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Chrétiens en grande école et vocations
Hubert Hirrien
jésuite,
aumônier de Chrétiens en Grande École et Centrale Paris
Semailles et moissons se vivent conjointement
Dimanche 3 février 2008, début d’après-midi. Sept cents étudiants envahissent la cathédrale Saint-Pierre/Saint-Paul de Nantes. Ils vont vivre la messe d’envoi de la 35e Rencontre nationale de chrétiens en Grande École. Deux jours de formation, de débat, de prière et de fête, les ont rassemblés, de toute la France, sur le thème « Jésus, maître et serviteur ». Parmi eux, Thibaud, le président de la 34e Rencontre nationale qui, l’an dernier à Paris, avait pour thème : « La vérité vous rendra libres ». Ce gadzart (ingénieur des Arts et Métiers) diplômé en juin 2007 est entré au séminaire à l’automne pour le diocèse de Sens-Auxerre.
Ce dimanche 9 décembre 2007, les étudiants sont plus nombreux qu’à l’ordinaire à la messe de onze heures de la paroisse Saint-Saturnin d’Antony (Hauts-de-Seine). En effet, deux jours après la remise du diplôme, ils entourent leurs camarades qui viennent d’achever leur formation à l’École centrale des arts et manufacture de Paris. Des ingénieurs de tous âges, seuls, avec leur conjoint ou en famille, ont fait le déplacement pour ce rendez-vous de leur communauté.
Pour l’occasion, l’eucharistie est présidée par le Père Dominique Blanchet, vicaire général du diocèse d’Angers, lui-même centralien de la promo 1989. Parmi les diplômés de 2007, Sébastien et Laurent retrouvent leurs amis pour la première fois depuis leur entrée au séminaire fin septembre. Durant la célébration, l’assemblée priera pour eux, tout comme elle le fera pour deux de leurs camarades de promo qui se marient, l’un début novembre, l’autre dans une semaine.
Combien, chaque année, d’anciens étudiants en école d’ingénieurs ou de commerce, choisissent-ils le séminaire ou le noviciat ? Nous ne le savons pas. Probablement plusieurs dizaines. Le réseau chrétiens en Grande École qui en rassemble un bon nombre n’a pas de statistiques en la matière. Certains, connus de leurs aumôniers entrent au séminaire ou dans la vie religieuse dès leur formation achevée. D’autres prennent ces chemins après plusieurs années de vie professionnelle ou après un temps de service, souvent à l’étranger, parfois en France, sans que nous en soyons informés.
Ecrire sur le thème de chrétiens en Grande École et des vocations consistera donc avant tout à présenter une pratique. Je le ferai en décrivant d’abord la vie d’une communauté de campus, ensuite l’organisation du réseau national car depuis plus de cinq ans, ma mission conjugue ces deux dimensions. Dans une troisième partie, j’esquisserai quelques réflexions théologiques et pastorales.
Une communauté chrétienne au rythme d’un campus
À proximité du parc de Sceaux, le campus de l’École centrale Paris 1 accueille mille deux cents étudiants sur trois années et un trimestre de formation. Parmi eux, un peu plus de deux cents étrangers – d’une trentaine de nationalités – et autant de filles. Si la proportion d’étrangers a fortement augmenté ces vingt dernières années, le pourcentage de filles est quant à lui sans variation significative sur la même période.
Après deux ou trois ans de classes préparatoires au lycée – très souvent en internat – les Français qui intègrent l’école découvrent la vie de campus. Les étrangers y ont généralement déjà goûté. Tout commence par cette unité de lieu. L’enseignement, le logement, la restauration, le sport et la vie associative se déploient dans cet espace verdoyant, à taille humaine. Une allure de village, avec son hebdomadaire rédigé et publié par des étudiants, son marchand de fruits et légumes qui tient échoppe chaque mardi en fin d’après-midi.
En arrivant à Centrale, beaucoup d’étudiants se lancent avec enthousiasme et frénésie dans la vie associative. Pas moins de quatre-vingt groupes et activités s’offrent à eux : bureau des élèves, association des résidents, sports, culture, arts et musique, actions humanitaires, clubs nationaux, religions 2. Une plaquette en quadrichromie, remise aux élèves qui viennent passer les oraux du concours, les présente toutes.
Le groupe catholique a donc aussi sa page, comme les autres, il existe dans l’espace public du campus. Une bonne centaine d’étudiants le fréquente, de manière très active ou plus occasionnelle 3. Ses activités ne se distinguent pas fondamentalement de celles de la plupart des aumôneries d’étudiants. À ceci près, qu’un prêtre, un jésuite, est aumônier de l’École. Le premier est arrivé en 1892.
Actuellement, j’y consacre environ 40 % de mon temps. Concrètement, je suis sur le campus chaque mardi et jeudi, en fin d’après-midi et en soirée. Cette continuité permet des liens avec la plupart des acteurs du campus : les étudiants en responsabilité qui ne viennent pas à la communauté chrétienne, le personnel de la résidence, les directeurs et enseignants, jusqu’aux ingénieurs des diverses promotions pour peu que l’on dure plusieurs années dans cette mission.
Comme toutes les autres associations et clubs de Centrale, la communauté chrétienne (CC dans le jargon maison) a son bureau. Entendez non pas d’abord le local permanent qui lui est alloué, mais les huit étudiants des trois promos qui assurent avec l’aumônier la coordination et la responsabilité des activités. Ailleurs on dirait « la charge pastorale ». Le président, le trésorier, le secrétaire sont choisis parmi eux. Cette équipe se réunit une heure chaque semaine pour évaluer les activités récentes, préparer les suivantes, échanger sur la vie du campus. Chaque réunion de bureau commence par un bref temps de prière.
Au rythme de l’année, la CC déploie ses rencontres : célébration des sacrements et prières, repas, groupes de formation et conférences, actions auprès de gens pauvres… Par ailleurs, une petite bibliothèque est accessible à tout moment. L’aumônier reçoit volontiers tout étudiant qui le souhaite pour un échange, le sacrement de réconciliation, un conseil pour un choix de stage ou de césure… Suivant le temps disponible, il va aussi à la rencontre d’autres dans les bâtiments de logement ou, le jeudi après-midi, aux abords du terrain de rugby. Bien sûr, les centraliens catholiques s’impliquent également dans la préparation d’événements extérieurs au campus, en particulier la Rencontre nationale de Chrétiens en Grande École et le pèlerinage des étudiants à Chartres. Sans oublier les journées mondiales de la jeunesse.
Et les vocations, me direz-vous ? Au cours des cinq dernières années, sept jeunes diplômés sont entrés au séminaire ou au noviciat (cinq pour un diocèse et deux pour un institut religieux) ; un en est ressorti. À chaque fois, bien sûr, quelqu’un répond à l’appel tout personnel du Seigneur à le suivre ainsi, à cause de l’Évangile et de la mission. Leur engagement habite la prière de la communauté. Deux ou trois fois l’an, aux célébrations les plus importantes, leurs noms sont mentionnés, comme ceux des anciens de la CC qui vont se marier ou qui viennent de le faire. Si l’on perçoit mieux la vie d’une communauté d’École, comment se greffe-t-elle sur un ensemble plus large 4 ?
Le réseau Chrétiens en Grande Ecole5
Comme son nom le suggère, il rassemble les communautés d’écoles d’ingénieurs et de commerce, tout comme les instituts d’études politiques et les écoles normales supérieures, soit la filière de l’enseignement supérieur organisée à partir des classes préparatoires 6. Les quatre-vingt communautés – représentant presque le double d’écoles – touchent environ trois mille étudiants.
Le terme de « mouvement » serait inadéquat. Non pas d’abord parce que ce sont les communautés et non les individus qui cotisent, mais parce que les degrés d’appartenance sont très variés. Si un premier cercle de présidents et de bureaux de CC a une perception forte de l’implantation nationale, de nombreux étudiants découvrent cette dimension à l’occasion de la seule Rencontre nationale. Ce week-end à mi-année universitaire, alternant chaque année entre province et Ile-de-France, rassemble entre six et huit cents étudiants, plus une cinquantaine d’aumôniers.
Il y a assurément un esprit « Chrétiens en Grande École ». Cependant, il se décline dans une réelle diversité d’approches, selon la culture de l’école, la personnalité de l’aumônier, le fait que l’aumônerie soit sur un campus pour une seule école ou en centre ville, commune à plusieurs écoles ou encore mixte écoles-université.
Qui porte alors prioritairement la transmission de cet esprit ? Une vingtaine d’étudiants et deux aumôniers : la quinzaine d’étudiants délégués de leur ville, quatre étudiants d’Ile-de-France membres du bureau national, un aumônier national et celui de(s) école(s) qui accueille(nt) la rencontre nationale. Ces personnes se retrouvent deux week-ends l’an en conseil national (mai et octobre). Là sont prises les décisions majeures : choix d’un thème de rencontre nationale, partenariats, intégration de nouvelles CC, etc.
Enfin, le bureau national (quatre étudiants et un aumônier) est la cheville ouvrière de cet ensemble. Il se réunit chaque mercredi soir et porte la responsabilité de la rencontre nationale. Ses membres visitent les CC du 1/5 de France dont ils ont la charge. Bien sûr, ces étudiants, comme tous ceux en responsabilité, continuent leurs études. Aussi leur disponibilité pour cette mission est d’une seule année.
Quatre des onze derniers présidents de Chrétiens en Grande Ecole sont entrés chez les jésuites, les dominicains et dans la communauté de l’Emmanuel. D’autres, du bureau national ou délégués de villes, sont séminaristes dans des congrégations religieuses ou des communautés nouvelles. Les vocations féminines sont bien moins nombreuses.
Beaucoup pourrait encore être écrit. Sur la base de cette présentation, il nous faut maintenant rechercher ce qui dans la pratique des CC et de Chrétiens en Grande École peut encourager des vocations à la vie presbytérale et/ou religieuse.
À cause du Christ et de son Évangile
Les réflexions qui suivent seront davantage esquissées que développées, montrant ce qui sous-tend la mission dans les aumôneries étudiantes ; les vocations presbytérales et/ou religieuses y sont espérées et soutenues. L’analyse confirme que la grande majorité de ces vocations proviennent de familles (relativement) nombreuses, pratiquantes, bien intégrées socialement et économiquement. L’engagement ecclésial des parents a souvent préparé celui des étudiants.
Disciples et apôtres
On le sait, ce binôme est constitutif de l’Évangile, par exemple chez saint Marc. Il convient bien sûr de lui adjoindre la personne de Jésus et la mention de la foule. Ces quatre termes disent les relations qui s’établissent lorsque la Bonne Nouvelle est annoncée. Alors, les lignes bougent ; la Parole agit dans les cœurs et les consciences. À l’orée de l’âge adulte, elle suscite chez plusieurs la découverte d’un Dieu personnel. Dans le même temps hélas, un nombre conséquent s’éloigne d’une vie chrétienne « visible ». Dans l’adolescence, ils ont participé à une aumônerie ou à un mouvement ; ils ont souvent été confirmés. Mais la relation s’est distanciée, comme une lampe qui s’éteint à défaut d’huile nouvelle. Pour plusieurs, la prépa a marqué une première étape de décrochage. L’arrivée en école, avec son corollaire d’autonomie, de fête et de zapping, n’est pas au premier abord propice à une pratique religieuse assumée, ni à l’intériorité.
Malgré et aussi à cause de cela, des étudiants rejoignent spontanément les communautés chrétiennes. Surtout lorsque celles-ci sont visibles sur le campus ou dans l’école. Des noyaux vraiment fraternels se forment. Comme en chacune de ces situations, ils auront à vivre le défi de l’ouverture. Car la CC est souvent une minorité subversive ou perçue comme telle. Ces étudiants catholiques ont pour une part des comportements distinctifs, par exemple, quant à la consommation d’alcool ou de drogue. Comme tout groupe de pensée, la CC se sait également bénéficiaire d’avantages différentiels : une tradition et des figures emblématiques, des pratiques et des rites, un réseau national et mondial…
En ces lieux, le souci d’un aumônier est d’emblée triple : tout d’abord, accueillir avec joie ceux qui cherchent naturellement à nourrir leur vie chrétienne, ensuite, rencontrer avec détermination le plus possible d’étudiants tentés par le décrochage et enfin, entrer dans une relation de respect, et si possible de sympathie, avec d’autres, de religion différente ou sans appartenance, en particulier ceux qui prennent des responsabilités dans la vie sociale du campus. Ce faisant, l’aumônier aspire à ne pas demeurer seul dans la mission qui lui a été confiée. Il développe intuitivement ou progressivement un sixième sens pour découvrir les étudiants qui ont le même souci du peuple de Dieu et de l’évangélisation. Et c’est à chaque fois un émerveillement de découvrir ces étudiants qui, à la suite de Paul, disent « malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile » (1 Co 9, 16 b).
Etre appelé à cause de la mission et en appeler d’autres à son tour
Une des grâces des aumôneries est de compter sur les étudiants pour l’évangélisation et la vie des communautés. C’est la mise en situation du slogan déjà ancien et toujours vrai : « L’étudiant est l’apôtre des autres étudiants. » Les mois d’avril-mai marquent une étape importante. Les étudiants qui ont porté avec le(s) aumônier(s) la responsabilité de la communauté réfléchissent à ceux qui pourront être appelés à leur tour. Il s’agit d’une véritable délibération. Elle requiert la conscience des conditions de la mission et la connaissance des membres de la communauté. Elle demande du temps. Elle est souvent l’occasion d’expliciter ce qui favorise inséparablement l’identité et l’ouverture d’une CC. Elle appelle une parole vraie (pouvoir exposer simplement les qualités et les limites que l’on perçoit chez tel ou tel) et des moments de prière.
Bien menée, cette délibération/appel est fondatrice pour ceux qui y prennent part et régénératrice pour la vitalité missionnaire de la CC. Elle se déroule chaque année, les étudiants prenant une responsabilité pour cette seule durée ; ceci est une réelle contrainte – le temps est compté pour l’aumônier, qui doit reprendre chaque année avec une nouvelle équipe – et c’est aussi une force, celle du renouvellement des personnes et de l’émergence des idées. N’oublions pas que plusieurs événements se reproduisent d’une année sur l’autre (l’accueil en septembre, les grands moments liturgiques, un pèlerinage étudiant…). Ici aussi, les bonnes pratiques se capitalisent.
En tout état de cause, l’aumônier consacre un temps conséquent aux étudiants-apôtres. L’équipe – appelée ici « bureau de la CC », ailleurs « équipe animatrice » – se réunit régulièrement, à Centrale, chaque jeudi de 13 h à 14 h. Au fil du temps, des manières de faire s’élaborent, une pratique s’édifie. Elle doit viser à honorer et même à valoriser les originalités, les projets un peu fous. Ainsi va la vie. Ce sont aussi de telles actions qui toucheront des personnes absentes de la communauté.
La présence d’aumôniers
Ce qui vient d’être dit n’invalide pas la mission spécifique des aumôniers. Au contraire, elle l’appelle. Les communautés les plus vivantes sont, sans surprise, celles où un aumônier est bien présent – au minimum, un tiers-temps. Ceci se renforce si l’aumônier travaille en équipe : avec d’autres aumôniers sur un même campus ou dans une même ville, avec des laïcs intervenant plus ponctuellement pour une soirée à thème (par exemple, la Bible, la vie de couple ou la doctrine sociale de l’Église), en partenariat avec la formation permanente du diocèse… Malgré la diminution de leur nombre en France, les prêtres restent majoritaires parmi les aumôniers de Chrétiens en Grande École. La célébration des sacrements est donc très souvent possible. C’est une grâce. L’eucharistie et la réconciliation sont attendues et célébrées. Un nombre significatif d’étudiants en vivent déjà. D’autres les (re)découvrent. Dans telle ou telle CC, la prière des heures comme l’adoration rassemblent des groupes de fervents.
Envoyé par l’Église, l’aumônier est aussi un aîné dans la foi. Il est fréquemment questionné, de diverses manières. Par la conversation à bâton rompu dans un groupe informel, par l’animation d’un groupe d’études – Jésus de Nazareth de J. Ratzinger/Benoît XVI est un des succès de l’année – ou la prédication, par des entretiens personnels, de vive voix comme par le truchement des mails.
Dans les formations en école, la pratique du tutorat tend à se généraliser. Les étudiants découvrent ainsi la rencontre individuelle avec quelqu’un de plus âgé qu’eux à qui ils rendent compte de leur vie universitaire. Dans le même temps, plusieurs catholiques osent le dialogue spirituel. Les choses se font paisiblement ou en raison de crises. Dans les deux cas, ils s’engagent à leur tour dans ce qui est le moyen privilégié d’une vie baptismale plus intense. Pour ma part, j’emploie volontiers une image de la mode vestimentaire : le passage du prêt-à-porter au sur-mesure. Et j’ajoute que ce qui est un luxe pour les habits est une gracieuse opportunité pour tout chrétien. Heureux sont ces jeunes adultes qui mettent à profit la disponibilité de leur vie d’étudiant pour entrer ainsi en terre nouvelle. Cette étape permet une véritable émergence de leur personnalité d’enfant de Dieu. C’est un lieu de véritable soulagement ou de confirmation de la source divine de leur vitalité. Ce sont des heures bénies où liberté et soumission au Christ croissent de pair.
Depuis maintenant trois ans, plusieurs aumôniers de Chrétiens en Grande École proposent des retraites sur le campus en fin d’Avent et de carême. Pendant deux semaines, chaque étudiant s’engage à prier personnellement chaque jour quinze à trente minutes, à rencontrer un accompagnateur au début, en milieu et en fin de retraite, à participer à l’une ou l’autre célébration. Les étudiants expérimentent qu’il est possible de consacrer ainsi du temps à Dieu sur le lieu même de leur formation. Bien sûr, cela bataille parfois pour trouver le moment, l’endroit… et s’y tenir. Le fruit personnel et communautaire de ces retraites est manifeste. Il correspond en particulier en une unification et une nomination plus affirmée de ce que Dieu désire pour moi, aujourd’hui et demain.
Contribuer à une vie chrétienne des grands espaces
Les communautés de Chrétiens en Grande École vivent la grâce de vocations presbytérales et religieuses. Pour qui connaît ces lieux et les étudiants qui s’y forment, la terre y est à bien des égards favorable. Sans qu’il y ait à proprement parler une stratégie vocationnelle, les aumôniers portent ce beau et légitime souci. Ils le font indéniablement avec des différences d’accents, liés à leur situation dans l’Église (clergé diocésain, religieux, laïcs) et à leur tempérament. Ajoutons deux dernières remarques.
D’une part, les vocations au mariage et à la vie presbytérale et/ou religieuse, loin de s’exclure, se renforcent l’une l’autre. C’est bien parce qu’une communauté honore et promeut les deux vocations que chacun est gracieusement encouragé à entendre le chemin de sainteté qui est pour lui, pour elle.
D’autre part, il convient de faire une juste publicité de ceux qui entrent au séminaire ou dans la vie religieuse. Ils sont connus de la communauté présente ou, du moins, de leurs amis d’études. Car si un appel à suivre le Christ dans la vie presbytérale et/ou religieuse est éminemment personnel, il doit être porté par la communauté qui a vu naître une telle vocation. Tant il est vrai que deux écueils sont à éviter : porter au pinacle ceux qui débutent un séminaire ou un noviciat comme passer sous silence ces premiers engagements publics. La joie donnée par l’Esprit à ceux qui s’engagent avec audace et liberté à la suite du Christ se communique aux communautés qui les ont façonnés. L’expérience montre qu’une telle joie partagée dans la prière communautaire et les nouvelles transmises même à ceux qui n’ont pas connu personnellement ces séminaristes ou jeunes religieux favorisent une culture vocationnelle.
Notes
1 - On trouvera une présentation très complète sur le site de l’école : http://www.ecp.fr
2 - Idem : http://www.campus.ecp.fr
3 - « Jamais deux sans trois », voici le site de la Communauté Chrétienne : http://cc.campus.ecp
4 - Sur le campus de Centrale, plusieurs dizaines d’étudiants sont engagés dans le(s) scoutisme(s). A côté d’une aumônerie de campus, c’est de loin l’implication ecclésiale la plus importante. D’autres ont des responsabilités dans des groupes de prière, dans le Mouvement eucharistique des jeunes, etc.
5 - http://www.cgenational.com
6 - Cette filière compte pour 10 % du total : environ 70 000 en classes préparatoires – souvent un moment de jachère d’un point de vue aumônerie – et 140 000 en écoles.