Edito


Nous remercions les responsables de la Pastorale des Jeunes de nous autoriser à publier dans ce numéro les principales interventions de la session de Nantes : celles de Robert Rochefort, Paul Legavre et Nathalie Becquart.

Brigitte Riche

L’ engagement est un thème à la mode. Pour ne parler que de l’année 2003, citons l’initiative dans la société civile de la campagne « Envie d’agir » lancée par le Ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse en janvier et, dans la vie de l’Eglise, la session nationale de la pastorale des jeunes de Nantes en novembre « Avec des jeunes qui s’engagent ».

Ce qui frappe aujourd’hui, c’est l’extrême diversité des formes que l’engagement peut prendre : du service des plus pauvres à un engagement plus politique. L’engagement est-il en crise ? Il y a bien sûr les difficultés à s’engager pour la vie dans le mariage ou la vie consacrée. Les taux d’abstention traduisent une désaffection pour le politique. Les partis politiques ont du mal à se renouveler, les syndicats, les associations également. Cette « crise » renvoie à une multiplicité de bouleversements dans le domaine des institutions, des autorités. Le développement de la mondialisation complexifie les choses et donne un sentiment d’impuissance. A des engagements durables, l’individu préfère aujourd’hui des actions ponctuelles : soutien scolaire dans le quartier, aide à un prêtre en Inde ou dans un village d’Afrique, fonds récoltés lors d’une catastrophe, organisation locale de la course « Terre d’avenir ».

Le mot « engagement » n’est pas un mot spécifiquement chrétien ; on ne le trouve pas dans l’Ecriture mais c’est un mot qui renvoie à des valeurs : stabilité, fidélité, exigence, convictions, partenariat… La foi appelle à l’engagement car vivre l’Evangile, c’est vivre en enfant de Dieu, c’est aimer le Dieu Père invisible et aimer son frère, son prochain qui en est l’image visible. La grandeur de la vocation chrétienne est d’unir l’action et la contemplation.Un tel engagement de la foi se vit toujours sur un mode singulier. Il suppose une diver­sité de réponses selon le charisme de chacun.

Si nous voulons stimuler le désir de l’engagement, il faut valoriser les valeurs de joie, de solidarité qui dynamisent une vie donnée aux autres ; il faut appeler : les jeunes ont besoin d’être appelés.Cet appel est personnel, fruit d’une relation, d’une confiance. C’est ce que Jean-Paul II rappelait aux jeunes lors des JMJ de Toronto :

« N’attendez pas d’être plus âgés pour vous engager dans la voie de la sainteté.Faites connaître à tous la beauté de la rencontre avec Dieu qui donne sens à votre existence. Dans la recherche de la justice, de la paix, de l’engagement en vue de la fraternité et de la solidarité, ne soyez pas en reste ! » n