préparé par Mgr Rouet, les conseils diocésains et les conseils pastoraux de secteur sont invités à s’exprimer sur ce texte de telle sorte qu’il devienne le fruit d’une élaboration diocésaine, avant publication. Ce document de travail pose les fondements théologiques et pastoraux des choix opérés. Il explicite ce qui sous-tend l’organisation actuelle des secteurs pastoraux. Il clarifie le principe communautaire et le principe ministériel dans la vie de l’Eglise. Il pose ainsi les distinctions nécessaires en même temps que les articulations qui servent la mission confiée à tous. La nature missionnaire de l’Eglise s’exprime sous la forme du projet pastoral de secteur. Clairement, ce travail engage une réflexion fondamentale et sollicite des apprentissages d’articulations. Voici trois exemples – parmi d’autres – concernant ce que nous appelons désormais « équipes pastorales ». Tout d’abord, celles-ci sont de nature « pluri-ministérielle » (prêtres et diacres ainsi que ministères reconnus). Elles manifestent ainsi l’altérité qui fait vivre l’Eglise. En chaque secteur pastoral, l’équipe pastorale doit être articulée avec le conseil pastoral de secteur qui exprime la dimension communautaire de l’Eglise en ce qu’il est le lieu où sont représentées les forces vives du secteur. Pour ce faire, leur mission respective doit être soigneusement située. Ensuite, qualifier cette équipe de « pastorale », c’est poser le ministère ordonné des prêtres dans sa singularité, en référence à la nomination reçue. En effet, l’adjectif qualificatif renvoie à la signification de la cura pastoralis. Troisième exemple ici, la présence d’un diacre – ou plusieurs – dans cette équipe demande de considérer le rapport Eglise/monde. Il n’est pas suffisant de s’en tenir au rapport ad intra/ad extra, au sens où le ministère diaconal ouvre, d’une manière singulière, l’Eglise à la venue du Royaume dans l’histoire des hommes.

Les équipes de base des communautés locales sont envoyées en mission pour trois ans, renouvelables une seule fois. Un certain nombre de communautés locales arrivent au quatrième renouvellement de leur équipe animatrice. L’appel ne va pas de soi, en raison des freins et des habitudes. Cependant, peu à peu, de passives, les attitudes deviennent actives. Ce qui devient possible dans les communautés locales peut-il aussi concerner l’appel aux ministères ordonnés des diacres et des prêtres ? Un terrain nouveau et nécessaire pour la mission de l’Eglise demande à être défriché : l’appel explicite au ministère ordonné. C’est parce que les communautés apprennent à vivre selon cette dynamique de l’appel qu’elles deviennent appelantes. Parce que chacun se reconnaît appelé, il peut devenir appelant pour d’autres. Le témoignage des personnes ayant reçu un ministère reconnu est à cet égard très précieux et leur force d’appel réelle. Dans cette logique, le Service diocésain des vocations a préparé un document : Petit guide des baptisés en vue de les rendre plus appelants. Publié en 2006, il récolte nombre d’expériences vécues, il suggère de nombreuses pistes de réflexions et propose des questions à travailler localement. L’appel au ministère de prêtre diocésain est clairement pris en compte. L’Eglise avance lorsqu’elle vit selon une dynamique d’appel, de réponse et d’envoi. Telle est la structure fondamentale attestée par les récits de vocation dans l’Ecriture.

Avancer selon la confiance qui nous porte

Le chemin retracé ici veut mettre en valeur quelques données importantes pour le diocèse. Dans les mutations sociales et culturelles qui marquent le Poitou, il est clair que les deux synodes diocésains constituent des événements de grâces et des creusets d’élaboration pour des orientations communes. Ils donnent une légitimité d’action. Dans cette perspective, la diversification des ministères et des responsabilités ainsi que la mise en place des communautés locales offrent des ressources pour initier des chemins quant à l’exercice du ministère des prêtres 51. De nouveaux accents sont mis en valeur. En particulier, (re)découvrir ce ministère comme proprement apostolique constitue une invitation à aller aux sources vives de la foi. La confiance manifestée – par le témoignage de vies livrées à la suite du Christ – assure la crédibilité de l’Evangile et sa viabilité pour ce temps que nous voulons accueillir comme un temps favorable, un kairos. En effet, « ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et institués pour que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure » (Jn 15, 16). Tout envoi s’enracine dans la Promesse qui toujours nous précède.

 


Notes

1 - Voir A. Rouet, G. Bulteau, J.-P. Russeil, E. Boone, A. Talbot, Un nouveau visage d’Eglise. L’expérience des communautés locales à Poitiers, Paris, Bayard, 2005. Cet article développe un aspect du livre. Je laisserai donc de côté la dimension proprement descriptive, pour m’attacher à rendre compte des orientations diocésaines concernant le ministère des prêtres. [retour au texte]
2 - L.-M. Billé, Discours de clôture, Lourdes 1999. Chercheurs du Christ, Paris, Centurion-Cerf-Fleurus-Mame, 1999, p. 152. [retour au texte]
3 - Le succès commercial de l’ouvrage de Dan Brown, le Da Vinci Code, constitue un exemple révélateur. [retour au texte]
4 - Jean-Paul II, Lettre apostolique Novo millennio ineunte n° 40. [retour au texte]
5 - Actes synodaux Serviteurs d’Evangile, p. 6. [retour au texte]
6 - Le concile Vatican II – en son décret Ad gentes n° 2 – l’exprime d’une façon remarquable : « De sa nature, l’Eglise, durant son pèlerinage sur la terre, est missionnaire, puisqu’elle tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint Esprit selon le dessein de Dieu le Père. » [retour au texte]
7 - Actes synodaux Serviteurs d’Evangile, p. 40. [retour au texte]
8 - Rappelons, pour mémoire, la définition du diocèse donnée par le décret Christus Dominus n° 11 : « Un diocèse est une portion du Peuple de Dieu confiée à un évêque pour qu’avec la coopération de son presbyterium, il en soit le pasteur : ainsi le diocèse, lié à son pasteur et par lui rassemblé dans le Saint Esprit, grâce à l’Evangile et à l’Eucharistie, constitue une Eglise particulière en laquelle est vraiment présente et agissante l’Eglise du Christ, une sainte, catholique et apostolique. » Cette formulation théologique particulièrement dense – reprise par le canon 369 – est citée par les actes synodaux Serviteurs d’Evangile, p. 23. [retour au texte]
9 - Les actes synodaux Serviteurs d’Evangile – promulgués le 30 novembre 2003, premier dimanche de l’Avent – portent comme titre de conclusion : « Appelés à recevoir le synode ». L’acte de réception appartient ici à la démarche du synode. Sur le concept de réception, voir Y. Congar, « La “réception” comme réalité ecclésiologique », RSPT, n° 56, 1972, p. 369-403 et reproduit dans Eglise et Papauté, Paris, Cerf, coll. Cogitatio Fidei 184, 1994, p. 229-266. Depuis, ce thème a été largement approfondi et ses harmoniques développées. [retour au texte]
10 - Actes synodaux Serviteurs d’Evangile, p. 7. [retour au texte]
11 - Pour mettre en valeur ce patrimoine, le diocèse a créé une association chargée de publier les trésors de la foi en Poitou. Il s’agit de l’association Gilbert de la Porrée. Penseur du XIIe siècle, celui-ci a dirigé pendant de longues années l’école de Chartres avant de devenir évêque de Poitiers (1142-1154).
12 - Les deux synodes comportaient chacun – selon la loi électorale – cinq cents délégués. [retour au texte]
13 - Canons 460-468. C’est ainsi que « entre tous, s’établit une sorte de partenariat dont la richesse est faite de tous les apports et dont la force vient de leur articulation nécessaire au ministère ordonné du pasteur du diocèse et de ses coopérateurs », selon le propos de Jean-Paul II, « Discours aux délégués du synode diocésain de Nancy », La Documentation catholique, t. 45, (1988), p. 1035. [retour au texte]
14 - Il s’agit de vivre dans le monde sans être du monde. Voir Lettre à Diognète V, 1-5. [retour au texte]
15 - Ce maillage du diocèse constitue une façon de « jeter les filets », pour reprendre une référence évangélique. Il n’en reste pas moins que le maillage des communautés locales passe quotidiennement par nombre de gestes prosaïques de pêche à la ligne. [retour au texte]
16 - Jean-Paul II, lettre apostolique Novo millennio ineunte n° 46, citation faite dans les actes synodaux Serviteurs d’Evangile, p. 51. [retour au texte]
17 - Voir, par exemple, les deux derniers textes publiés par Documents Episcopat à propos des prêtres diocésains : Bureau d’études et de recherche de la Compagnie de Saint-Sulpice, « Les prêtres diocésains. Leur ministère et son avenir en France » (mars 1999) ; Commission épiscopale pour les ministères ordonnés, « Lettre aux évêques sur quelques aspects de la vie des prêtres », (juillet 1999). Les constats faits en ces deux documents de référence se sont largement accentués depuis huit ans tant les évolutions sont rapides. [retour au texte]
18 - Les actes synodaux citent fréquemment l’Ecriture et se réfèrent aussi à des documents de l’Eglise universelle. En ce sens, ils ne contiennent pas seulement des orientations élaborées et votées en assemblées synodales, puis promulguées par l’archevêque, ils contribuent à une véritable catéchèse de la foi qui édifie l’Eglise. [retour au texte]
19 - Il est remarquable que – selon le récit de la Nativité – les bergers se mettent à parler dès après la venue dans la chair du Fils de Dieu (Lc 2, 15) et que – selon le récit de Pentecôte – les apôtres se mettent à parler dès après le don de l’Esprit Saint (Ac 2, 4). Saint Luc utilise le même verbe. [retour au texte]
20 - Voir constitution dogmatique Lumen gentium n° 12. [retour au texte]
21 - Les citations mises entre guillemets, dans cette deuxième partie, se trouvent dans les actes synodaux Serviteurs d’Evangile, pp. 42-56. [retour au texte]
22 - « Les pasteurs […] savent qu’ils n’ont pas été eux-mêmes institués par le Christ pour assumer à eux seuls tout l’ensemble de la mission salutaire de l’Eglise à l’égard du monde, leur tâche magnifique consistant à comprendre leur mission de pasteurs à l’égard des fidèles et à reconnaître les ministères et les grâces (ministrationes et charismata) propres à ceux-ci, de telle sorte que tout le monde à sa façon et dans l’unité apporte son concours à l’œuvre commune » (constitution dogmatique Lumen gentium n° 30). [retour au texte]
23 - Décret Apostolicam actuositatem n° 2. [retour au texte]
24 - Les actes synodaux citent ici la constitution dogmatique Lumen gentium n° 10. [retour au texte]
25 - C’est cet argument paulinien qu’utilise Clément de Rome dans sa Lettre aux Corinthiens, XLVI, 6-7. [retour au texte]
26 - Les actes synodaux citent ici le décret Presbyterorum ordinis n° 6. [retour au texte]
27 - Les Actes synodaux font référence ici aux Actes des Apôtres, livre lu et médité au cours du synode : « Les Actes des Apôtres soulignent à plusieurs reprises les éléments constitutifs de l’Eglise du Christ : annonce de la foi, liturgie et prière, exercice de la charité (voir Ac 2, 42-47 ; 4, 32-35). Nous essayons de les vivre, notamment dans les communautés locales. » La lettre des évêques aux catholiques de France, Proposer la foi dans la société actuelle (Paris, Cerf, 1996, pp. 90-102) explicite ces « lignes d’actions ». Dans son encyclique Deus caritas est n° 25, Benoît XVI reprend ces trois dimensions : « La nature profonde de l’Eglise s’exprime dans une triple tâche : annonce de la Parole de Dieu (kerygma-martyria), célébration des sacrements (leitourgia), service de la charité (diakonia). Ce sont trois tâches qui s’appellent l’une l’autre et qui ne peuvent être séparées l’une de l’autre. » [retour au texte]
28 - J’ai déjà indiqué plus haut que les actes synodaux Serviteurs d’Evangile assumaient l’enseignement de la constitution dogmatique Lumen Gentium n° 10 affirmant que sacerdoce commun des fidèles et sacerdoce ministériel sont ordonnés l’un à l’autre : « L’un et l’autre, en effet, chacun selon son mode propre, participent de l’unique sacerdoce du Christ. » En d’autres termes, le Christ est posé comme « pierre angulaire » (Ep 2, 20). [retour au texte]
29 - Nous ne pouvons pas oublier la réponse de Jésus à la demande de Jacques et Jean, les fils de Zébédée, de « siéger » l’un à sa droite et l’autre à sa gauche (voir Mc 10, 35-45). Citons seulement le dernier verset : « Car le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. » De multiples commentaires exégétiques et spirituels existent sur ce verset. J’ajoute, en écho, cette phrase du décret Optatam totius n° 9 : « Ils [les prêtres] devront comprendre clairement qu’ils ne sont pas destinés à la domination ni aux honneurs, mais qu’ils appartiennent tout entiers au service de Dieu et au ministère pastoral. » [retour au texte]
30 - Une lecture approfondie du décret Presbyterorum ordinis et une connaissance de la Relatio du rapporteur de ce décret – Mgr Marty, alors archevêque de Reims – sont particulièrement éclairantes. Les Pères conciliaires ont ainsi montré que « la mission pastorale des prêtres est unie essentiellement à la mission apostolique que le Christ a confié à ses apôtres », AS (Acta synodalia sacrosancti concilii oecumenici Vatican II) IV/IV, p. 390. Sur ce point, voir « Le ministère des prêtres, ministère d’itinérance », dans Jeunes et vocations n° 109, (mai 2003), pp. 39-53. Ajoutons que le thème de l’itinérance prend sens – dans le diocèse de Poitiers – depuis le colloque (30 novembre 2002) sur un curé poitevin canonisé en 1933, thème repris dans Un prêtre poitevin au tournant des XVIIIe et XIXe siècles. André-Hubert Fournet, éd. Gilbert de la Porrée, 2006. Ce thème se trouve également chez B. J. Duque, Jean d’Avila. Le saint curé d’Espagne, Toulouse, éd. du Carmel, 2005, (édition espagnole : 1988). Le bienheureux Alain de Solminihac, évêque de Cahors (1636-1654), quant à lui, est présenté comme un « évêque itinérant » : voir, par exemple, P. Broutin, La réforme pastorale en France au XVIIe siècle, Paris-Tournai-New-York-Rome, Desclée, 1950, t. I, p. 60-62. Il est, sans aucun doute, possible d’enraciner ce thème en de nombreuses figures pastorales à différentes périodes de l’histoire de l’Eglise, en raison même de sa conformité au ministère apostolique. Ajoutons ceci : parce que le décret Presbyterorum ordinis présuppose la constitution dogmatique Lumen gentium (voir AS IV/IV, p. 390), on relira avec intérêt les chapitres II et VII de cette constitution. Ils éclairent l’Eglise elle-même sous la figure de l’itinérance dans l’histoire des hommes jusqu’à la venue du Christ en gloire. [retour au texte]
31 - Décret Presbyterorum ordinis n° 9. [retour au texte]
32 - Voir l’exhortation apostolique de Jean-Paul II, Pastores dabo vobis, 1992. Qu’il me soit permis de souligner ici un seul aspect du document : outre ce qui est dit concernant la formation initiale (chapitre V), le VIe et dernier chapitre de cette exhortation est consacré à la formation permanente des prêtres sous le titre « Je t’invite à raviver le don que Dieu a déposé en toi ». Il doit être salué à sa juste mesure tant il est difficile de nier aujourd’hui l’importance d’une formation continue pour les prêtres. [retour au texte]
33 - Sur ce sujet, voir Une culture de l’appel pour la cause de l’Evangile. Pour une théologie des vocations aux ministères diocésains, Paris, Cerf, 2001. [retour au texte]
34 - Les tragiques grecs font se répondre deux verbes : matein (apprendre) et patein (éprouver/souffrir). L’Ecriture elle-même les tient ensemble dans la personne du Fils : « Il apprit de ce qu’il a souffert l’obéissance et parvenu à son accomplissement, il devint pour tous ceux qui lui obéissent cause du salut […] » (He 5, 8). L’apprentissage n’est pas seulement une question de pédagogie. Le visuel de couverture des actes synodaux Serviteurs d’Evangile porte témoignage du visage du Christ, œuvre sur bois quasi inconnue d’une petite commune des Deux-Sèvres (Missé), visage à l’heure de la Croix, visage filial, visage offert. [retour au texte]
35 - Les exemples sont nombreux. Trois suffisent ici : dans le diocèse de Narbonne, 1/4 seulement des desservants des paroisses résident en 1404 et la moitié de ces desservants habitent en ville ; à Genève, en 1411-1413 : 33 % des curés ne résident pas, en 1443-1445 : 43 %, en 1516-1518 : 80 % ; juste avant le concile de Trente, Claude de Longwy, cardinal de Givry, est évêque d’Amiens, de Langres, de Mâcon, de Périgueux, de Poitiers, abbé de Saint-Bénigne, de Saint-Etienne de Dijon, de Pothières, de Saint-Martin de Tours. [retour au texte]
36 - L’obligation de résider avait déjà été formulée par les conciles médiévaux (Latran III, canon 13 et Latran IV, canon 32). Pour le concile de Trente, voir session VI, décrets de réforme 1 et 2 ; surtout session XXIII, décret de réforme : canon 1. [retour au texte]
37 - Pendant la dernière session du concile de Trente, l’évêque vénitien Raggazoni souligne les points principaux de la réforme et dessine du fait même la figure du prêtre tridentin. Citons ce qui se rapporte au devoir de résidence : « […] Les évêques resteront au milieu de leurs troupeaux et veilleront sur eux. On ne les verra point errer ailleurs, non plus que les autres pasteurs des âmes. […] Il a été pourvu à la multitude des prêtres pauvres et mendiants ; chacun d’eux sera attaché à une église ou à une tâche capable de le nourrir. […] », dans L. Cristiani, Histoire de l’Eglise depuis les origines jusqu’à nos jours (A. Fliche et V. Martin dir.), t. XVII, p. 219. [retour au texte]
38 - Depuis 1938, les ordinations de prêtres n’ont pas cessé de baisser en France. La brève remontée qui a lieu après la seconde guerre mondiale est due aux retards d’ordination des années de guerre. [retour au texte]
39 - Certains soulignent volontiers le manque de reconnaissance sociale des prêtres aujourd’hui. Outre le fait que d’autres catégories sociales éprouvent ce même sentiment, on doit se souvenir que ce problème a été autrement plus grave à d’autres périodes de l’histoire. Comme le font remarquer à juste titre plusieurs historiens du Moyen Âge, ainsi A. Vauchez, « Les fabliaux nous transmettent l’image du prêtre comme un personnage ignorant et grossier, souvent cupide et presque toujours ridicule. Les textes d’origine ecclésiastique ne les traitent pas mieux. » La sainteté en Occident aux derniers siècles du Moyen Âge, Ecole Française de Rome, 1981, p. 358. Surtout, cette question de la reconnaissance sociale n’invite-t-elle pas à consentir à la condition de l’apôtre (2 Co 4, 1-15) ? [retour au texte]
40 - L’épiscopat est défini comme plénitude du sacrement de l’ordre (constitution Lumen gentium n° 21) et le diaconat est rétabli comme degré propre et permanent du sacrement de l’ordre (constitution Lumen gentium n° 29), tandis que certaines tâches proprement ecclésiales confiées à des fidèles laïcs se trouvent qualifiées de « ministères » (constitution Dei Verbum n° 25 ; constitution Sacrosanctum Concilium n° 29 ; décret Apostolicam actuositatem n° 2 ; décret Ad gentes n° 15, 17, 19, 40). Sur ce dernier point, les textes ultérieurs de l’Eglise universelle et de la Conférence des évêques de France sont connus. [retour au texte]
41 - Voir le décret Presbyterorum ordinis n° 2 § 1 : « Le Christ a envoyé ses apôtres comme lui-même avait été envoyé par le Père ; puis par ses apôtres eux-mêmes, il a fait participer à sa consécration et à sa mission les évêques, leurs successeurs, dont la fonction ministérielle a été transmise aux prêtres à un degré subordonné. » Dans cette ligne, on relira avec profit la prière d’ordination des prêtres. [retour au texte]
42 - Ibid., n° 2 § 2. [retour au texte]
43 - Voir « Jalons pour une théologie du ministère ordonné. Du concile de Trente au concile Vatican II », dans Prêtres diocésains, décembre 2005, pp. 558-570. [retour au texte]
44 - La voix humaine n’est pas seulement cri, gémissement ou lamentation. Elle est capable de chanter, de rendre grâce et d’exulter. Une telle gamme d’expressions ne nous donne-t-elle pas d’entrevoir à quelle(s) transformation(s) nous sommes appelés, comme l’atteste la liturgie de la nuit de Pâques ainsi que toute célébration du Mysterium fidei ? Dans le présent de notre existence, l’espérance est possible. [retour au texte]
45 - Dans l’histoire contemporaine, le premier livre qui lance un cri d’alarme date de 1878. Il est écrit par l’abbé Bougaud, Le grand péril de l’Eglise de France au XIXe siècle, Paris, Librairie Poussielgue Frères, 1878. D’emblée, l’auteur veut « attirer l’attention des esprits sérieux sur une question de la plus haute gravité, d’une actualité redoutable, véritable question de vie ou de mort pour l’Eglise de France en ce moment » (p. 1). [retour au texte]
46 - Cette référence se rapporte à l’évangile du bon Pasteur utilisée par le concile de Trente pour fonder le devoir de résidence, tandis que les deux suivantes (Jn 10, 36 ; Jn 20, 21) sont utilisées par le concile Vatican II pour fonder l’envoi apostolique des prêtres. [retour au texte]
47 - Nous confessons « comme premier don fait aux croyants, l’Esprit qui poursuit son œuvre dans le monde et achève toute sanctification » (Prière eucharistique IV). [retour au texte]
48 - Voir le bulletin diocésain Eglise en Poitou, n° 11 (novembre 2001) ; voir aussi Un nouveau visage d’Eglise, pp. 147-152. [retour au texte]
49 - Jusqu’à présent, les prêtres constituent la mémoire pastorale du diocèse. Il est apparu nécessaire de soutenir la mission des équipes de laïcs en mettant à leur disposition – et à celle des prêtres – un document de référence, en dix chapitres, qui éclaire le champ des responsabilités : Guide de travail à l’intention des secteurs pastoraux et des communautés locales, Noël 2004, 169 p. [retour au texte]
50 - Ce document – en cinq chapitres – a été publié dans un numéro spécial (hors-série n° 1) de la revue diocésaine Eglise en Poitou, mars 2007. [retour au texte]
51 - Comme le fait remarquer L. Villemin, « Affirmer sans hésitation aucune la dimension constitutive du ministère presbytéral pour l’Eglise ne suppose pas qu’il existe une théologie unique du ministère […]. Il ne s’agit pas de prétendre ici que toutes les théologies du ministère presbytéral se valent et qu’il y a place pour toutes sous le soleil, mais de dénoncer une illusoire recherche de “la” théologie du ministère presbytéral qui pourrait rendre compte de toutes les situations d’exercice de ce ministère. S’il existe bien un ‘noyau dur’ de cette théologie, elle laisse place à une multitude de développements », voir « Eglise et ministère des prêtres », Jeunes et Vocations n° 109 (mai 2003), p. 57. [retour au texte]